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. P on s M i l t j v s -, à-préfent Ponte-Mole 3 eft
le premier dans lJordre des ponts de la ville , quoiqu'il
foit à enyiron mille pas de Rome. Il fut conf-
truit par le cenfeur Ælius Scaurus , quern ftatuijfe
dicitur Scaurus ,.dit Ammien. Ce fut pres.de ce
pont que Conftantin défit- le tyran Maxence , qui
fe noya dans le Tibre. Nicolas V a fait rétablir ce
pont, qui ne conter y é prefque plus rien de fa
ftruéture antique.
P ons P alatinvs 3 le feptième de Rome* étoit
près du mont Palatin 3 8c s’appelloit auffi Senata-
pius , parce que les . fenateurs le. traverfoient en
cérémonie 3 pour aller au Janicule confulter les
livres fybillins > de-là ils revenoient au palais des
empereurs. On T’appelle auj ourd’hui le pont, de
'Sainte-Marie égyptienne 3 de l’eglife du .même
nom , qui en eft voifine. MarcusFulvius en fit
faire les piles', & Lucius Mummius en acheva les
'arches pèndânt fa cenfure. Les premières etoient
au nombre de cinq 3 8c les dernières de fix. Jules
& Çrégoire XIII ont fucceffivement,-rétabli, ce
■ pont \m 3 eri i 598 3 fut prefqu’ emjjorté par une
furieufe inondation du Tibre. t in ’eft plus d aucun
'fervice.'
P ons S vblicius , le huitième de la: ville 3 eft
le* même dont nous avons parlé plus haut fous le
•titre de pons Æmilianus. Ancus Martius le fit bâtir
pour joindre' le Janieule à la ville : Janiculum non
inuro folîim, dit Tite-Live 3fed etiam ôb commodi-
tatem. itineris , ponte Suolicio tiim in- Tiberi façto ,
conjungi urbi plaçait. Ce pont , pendant la guerre
contre Porfenna , fut rompu par. les romains3
. q u i ,, quand ils le .refirent * eurent foin de n’em-
. ployer aucun fer 3 pour pouvoir le défunir plus
. facilement.dans le befoin 5 q’ eft ce qui. :arrivoit en
temps de guerre. Ce pont étoit fi refpeête.des romains
, que lorfqu’ il riépériffoit 3 c’étoit aux. pon-
, tifes à le faire réparer , & on commençoit toujours
le travail, par des facrifices i.Cujusfqua pars
cade'-et, pontifices eam .reficiendam curant , :dit ü e -
nys d’Halicarnaffie xpatria qu&dpm in.-ejus infiaura-
raùone peragentes facrzficia. C ’étoit fur CQ.--.po/it que
-le. plaçoient les mendians^au rapport de Sénèque
: In Subliciiun, pontem me transfer , & _ inter
genres abigè. C ’étoit auffi. de-là que l’oitjetoit les
argéens dans le Tibre. Ÿoye^ A rgei,
P ons suffragiorum y Ic^pont des fuffrages 3
pont fait .exprès ; datas le champ de Mars j-,par le-
quefonfaifoit défiler les tribus , -pour, donner leur
fuffrage 3 &.-qui conduifoit à .une grande enceinte
appeljée Ovile par la reffemblance qu elle avoit
avec un parc où l’on renferme, les môutons. A
Rentrée dé cepont 3 il y avoit les diftributeurs des
bulletins ^ dirïbitores 3 de qui chacun, receyoit ;en
•paffant les bulletins convenables à l’ affaire dopt. il
s’ agiffoit 5 & d’autres perfonnes appellées roga-
toiqs > étoieht chargées de reprendre çes bulletins
p o n -
à 11 fortie du pont. Il y avoit autant de ponts qu© §
de tribus ou. de centuries -, 8c chacune avoit le I
fien défigné $ car i l eft trop difficile de comprendre J
que tout le peuple paffât par le même pont. Au I
refte 3 Manuce croit que ces ponts n’étoient. que I
des tables,étroites.montées fur des pieds fort I
hauts ,Tur lefqueiles on mettoit les bulletins que I
l’ on fourniftbit à ceux qui dévoient donner leurs I
fuffragesv. Les .vieillards de 60 ans étoient dif- I
penfés des affaires publiques, & exempta’de don- |
ner leur fuffrage > de-la eft venu le proverbe,!
fexagenarios de ponte dejicere ; ce qui a donné lieu I
à la fable qui fait jetter dans le Tibre des hommes I
.de paille de deflus.le pont 3 pour repréfenter le I
!facrificle..d’up homme de .foixante ans , que. fair |
foient à Pluton les aborigènes jufqu’au moment.
ou Hercule parut, parmi, Voye^ A^gri.j D e-
2 O N T A N I .
P o n s T r a j a n i . Le pont déTfajan fur le Danube
étoit le plus magnifique p on tT e l’univers., I
"s’ il faut s’en tenir au récit de Dion, qui dit quel
les piles étoient au nombre de vingt, d’une belle I
pierre qnarrée , qu’ elles avoient cent cinquante!
