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_ ont no niaise-, outre jeur: père , , Artêmidore j leut’ j
' maître ; Ménécrate, qu'ils appellent auffi Ieiir i
père. Ils s’exprisioieftt de maniéré qu'ils laifFoiëht\\
indécis lequel des deux ils, regardoient comme j1
leur vrai père de celui qui leur avoit donné la
v ie , ou de celui qui leur ayoit donné le talçnt.
( P lin. L. lê'/'c. 4 j §. i o ,p . 283. Cette inicrjp-
; tien n’exifte plus. L'endroit le plus apparent ou
'elle a pu être placée*,’ eft le tronc d'un arbre qui
fert de fe utien à la fia tue de Zétus 5 mais ce tronc
eft moderne ,, ainfi que .la plus grande partie des
figures. »
« Cependant je'fais que plus d*un écrivain a
- foutenu le contraire', & cela, à ce que je m'imagine,
parce 'qu'on a malïfaifi l'expreffion de Vafâri,
qui dit que cet ouvrage ^11 fait d'une feule pierre ,
fans l'addition d’un .teuî mprceail : En un fajjb
,'Joa'o , e fen^a peigçî ^Y'afar. vit, de pitc,. t. 5 >
p\' 7$$'• V; mais il a voulu 'dire,'..ainfi que. l'inf-
peciion le prouve, que ce morceau avoit été anciennement
d'une, feule’ .pîè'ce, & non qu'il ait
été tiré tel-des décombres des thermes de Cara-
calla , lors de fa découverte fous Paul III. Ceft
pourtant la ce que Maffet8ç d’autres ' ont prétendu
5 nférer : -du texte dé.‘ Vafafi,.(. \Maf fei ,, fpieg. {de
jlat.ant. tay. 4 8 . Caylusjdtff.Jur lu fculpt.p. 3 2 ^ ) ,
Mais , par cela même qu'pîi n’a pas fû difçern'er
l'antique du moderne , lè.cileau grec du travail
poftérièur on.aLvu porter tant de jugemens ab-
îùrdës fur cet ouvragé , entx’autres, celui d'un
'écrivain qui ne croyant pas ce,morceau digne d'un
artifte grec, l'a regardé comme un.production ,de
l'école romaine '( F'icëroni ram. p .4 4.,).. »
" « Les teftaurati'p.ns de- ce grouppe furent' confiées
à un certain Battifta Blanchi,' milanois ; elles
font faites dans le ftyle de fon temps, c'eft-à-dire,
fans aucune connomancé de l’antiquité., A la figure
He Dircé , attachée au 'taureau , il a relia 11 ré la
tête & Je fein jufqu’.au nombril, avec les,deux
bras 5 il a pareillement réparé la fête & les bras
d'Antiope. Aux ftatués d’Amphion 8c de ZétHus,
11 n'y a a'antique que le torfe & une. feulé jambe
aux deux figures. Les jam:bes du taureau font auffi
modernes 3 ainfi que la corde qu'un voyageur
ignorant a jugé digne de toute fon attention
( Blainville , voyages. &c. _). Ce qui eft antique ,
tel que la figure d'Antiope, à l'exception de la
tête & des .bras , 8c celle du jeune garçon aflâs qui
paroît faifi de frayeur à la vue du châtiment de
Dircé, 8cquinefauroit repréfènterLycuS i comme
fe l'eft imaginé Gronovîus '( ' Tef. antÇ'gr. i. 1 ,
JD. d. ) , peut juftifier la mention honorable que
Pline fait des auteurs de ce grouppe , & faire re-,
venir de leur erreur ceux qui confervent encore le
goilt du beau imprimé aux ouvrages de l'antiquité.
Le ftyle de la tête du jeune homme eft tout-a-fait.
dans. la manière,des têtes des fils de Laocoon.' La
grande fineffe dans le naanieipent de l'outil , piroît
fur-tôut âtit accefloires ; la forbeflîe couverte,
cijld myfiica , entourée de lierre 8c placée
au défions de Dircé pour lui donner le, caraètèrê
de bacchante ( Hygin. fabl. 8. ) , eft. d'un travail
auffi fini que fi l'artifte avoie voulu donner, par
cet accelfoire, un échantillon de fon,adrefiè.59
.; T aureA-u. ( On veut fur les médailles de Bab*
ira un ). Cet ..aîsimal. qui nage , eft le fymbole de
Jupiter 'àiJàht enlever Europe. Voye% Boeuf fur
les médailles*
T aureA ux" d'airain qui gardoiént la toifoft.
d'or à Çolchos. Jafon, pour avoir cette toifoft,
devoit mettre fous le joug deux taureaux, préfent
deVuIcain, qui àvpient les pieds & les cornes
d'airain, 8c qui vomiffoient des tourbillons de feu
& de flammes. Jafon, par le fecours dès enchantement
de Médee, fçiit les apprivoifer, & les
attacha: même à la charrue. .
