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« Voici j dit Gayltfs ( Rec. d'A/ttiq. 1 7 . pl, 15, »
n°. 8. ) le morceau le plus fingulier de tous les
bronzes qui rempli(Tent cette planche. C ’eft lin
fiyler , qui fervoit a écrire, &.do ntTextrémité; é toit
platte & arondie, pour effacer ce qu’on n’ap-
prouvoit point. Gepetit morrceau eft d’une.grande
confervation , & d’un travail aufii beau que l ’objet
en, eft fufceptible. Ce ftyle eft différent de ceux
que le père Montfaucon rapporte à la planche
CXCII1. t. III, pat, 2.
On en voit un dans la collection d’Herculanum.
On en a trouvé plufieurs dans des tombeaux découverts
près de Velu en Artois. Chacun de ces
tombeaux renferme un fquelette avec des charbons
dans un pot de terre , 8c des-épées de fer..
Quelques-uns des fquélettes avoient auprès d’eux
des fiylcs de bronze , longs de dix pouces. On
les prit d’abord pour des fondes de chirurgiens,
&I'on reconnut ces fquelettes pour ceux des chirurgiens
3 des guerriers enterrés dans ce lieu.
Apporté d Paris , un de-cesßyles fut reconnu pour
tel j & il défigna avec plus de raifon l’écrivain,
Scriba 3 de la trpupe.
STYLE de l’ art chez les égyptiens. Voye£
Egyptiens ; chez les Etrufques. Voye^ Etrusques
j chez les grecs. Voyc[ Grecs.
Style de l’art des romains. Ils n’en ont eu au-
6im, 8c c’eft l'opinion très- folidement motivée de
Winckeimann. Voici > fes ; paroles. ( Hiß. de l’art.
Uv. V . ckap. iQ .
« Le préjugé , en faveur d’un fiyle particulier,
attribué aux àrtiftes romains, 8c different du
ßyle grec , vient de deux caufes. La première eft
la fauffe explication des figures repréfentées. L’on
a voulu trouver un trait de l’ hiftoire romaine dans
des fujets, tirés de la mythologie grecque ; &
par use fuite nécefîaire de cette méprife , Ton n’a
pas manoué d’attribuer l’ouvrage à un artifte romain
; ceft .ce que je crois avoir prouvé dans
mon eflai fur l’allégorie, & dans ma préface- fur les
monumens de l’antiquité. Telle eft la conféquence.
qu’un écrivain fuperficiel a tirée de l’explication
fautive d’une pierre, gravée en creux ,du cabinet
de Stofch. Cette pierre repréfente Polyxene, que
Pyrrhus façrifie fur lé tombeau de fon pere Achille î
mais le jéfuice Scarfo a trouvé dans ce fujet, le
viol de Lucrèce. Il tire la preuve de fon explication
de la manière romaine du travail de la pierre
q u i, félon lui, s’y diftingue évidemment} toute
^évidence qu’on y découvre, c’eft que , par les
fuites d’ iin mauvais raifonnement, on peut tirer j
une fauffe thèfe d’une fauffe conclufion. 11 auroit
fans doute raifonhé aufli conféquemment, s’il
avoiteu à parler du beau grouppe , que j’appelle
Orefte Sc Eleétre, & qui eft connu fous -le nom
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de Papirius Sc de fa mère , fi le >n,om de l’artifte
grec n’etoit pas gravé fur rouvrage.
