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Sicji. Hergott a publié les fceaux de 'Gertrude
& d'Anne, époufes de l'erapereiir Rodolphe I.
I- un eft rond & n'offre que le lion d'Hapsbourg
dans un champ femé de fleurs de lis ; l'autre efi
oblong, & .repréfente une femme allife fur un
trône. Le même auteur dans fa vingt-deuxième
planche a donné les fceaux de deux constellés allemandes.
Le premier de forme ronde, fait voir une
. " K j à cheval, portant fur fa tête une couronne
fcmblable a . un mortier, & un oileau fur la
main gauche ; le fécond , eft terminé en ogive
P'lî. j /*ut P « le bas. On y voit ude comtelle
debout , couronnée comme la précédente
portant des cheveux 8c un long manteau fur une
robe lerree avec une ceinture. En 1214, Alix
femme de Pierre de Dreux , duc de Bretagne ,
. I l oit ^es avec Ton f e a u 3 muni du contre-
fcel des armes de Ton mari.
Heineccius jfa point rencontré de fceaux où
les femmes forent à cheval. Tous ceux qu'il avoit
v“ ? y appartenant aux princeflfes allemandes :,
offrent leurs images debout ou aflifes fur des
lieges plus ou moins ornés. Il n’eft pas fi ordinaire
en France & en. Angleterre, de rencon-
L£r des fceaux où les grandes dames foient re-
prefentées dans icette dernièrè pofturê. Parmi lès
f éaux de Bretagne nous en trouvons un ± où,
) feuk de Dol eft affîfe fur un liège très-commun-,
la tête-nue, & portant un oifeau dans la main
croire. L’infcription eft: t S ig il zA seldis. fîlte.
JonANiThs. Ve D ol. Nous en àvons un -autre'
dans l'hiftoire de Lorraine par Calmet $ c’èft celui
dont Agnès , comte fie de Ghini, fe fërvoit
en 1172, ï i 73, Elle étend les mains, & porte
une palme dans Ja gauche. 1
Les f é a u x des dames qui repréfentoientqueîque
chateau ou l’écu de* leurs armes, étoient ordinai-
rement de figure ronde, comme ceux des grands
feigneurs. Toutes portèrent d'abord les -armes de
leurs maris, enfuite élit s y ajoutèrent leurs armes
dins des eciis écartelés. Mabillon prouve ce der- j
nier uDge par deux exemples, l'un de l'an 13*20,
& d'autre de Tan .1324. André Duchefhe a publié
une-charte de Gautier de ChatÜIon, comte
de St. Pol, de l'an 1206 5 elle eft fcellée de fon
fceau3 8c de celui de fa femme. On voit par le
dernier que les dames prenoient alors lé furnom de
leurs maris, & fcellpienr même de leurs armes.
Cet ufage dura quelque tems , comme le montre
encore le favant Genéalogifte, par l'exemple de
Jeanne de Boulogne, mariée à Gaucher de CM-
tilion, feigneur de St. Agnan, laquelle eft appellée
Jeanne de Chatillon, & par le fceau de Marie d'A-
vefnes , cpmteffe de Blois , où Ton voit les armes
de Hugues de Chatillon fon mari.
En fajt àe. féaux des dames, on ne connaît rien
de plus original que celui dont Agnès de Spata, &
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fondis Boniface fefervoient en 1230. Auprefhrer
cote Boniface paroît à cheval, portant un oifeau
dans fa main gauche , avec cette infeription : Sigjl-
LVM AGNETIS D'OMINÆ DE REGI O. On .VOIt àU
revers la même figure avec une épée, une ceinture,
& la même légende. L'épèe3fpata3 & la ceinture
etoient le fymbole ou les armes d'Agnès , fille
du feigneur de Spata. Gudenus obferve qu’en
Allemagne, les princefTes font ordinairement re-
preientées aflifes * au lieu que les comtefîes paroiT
; fent prefque toujours debout, & fans écuflons
' jufqu à la fin du treizième fiècle.
