
nenfi provinciâ 3 totidem pratores quot provincia in
diûqnèm vénérant, creati funt. Ces magiftrats partaient
pour leurs gouvernemens , après . avoir
rendu la juftice à Rome pendant une année.
P sætoe tutelaris 3 fut créé par Marc-Au-
rèle pour les affaires de tutèle , amlî que nous
Tapprend Capitolin : Pratorèm tutelarem primus fe-
cit y chn antea tutores a confularihus pafcerentur 3 ut
diligentiùs de tutoribus tractaretur ( Cap. io . ).
P r æ t o r u r san vs j le prêteur de la v ille, étoit
ordinairement le feul, & ce ne fut que la multitude
immenfè des affaires qui détermina à lui
donner un collègue. On l'appelloit urbanus 3 à rai-
. fon de fa fonction qui étoit de rendre la juftice aux
habitans de la ville 3 honoratus 3 à raifon de l'éminence
de fa dignité , de même que prator major ou.
maximus. Il étoit en effet regardé comme le con-
fervateur du droit des romains 3 & c'étoit fur fes
ordonnances que le prêteur étranger 8c les prêteurs
des provinces formoient les leurs. Il étoit élu 3
comme nous l'avons déjà dit , dans les comices
centuriés , & dès le commencement de fa magif-
trature , il publioit un édit concernant la formulé
8c la méthode fuivant laquelle il rendoit durant
l'année la juftice 3 touchant les affaires de fon
reflbrt. Les prêteurs avoient introduit cet ufage 3
pour avoir lieu d'interpréter à leur gré , 8c de
corriger le • droit civil 3 dans les chofes qui con-
cernoient les particuliers. Le prêteur ne manquoit
jamais de renouveller tous les ans cet édit , lorf-
qu'il entroit en charge, & c'eft ce que Cicéron
appelle la loi annuelle 3 lex annua. Aufli les allions
prétoriennes c'eft-à-dire , les procédures faites
fous un prêteur3 ne fubfiftoient ordinairement que
durant l'année de fon exercice 3 mais les prêteurs
étant fouvent guidés dans leurs jugemens par
l'ambition 8c la faveur * 8c jugeant peu conformément
à leurs propres édits 3 C. Cornélius , tri^-
bun du peuple 3 l'an 686 3 porta une loi appellée
la loi Cornelia 3 par laquelle on obligez les prêteurs
à fuivre exactement leurs édits dans leurs
jugemens.
PRÉTEXTE ou TOGE-PRÉTEXTE, yratexta
8c pr&texta-toga 3 toge blanche des romains 3 qui
avoit tout autour un bord de pourpre 3 félon la
remarque de Varron , qui la diftingue ainfî des
autres robes : Pratexta toga eft atba purpureo limbo.
Les enfans de qualité prenoient la prétexte à un
certain âge , & c'étoit alors une grande fête dans
la famille , parce que cet habit ouvrait la porte
des aflemblees publiques , des délibérations 3 8c
même du fénat. Les filles la quittoient en fe • mariant
, 8c les garçons à 17 ans 3 quand ils prenoient
la toge pure.
C'étoit encore un habit de dignité 3 que les
magiftrats 3 les édiles, les çenfeurs, les augures,
les prêtres , les préteurs, les lenateurs 3 les dictateurs
3 les décemvirs 3 les préfets du prétoire 3 les
tribuns du peuple 3 poitoient dans certains jours de
folemnité 5 mais le préteur la quittoit 3 quand il
s'agiffoit de prononcer un jugement de condamnation
contre quelqu'un.
On lit dans une infcription| recueillie par Mu-
rStori ( 737. 8. ) , ces mots : Pratextatus a g r i
judex. Ils s'expliquent par l'explication fuivante»
Les chefs même de village portoient la prétexte 3
lorfqu'ils préfidoient aux jeux publics : Purpura
viri utemur, dit Tite-Live ( 34. 7. ) 3 pratextati in
magijiratibus 3 in facerdotiis 3 liberi noftri pratextis
purpura togis utentur ,* magifiratibus in coloniis mu-
nicipiifque ; ii Roma infimo generi magifiris vicorum
toga. pratexta habenda jus permittemus 3 non ut id viri
folum habeant infigne 3,fed etiam ut cum eo crème-
rentur mortui. L'origine de cette toge vient de
Tarquin-1'Ancien :3 que Macrobe dit l'avoir établie
: Ut patricii huila aureâ cum toga cui purpura
pratexitur uterentur.
