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plufieurs de Tes médailles. On voit fur une médaille
du cabinet National d'un côté la tête
d’Hercule fans légende j de l’autre, Omphale debout
, porte fur l’épaule droite la maffue , fur le
bras gauche une peau de lion , avec le mot s*j>-
^i*va>y j fîir une autre médaille du même cabinet,
Omphale eft reprefentee ayant la tête couverte
d une peau de lion. Sur deux médailles de ce cabinet,
on voit d’un côté la tête de Proferpine,
& de l’autre une maffue renfermée dans une couronne
de feuilles de chêne. Le cabinet de Pellerin
renfermoit auffi plufieurs médailles de Sardes,
fur Jefquelles Hercule eft repréfenté avec fes
attributs.
On voit, fur les médaillés de Sardes le -type-de
quelques autres divinités, de Junon, de Mars,
de Pallàs 8c d’Apollon j mais aucun monument
ne nous apprend que ces divinités aient eu des
temples dans la viue , 8c qu’elles y aient été honorées
d’un culte particulier.
Les peuples 8c les villes de l’empire romain
élevoient des temples , offroient dès facrifices
& décernoient tous les honneurs de la divinité
aux empereurs, aux princeffes, femmes, mères,
filles ou parens des empereurs. Ils ne rougiffoiént
point d'accorder le nom vénérable de
Dieu, a des hommes qui déshonoroient fouvent
l ’humanité. La ville de Sardes célébra fur fes
monumens les vertus , les viéloires, les trophées
des princes > elle fit plus, elle les adopta au nombre
de fes dieux. Augufte'paroît fur une de fes
médailles avec cette infeription -, &tos
Elle confacra des prêtres en i’honneür de Tibère.
La reconnoiffance de la ville s’étendit même au
jeune Drufus fils de Tibère > 8c a Germanicus qu’il
avoit adopté : fur deux de fes médaillés, elle proclame
nouveaux dieux les deux Céfars,, ApovaÿS
TtffcoivUùs. Kaitrapeç. N toi. ©eo;. Q&etâeMpot. A^èA-
ço t . Cette infeription fingulière' annonce d’une
manière indfreâe la diyjnité de leur père. Les
fardiens célèbrent en même temps l’heureufe concorde
des deux princes, Q>ix*à\\<pai. A«hA<po/. La
couronne de chêne avec ces mots Keivov Anus eft
le fymboje des jeux que la province de l’Afie fit
célébrer à Sardes en lèur honneur.
Le flatterie des fardiens à l’égard d’Hadrien fut
- portée à l’excès. A l’exemple de plufieurs autres
•peuples, ils eurent^ la foiblefïè de confacrer au
nombre-des héros l iniame Antinous , comme on
le voit fur deux de leurs médailles, avec cette
légende , .Amvoo?. hpos. Ils ne donnèrent pas
d’autres titres d’honneur à Antônin Pie, un des
plus excellent prin des, 8c dont ils avoient reçu
des bienfaits fignalés , fuivant la belle infeription
grecque rapportée dans Spon ( Voyages], t. III
* .'1 4 6 ) .
L’hiftoire ne dit point quelles grâces ou quels
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bienfaits la ville de Sardes avoir reçu de Septime-
Sévere > mais les médailles nous apprennent que
les fardiens^ rendirent de grands honneurs à ce
prince 8c à fes enfansj ils leur élevèrent un
temple magnifique, 8c célébrèrent à leur gloire
les jeux philadelphiens : ils honorèrent auffi l’empereur
Gordien Pie, en repréfentant Tranquilline
fa femme fous la figure & avec les attributs de
Gérés 8c de Proferpine leurs principales divinités
j il paroit qu’ils accordèrent les mêmes honneurs
a Salonine, femme de Gallien. Augufte
avoitdeja bien voulu permettre aux fardiens de
lui bâtir un temple j ce qu’ils ont marqué fur une
de leurs médaillés , au revers de laquelle le prince
donne la main à une femme qui a la tête couronnée
de tours, & qui eft fans doute le fymbole.
de SardesCette ville dans fes médailles fe qualifie
de néocore, titre honorifique, qui confiltoit
dans la garde des temples célèbres , foit des
dieux, foit des empereurs. Les fardiens ont été
honores trois fois du néocorat, fous Hadrien, fous
Caracalla , & fous Valérien , félon Vaillant j & félon
l’abbé Belley, fous Augufte,fous Septime-
oevere 8c fous Caracalla.
