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remportées dans les jeux gymniques , obtenoient
le droit de bourgeoifie en différentes villes.
( D . J . )
Scéniques. Vcye^ Jeux.
SGENOBATES. Voye[ 5cho eno bâte s.
SCEPSIS , dans la Myfie. ckhÿi&n.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en argent.
RR RR. en bronze.
L’abfence du mot a a p . les diftingue des médailles
de Scepfts 3 en Troàde.
Cette ville a fait frapper une médaille impériale
grecque en F honneur de M. Aurèle.
Scepsis , en Troade. cKH-'HOEN.AAP.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques 3 avec fon ère , en 1 honneur de
Domna , de Caracalla , de Coitirnode, d'Alex.
Sévère 3 de Maximin.
On les diftingue des médailles de Scepfts 3 en
Myfie y par l'addition du mot AAPAANlûN , ou de
fes trois premières lettres.
SCEPTRE > ancien ornement des rois, qu’ ils
tenoient à la main lorfqu'ils faifoient quelques-
unes des fondions attachées à la royauté , fur-
tout lorfqu'ils rendoienc la juftice. Léfceptre étoit
regardé comme le fymbole de la vérité , par lequel
les rois juroient de prononcer avec équité :
Judicabant de controvèrfts 3 dit Ariftote ( Politic. 3.
14. ) 3 & hoc faciebant alïijurejurando ,* erat auttm
illis jusjurandum per fceptri elevationem.
« Dans les temps les plus reculés | on confa- j
croit , dit M. Paw , les rois d'Egypte à Thèbes 5
& enfuite cette fingulièré cérémonie fe fit à Memphis
où le prince portoit le joug du boeuf Apis 3
8c un fceptre fait comme la charrue thébaine ,.
dont on fe fert encore aujourd'hui pour labourer
dans le Saïd & une partie de l'Arabie 3 fuivant la
figure qu'en a publiée Nieubuhr. Dans cet équipage
3 on promenoit lë nouveau roi autour d'un
quartier de la ville 3 8c de-là il étoit introduit dans
YAdyton y endroit qu'on doit regarder ici comme
un fouterrain , & je ne fais par quelle bizarre idée
Martin a fuppofé qu'il s’agiffoit de la ville eYAby-
dus y qui étoit éloignée de 83 lieues de Memphis
».
Le fcholiafte- d'Ariftophane fur la comédie des
Oifeaux , dit que le fceptre des rois d'Egypte portoit
à fen fommet la figure d’une cicogne , & de
l’autre cô té , vers la poignée 3 une figure d'Hip-
popotame. Mais il y avoit différentes efpèces a e ,
fceptres 3 ï en juger par tout ce <jue les anciens en
difent ; cependant celui qui reprefèntoit une charrue
y étoit le plus commun j & les rois le por-
toietit, ainfi que les prêtres de l'Egypte Sc de l'Ethiopie,
V o y e - r C h arrue.
Le fceptre d'Agamemnon avoit une grande réputation
parmi les grecs. On Fadoroit à Chéro-
née y où il recevoir tous les jours des facrifices.
'L'intendant de ce culte avoit ce fceptre en dépôt
dans fa maifon , pendant tout le temps de fon intendance
, qui étoit d'un an , & le remettoit avec
cérémonie à fon fueceileur. On prétend que ce
fceptre fut trouvé , avec beaucoup d 'o r , en Pho-
cide, où ilavoit été porté par Ele&re. Les phocéens
prirent l'or „ les habitans de Chéronée le fceptre>
auquel ils attribuèrent une efpèce de divinité ,ju f-
qii'à prétendre qu'il opéroit des prodiges. Homere
en fait 3 pour ainfi dire 3 la généalogie en difant
comment il étoit paffé entre les mains d’ Agamem-
non. Ce fceptre 3 dit-il, ouvrage incomparable de
Vulcain , qui l'avoit donné au fils de Saturne , pafla
de Jupiter à Mercure , puis à Pélops, à Atrée 3
à Thyefte & à Agamemnon. Il exiftoit encore
au temps d'Homère 3 8c on le conferva encore
long-temps après. Mais on n'en montroit
ue le bois j les phocéens ayant enlevé les lames
'or dont il étoit revêtu ( Paufan. Boeotic. ).
Le fceptre n'étoit dans l'origine qu'une canne
ou bâton quë les rois 8c les généraux por-
toient à la main pour s'appuyer » & ç'eft ce qu’on
appelle en terme de médaille , kaft a pura 3 la
pique fans fer, qu'on voit à la main des divinités
ou des rois. Juftin dit expreffément que le fceptre
des premiers rois étoit une lance. Cet hiftorien
ajoute que dans l'antiquité la plus reculée 3 les
hommes adoroi.ent la hafte ou le fceptre comme
des dieux immortels , & que de fon ternes encore
on mettoit par cette raifon 3 un fceptre a la main
des dieux. Celui de Neptune étoit fon trident.
Le fceptre devint par la fuite un ornement royal
& la marque du fouverain pouvoir. Dans Homère*
les princes ligués contre T ro y e , pprtent des
fceptres d'or.
Lé fceptre des rois fut donc revêtu d'ornemens
de cuivre * d'ivoire * «Fargent ou d'or , & de
figures fymboliques. Tarquin l'ancien le porta le
premier à Rome furmonté d'un aigle d'or * 8c
les confuls & les confulaires le portèrent auffi
fous le nom de fcipio , ( Voye^ ce mot. ) ou bâton
de commandement.
Les fceptres des rois fur les théâtres étoient aufïi
hauts que les a&eurs ; Homère dit que Chryfès *
prêtre d’Apollon, s'âppuyoit fur un fceptre d'or > ce
qui annonce que ce fceptre étoit un long bâton.
