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trois chemins dans fa courfe en hauteur , largeur
& longueur.
TRIUMVIRS des colonies , triumviri colonie
de duc en d& 3 magiftrats prépôfés pour établir des
colonies.
Ces magiftrats étoient créés dans une affemblée
du peuple par tribu. Toutes les fois que les romains
envoyaient des colonies dans les pays qu'ils
avoient fournis , pour maintenir les peuples dans
l'obéiffance, 8c les empêcher de fecouer le joug,
on choififloit des magiftrats , qu'on appelloit
ou duumvirs , ou triumvirs , ou decemvirs 3 félon
le nombre dont ils étoient compofés. Quand , par
une ordonnance du peuple , ou par un décret du
fénat , on avoir déterminé la colonie , 8c fait le
choix de ceux qui la dévoient former, on char-
geoit les triumvirs de la conduire. C'étoit à eux
de l’établir j de faire le département des terres
qui lui étoient adjugées j & d'affigner à chacun ce
qu'on lui donnoit en propre à cultiver 5 après
cela ils traçoient avec une charrue les limites du
terrein dont ils avoient fait le partage. On voit
des monumens de cette inftitutioirfur les médailles
où Tétablifïeoeem des colonies eft marqué par une
charrue attelée de boeufs.
T riumvirs de nuit 3 triumviri noctumi 3 c'é-
toieiit de bas .officiers prépôfés pour la police,de
la nuit. Augufte voulant s'affermir fur le trône 3
s'appliqua à rétablir l'ordre & la fureté de la
ville de Rome 3 où il y avoir eu autrefois des
triumvirs dont l'emploi étoit de maintenir le repos
public pendant la nuit , 5c de veiller aux incendies
5 c’eft par cette dernière raifon qu'ils furent
appellés triumviri' noBurni 5 mais comme il étoit
difficile que ces officiers puffent fuffire à ces deux
choies, Augufte créa fept cohortes , dont chacune
devait veiller à deux quartiers de Rome, 5c leur
donna un chef qu’il appella prsfectus vigilum, dignité
mentionnes dans plufieurs inferiptions aa-
ciennes , qui ont -été rapportées par Panvinius ,
de civitate Kamanâ.
T riumvirs monétaires, terme de monnoie'
des romains, officiers, directeurs oufurintendans
prépôfés , chez, les r©mains, à la fabrication des
monnaies.
On fait que du temps de la république , l'intendance
de la monnoie étoit commife à trois officiers
ou magiftrats qu'on nommoit triumviri
aura , argento , sri jlando , feriundo. Jules - Céfar
en ajouta un quatrième , comme nous l'apprenons
de plufieurs médailles qui portent l'image de ce
prince 5 mais fous Augufte, les chôfes furent re-
mifes fur l’ancien pied/ 5c les triumvirs monétaires
continuèrent :,de graver leur nom fur les
monnoie s qu’ils faifoient frapper 5 c’eft un fait
dont les médailles, d'Augufte ;nqus inftruifeni;.
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Il n'éft pas vraifemblable qu'il y ait eu-à Rome
des triumvirs monétaires , prépôfés parTempereur
à la fabrication des efpèces d'or 8e-d'argent, 8c
d’autres triumvirs nommés par le fénat, pour avoir
foin de la fabrication des efpèces de bronze j car
les mêmes officiers ont pu avoir l’intendance de
toute la monnoie qui fe frappoit à Rome, quoiqu'ils
fuffent obligés de demander l’approbation
de l'emperèur, pourles types des monnoies d'or
& d'argent, 8c l'approbation du fénat, pour les
types de la monnoie de bronze.
Au refte, il n'eft guère poffible de douter que
la difpofïtion de la monnoie n'ait appartenu aux
empereurs , puifqu'on trouve fur une infinité de
médailles, moneta Aug. âc moneta Augg. Déplus,
Stace, dans les vers qu'il a faits pour cbnfoler
Hétrufcus de la mort - de Ton père qui , après
avoir été affranchi par Tibère , étoit devenu intendant
de l'empereur, difpenfator Csfaris, Stace,
d i s - j e , nous apprend qu'Hétrufçus avoir été
chargé de la matière qui deyoit être employée à
frapper des monnoies au coin des empereurs.
