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foit que l’adje&iffarranus , farrana , &c, , qui fi-
■ gniik- tyrien. ( F. D. C.)
SARRANUS. Voyez Sarra.
SARRITOR , un des dieux de l’agriculture chez
les romains. On l’invoquoit après que les bleds
Croient levés , parce qu'il préfidoit au travail de
Tarder les champs , d’où vient Ton nom ( De far-
rire , farder. ). Voye^ Saumaife fur Solin ,/>. j i j .
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S A R T A tecla fervarc , avoir foin de tenir les
imimens en bon état. C ’étoit chez les romains
i emploi des miniftres appellés Æditui, qui étoient
.chargés de nettoyer les temples d’ë temps en
temps , & de veiller aux réparations. On s'expri-
moit de même pour tous lés bâtimens publics :
Sarte ponebant pro intégré,■ dit Feftus , 6b quant
caufim t opéra pub lie a qu& locantur, ut integra prsf-
tentur , farta tecla vocantur ; etenirk farcire eft inté-
grum facere.
SASERNA y furnom de la famille Hos TI LT A.'1
SAT MALES , fatmali, peuples des pays fep-
tentrionaux. Pomponius Mêla ( Lib. III. c. 7. )
rapporte qu'ils avoient des oreilles fi grandes,
qu'ils pouvoient s'en entourer le corps. Je m'étonne
, dit plaifammênt Ifaac Voftius , qu'on ne
fc foit pas avifé de leur en faire des aff s" pour
voler. Gomme le merveilleux fe répand aiiément,
on a tranfplanté cette race aux grandes oreilles
de l'Inde dans le Septentrion j car ceux qui en
ont parlé les premiers , les plaçoi. nt dans l'inde,
& peut-être cette fable a-t-elle qu Iqu; efpèce de
fondement } du moins les m hbares ont les
oreilles fort longues , & croient qu'il 1. ur manque
quelque chofè , fi- elle- ne leur- defeendeft pre f-
que fur les épaul s. Mais Ortelius conjecturé que
les anciens, faute d'examen , auront pu prendre
pour des oreill s qu Iqu'ornement de tété particulier
à ces peuple s , & dont ils ufoient pour fé j
garantir de fé neige & des autres injures du
temps.
•* SATON ÿ mefiire de capacité de l’Afîe & de
l’Egypte. Voyez Mo d io s .
S A TO R y dieu des femaiftes chez les romains.
SATRES (L e s ) , peuple de la Thrace , avoient
nn temple célèbre' de Bacchus, dont les oracles
étoient rendus comme ceux de Delphes.
SATRIENA y famille romaine dont on a des
médailles ;
Ç , rgent» , . .
O. en bronze.
O. en or.
SATURA, Il nous paroît important d’expliquer
ce mot en faveur des jeunes littérateurs ;
c'eft t'adjeCiiffatur, qui s'employoit pour ptenus\
plein, & pour mifcellus, mélangé. Satur colort
défîgne une laine qui a parfaitement pris la couleur.
Satura lanx, un baifin rempli d'un mélange
de- toutes fortes de fruits. Les romains offroienç
tous les ans à Cérès & à Bacchus un baifin de
cette forte, qui étoit garni des prémices de tout
ce qu'ils venokrit de cueillir. Satura, en fous-
entendant efca, eft un mets compofé de plufieurs
chofes.
De cette confufion de chefes , on a appliqué
le mot de fatura à une efpece de poème compofé
de vers de différentes mefures: Olim carmen , dit
encore Diomède (/i?. 3. J quod ex variis poèma-
tibus corftabat y fattira vocabatur, quale feripferunt
Pacuvius & Ennius. Ce dernier mettoit dans ces
fortes de poèmes, non-feulement des vers de différente
s mefures, mais il y employoit encore des
fujecs di^fférens, & Varron qui vint après , y mê-
loir aufii de fé profe , à l'exemple de Ménippe ,
philofophe cynique, du nom duqifbl il orna fon
ouvrage, ainli que nous l'apprend Auiugelle ( 2.
l8. ) Servus Menippus fuit cujus libros M. Virro
in futuris smulatus eft y quas alii Cynicas , itfc Ôp\
pellat Menippeas.