SC E
Sur un camée du cabinet Farnèfe , Jupiter foudroyé
un Titan. Ce dieu tient un long fceptre
furmonté ".d'une fleur.
Une {fatue du poète Efchyle à la vilfa Albani
tient un long fceptre.
Le fceptre que les empereurs tiennent fur les
médailles lorfqu'ils font enrhabit confuhire ( habit
que portent prefque toujours les empereurs de
Confiantinople ) , eft furmonté d'un globe chargé
d'un aigle , pour faire connoître par ces marques
de Ja fouverajne puiffance que le prince
gouverne par lui-même. Dès le temps d'Augùfte,
Fon voit fur les médailles le fceptre confulaire dont
nous parlons.
Phocas eft le premier qui ait fait ajouter une
croix à fon fceptre; fes fucceffeurs quittèrent même
le fceptre 3 pour ne plus tenir à la main que des
croix de différentes formes & de différentes grandeurs.
.
Quand ils font en habit civil dans le bas empire
, le fceptre eft: une férule nommée vufùès 3 qui
confïfte én une tige affez longue 3 dont le haut ell
quarré & plat. L’ufage en eft fort ancien parmi les
grecs, qui appelioient leurs princes ndrtkicopkores|
porte-férules, ( Ducange 3 dijfert. de infer. &vi
nutnifm. n^’. T i . ) :
Le fceptre ( Nouvelle .Diplomatique. ) ne paroît
point fur les fceaux de nos rois avant Lothaire
fils de Louis d'Outremer. Celui de l'empereur
Otton I I , eft terminé par une boule y & ceux
de Frédéric 13 8c de Henri V I I , par des croix.
Otton IV porte une véritable croix au lieu de
fceptre. Montfaucon femble le confondre avec le
bâton royal, quoique Mabillon & Heineccius
aient bien diftingue l'un de l'autre. En effet-,
Lothaire pénultième roi des Carlovingiens, porte
dans fon fceau un bâton affez Long de la main
droite, 8c un fceptre femblable à la maffue d'Her-
cule de la main gauche. Richard I , roi d'Angleterre
, portoit dans fa droite un fceptre orné
d'une croix à l'extrémité, 8c dans- fa gauche un
bâton d'.or terminé par la figure d'une colombe.
Selon l'ancien facramentaire publié par Ménard,
dans la cérémonie du facre du roi, on ne lui pré-
fentoit pa$ feulement le fceptre, mais encore la
hafte ou verge en forme ae bâton paftoral. Il eft
donc différent du fceptre 3 quoique les anciens
F appelioient quelquefois fceptrum regale. Ce bâton
eft le fymbole du gouvernement & de l'adminif-
tration r+w lieu' que le fceptre efHa marque de la
dignité royale 8c impériale. Non-feulément les
fouverains concluoient leurs traités par la tradition
réciproque de leurs bâtons ; mais ils s’en fe_rvoient
encore pour mveftir leurs fucceffeurs de l’autorité
fuprême.
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SCHEVÂ, brouillon, papyrus fur lequel on
jettoit fes premières idées, on écrivoit en notes,
&c.
SCH EDIA , ou Cymba futilis, barque faite a la
hâte 8c fans art.
SCHEDIUM, tout ce qui étoit incorrect, ou
fait à la hâte. ( F eft us.)
SCHÈME, terme employé dans la mufique des
grecs, pour exprimer les variétés qui refultent
des differentes pofitions de tons 8c demi-tons
dans l’harmonie.
SCHÈNE. Voyez S choene.
SCHOÈNE D’É G Y P T E , Mefure itinéraire
évaluée par Hérodote à 60 ftadës.
Les écrivains de l’antiquité en traitant de l’Egypte,
font mention de cette mefure géodéfique,
qu’ils défignent par le terme grec <r%tlvos, dont la
lignification eft la mêmê qu’en latin funis 3 autre-
; ment juncus 3 c’eft-à-dire , un cordeau , une canne
; ou un rofeau. S. Jérôme, dans fon commentaire
? fur Joël, nous fait connoître d’où venoit Fufage
j de défigner ainfi la mefure dont il s’agit. 11 dit
que les bateaux font tirés fur les rives .du Nil-.
\ par des hommes, ce que nous appelions haller
a la cordelle , & que la longueur de chaque ef-
pace, au terme duquel les bateliers, fe relayent
dans ce travail , eft nommé funiculus
. Nous allons rechercher l’évaluation qu’on doit
donner aufchoene d’Egypte, parce que cette évaluation
eft très-importante, en ce que diverfes
diftançes. qui font indiquées par fchoenes 3 fi elles
ne font pas connues par une analyfe, peuvent
paroître peu convenables dans leur^ application
au local aéluèl, 8c contradictoires* même à d’au-
- très indications qui fe trouvent également dans
l’antiquité.
Hérodote dit dans fon fécond livre, que chez
les égyptiens on mefure- les grands efpaces de
terre par fchoenes, à la différence des efpaces
moins étendus , qui fe mefurent par orgyes , par
ftâdes, & par parafanges, en fuivant la gradation
de ces mefures l’une au-deffus de l’autre. Il ajoute
enfuite une évaluation formelle du fchoene à 60
ftades j définition qui eft confirmée par la compa-
raifon du nombre des fchoenes à celui des ftades
en plufieurs diftances, comme lorfqu’il compare
\\6po ftades à 60 fchoenes 3 qui fe comptoient dans
‘ce que l’Egypte avoit d’étendue fur la Méditerranée.
Diodore de Sicile a connu de même la
mefure du fchoene fur le pied de 60 ftadps , puif-
que les dix fchoenes qu’ il compte entre Memphis
8c le lac Myris ou Moeris, font par lui évalués
à-600 ftades.