La ville de Sardes célébroit des jeux en l’honneur
des dieux 8c en l’honneur des empereurs $ les
premiers jeux étoient les plus anciens. Nous n’en
connoiffons par les monumens que de deux ef-
pèces : les jeux Ko pat* , célébrés en l’honneur de
Proferpine, déeffe tutélaire de la ville, font marques
fur deux médailles très-rares du cabinet de
Pellerin , frappées fous Caracalla. Dans le champ
Kopcticc Axnu, j fur une bafe 8c au-deffous
yav fa Ntaxopav. Les fardiens fuivant la médaille ,
celebroient les jeux adiaques a*t,« )
ei? 4 ho.nneu* «É Proferpine. La ville de Sardes
célébroit auffi des jeux en l’honneur de Jupiter
Lydien. r
Les jeux que cette ville célébra en l’honneur
des. empereurs font connus par un grand nombre
de médaillés ; tels étoient les jeux auguftaux eh
1 honneur d’Augufte, les jeux philadelphiens &
les jeux nommés chryfanthins. Ils font marqués
fur les médailles de Sardes, de Julia-Domna, de
Caracalla, de Sévère-Alexandre , de Tranquilline
'& d Otacilie. L^urne de ces jeux porte une 8c
quelquefois deux branches de palmier,* d’où l’on
peut inférer que le fpe&acle étoit çompofé d’une
ou de deux fortes de combats. Au reftq, nous
voyons dans le Droit fomain que ces jeux,'comme
les olympiques, fe célébroienttous les cinq ans,
c’eft-à-dire après la quatrième année révolue.
Les villes d’Afie , à l’imitation d’Athènes, fai-
foient élever avec foin la jeuneffe, l’inftruifoient
dans les fciences, 8c la formoient à tous les exercices
du gymnafé. La ville de Sardes avoit auffi
fou gymnafe, 8c célébroit les jeux ifélaftiques
ainfi appelles , parce qu'ils donnoieht aux
athlètes vainqueurs le droit d’entrer en triomphe
dans leur patrie.
Les prêtres du fécond ordre, appelles par les
grecs hpiuf, paroiffoient fur quelques infcriptions
de Sardes; on y voit un prêtre de Jupiter, un
prêtre de Tibere , iepeu TiZtpitv, Tous ces1
miniftres étoient fubordonnés à un pontife ou
grand prêtre qui avoit la furintendance dans l’étendue
de la ville 8c de fon territoire > ce pontife
étoit nommé Ap%itpius 5 Sardes étant la capitale
de la Lydie, ce pontife prenoit quelquefois la
qualité de grand pontife, parce qu’apparemment il
avoit l’infpeétion fur les pontifes des autres villes
de Lydie. On lit fur une médaille d’Elagabaie :
r<*A. KActviïlcovov. A(% t i, Mey. cttpliava».
Les jeux facrés qui fe célébroient aux temples
communs à toute la province en l’honneur des
dieux ou des empereurs , étoient ordonnés par
l ’Afiarque, qui étoit encore différent des pontifes
dont, nous venons de parler: c’étoit un officier
public revêtu d’ une efpèce de magiftrature 8c
d’un facerdoce fingulier , qui lui donnoient droit
de préfider aux jeux. Sur trois médailles de Salo-
nine 8c fur deux de Valérien le jeune, Domitius
Rufus, premier magiftrat de Sardes, eft nommé
Afta que. .
