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portion avec la chaux, comme j eft à': i ; s’il a
été tiré des démolitions de vieux pavés ou de
vieilles murailles , il doit être comme f eft
3 i -
Davüer oblèrve que Vitruve emploie suffi le
mot de rudération pour toutes fortes de maçonnerie
groffière , & lingulièremeut celle d’un
mur.
RUDIAIRE, nom d’ un gladiateur renvoyé avec
honneur , après avoir donné des preuves multipliées
de force & d'adrefle dans les fpeâacles de l3 amphithéâtre.
On lui remettoit pour marque de. fon congé
un fleuret de bois , appellé rudis , d'ou lui vint
le nom de rudiarius.
Ces gladiateurs ne pouvaient plus être forcés
a combattre j cependant on en voyoit tous les
jours qui , pour de l'argent , retournoient dans
Iarène & s'expofoient encore aux mêmes dangers.
Suétone nous apprend que Tibère donna deux,
combats de gladiateurs au peuple ,1 'un en 1-honneur
de fon père,, & l'autre eh Thonneu'r de fon aïeul
Drufus j le premier dans- la place romaine , & le
fécond dans f amphithéâtre,. où il trouva-le moyen
de faire paroître des-gladiateurs qui avoiënt eu leur
congé , rudiarios, & à chacun dëfquels il promit
cent mille fefterces de récompenfe , c'eft-à-dire ,
plus de vingt mille livres- de notre monnoie
aCtuelle. (D J . )
R U D IS , épée de bois dont lès-gladiateurs
avoient coutume de fe fervir quand ils s'exerçoient.
Après avoir fervi quelque temps, dans l'arène
«n leur donnoit leur congé , & la marque de ce
congé ,. étoit l'épée de bois qui leur étoit remife-
par l'éditeur des jeux, ou p ar le maître des
.gladiateurs ; l'effet-de cette récompenfe étoit que
les gladiateurs qui l'avaient méritée, & quf
étoient en même temps congédiés, obtenaient
leur liberté; Mais ceci' ne regardoit que les-gla-
'diateürs volontaires 5 car ceux qui étoient efcîaves-
ne fe trouv.oient pas libres par. ce congé , & ils
étoient feulement diîpenfésde combattre. Pour
obtenir leur entier affranchiflement, il falloir de
plus recevoir le pileus de la main-du préteur-
RUES des romains. « Nous allâmes, dit Win- ;
îcelmann , dans la principale rue de Pompéii, là-
•quelle étoit pavée de lave dont la nature n'étoit :
point;connue des anciens, qui jùgeoient néanmoins?
par quelques morceaux de tu f trouvés autour du
Véfuve , que cette montagne avoit-ddjetter anciennement
du feu. L'on trouve ce tuf employé
aux bâtimens de Pompeü. Les anciens ne pof-
Êdoient pas l'art d'obferver ,. ce qui leur a fait,
négliger les plus bellès découvertes. Les rues de
f ancien- Herculanum. font* de même pavées de
ky.e^
R U M
C e ft à la- porte de Potnpeü vers ŸAlltùn qn»
conduit la rue pavée dont ont a déjà découvert
& déblayé une grande partie-’ Elle a vingt-cinq
palmes romaines de large, ( environ feixé pieds
huit pouces ); avec des trotoirs de pierre de
mille des deux côtés, pour lès piétons, chacun
palmes & demi ae largë , ( environ quatre
p'iedsw ) lefquels conduifent aux deux arcades de
6 Porte‘ f*e pavé de cette rue a beaucoup
fouffert par le charriage,, c'eft-à-dire qu'on voit
une Pro*onde ornière , dans Les grones pierres
exactement joinres enfemble. Ces pierres font une
véritable lave du véfuve, que les- anciens oq
employée fans en connoîtré la nature.
R V FV S , furnom des familles A v r e z ia
,C o r d i a 3 E g n a t i a , L v c i z i a , .M es-c in i a ,
n VT IA , P l a v t i a 3. P o m r e i a3 P q m p o n ia 3,S a l ~
v i a y S v l p i c i a T a r i A ,. T i t i a ,. V a z g i a ,+
ÏTa r i a .. '
RUFUS.. Voyr*. oirX',
RUGÆ. Voyez, pia-s.
