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Paufanias dit qu’on voyoit au bas d’une montagne
, près de l’Afope , un endroit, confacré
aux vents , auxquels une certaine nuit de chaque
année , un prêtre offroit des facrifices , 8c
pratiquoit autour de quatre foffes , on ne fait
quelles cérémonies fecrettes propres à appaifer
leur fureur. Il chantoit en même temps quelques
vers magiques 3 dont on difoit que'Médée s’étoit
fervie dans fes enchantemens. On a découvert en
Italie 3 plulïeurs.autels confacrés aux vents. Hérodote
allure que les anciens perfes facrifi oient
à ces divinités.
Les vents 3 félon Héfiode 3 étoient fils des
géans Typhéus, Aftréus & Perfé; mais il en excepte
les vents favorables 3 favoir ; Notus 3 Borée &
Zéphir, qu’ il fait enfans des dieux. D’autres font
tous les vents enfans du géant Aftrée 8c de* l’Aurore.
Homère & Virgile établirent le féjour des
vents dans les îles Eoliennes. «jC’eâ-ià, dit le poète
« latin ( Enéid. I. I .v , yy. ) , que, dans un antre
•» vafte & profond , Eole tient tous les vents
•* enchaînés 3 tandis que les montagnes qui les
•> renferment retentirent au loin de leurs mugif
«* femens. S’ils n’étoient fans ceffe retenus, ils
•a confondroient, bientôt le ciel 3 la terre, la
• mer & tous les élémens. »
Le culte rendu aux vents nous eft attefté par
plufïeurs monumens antiques. Ils avoient à Athènes
un temple odtogone qui fubfifte encore. Les lacé-
démoniens avoient coutume de leur facrifier tous
les ans un cheval fur le mont Taigète, de le
brûler 8c d’en jetter les cendres 5 afin, dit Feftus ,
( voc e O c t o s e r ) que les vents dilperfaifent fur
leur territoire ,* les reftes de cette précieufe victime.
Le peuple invoquoit peut-être les vents ,
pour les prier de difliper les exhalaifons matéca-.
geufes qui infeétoient- les environs de Lacédémone.
C ’étoit le même motif qui engageoit ]es/
habitans de la Calabre & de la Pouille, à facrifier
au vent Atabulus, dontlefoufle brûlant deflféchoit.
leurs campagnes.
Les phéniciens j félon Eufèbe-, offrirent, les
premiers des facrifices aux vents dominateurs des
mers. Les grecs prirent d’ eux, fans doute 3 cette
nouvelle, fuperftition ; les romains l’adoptèrent 8 c
la répandirent dans tous les pays de leur domination.
Augufte 3 partant peur l’expédition de la
Sicile , contre Sextus Pompée, facrifia a\ix vents^
favorables, félon Appien 3 il dédia dans les Gaules,
félon Sénèque (Qu&fi. V. 1 7 .) , un temple au
vent Circius. Vefpafien en éleva un dans Antioche,
félon Malala, à tous les vents. Les légions imitèrent
leur empereur , comme il paroît par l’infcription
fuiyanre, du temps de Trajan ou d’Hadrien ,
rapportée par Spoiî, & gravée fur up autel yotif ,
ea Afrique , auprès de ConiUntine,
y 1 N t 1 s
B O N A R. U H T E M P E S
T A T I U M P O T E N T I B. U S
L E G. I I I . A U G. D E D I G A N T E
Q> F A B I O C A L V I T I N O
L E G. A XJG. PR. P R.
On Voit au Capitole, un autel trouvé dans le
port d’Antium, fur lequel on lit : a r a v e n t 'o-
Rum 3 au-deffous dé la figure d’un vent. Pratilli
( Délia via appi'a. ) trouva un rejarbre avec la même
infeription, dans les ruines d’un temple lîtué près
de la voie appienne, entre Caudium & Bénévent.
Sur l’autel du Capitole, le. vent eft repréfenté
fous la figure d’un jeune homme porté-dans les
airs| .foufflant, dans une conque de mer, 8c ap-
■ puyjnÉfà main gauche fur le dèrrière de fa tê te ,
comme pour l’ônpofer à la réaètion de l’air qui
l’agite. Le vint a un manteau ^qui eft entièrement
rejetté fur les épaules , 8c .qui flotte dans l’air.
Philoftràte, décrivant -le tableau d’Hyacinthe,
dit que Zéphir avôit une jolie, figure", des ailes
aux tempes , 8c une couronne de fleurs de toute
efpèce. Selon Ladtance, commentateur de Stace
( Lib\ VII. v. 37. ) , les vents font ordinal rément
peints avec la bouche entr’ oUvërte, vend pingun-
tut- Mantes.: Ç’ èft iinfi qu’on les voit repréfentés
-dans Y Antiquité de Momfaucon Les poètes grecs
8c latins leur donnent des aîles attachées : aux
épaules ou aux\pieds, quelquefois à tous le#
deux-,. 8c encore à la têté> *
Au refte-, les ventsque nous venons de dépeindre,
font des vents favorables &painbles. Quant
aüxvents furieux & contraires, on fait, que^dans .
les peintures du Virgile du Vatican , la tempête
<sft repréfentée avec deux flambeaux allumes , & -
deux vents foufflènt 'avec ùne trompe recourbée.