TAUREIA , retu pu a 3 fêtes chez les grecs,
en l'honneur dé Neptune, d’où la ville deCyzique
a pli donner le--nom de ïuafîov au mois où elle
céiébroit cette fêté. Elle étoit folemnelle &cbm-
poféede trois collèges d!e prêtrefles, & les fa orifices
quijétoieGt offerts occafionnoient une dépenfe
■ confiaéÂblèi ■ Les fâcrificatrices, furnommées maritimes
/-deyoient êtfè confacréës aux divinités de
la mer, & principalement à Neptune. Cette fét©
duroit plufieurs jours-. Il paroît que-les prêtre fies
étoient chargées , par fondation oiî autrement ,
des frais de la fête. Clidicé, grandfe prêtreffe de
Neptune, leur aVoit fait préfent d'é’^oo ftatères
pour la dépenfê'd'une feule folemnité j cê qu’on
peut évaluer* à une fêmme de vingt mille-trois
cents livres de notre monnoie. Antiq: grêcq. du C*
de Caylus , tom. II. ( D. J. )
TAURE US 8c T AU RI CEP S , fürno ms donnés
à Neptune , à caufe du bruit des-flots de la mer,
qui imite les mugiffemens du taureau.
1TAURICORNE , furnom qu’on donnoit h
Bacchus ,- parce' qu’on le rêpréfente quelquefois
avec une corne de taureau à la main ; cette corne1
étoit proprement un vafe à boire , qui avoit la
forme d'unb corne ,de taureau. C'eft en effeî
le fymbole le plus ^convepable à Baeehus.
TAUR1DE-, Iphigénie en Tauride. V. Iphis,
GÉNIE.
TÀURÎFS , les mêmes fêtes que les Taureia ,
.célébrées en l'honneur de Neptune. On lui im-
moloit des taureaux noirs.
TAURIT .IENS ( jtu x j), Taurilia, jeux inflitués
parTarquin le fuperbe , en l'honneur des dieux
infernaux. On lçs nommoit taurilia.3 fçlon Servius,
^ircô qu^bft immoloit une vache ftérîîe, taura ;
mais Feftus eroit, avec plus de raifon, que ces
jeux furent appelles taurilia, parce qu'on facrifioit
un taureau, dont la chair étoit diftribuée .au
peuple. II y ayoit chez les romains trois fortes de
jeux en l’Honneur des divinités infernales ; favoir,
les jèux tauriliens, les cpmpitaux & les terentins.
Les premiers étoient célébrés; rarement 8c toujours
hors de Rome / dans le cirque flaminien,
de crainte d'évoquer ‘dans la ville les dieux des
enfers'. Les féconds fè folemnifoient dans les
carre fours , en Bhonneur des dieux Lares , 8c les
derniers fè faifoient dans, le champ de Mars, de
cent ans en cent ans, à. la gloire, de Plutoa 8c de
Proferpine. ■ ( D. J. )
T A U , R I Q U E ( P i a n e O n donne ,plufieurs;
' raifons de cette ^dénomination. La plus
probable la tire de la 5çythie- Ta-urique , appellée
Tauride, & devenue célèbre par les malheurs de,
la fille d'Agamemnon.
TAUR.OBOLE. Sacrifice'd’expiation que les
païens inventèrent ‘ dans’ lès premiers'' fièclës de
l'ère’ vulgaire. 1 Le. poète Prudence ' ( Peri Stepha-
num ) nous a donné en vers latins- Phiftoiré 8c la
defeription des tauroboles-,. ■ Comme c’ eft une.çéré-
monie des plus bifares 8c des plus fingulières du
pagariifme , il eft à propos de la faire connoître.
fontenelle ( Hijl. des ■ Oraclesp. 1 , ch. l’a
décrite d’après le poète latin. On creufoit une
foffe affez profonde , où celui pour qui devoit fe j
faire la cérémonie , defeendoit avec des bandelettes
facréès à la tê te , avec, une couronne ,
enfin avec un-,' équipage tout myftérieux. On
mettoit fur la fofie un couvercle de b ois ,
percé de quantité de trous. On amenoit fur ce
couvercle un taureau couronné de fleurs, 8c ayant
les cornes & le front ornes: de petites lames d'or.