On appelloit encore fztura, une loi propofée
au peuple, dans laquelle étoient contenus p!ti-
fieurs obiets : item Lx in qua conjunctim multa pà-
pulus rçgabatur. 11 éteit défendu par 1. s leix, dç
ri n abolir ou abroger per fxturam , & c'eft pourquoi
on ôta le commandement à Tibérius Grac-
clius, pirce qu'il lui avait été dpnné de e tté:
manière. Imperium quod Plebs perfaturdm dcaerat,
abrogatum eft , dit FtftüS,
SATURNALES , fêtes des romains.
Cette fête étoit originairement qu'une fo-
Iemidté pôpt^ai^Qj elle /devint une fête légale a
lon'qp'elle eût-été étabjje par Tullus Hoftdius ;
du moins en fit-il; fé voeu qui, çie fut accompli
que fous le confinât de Sempronius Àtratinus &
de Minutius , fi Ion, Tite-T ive, D’autres auteurs>en
attribue nt 1 inftitucion à Tarquin-fé-Superbe , fous
le confinât de T. Largius. Enfin , quelques écrivains
font commencer Us faturnales dès fé temps
de Jgnus, roi des aborigènes . qui reçut Saturne
en Italie^ Çe roi voulant enfuite reprefenter la
paix, l’abondance & l'égalité dont on jouiffoit
fous fon règne , le mit au nombre des-dieux 5
pour .retracer la mémoire, de ce fiècle d'or ,ilip f-
titua la fête dont nous parlpus* Quoi qu'il en foit .
fa çëlébyatiop fut difeontinuée depuis le règne cfé
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Tarquin ; mais on la rétablit par autorité du fénat 3
pendant la fécondé guerre punique.
Ces fêtes fe paffoient en plaifîrs,en réjouiffances
& en feftins. Les romains quittoient la toge, &
paroiffoient en public en habit de table. Ils s'en-
yoyoient des préfens comme aux étrennes. Les
jeux de hazard , défendus en tout autre temps ,
étoient alors permis. Le fénat vaquoit 5 les affairés
du barçeau ceffoient î les écoles étoient fermées.
Il fembloit de mauvais augure de commencer la
guerre, & <fé punir les criminels pendant ce
temps confacré aux plaifirs. •
Lès enfans annonçoient la fête en'courant dans
les rues dès la veille, & en criant : Io faturnalia.
On voit encore des médailles, fur lefquelles ces
mots de l'acclamation ordinaire de cette fête fe
tr®uvent gravés. Spanheim en cite une qui devoit
fon origine a la raillerie piquante que Narciffe
affranchi de Claude ejfuya, lorfque cet empereur
l ’envoya dans les Gaules, pour appaifer une fédi-
tion qui s'étoit élevée parmi les troupes. Narciffe
eut l’audace de monter fur la tribune pour haranguer
l'armée la place du général j mais les fol-
dats fe mirent a .crier: io faturnalia,, voulant dire.
:que c etoit la fête des faturnales, où les efclaves
faifoient les maîtres.
Les faturnales commencpient d'abord le 17
décembre, fuivant l'année de Numa & ne du-
roient alors qu’un jour. Jules Céfar, en réformant
f e c^lendrfér, ajouta, à ce mois .deux jours, qui
furent inférés av,an,t- fés faturnales 3 & .attribués, à
cette Tête. Augure approuva cette addition par
un édit, & y joignit -up quatrième jour. Caligula
fit. l’addition; d’iin cinquième nommé juvenalia.
Dans ces cinq jours, étoit compris celui qui étoit
particulièrement confacré au culte de Rhéa, .&
appelle opalia. On cèlébroit -enfuite pendant deux :
jours en l’honneur de Pluton , h tète figillaries 3 :
ainfi.nommée à çaufe dés petites figures qu'ont
offroit à ce dieu.'