RULLUS 3 furnom de la famille Sskv il i^i
RU MA. Voyez U.MIA., |
RUMEN TUM, dans' le jargon arugual défî-^
gnoit une interruption, dans l'exercice des au-
• g ures.
RUMIA , RUMILIA y R U M IN A R U MA.
■ Ces noms viennent de ruma , qui en vieux latin-,,
lignine mammelle. Cette, déeife préfidoit à la
nourriture des petits en fans 3, avoit foin de les
faire tetter. Quand on lui offroit des {acrifices,on-
répandait du lait fur les victimes. Sa ftatue repré-
fentoit pne femme qui tenoit un petit enfant,
qui avoir une mammelle decouvertè pour lé faire
tetter. Le fein des filles & des femmes vêtait:
fous fa protection-
Sur une pâte dé- verre de la colleftion de
. Stofch , on voit Nurcia ,. ou. Norcia , repréfentée
fous la figure d une femme qui. alaite un enfant.
Les (Goir. muf. etr. tomi j. toi. IV . ) Etrufques,
rendoiens un culte particulier à.cette déeffe, 8c
ils ia regardoiept• (.Manian.Capel.’S hpt.l. I .p ^
■ x7;.) .comme la même divinité que la fortune &
Néméfis. Mais cette gravure n’éta'nt pas de ma-
nière étruique, on diroit plutôt que ceft ici probablement
ia déeffe ( Mi0 i. gem. t. 111. tav.
L X X V ) Rumlha, qui avoit le foin, des petits-
.enfans-j, de mêmj que Nurfa..
RUMINAL. Nom. qu’ori donnoit au figuier,’
.fous lequel là louve allaita Remus & jRomtdae»
; Ce mot a la même étymologie que Rimïa.
i
R U N
RUlVfON j ancien nom -;du Tibre. Servius
en expliquant le 61e. vers du 8e.livre de TEneide,
dit : Hoc eft Tiberini , ftumirùs proprium y adeo ut
ah antiquis rumon. dicius fit 3 quaft ripas ruminans
& exedens ; in. facris etiam ferra dicebatur.
RUNCINA y déeffe qu'on invoquoit quand il
failoit farder les bleds, ( De runcare 3 couper >
emporter. )
v RUNIQUES ou RUNES C caractère s . ) C e ft
ainfi qu'on nommé des caraàêres. très-différens dë
tous ceux qui nous font connus , appartenant à
‘une langue que l'on croit être la celtique. On les
trouve gravés fur des rochers , fur des pierres ,
& fur des bâtons-, dans les pays feptentrionaux de 1 Europe , c'eft-à-direenDannemark,■ enSuède,
en Norvège , & même dans la ,partie la plus
feptentrionale de là Tartarie.
Le mot rune ou runor3 vient, dit-on , d'un mot
de l'ancienne langue gothique, qui fignifîe , couper,
tailler. Quelques favans croient que les caradères
runiques n'ont été connus dans le nord, que lorfque
l'évangile fut apporté aux peuples qui habitoient
ces contrées. Quelques ùns meme croient que les
runes ne font que les caradères romains mal placés.
L'hiftoire romaine nous; apprend que fous l'empereur
Vaiens., un évêque des goths établis dans
la Thrace & là Méfié , nommé Ulphilas ,traduifit
la- bible en langue gothique , & l'écrivit en caractères
runiques j cela a fait que quelques uns ont cru
que c'étoit cet évêque qui avoir été l'inventeur de
ces caractères. Mallet préfume qu'Ulphjlas. n'a-
fait- qu'ajouter quelques nouveaux caractères à
l'alphabet Tunique,. déjà connu des goths. Cet
alphabet n'étoit compofé que de feize lettres j- par
tfonféquent il ne. pouvoir rendre plufieurs fous'
étrangers à- la langue gothique., qui dévoient fe
trouver dans l'ouvrage d'Ülphilas, Il eft certain J.
fuivant la remarque du même auteur , qne toutes-
lès chroniques & les poéfies du nord s'accordent à-
attribuer aux ^ runes une antiquité très-reculée.
