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dans l'utfiverfiré d’Upfai, qui a découvert que i arphibet de ces runes de Helfingie était aufli
compofé de féiie lettres. Ce font des traits ou dés
lignes courbes qui, quoique d'ailleurs parfaitement
femblables, ont des fons différens, fuivant
la manière dont elles font difpofées , foit perpendiculairement,
foit en diagonale. On ne peut
décider fi les runes ordinaires ont donné naiilance
aux caractères d Helfingie, ou fi ce font ces
derniers dont on a dérivé les runes ordinaires.
Celfius croyoit que ces caractères ont été dérivés
des lettres grecques ou romaines ; ce qui n'eft
guère probable, vû que les grecs ni les romains
n’ont pénétré dans ces pays feptentrionaux. Le
même auteur remarque qu'il n'y a point de caractère
qui reflëmble plus à ces runes, que ceux
que l'on trouve encore dans les inferiptions qui
accompagnent les ruiné?“ de Perfépolis ou de
Tchelmïnar en PerfeV.les TranfactionsphHofopki-
ques, n°. 44^, où l'on trouvera l'alphabet des
runes de Helfingie, donné par Celfius»
». A quatre ou cinq lettres près, difent les bénédictins
, auteurs de la nouvelle diplomatique
l’écriture rvnique ne femble guère pouvoir fe
.rapporter à celle des autres peuples i quand on ne
l'envifage que dans fes caractères les pluscom-'
muns, ou même dans quelques alphabets détaches.
Mais fi l ’qn réunit tous ceux qu’on peut
tirer des divers moriumens antiques, alors leur
conformité avec les lettres grecques, & encore
plus avec les latines , fe manifefte fi clairement
peine peut-on montrer une feule lettre de
1 alphabet runique qui foit abfolument étrangère aux
unes & au x autres. Nous difons une lettre,& non pas
un caraâm-e-ou une figure. Chaque lettre .en effet
de 1 alphabet runique _ fe trouvant extrêmement
diveriihee par le nombre des différentes figures
quelle prend ; il s’en rencontre toujours
quelques unes dont la reffemblance avec les
grecques & les latines ne faurait être contefiée
Cette reflemblance de lettres tuniques s’étend
jufqu aux caractères des anciens étrufques, efpa-
gnols & gaulois. » 1 1 1
« .Sans fe rendre garant des fables débitées fur
i antiquité de l’ecrtture runique, & fuppofant
quelle ne vienne pas immédiatement de la grecque
ou du la latine , on pourrait peut-être raifonner
au iiqet des nations feptentrionajes, comme le
prefident Bouhter au fiijet des Pélafges. ».
, “ . Sl. l'amour de la patrie fait excéder certains
ecnvmns dans, 1antiquité .qu'ils patent aux
caraâères du Nord, ceux qui nient, quîon y
ait ufe d aucune écriture avant l'établiffereet du
chrdliamfme^ ne parotffent pas affez en garde
contre 1 extrémité cqntraire. tikfces dont lè t é -
E ü K
moighage feul en vaut plufieurs autres fitr cette
matière, attelle, qu’il extfte un nombre confidé-
rable de monumens en écriture runique, done-
quelques - uns précèdent rétablrfiêmént de la
religion chrétienne dans le nord , & quelques
autres touchent de près à cette époque, l f n’en eft
pas moins vrai, que divers peuples de ces climats,
■ & de 1 Allemagne en particulier, ne faifoient
aucun ufage des lettres avant qu’ils euffent em-
braffe le ehriftianifme. »>
« On rapporte, dit Aelien, 1. 8 c. 6 , qu’aucuns
»» des anciens thraces n’étoient inllruits des lettres.
»» L’ufage même en eft regardé comme une chofe
»» très-honteufe par tous les barbares qui habitent
»» l’Europe. Mais on dit que ceux d’Afie ne font
»» nulle difficulté de s’en fervir. »» Aelien, dohe
nous citons les propres termes, viyoit au fécond
| fiècle, temps auquel on connoilïoit les barbares
cl Allemagne ; mais on peut douter , fi les peuples
de la Suède & de la Norvège étoient alors bien
coanus des grecs & des romains. *>
. *3 C-eft prendre un parti raifonnable, que de
faire remonter avec certains auteurs l'ufage des
lettres dans le nord au IVe. -fiècle , ou même au
temps , où ces nations commencèrent à Her quelque
forte de commerce avec les romains. Mais
cette opinion ne réfout pas encore toutes les
difficultésOn a par exemple' bien de ia peine
à concevoir , comment plufieurs caractères , renfermés
dans- 1Jalphabet runique , (Mît fi prodigieu-v
fement changé de figure dans un affez petit
nombre de fiècles , en fuppofitnt que ces lettres
vinffent des grecques ou des romaines. Il pourrdit
fe faire que les^ barbares étant devenus chrétiens
aient abandonne pendant long-temps aux
clercs l'étude des lettres ; de même lorfqu'ils
etoient encore payons , quelques uns de ces
peuples sèn déchargeoient également fur les
miniftres de leur religion. D'ailleurs les grecs te
les romains ont fouvent négligé de eonjnoître
toute littérature qu'ils ne pouvôient comprendre 3
& ils trouvoient plus court de la mepiifer , que
de l'approfondir, »
** Au milieu des alpjiabets runiques , on
en remarque 3 dont les lettres peuvent palier
pour communes , ou pour être beaucoup
plus fréquentes que les autres. Elles naiffent
toutes de l'I où de la ligne perpendiculaire. A ce
trait fi quelqu'un croit faifir la marque de la implicite
primitive des plus anciens caractères 3 un
autre s'imaginera peut-être découvrir la preuve
d'une écriture inventée après .coup. Mais de part
& d'autre ou fe tromperolt également. »
” L alphabet normand , félon Béde 3 publié par
Wormius 3 ne refit mble presque point à celui
R U S R Y P i 6y
qu*on voit dans le Ijeau manuferit dé 1340 de ,1a
bibliothèque nationale de France. L'un te l'autre
contiennent peu de caractères que l'alphabet
runique n'eut déjà'tiré d'ailleurs. Outre' celui des
normans 3 les' fcÿtheS, les gères & les friâfiâ-
gëtes avoient aufli lè leur. Chacun de ces alphabets
offre un nombre de lettres évidemment
rüntque's-, &: deTe'fpèce la plus commune mais
ils ont aufli des caractères qui les diltingüent
les uns des autres. On n'en doit pas inférer
que les derniers ne font pas de véritables runes j
car combien d'alphabets intitulés runiques dans
les anciens manuferits , où l'on ne laiffe pas
d’obferver de femblables traits de conformité
& de diffembiance ? »
RU V IL IA , Famille romaine dont on n'a de
médailles que dans Goltzius.