On i'égorgeok. avec tin couteau facré ; fon fang
couloir, pur ces trous dans la fêiTe, & celui qui y
é to it , le recevoit avec beaucoup de refpeét ; il y
préfentoit fon front , fes joues, fes bras, fes ,
épaules , ■ enfin toutes les parties de fon corps , &
s'efforçait à n'en laiffer pas tomber une goutte
ailleurs que fur lui. Enfùite il fortoit de là hideux
à voir , tout fouillé de Ce, fang , fes cheveux, • fa
barbe , fes habits tout degoutans j mais auffi il
étoit purgé de tous fes'crimes, 8c régénéré pour
l'éternité 3 car il paroît pofitivement, par les inf-
criptions, que ce.facrifice étoit pour ceux qui le
recevoient une régénération myftique 8c éternelle.
.
On lit dans une ihfcription, recueillie par Gruter
( 28. 2. ) / Taurobolio in sternum r.enato, > mais il
falloit le renouveller tôùs les 20 ans ,. autrement
.ilperdoit cette force qui s?étendoit dans tous les
fié clés à venir (•ibidem n. y. ) , Iteràto viginti
annis. ex pereeptis Tautoboliis aram, confiituit, ‘
Les Femmes recevoient .cette régénération auffi
bien que les hommes. ' On y affocioit qui 1 ôn
vouloit} des villes entières la recevoient même
par députés. Quelquefois on ôffroit ce facrifice,
pour le falut des empereurs. Des provinces, pour
faire leur cour, envoyaient un nomme, fe bar- .
bouilîer en leur nom de fang de taureau, pour
obtenir à l'empereur une longue 8c 'heureufe vie.
On trouva1, en iyoy ,.fur la montagne de Four-
v iè re , à 'Lÿoh, une ihfcription d’un taurobole,
qui fut célébré fous l’empereur Antonin-le-Pieux,
l’an iéo de Jefus-Chrift. Elle nous apprend qu il
: fe fit par l’ordre, dé la mère des dieux, Ideenne , ;
pour la fan,té de l'empereur 8c. de fes enfans, 8c
pour l'état de fa” colonie dé Lyon.
, A Leétoure , en Gafcogne, on a découvert un
grand nombre d'inferijrtions taurobolîques, qui ont
' été prêfque toutes compofées pour le retour do
la fan té de l'empereur Gordien-Pie , ou I I I , fan»
que l'on puiffe trouver les raifons qui faifoient
prendre aux habitans de Leêto.ure un intérêt 9
v if à la fanté de cet- empereur.
Lorfque. je facrifiçe étoit achevé, on çonfacroit
•les cornes du taureau,immolé, que l’on appeloit
; vires^tauri ■ ( Gruter, $o. J. ) , S e v e r . J u l . e i l .
VIRES. TAURI. QU O. EROPR. PER. T AUROPOL. PUB.
FAc. fecèrat. consêcravi%. j c’eft - a - dire ,
vires tauri 3‘quo proprie per tauropolium publice fac^
tum fecerat 3 confecravit.
Le mot taurobole eft formé de ruupos ,' 8c d«
oôAîj 3 ejfufion.
Quelques philologues ont écrit que les tauro-
boles avoient pour but principal la confécratioa
du grand prêtre de Cybèle & de fes autres prêtres.
Mais on en offroit auffi à Aty s, à Diane &
; à'Neptune* , f =■ , ■ ■ . . .
Vandale 8c Pagi ont fait voir clairement qu’ il
ne s’agifioit nullement dans-le taurobole de la con-
. fée ration des pontifes romains , & que le fummus
'facerdos -de Prudence, ne fignifie rien moins
que lé fouverain pontife i mais qu’il doit s’en-
| tendre uniquement de celui qui defcendpit fous
' l’échàfaut pour recevoir le fang de la viélime.
Voye£ Colonia , Hiß. littéraire de Lyon , tom. 1 ,
p. r<?2.
« La- plupart des tauroboles, dont les monu-
mèns nous confervent la mémoire , ont été faits
pour la fanté des empereurs ou pour .celle des
particuliers ; ainfi cela ne regardoit point la con-
fécration d’un fouverain pontife, ou d’un grand
prêtre, laquelle devoit être un a&e public 8c
une cérémonie appliquée à ce feul ufage, . . .• .
On croit que le facrifice du taurobole ne coim*
; ménça que du teins 4e Marc - Aurèle. v (D e
À 4 a 4 ij