Borée, le. vent du froid & des grêles , étoit
repréfenté ftirle coffre célébré de Cypfelus, fous
la forme- d’un monftrehorriblè, ayant une queue
de ferpent à la place des jambes.
Les vents font repréfentés ( Menumenti antïchi ,
nP. 43. ) fur un tombeau de la villa Borghèfe, où-
l’on voit la chute de Phaëton, fur aine lampe antique
, ( Bellori Luc. p . 2, tab. 9. ) au-deflus du
char du foleil & de celui-de jalunè. Sur ces trois
monumens ils paroiffent fous ^emblème de génies
ailés, les aîles étendues^ foufflant dans une trompette
droite, ou plutôt une corne droite,: & appuyant
lêur autre main,fur le derrière de leurs
tête-, .comme pour en exprimer plus fortemènt
l’air. Hygin dit que les fils de Borée avoient la
V Ê N
tête & les pieds ailés 5 l’ôn croit troûyer fur une
médaille publiée par Wilde, la tête ailée de Calais
, fils de Borée. -
A la tour des vents3 a. Athènes, les vents froids
font vêtus comme les barbares, ils portent des
barbes. Les vents doux i ont vêtus d un manteau
léger , 8c font repréfentés fous la forme de jeunes
gens.
Sur un monument antique , deux vents vêtus en.
barbares portent deux cornes prefque droites &
parallèles. au-cLfms du front.
Les anciens ont fort varié fur le nombre des
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vents. Ariftote n’en compte qu’onze 3 8 c il omet
Libonotus.Les romains en c«aoptèrentvi»gt-quati«j
comme on le voit dans Vitruve. .
Voici les noms qu’ ils leur donnaient :
SztrtstmiOs GallicüS) Sur-Rt-UAS, A qüjloa
Mo r é a s , Ça r b â s 3 S ojlaeivs^ Cæ s ja s , E u r u s s
VoLTURNVS , E u RONOTUS-, AuSTER , Azs AKVS.»
L j b o n ô t u s 3 A e r ic u s 3 S ub y es p e r 3 A r g e s t e s
F a v o n i u s 3 E t x s iæ 3 Cir c iu s , C au r u s a Co-
r u s T h r a s c ia s .
On voit à la ville Albani une bâfe de marbre à
douze pans , fllr laquelle on lit J
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Pour les grecs n o to s étoit le Sud , eypqx '
le Sud-Eft, pluvieux à Athènes, ahhaioths
l’Eft, KAIKIAS le Nord-Eft , bopeae lé Nord,
AI* le Sud-Oueft, ZE<!>TPOS l’Oueft , favorable
à la végétation, sk ipo n le Nord-Oueft , le plus
fec.7
Le (avant Pâciaudi a publie 8c explique dans fes
lyîonumenta Eeloponejià un anemo fcope trouve en
17^9,près de la voie- Appienn.e. .C ’ eft une table
ronde de pierre , fur la tranche de laquelle font
écrits les noms de douze vents. La furface de la
table eft divifée par des diamètres du cercle, qui
fe terminent de chaque- côté au milieu de l’ef-
pace affigné fur la tranche à chaque vent.
VENULUS 3 étoit un des plus confidérables
d’entre lés latins j il alla, demander du fecours
à Diomède contre les troyens , mais il n’obtint
rien.
VÉNUS des égyptiens. Voye% Athor &
N e p t h y s V ;'r;
É oe .ejl une des divinités les plus célèbres de
l’antiquité 3 c’eft elle qui pr'éfidoi: aüx plaifirs cfe
l’amour.
On a d’abord diftingué deux Vénus5 l'une s’eft
formée de l’écume de la mer échauffée par le
fang des parties mutilées de CûeluSjVqui s y mêla ,
quand Saturne porta une main facrilègé fur fon
père3 8 c l’on dit que ce mélange,*& la déeffe
qui’ en naquit, fe formèrent auprès de l’ifle'dé,
Cypre. Elle fu t, dit-on , conçue dans une nacre
de perle, avec laquelle elle navigea en Chipre.
Homère dans fon hymne à Vénus, dit qu’ elle
fut portée, dans cette ifte par Zéphyre, & qu’il
la remit entre les mains des heures , qui fe enar-
gèrent de l’élever. C ’étoit d’ après,cette tradition
quelle étoit furnommée A nadyomenf. ,'
A ph ro d ite , > E p ipqn tia , T iütonie. (Voye[
tous ces mots. ) On a donné quelquefois à cette
divinité une origine'moins bizarre, en difant
quelle étoit fille de Jupiter 8c deDioné fa tante.
D’autres l’ont fait fortir dé l’oeuf .primitif; ( Voyer
ce mot. ) Platon diftingué deux Vénùc 3 l’ une eft
cette ancienne Vénus jlont on ne connoît. point
la mère, & que nous appelions Vénus Célefte
( Voyei V ranie. ) 5 & une aûtie Vénus plus