Gruter ( 554.4. ) a publié , d'après les deflins
de Boiffard le bas-relief d'un tombeau fur lequel
font fculptés un homme en toge 3 fa femme
8c leurs trois fils. Les deux plus .âgés font vêtus
de h prétexte. On apperçoit très-diftinétement une
très-large bande d'étoffe différente 3 qui borde la
prétexte 8c paffe en fautoir de l'épaüle gauche au
flanc droit. Une féconde bande 3 femblable à la
première 3 defcend perpendiculairement du milieu
de la première fur l'eftomac 8c le ventre.
PRÉTOIRE , pratorium. Ce mot 3 dans fon fens
naturel 3 fignifie la tente du préteur où du général ,
parce que 3 chez les anciens romains , tout général
s'appelloit préteur: Veteres. omnem magifiratum ?
dit Afconius , cui pareret exércitus pratorem appel-
laverunt. Undé & pratorium tqbernaculum ejus di-
citur. On plaçoit cette tente au lieu le plus propre
pour découvrir, tout le camp , & au. milieu d'une
place quarrée, dont chaque côté étoit à cent pieds
! de diftance de cette tente 3 8c les téntes. deftinées
aüx foldats delà garde du général,■ étoient tendues
aux quatre coins de cette place. A infîquand
le général vouloit donner l'ordre du combat , on
arboroit un étendart rouge au haut de.fa tente,
d'où tous les foldats pouvaient l'appercévoir .3
c’étoit dans l'enceinte qu'étoit fon bagage. , avec
les gens de fa fuite 3 c'étoit aufli dans cette tente
que les officiers s'affembloient pour recevoir Tes
ordres & délibérer avec lui fur ce qu'il y avoit à
faire. Il y rendoit la juftice , juge oit les différends
qui s'élevoient entre les foldats 3 8c connoiffoit des
fautes qu'ils avoient commifes. .
On donnoit auffi le nom de prétoire 3 pratorium 3
aux maifons de campagne fomptueufes-des grands
de Rome. Symmaque donne ce nom â la fîenne
( Epiji. 6, 67. ) ; P-etierapi fuperioribus .fcriptfo ut
puteolani pratorii mei latus 3 quo imus ad balneas ,
difpofitione clivi mollioris ornares.
Prétoire étoit auffi chez les romains le lieu ,
le palais où demeurait le préteur de la province ,
8c où les magiftrats rendoient la juftice au peuple.
V'oyei Préteur.
Il y avoit un prétoire dans toutes les villes de
l’empire romain. L'écriture fait mention de celui
de Jerufalem, fous le nom de falle de jugement.
On voit le refte d'un prétoire à Nifmes , en Languedoc.
Prétoire étoit encore une place à Prame, où
les gardes prétoriennes étoient logées. On croit
que le prétoire étoit proprement le tribunal du
préfet du prétoire 3 ou une falle d'audience def-
tinée à rendre la juftice dans le palais des empereurs.
Voye[ Préfet.
On appuie cette opinion fur l'épitre de Taint
Paul aux philippiens , 8c on croit que le lieu ap-
pellé prétoire a donné le nom aux gardes prétoriennes
3 parce qu'elles s'y affembloient pour la
fureté 8c la garde des empereurs. D'autres croient
uè le prétoire n'étoit ni un tribunal, ni une falle
e juftice, ftiais feulement la maifon de la garde
impériale.
Perizonius a fait une differtation pour prouver
quel e prétoire n'étoit pas une cour de juftice au
temps de faint Paul , mais feulement le camp ou
la place où les foldats étoient logés 3 8c il ajoute
que le nom de prétoire n'a été donné aux lieux ou
la juftice fe rendoit que long-temps après 3 quand
l'office de préfet du prétoire fut changé en charge
civile.