Q ua divum in vultus igni formanda liquefcat
Majfà, quid AntoniA feriptum crepet igné monets«
Il eft donc vrai que la monnoie d'or 8c d'argent
appartenoit plus particulièrement à l'empereur: en
effet, outre que la marque de l'autorité du fénat
■ ne fe trouve que très-rarement fur ces deux métaux
, une infeription découverte à Rome, fur la
fin du feizième fiecle , & rapportée par Cruter ,
prouve ce fait d'une manière évidente. Cette infeription
, qui eft du temps de Trajan, commence
lin fi : F ort unæ" A uc. Sacrum Officinatores
Monetæ A urariæ, A rgentariæ Cæsaris.
II falloit donc que la monnoie d'or 8c d'argent
dépendît plus particulièrement de l'empereur,
puifque fans cela les monétaires en bronze au-
roient été joints aux monétaires des deux autres
métaux. On peut tirer cétte même conféquence ,
de ce que' Sévère ^exandre ayant réduit les im-
pofitions à la trentième partie de ce qu'elles
étoient fous Elagabale , voulant faire auffi un changement
dans le poids 8c dans le module de la monnoie
, il eft dit qu'il fit frapper des demi-fous'8c
des tiers de fous d’ or , mais on n’ ajoute pas qu'il
ait entrepris de rien changer dans la monnoie de
bronze : apparemment parce qu’il ne voulut pas
être accufé d’empiéter fur les droits du fénat.
Remarquons qu'après Augufte, on ne trouve
plus fur les médailles, les noms des triumvirs monétaires
i mais il ne faut pas croire pour cela que
ces emplois aient été fupprimés j car , parmi les
■ titres donnés dans une ancienne infeription, à ().
, Hedicus Rufus Lollianus Gentianus , qui vivoit du
1 temps de Sévère & de Caracalla , on lit celui de
T R Ï T R I 7.15
ƒ/ƒ. Vivl. AA. A. FF. 8c on trouve un L. Anto- ]
nius Vagonius Profper III. V~ir. Monetalis , T
dans une-autre infeription rapportée par Reine- 1
fins i que Sperlingius croit plus moderne que la. I
précédente.. ‘ ' .
Les ouvriers qui travailloient à la monnoie ,
fous les ordres des triumvirs, étoient des affranchis
oudes efclaves > c’eft pour cela que dans un ancien
monument,, ils font nommés officinatores & mum-
fnularii officinarum argentariarum familis monetariA 5
on les appelloit en général, monetarii, fofficinatores
monetA , Sc nummularii officinatores monetA.
On les divifoit. en plufieurs claffes. Les uns ,
nommés fignatores' 3 gravoient lés coins j les autres,
appellés Juppofiores, avoient foin de mettre la
pièce de métal entre les coins > d’autres, appellés
malkatores, les frappoient avec le marteau. Il eft
fait mention de ces trois fortes d’ouvriers, conjointement
, dans une infeription de Gruter.
Il y avoit outre cela d’autres ouvriers chargés
de la fonce 8c de la préparation des métaux, ;
qu'en apportoit en maiie ou en lingots aux hôtels
des monnoies ■: ceux-ci fe nommoient fldtores , ou
fiatuaris , auri & argenti monetarii.
Quelques-uns étoient chargés de la vérification
du titre & du poids des éfpècës ; on les appelloit
3 èx ali ores auri 3 argenti -, sris > 8c c'eft pour
cela qu'on lit : exdgiumjblidi 3 fur certaines médailles
d’Honorius Sc de Valentinien III , qui pà-
roilfent avoir.été une efpète de pied-fort, pour
vérifier, les' fols d'or qu'on frappoit du temps de
cës empereurs 3 comme on peut le voir dans la
differtation de Ducange., fur les médailles du bas-
«gé. Le chef-de ces ouvriers eft appellé optiô dans
quelques inferiptions. ' S'il y avoit quelqu'un au-
defius dé celui qui portoit ce nom , les anciens
monuinéns ne nous en ont pas confervé le fou-
venii.
buant à leur dignité le droit exclufifde faire battre
monnoie , abolirent les trois charges de ceux qui
préfidoient à ce remploi, 8c qui vraifemblablement
n'étoient pss nommés fans l'approbation du fénat.