_ « La fécondé caufe, qui parost avoir accrédité
l’idée d’un fiyle propre aux romains , c’eft le
relpeâ: mal-entendu qu’ on a pour les ouvrages des
grecs.'Comme il s’en trouve beaucoup de médiocres,
on ne manque pas de les attribuer aux
romains : l’ on croie être infiniment plus judicieux
de mettre les defauts plutôt fur le compte des romains
, que fur celui des grecs. Ainn l’on renferme
fous le nom d’ouvrages romains , tout ce
qui paroît médiocre, mais fans en particularifer
les car a élèves. 11 faut convenir, qu’en .comparant
les médailles , frappées à Rome, du temps de là
république, à celles des moindres villes de là grande
Grèce j ou de la partie citérieure de l’ Italie,
on difoit que les premières font des ouvrages
faits par des comnuençans. J’ ai encore fait cette
remarque fur quelques centaines,de médailles romaines
d’argent d’une parfaite confervation , qui
ont été découvertes dans un v.afe de terre près
de Loretta, au commencement de 1758. Par rapporta
ces médailles qu’on peut regarder comme
des monnaies publiques, il eft à croire, qu’elles
ont été frappées par des àrtiftes romains, dans
des temps où les arts de la Grèce n’avoient pas
encore établi leur liège à Rome. Les ouvrages
qui ne requièrent pas une grande adreffe, telle
que les urnes fépulcrales , ne font pas fuffifans >
ni pour déterminer la beauté du deffin, ni- pour
établir le caractère du fiyle , attendu que ces
ouvrages étoient faits d’avance , 8c. expofés en
vente , en faveur des perfonnes de différences
conditions, comme je l’ ai déjà obfervé. »
« C ’eft d’après * ces fortes d’ouvrages1 qu’ on
a pris la fauffe notion d’un fiyle romain. H
eft confiant toutefois, que parmi les plus foi-
bles productions e ce genre, il fe trouve réellement
des .ouvrages grecs , qui fembleroient
avoir été faits dans les derniers temps des romains,
En vertu de ces fuppofitions gratuites -,
je crois être en droit de regarder comme une
chimère l’idée d’ un fiyle romain dans l’art. Ce
qu’il y a de certain pourtant, c’ eft que dans le
temps même où les àrtiftes romains pourvoient
voir & imiter les ouvrages des grecs } ils étoient.
bien loin de .pouvoir les atteindre : Pline lui-
même attefte ce fait} il nous apprend que deux
têtes coloflàles , placées au capitole, attiroient
les regards des fpedateurs 5 que l’une étoit faite
par le célèbre Charès , élève de Lylippe , & l’autre
par Décius , ftatuaire romain : mais que cellë
du dernier , perdoit tellement à la comparaifon ,
qu’elle paroiffoit à peine l’ouvrage d’ un artifte
médiocre. »
ce STYLOBATE. Nous devons remarquer j>
dit Wincklemann, touchant les colonnes en gé*
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itérai, que le feül édifice des anciens , que l’ on
connoiffe en Italie, auquel chaque colonne ait
fon fiylobate particulier , c’ eft un ancien temple
( Paîlad. Arcnit. lib. IV , c. 2(5. ) à Affifi, dans
ï’Qrnbrie. Cette même particularité fe voit à- deux
édifices de Palmyre ( TVood ruin. de Palmyre^fig. 4.),
& à un temple', représenté fur l’ancienue m'o- -,
faïque de Paleftrine. »
STYMPHALE, lac d’Arcadie. Il y avoit,
difoit la fable, fur ce lac , des oifeàux monf-
trueux, dont les ailes , la tête & le bec , étoient
de fer , & les ongles extrêmement crochus : ils
lariçoient des dafrds de fe u , contre ceux qui les
attaqüoierst } le dieu Mars lès avoit Tui-même
dreffés au combat. Ils étoient en fi grand nombre
, & d’unê groffeur fi extraordinaire , que lorf-
q'û’ils voloiënt, leurs ailes ôtoientla clartédu foleil.
Hercule ayant reçu de Minerve une efpêce detym-
bale d’ airain, propre à épouvanter ces oifeaux ,
s’en fervit pour les attirer hors du bols , où ils
le .retitoient, & les extermina tous à coups de
flèches.
STYMPHALIDES, ( oifeaux ). Voye% St ym -
phale. On voit un de ces oifeaux fur les médailles
de Stympkalus jÇ Rec. de Pellerin , peup. - ■
1. 139 ). Voyez leur defeription à l’article pré- 1
cèdent.