.pieds de haut, foixante de large, & que l’inter-
'valle qui les féparoit,étoit• de cent .foixante & dix]
: pieds. ,Ce prince, l’avoit, fait pour ..pouvoir , dans]
Je befoin, fecourirTes légions contre leà.daces.;
mais Hadrien, fon fuccefleur, craignant au con-|
traire c[ue ces barbares ne profitaient de la com4
modite de ce p o n t , pour ravager les terres de]
j ’empire,. en fit détruire les arches , lefqueiles J
ajoute let même auteur-, étoient lès plus larges]
. ou’i l y eût eu 4e. mémoire d’homme. On voit en-
" core lés rèftes de ce merveilleux-ouvrage au milieu]
du Danube , près les ruines, de la/ville de Warhei^
’ £n Hongrie^,
P ôns T&ajani -3 autre pont de Trajàn.fur h]
riviçte de T ormes, en Efpàgne. Ce prince ne fit]
que le • réparer, & il eft fi ancien que les efps-jj
gnols , qui,en ignorent le premier auteur^ ont re-|
cours au meryeilleux^., & J’attribuent à Hércule.l
C e'pont a quinze cents pieds..de-long, yingt-fix]
' arches qüf ont chacune d’ouverture foixante-douze]
pieds j les piles qui les foutiennent ont environ]
.vingt-trois/pieds de- grofîeur., & deux.cents de
hauteur-- Traj’àn fit rétablir ce pont pour continué;
‘ la belle,route qu’il gvoit- ouverte en Efpagne,&|
que l’on appejloit Argentia , de la couleur de la|
pierre dont elle :étoit pavée. On lie encore l’inf-l
cription qui rend compte du travail de ce prince. I
Ce pont eft à Salajnanque0 dans, le royaume de]
Caftillè: .
^ Le pont d’Aîcantaya, furîe T a g e , eft un ouvrage
pien propre à donner une idée de la magnificence!
jromamé. Ce'monument a fix cents foixante-dixl
pieds de long. Il éft formé par dix arches, dont!
chacune à. quattevingt pieds d’une pile à l’autre
P O N
J 8c fa hauteur depuis la furface de l’eau eft de deux
j ceints pieds..
I Pont militaire. Voye[ Car a .
] Po n t . Les anciens feandinaves difoient que
Ileurs dieux avoient conftruit un pont qui commu-
jniquoit du ciel à la terre. Il y a apparence que ce
Ipont eft l’arc - en - ciel. Le dieu Heimdal étoit
|chargé de. veiller à une des extrémités., pour
»empêcher que les géans ne vouluffent s’en fervir
ipour monter au ciel. Il étoit difficile de le fur-
iprendre j car il avoit la faculté de dormir plus lé- -
teèrement qu’ un oifeau, 8c d’appercevoir jour &
InuitTes objets.à la diftance de plus de cent lieues.
Tl avoit l’ ouie fi fenfible , qu’il entendoit croître!
,|les herbes des prés 8c la laine des brebis- Il por-
Itoit d’une main une épée, 8c de l’autre une 1 trompette, dont le bruit fe faifoit entendre dans
|tous les mondes. Voye^ Q din.
> P ont ( Le ). C ’eft le nom qu’Héfiode-, & d’a- •
près lui les autres écrivains donnent à la mer. Ce
.poète en fait un dieu né de la terre, 8c qui s’allia
Éenfuite avec e lle , 8c en eut plusieurs enfans.
iNérée eft le premier de tous, vieillard vénérable ,
U3c ennemi du menfonge, qu’on appelle vieux à!
feaufe de fa douceur & parce qu’il aime la juftice.
|Le fécond fils , de la Terre & du Pont fut Thau- .
limas. Eürybie fût le 'troifième fruit de cette air- •
jiance. Il eft inutile d’entrer dans d’ autres dé-
|tails., dont l’explication eft également inintelli-
fgiblé, (D . J .)