Suivant ces mohumens,c'eftOdin,.le conquérant, I
le légiflateur, & le dieu do ces peuples fepten- |
trionaux, qui leur avoir donné ces caractères ■
apportés vraifemblement par- lu i, de la Scythie fa*1
patrie j auffi trouve-t-ou parmi les titres de ce :
dieu celui d'inventeur,des runes. D'aillèur ©n a :
plufieurs monumenS qui prouvent que des rois :
ayens du nord ont fait ufagë des runes ; dans la •>
lekingie, province de Suède, on voit un ehemin
taillé dans*le roc , ou l’on trouve divers caractères’
runiques qui ont été tracés par le roi Hàrald-Hil-
detand , qui étoit payen, & qui régnoit au com- !
mençement du feptième fiècle , c'eft-à-dire , , 1
longtemps'avant que l’évangile fut'porté dans ces.
contrées.
Les peuples groffiers du nord n'eurent pas de.
R U N iSn
peine à fe perfuader qu'il y avoit quelque chofo
de furnaturel ou de magiqiie dans l'écriture qui
leur avoir été apportée par Odin ; peut-être
même Odin leur fit-il entendre qu'il opéroit des
prodigés. par fon fecours. On diftingua dès lors
plufieurs efpèces de runes, il y en avoit de nuifibles
quê l'on nommoit runes ameres, on lés employoit
lorfqu'on vouloit faire du mal. Les runes fècourables
détournoient les acçidens, les runes victorieufes
procuroient là'victoire à ceux qui en faifoient
ufagë, lés runes médicinales, guérifloient des
maladies , on les 'gravoit fur des feuilles d'arbres*.
Enfin il,y avoit des runes propres à éviter les
naufrages, à foulager les femmes en travail, à
réferver des empoifonnemèns , à- fe rendre une
elle favorable. Mais une faute d’ortographe étoit
de la dernière conféquence, elle expofoit une
maîtreffe à quelque maladie dangereufe , à laquelle
on né pouvok remédier que par d’autres runes
écrites ayep la demiere exàCtitude. Ces runes au
refte ne différoient que par les cérémonies qu'on
^obfervoit en les écrivant, par la matière fur
laquelle on .les traçoit, par l'endroit où ori les
expofoit, par la manière dont on arfangeoit les-
lignes, foit en' cercle, foit en ferpentant,,foît
en. triangle, &c. Sur quoi Maltet obferve aVec
bêaücoup de raifon, que la magie opère des-
prodiges chez toutes les nations qui y croient.
Les caractères runiques furent auffi employés à
des ufages plus raifonnables & moins fupetf-
titieux j on s'en fervoit pour écrire des lettres &
pour graver des inferiptions & des épitaphes.-
On- a remarqué que les- plus anciennes de ces
inferiptions font les mieux gravées. Il eft rare d'en
trouver qui foient écrites de la droite à la gauche
mais on en rencontre, affez communément qui
fo ht écrites de haut en bas fur une même ligne ,*
à la manière des chinois.
De tous les monumens écrits en caraClèrès runiques
, il n’y en a point qui’fe foient mieux confervés
què çëux qui ont été gravés fur des rochers j cependant
on traçoit auffi ces caractères fur des;
écorces de bouleau, fur des' peaux préparées,,
fur des bâtons de bois p o li, fur „des planches ,•
& c. On a trouvé des bâtons chargés de car'aèlères
runiques 3 qui n'étoient autre chofe (|ue des efpèces
d'almanacns. L'ufage de ces caractères s'eft maintenu
dans le nord long-temps après que le chrif-
tianifme y eut été embraffe l'on affure même
ue l'on s'en fert encore parmi les montagnards
'une province de Suède. ( Voye£ Vintroduftion a-
Vhiftoïre du Dannemarck de Mallet. )
On a trouvé dàns-la Hèlfingée, province du nord-
de la Suède , plufieurs monumens chargés de
caraClèrès qui différent confidërablèment des
runes ordinaires. Ces caractères ont été déchiffrés*
pàr Magnus Celfius, grofeffeur en- aftrortomiô'