PRÉTORIENS, les foldats prétoriens. On nom-
moit ainfi les foldats d'une cohorte qui fervoit de
garde au général, parce qu'anciennement, avant
qu'on eût créé la charge de préteur, on donnoit
auffi aux confuls ce nom, qui marquoit la fiipé-
riorité de leur magiftrature. Ce mot Venoit du
verbe praejfe, préfider , 8c c'eft de-là qu'on donna
le nom de prétoire à la, tente du général 5 ainfî les
foldats prétorièns n'étoient autres que ceux qui entouraient
la perfonne du général, 8c montoient la
garde autour de fa tente : A pratore 3 a quo non
difcedebat, fuit dicta. Scipion 1J Africain fut le premier
qui donna une forme réglée à ces cohortes
prétoriennes ; il établit une compagnie des plus
braves de fou armée, qu'il choifit pouf en raire
fes gardes , & qui ne le quittoient point dans le
combat. Les triumvirs , après la bataille de Philippe
, qui fut le tombeau de là république,-augmentèrent
de beaucoup cette garde, pour fe donner
un air de fupériorité fur les autres citoyens.
Dimiferunt ex militid 3 dit Appien ( Bell, civil. ) 3
illos qui jujîum tempus militaverunt 3 prater ofto
milita hominum quos rogantes ut fibi diutïiis liceret
fub iis militare 3 receperunt ac defcripferunt in prato-
rias cohortes. Augufte , empereur, attira auprès de
fa perfonne les prétoriens , que l'on appella auffi
dès-lors aulici 3 parce qu'ils montoient la garde
dans le palais de ce prince, & ils furent deftinés
uniquement à cet emploi, auprès de la perfonne
des empereurs , qui étoient cependant maîtres de
les employer à la garde de leurs femmes 8c de
leurs enfans.
Ces troupes formoient alors environ dix mille
hommes 3 mais elles furent quelquefois plus nom-
breufes 3 elles étoient commandées par le préfet du
prétoire, qui avoit fous lui des tribuns 8c des
centurions 5 elles étoient prefque toutes d'infanterie
, y ayant peu de cavalerie. On y admit dans
la fuite quelques cohortes d'étrangers 3 favoir,
des germains , des bataves 8c des thraces 5 ils
avoient auffi parmi eux des archers, qu'Othon ,
félon Tacite, menoit avec lu i, outre ceux de fa
garde. La paie de ces foldats étoit double 3 aulieu
d'un denier qui étoit la paie ordinaire des autres
foldats , ils en avoient deux , 8c ils jouiffoient
de privilèges que d'autres n'avoient pas. Ces
troupes abufant du pouvoir qu'on leur laiffa prendre
, le poufsèrent jufqu'à élire 8c à détrôner de
leur propre autorité plufieurs empereurs , même
malgré le fénat, qu'ils obîigeoient d'agréer 8c de
conferver 'celui qu'ils avoient créé, à moins que
les armées des frontières n'en euffent élu un autre
qu'elles foutinffent. Tibère leur fit bâtir proche
de la ville un camp fermé de murailles , en forme
de fortereffe où ils étoient ordinairement campés.
L'empereur Septime-Sévère augmenta de beaucoup
le nombre de ces troupes, 8c il les compofk
des plus braves foldats des légions des provinces ,
contre l'ufage jufqu'alors obfervé de ne les prendre
que dans celles d'Italie. 11 ordonna qu'à l'avenir
les recrues pour ces 'corps fe tireraient des légions.
Le grand Conftantin caffa les gardes prétoriennes
, à caufe de leur infolence 8c de leurs
fréquentes révoltes.
Jean d'Antioche, cité par Saumaife (Not. in.
Spartian. p. 13J. 136. ) , dit que les foldats prétoriens
portoient toujours l'épee du côté droit 3 ce
qui les diftinguoit des autres foldats, comme ils
l'étoient d'ailleurs par leurs habits. Sur la colonne
trajane, cette obfervation eft confirmée relativement
aux foldats prétoriens ; mais leurs officiers
portent l'épée du côté gauche. On reconnoît
fur la même colonne les foldats prétoriens à Xindex
dé la main droite qu'ils tiennent élevé , de même
que lé bras droit 5 ce qui étoit un ligne d'obéif-
fance & de fidélité. Voye£ Ca s t r a pratoria 8c
Cohorte prétorienne.
PRÊTRES Égyptiens.
« On comptoit dans l'ancienne Egypte a dis
O ij