RURALES. Voyei La r e s .
RUSCINO, dans la Gaule Narbonnaife.
COL. RUS. Colonia Rufcino
Cette colonie romaine a fait frapper des médailles
latines en l'honneur d'Augufte.
RUSINA ou RUTINA 3 déeffe qui préfidoit
aux champs. ( Son nom é'toit .démé de
champ ).
RUSOR, dieu qui avoit la m^#e 0*ïgkï& Se
le même département que Rujfoé*-
RUSMA 3 nom donné pa$ lie# peuple# or-ienv
taux à cette fùbftance que Ies^ gret? ont nommée
fory. Voyc^ S O R Y »
Le rufma eft une forte de vitriol dont on fe
fert pour dépilatoire en le mêlant avec de la
chaux. Boy le rapporte qu'àprès avoir pulvérifé
du rufma & de la pierre de chaux v iv e , en
parties- égales, il les laiffa fondre pendant un
peu de temps dans l'eau; ils y formèrent une
pâte fort douce qu’il appliqua fur une partie du ,
corps couverte de poil. Au bout d'environ trois
minutes, il frotta cette partie avec un linge
mouillé, & h- trouva le poil enlevé jnfque dans
le s «racines, fans que cette partie en eût foüffert
le moindre inconvénient.
L'ufage des dépilatoires eft fort ancien. Il eft
certain que les courtifanes grecques & romaines
s’en fervoient, & c’eft une des principales raiforts
pour lesquelles on rt’apperçoit point aux
ftatues antiques ce voile que la pudeur de la
nature a placé aux parties déshonnêtes. Ces
femmes fervoient de modèles à l'artifte qui les
repréfentoit telles quelles fe montraient à lui.
; Ajoutez à ce motif celui de eonferter la beauté
! d’un contour ondulant & finueux qu'une touffe
; ou tache ifolée n'interrompoit point dans fon
• cours d'une des aînés à. l'autre. L'habitude de
! s'épilef aYcrit pour caufeS fa propreté ft effentr. ?îe
aux femmes, fa chaleur du climat, & peut-
vêtfe la commodité du plaifir te la volupté des
regards^ ( D. }. }
RUSSEUS eolor, couleur rouffe foncée, ou
brune. Les foldats romains portaient , du temps
des^o.nfuls'y des tuniques de cette couleur,
( Ifidor. 19. n i ) afin que le fang parût moins
en coulant fur une teinte auffi foncée. Silius
Italicus en donne cette raifon ( 3. 23Û ) :
........................ 6* rubr& velamine veftis
Ars erat in pugna fufum occuluijfe colorem.
RUS T IA , famille romaine dont on a des médailles.
RRR. en argent.
O. en bronze.
O. en or.
RUSTICELIA y famille romaine dont on a
médaille» v
RRRR. en bronze.
O. en ôf.
Ù. eu au^enç»
i, ( Dieux Les dieux.rufiiques
' dè#1 Rôhtains étoient les dieux de la campagne,
& qui préfidoient â l’agriculture. On diftmguoit
les dieux rufiiques en grands & en petits. Les
grands dieux étoient Jupiter ^ la T e r re , le Soleil,
la Lune> Cérès, Bacchus, Venus, Flore, Minerve,
&c. Les petits dieux étoient Faune ,
Palès, Pomone, Sylvain, Vertumne, Priape,
te fur tous les autres le dieu Pan. Quelques
modernes y joignent auffi les Faunes, les-Silènes
& les Nymphes. ( D. J. )
RUS T ICUS , furnom 4e la famille A uFIDIjI,
R U T IL IA , famille romaine dont on a des
médailles.
RRR. en argent.
O. en or.
-O. en bronze.
Le furnom de cette famille eft Lvrvs.
Goltzius en a publié quelques médailles inconnues
depuis lui.