Toutes ces fêtes étoient autant de dépendances
dés faturnales qui duroient "ainfi fept jours :
entiers , Tavo-ir du 15 au 21 décembre. C ’eft ;
pourquoi Martial ( Epigr. Uy,. X IV . 72. )■ , dit : '
Saturni feptem venerat anlè dies>.
Telle eft en peu de mots l’hiftoire des fêtes de !
Saturne, mais elles ihéritent bien que nous nous;
y arrêtions davantage. "•
Nous avons dit que les faturnales «'étoient con- '
Tacrées . aux plaifirs y aux r i s a u x - feftins.- E n 1
effet la première •Ici-de cettev fête étoit d’ abandonner
toute .affaire publique ÿ de bannir tous les
exercices du corps , excepté ceux de récréation,
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de ne rien lire en public qui ne fût conforme à
ce temps de joie.
Les railleries étoient perraifes, ou pour m’exprimer
avec un auteur latin , lepida proferendi li-
cebat. C ’eft pour cela qu’Auiugelle raconte qu’il
paffa les faturnales à Athènes dans les amufemens
agréables & honnêtes faturnalia Athenis agitaba-
■ mtis hilare ac honefté; car lés gens, de goût ne fe
permettoiefit qu’une raillerie fine , qui eût le fel
& l ’urbanité attique.
Il ne faut pas s'étonner que les feftins fuffent
d'ufage dans cette fê te , puifque Tite-Live ( Liv.
I. c: 1 .■ )^ en expofant l'inftitution des faturnales ,
parlé en* particulier de l’ordonnance d’ un repas
public : 'Convivium publicum per urbem faturnalia
diem de noclem clàmaniûm. ?
La ftatue- de Sàturne qui étoit liée de bandelettes
de laine pendant toute l’année,apparemment
en mémoire de la captivité où il avoit été réduit
par les Titans & par Jupiter , en etoit dégagée
pendant fa fê te , Toit pour marquer fa délivrance ,
foit pour reprefenter la liberté qui r'égnoit pendant
le fiècle d’or , & celle dont on jouiffoit pendant
les faturnales. En effet, toute apparence de fervi-
tude en’ étoit bannie j les çftiaves portoiënt lé
pileus bonnet, fymbole de liberté, le vêtiffoient
des mêmes habits que les citoyens, &Lfe choi-
fiffoient un roi de la fête.
fé. fais que Topinion commune eft que dans les
faturnales 3 les valets c-hamgeoient non-feulement
d’habit & d’état avec leurs maîtres, mais même
qu’ils étoient fervis à table par eux. Je ne fuis
point de^ ce fentiment, & l’autorité de Lucienne
me paroît pas d’un grand poids. Cet auteur ayant
coutume de charger tous fes tableaux i on juge
kisn qu il 11e faut pas prendre a la lettre fa peinture
des faturnales. Quant au témoignage d’Athénée,.
je :puis lui oppofer Ceux de Sénèquê ( Epi fi.
LX V I I . ) 3 de Stace ( In S y h . Kat. Déc. ) ', & de
Plutarque, dans fa Vie de Numa. Tous fe contentent
de dire' que durant cette fête les valets
mangeoient avec leurs maîtres , ■ & les mêmes
mets. ,Or ;ce n'étoit encore là qu'un ufage bourgeois
, qui ne s'étendoit point aux gens d'un certain
ordre. Mais, en général, cette fête admet-
tôit chez les: romains Un* renverlement d'état qui
i.felom moij etoit' de trop peü de durée pourînf-
truire le martre j ni ïefclaye. II n’y a que la douce
égalité a dit très-bien Rouffeau , qui puiffe rétablir
l ordre de la nature former une inftruélion pour
,les uns j une confolation pour les autres 3 & un
lien d'amicié pour tous.
Ce qàe-je n'ofe décider, c’eft fi la fête des f i .
tantales etoit purement romaine j ou fi elle droit
fon-origine des autres peuples. Quoi qu’en dife