§ Pont , royaume.
S Les rois de Pont dont on a des médailles,
font :
w Pharnace I . . . . . . . . . dans Eckhel.
3 Mithridate , Eupator..
I Polémon II , avec la-tête de Claude.
B ..................................... d'Agrippine.
K . . . . . . ........... ................. de Néron.
■ PONTIFE ( Souverain) , pontifex maximus ,
»nom diftin&if du chef du collège des pontifes à
fRome. On ne choifit dans les premiers temps cpie
»des patriciens pour remplir cette dignité, créée
^par Numa} mais, environ l’an 500, on prit parmi
:§Ies plébéiens Tiberius Coruncanus. Il avoit été
f'cenieur, dictateur 8c cônful avec P. Valerius Lae-
vinus. L’ an 4 7 , il fut élu fouverain pontife, félon
É l ’ufage, dans les comices par tribus.
I Les fonêlions du fouverain pontife confiftoient :
I i ° . à régler le culte public, 8c ordonner les céré-
1' monies facrëes j i ° . a réformer le calendrier, 8c
1 détermines les jours con&crés au repos en l’hon-
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neuf de quelque divinité , 8c ceux où il étoit
permis de rendre la juftice 8c de vaquer aux affaires
civiles ; $°, à juger de l'autorité des livres,
qui contenoient des oracles^, prédictions, & à
décider des-circonftances où il étoit néceftaire de
confulter ceux • qu’ il avoit jugés véritablement
prophétiques ; 40. à juger-les prêtres 8c les prê-»
trefles > y à difpenfer des règles pcefcrites par la
religion ; 6° . à connoître'les différends en matière
dé religion , & à ptuiir les fautes contre les divinités
adorées dans l’empire ; 70. à recevoir les
veftales j 8°. à faire la dédicace dés temples';
90. à, offrir des facrifices ; io°. à affifter aux jeui
établis en l’honneur des divinités.
Les grands prêtres des romains étoient obligés
d’habiter une maifon appartenante à la républiques
On donnoit à leur maifon le, titre de maifon royale,
régi a , parce que le roi des facrifices , rex fzerorum.;
y.avoit auffi fon logement. Ils avoient la liberté de
fubroger un dés autres pontifes en leur place:,
lorfque dés ràiforis importantes les empêcnoient
de vaqüer dux fondions de leur miniftère. Ils
étoient dans l ’ufage de n’approcher d’aucun cadavre
lôrfqu’ils dévoient facrifiêr , & ils fe regar-
doient comme fouillés, lorfqu’ils en vbyoient ou
en approchoient quelquesj uns, quoiqu’iLn’y eût
cependant aucune loi qui leur en rit la défenfe. '
La toge des fouverainsporitifes différôit de celle
des autres pontifes -, comme on le verra plus bafc
relativement à Gratien 5 mais il feroit difficile de
dire en quoi confiftoit cette différence.
La liâifon étroite qu’il y a toujours eue dans lés
états entre la religion 8c le gouvernement politique
, fit penfer aux empereurs romains que * pour
être maîtres abfolus dans l’empire , il étoit necef-
faire qu’ils fuffent revêtus d’une dignité de laquelle
dépendoit tout ce qui appartenoit au Culte des
dieux. Ils jugèrent donc à propos de s’arroger l'e
fouverain pontificat, & de joindre pour jamais lé
titre de po-ntife fouverain à celui d’empërèur. Là
différence qui fe trouva entre le fouiterain pontife
des temps précédens 8c l’empereur jouiftant dé
cette dignité , fut que du temps de la république
l’autorité du fouverain pontife femble avoir été
bornée à la ville de Rome & à fa banlieue ; mais
l’autorité que les emperèurs avoient relativement
à cette dignité, ne paroît avoir eu d’autres bornes
que celles de T empire. Lorfqu’il àrrivoit dans les
provinces quelque fait qui intéreffoit la religion ,
les gouverneurs avoient foin d’en informer F empereur
, 8c de lui demander fes ordres ; & le
prince les donnoit fans qu’il paroiile qu’il prît
l’ avis du collège des pontifes-.
Les ék étions des grandes prêtyifes des provinces,
ui fe fsifoient auparavant à la pluralité des voix.
ans les collèges facéidotaux, ne fe firent plus qu&