Cette ville avoit auffi fes éponymes qui étoient
tantôt des miniftres de la religion , pontifes,
prêtres , 8c tantôt des magiftrats civils qui don-
noient le nom à Tannée > car les éponymes de
Sardes n’ont pas toujours été les mêmes officiers ;
il paroit que fous lès règnes de Tibère 8c de
Trajah, le proconful, gouverneur de la province,
étoit éponyme 5 fous prefque tous les règnes fui-
vans jufqu’à GallLn les années étoient marquées
par la fuite des archontes ou des ftratéges.
Enfin la ville de Sardes avoit des prêtres ou des
pontifes diftingués qu’on appelloit Jlephanépkores,
parce qu’ils portoient une couronne de laurier,
8c quelquefois une couronne d’or dans les cérémonies
publiques. Ce facerdoce étoit établi dans
plufieurs villes de l’Afia& à Smyrne, à Magnéfie
du Méandre, à Tarfe , Scc. On voit par les mo-
fiiiméTis que cette dignité étoit'annuelle 8c éponyme
dans quelques villes. Les ftéphanéphores ,
anciennement confacrés aux miniftres des dieux,
furent auffi attachés au culte des empereurs.
N. B. On ne trouve ici ce précis hiftorique,
•extrait du favant mémoire de l’abbé Belley , rédigé
d’après les infcriptions 8c médailles de la
ville de Sardes, que pour faire connoître quel
fëçour5 l’hiftoire peut tirer d’une étude approfondie
des monumens antiques.
S arde? , en Lydie.
Les médailles autonomes de cette ville font:
RRRR. en argent j ce font des ciftophores.
C. en bronze.
O. en or.
Leurs types font relatifs au culte de Bacchusl
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques fous l’autorité de fes archontes,
en l’honneur de la plupart des empereurs, depuis
Augufte jufqu’à Valérien jeune.
SARDESSUS , dans la Lycie.
Goltzius feul a attribué des médailles impériales
grecques à cette ville.
SARDOINE. Les premières fardoin.es ont été
trouvées près de Sardes en Lydie , 8c les anciens
leur en donnèrent le nom. S. Epiphane ( De 1 z
Gemmis. ex edit. Petav. c. i l . J cherche leur étymologie
dans le nom d’une efpèce de thon , qut
étoit appelle Sarda, 8c dont la chair falée eft d un
rouge brun femblable à celui de la Sardoinè. On,
n’appelle aujourd’hui de ce nom que les agates
d’une couleur rouffâtre ou plutôt fauve. Les premiers
éditeurs de pierres gravées les ontcomprifes
mal-à-propos fous le nom de cornaline. Voyer
Gr a vu r e des pierres.
SARDON. Voyet^ Sardus,
SARD0 NYX, agate à plufieurs lits de Sardoine
8c d’agate-onyx.
SARDUS ou SURDON, fils de Macéris ,
porta en Egypte 8c en Lybie le fumom d’Hercujle*
C’eft lui qui mena une colonie de lybiens dans
fille,^qui, de fon nom, fut appelée Sardaigne.
On lui érigea des ftatues dans cette ille, avec
Tinfcription fui vante : S a r d u s P a t e r ( Solin.
| 4! )• Servius ajoute qu’il y avoit auffi un temple
célèbre , dédié à Sardus.
S ARE. Les chaldéens divifoient le temps en
fires, en nères Sc en fôfes. Le fare fuivant Syn-,
eelle , marquoit trois mille fix çents ans, le n'ere
fix cents, ^ 8c, le fofe foixante. Cette évaluation
donneroit à la durée des premiers règnes un nombre
infini d’années , chaque roi ayant règne plufieurs
fares } par conféquent il faut rejetter le calr
cul de Syncelle j mais on pourrojt regarder les
fares comme des années de jours,
Le fare aftronomique paroît être la période.de
deux cents vingt-trois lunaifons, qui, fuivant les
affronomesi babyloniens, donnoient le retour des
| éclipfes femblables au même lieu du ciel. Ce qui
P p ij