Dans la collection dés pièrres gravées de Stofch ,
on voit fur une pâte antique Hercule , ayant un
genou a terre, dans l’attitude de tirer une flèche
a deux des : oifeaux fiymphalides, dont on voit
le troisième mort à fes pieds. La peau de lion &
la maffue, font derrière lui à terre. Sur un bas-
relief de là villa Cafali 3 Hercule tient des cafta-
gnettes, avec.lesquelles il- fait du bruit pour
chaffer ces; oifeaux. Dans une empreinte de la;
même collection , tirée d’un fragment d’une ex- ,
cdlênte gîavure étrufque fort antique, Hercule
eft repréfenté dans la même action, mais;
•avec la particularité qu’on lui a-donné de grandes-
ailes. Sur une Cornaline, on Voit un de ces oifeanx
fiymphalides, armé d’ un cafque , d’ un bouclier,
& de deux javelot*, tel que ce monftre paroît
fur une médaillé de la famill eValeria , & de plus
avec cette particularité qu’il a fur la poitrine une'<■
tete de M é d u f e . une palme avec : une couronne
dans fes ferres. Si cette tête n’a pas diu.
rapport au feco’urs que Miperve prêta dans ce
combat à Hercule, en lui donnant les caftagnettes
d’airain,■ crepitacula3 forgées par Vulcain, je ne-
faurois,, dit Winckelmann , y trouver- d’autre explication.
Il eft pourtant vrai qiie çé pourroit
être-une-dë ces figures- bizarres- que nous avoùs-
prifes ailleurs pour un1 grille.
STYMPHALIÉ1 i fumom de Diane , qui avoit
üo temple célébïë1 dans la 'vftfe de StymphaU,
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en Arcadie : fa ftatue étoit de bois doré} Iâ voûte
de ce temple étoit ornée de figures d’oifeaux fiymr
phalides. Sur lé derrière du temple, on vôjroiit
des ftatues de marbre blanc , qui repréfentoient
de jeunes filles avec des cuiffes oc des jambes
d’oifeau. Les habitans de Stymphale. , éprouvèrent,
dit-oB , la colère dè la déèffe, d’une manière
terrible : la fête de Diane étoit négligée } on n’y
obferVoit plus les cérémonies preferites par la coutume.
Un jour les eaux du lac Stymphale grof-
firent prodigieufement, jufqu’ au point d’ inonder
toute la campagne , l’efpace ae plus de quatre cents
ftades yde forte qu’elle pâroffôït n’être qu’un très-
grand lac. Un chaffeur qui couroit après une biche,
fe laiffant emporter à l’envie d’ avoir fa proie,
fe jétta à la nage dans ce lac , & ne cèffa de po'ur-
fuivre l’animal, jufqti’à ce que tombés tous deux
dans le même gouffre, ils difparurent, & fe
noyèrent. A l’inftant, & en moins d’un jour;,
la terre parut féche. Depuis cet événement, la
fête de Diane fe célébra a Stymphale. avec plus dè
pompe 8c de dévotion.'
S T YM PH A LU S 3 en Arcadie. STYM^AAiTiN.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRR. en argent..................Pellerin.
O. en or.
O. En.argent.
Leurs types font : Hercule combattant les oifeaux
fiymphalides } 8c un de ces oifeaux.
STYX , étoit fille de l’Océan &mère de l’Hydre
dé Lërne, félon les poètes , qui la changèrent
enfuite en un fleuve d’enfer. Le fiyx , dit Virgile;
fe repliant neuf fois fur lui-même, tient les morts
pour toujours emprifonnés fur fes bords. Le nom
de fiyx imprimoit tant de terreur , que le ferment
le plus inviolable étoit de jurer par le fiyx ; 8c
les dieux mêmes étoient très-religieux à le garder.
La punition de ceux; qui fe parjüroient après ce
ferment, étoit très rigoureufe.. Jupitet leur fai-
foit préfenter une coupe pleine de l’eau empoi-
fonnee de ce fleuve, qui les laiffoit fans ame, dit
Héfiode, ou fans vie pendant un an , & leur divinité
étoit fufpendue pour neuf ans , au bout
defquejs le dieu rentroit en grâce, & la troupe
immortelle fêtoit fon retour dans les deux. Voyeç
J y rement. Lorfque les dieux juroiént par le fiyx,
ils dévoient avoir une main fur la terre &: l’autre
fer la mer.
I: St y x -étoit uns fontaine de l ’Arcadie, près du
• mont Cyllène, qui couloir d’un rocher extrêmement
élevé. Après s’être fait une route à travers
les rochers , elle tomboit dans le fleuve Crathis.
j Cettê eau, dit Paufanias, eft mortelle aux hommes 3e à tout animal. Souveii; des chèvres font mortes
S s s ij