,Ce changement, félon les apparences, arriva fous
Aurélien , contre qui les monétaires s'étoient
révoltés.
Il paroît par la Notice des deux empires , que
la monnoie fut par la fuite dans le departement
'du furintendant des finances, appellé copiesfacra-
- rum largitionum. On établit pour lors dans chaque
monnoie particulière , un direêfeur, que la
notice appelle procuratormonetA, & Am mien- Mar-
. eellin , pfopofuus monetA. Au - deffus de celui - ci
étoit le chef des monétaires , à qui on donnoit le
nom de primarius monetariorum. Il eft vrai que la
.. notice' ne parle point des différentes monnoies
I établies dans l'empire d'Orient, 8c qu'elle n'en
■ nomme que fix dans l'Occident ; celles de Sifcia ,
d'Aquilée , de Rome, de Lyon , d’ Arles- & de
Trêves. Cependant l'exergue des médailles du
bas-empire nous prouve qu'il y en avoit un bien,
plus grand nombre. ( Extrait de la Baftie. )
T rium v ir s capitaux, magiftrats inférieurs qui
jugeoient des affaires criminelles. Ils avoient été
créés environ l ’an 464 de la fondation de Rome ,
& ils rendoient là juftice proche la colonne appçl-
• lée Moenia. Ils étoient élus par lés fuffrages du
peuplé aflemblé par tribu. Leur fonction étoit de
; connoître des homicides , des vols , 8c de ce qui
regardoit les efclaves j ils faifoient aufli-les informations
contre ceux qui étoient foupçonnés de
quelques crimes. Ils avoient la garde des prifons ,
8c faifoient- exécuter ceux qui avoient été condamnés
a mort par le préteur.
Triumviri Eputonum. V'oye^ E püLON.
T riumviri menfani, officiers qui furent créés
dans le temps de la fécondé guerre punique, pour
avoir l'intendance de la monnoie 8c du change.;
Ce font-là"tous les noms parvenus jufqu'à nous,
des perfonnes employées dans les. monnoies des
romains j- car il faut bien fe 'garder de confondre
, comme a fait Spërling-ius, lés monétaires :
avec ceux qui font appelles fur d'anciens marbres :
argentarius coàftor 3 auri lufiralis. coaâor , prôcu*
rator, defenfor aurariorum. Les premiers étoient
des receveurs chargés du recouvrement de l'or 8c
de l'argent que les fujëts de l’empire dévoient
payer au tréfor impérial ; les derniers étoient des
officiers prépôfés à la fouille des mines d'or qu'on
découvroit fur lés terres de l'empire.
. Dans le bas-empire, il n'eft plus fait mention
des triumvirs monétaires, Sc le S. C. né fe trouve
plus, comme auparavant , - fur les monnoies de
bronze. Cela fait juger que les. empereurs,en attri-
Triumviri reipablics^confiituend& , trois magiftrats
qui gouvernoiènt iouyerainement à Rome ,
8c qui fe partageoient l'autorité fuprême. Ce
gouvernement abfolu , 8c qui fut fi préjudiciable
à la république , déchira Rome en deux fois ,
pendant environ douze ans , 8c c’eft ce qu'on
appelle les triumvirats. Le premier fut formé
par Pompée, Céfar 8c Craffus : le fécond, par
Antoine, Augufte 8c Lépide. Ce dernier triumvirat
porta le dernier coup à la liberté expirante. O c tave
s’étant brouillé avec fes collègues, leur fit la
guerre, les vainquit, 8c demeura feul maître de
: l'empire.
i T r iu m v ir i fenatûs legendi , trois hommes qui
| étoient chargés de nommer ceux qu’ils croyaient
X x x x ij