Sans parler des reines, des duchefîes 8c des
I comteffes, il n'eft pas rare de voir fur les fceaux lps
| autres dames porter un couronne.
j C é jr f que Gervaife de Dinan, vicomtefFé
,de Rohan en 1233,, eft repréfentée fur fon fceau.
[' On voit Gervaife debout, entre une rofétte &
i une étoile., couronnée & portant une fleur de lis
T dans, la main droite , avec l’infcriptioh : + S Ger-
: • VASIE. VTCE-COJtf ÏTISSÈ DE RoiJ A. DOMINE DrNiNANNT.
Sùn contre-fcel chargé de macles ,. qui
: -étoient les armes du vicomte de Rohan, fon mari
porte pour legende : 4 côntras. Gsrvasie. dne*.
d tnanni. 'Quelques lavânts ont prétendu, que jc-s
femmes des -plus nobles'né prenoient le titre de
dames, que quand leurs, ma ris a voient été faits
chevaliers. Le fceau de Garburge de Afeoidoii,
non mariée, prouve du moins que cette régie n’eft,
pas fans exception.
Il eft rare de voir au onzième fiècle les feigneurs
fe donner eux-mêmes la qualité de miles. Elle ne
paroît au plutôt dans leurs fceaux que vers le milieu
du douzième , & les commenremens du fuivant.
Les fceaux des chevaliers de la haute noble fie les*
repréfentoient fur des chevaux dé batailles,1 te-*; '
nant de la main droite une épée nue, & de la
gauche un bouclier, d'abord làns figures eu avec
des figures arbitraires , & dans là fuite chargés de
l’écu de leurs armes. Cet écu fut empreint au con^
tre-fcel appel léfcretum , lorfque l’ ufage de c ont rebeller
fut introduit. Ces chevaliers ne tenoient
pas toujours l'épée nue. Il y a dans les archives
de St. Etienne de Bourges un fceau de Tan T ij8 ,
.qui repréfente Étienne, comte de fiancerre, à
cheval, ayant un bonnet femblable à une thiare, un
bouclier qui le couvre entièrement, & tenant déjà
main droite un drapeau attaché au haut d'une pique.
a Le luxe fit compofer les cottes d'armes de drap
d’o f& d'argent, & de fourures teintes-en rouge,
en bleu^ & en vert. Il y avoit d'autres fourures
compofées de pièces de diverfs couleurs & djf-
pofées en compartîmens. La cotte d’armes fe por-
toit par-deflli'la cotte démaillés. La magnificence
s'étendoit jufqu'aux chevaux' que Ton para de caparaçons
pareils pour le drap ou Ja foururesà Ja copte
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d’armes du chevalier .Enfin Ton appliqua furies caparaçons
les figures peintes fur lesécus. Tout cet attirail
paroîtfouvent dans les fceaux équeftres des princes
8c des grands feigneurs chevaliers. Aman ri V I ,
comte de Montfort, connétable de France fous le
roi St. Loijis en 1231, montre trois fois dans fon
fceau Ces armçS qui font de gueules au lion d’argent.
Ôn les voit fur fon écu, fur le cou 8c la
croupe du cheval qu’il monte. Son contre-fcel repré
fente l’oriflamme ou la bannière de France ,
avec l'infcription vejritas. Cette banière rouge
étoit attachée au"haut d’une pique. Elle étoit di-
vifée au milieu en'phflïeurs pointes qui flottoient
en . l’air. Henri,, feigneur de M e tz , maréchal de
France du, tems; de St. Louis , eft repréfenté dans
fon fcc ad à cheval, l’épée à ■ la main, ayec, c.ette
inferiptionHenric.i m a r e s c alli F r a n c iÆ. 'S,on
contre-fc.ei ne porte que fes armes..
Les fceaux. équeftres n’étant pas commodes pour
Tufage ordinaire 3 on en inventa de. plus petits,
confilhnt dans un écu chargé de quelques pièces,
furmonté d’un cafque, oifié; de lambrequins. 8c
■ fommé d’un cimier ,.& c . Plufieurs fe.;<?t>nteatèr§.nt.
de faire gravér fur leurs écus lés armes dé. leurs,
maifons avec leurs noms 8c leurs dignités.En 1164,
Berenger de Puifergu'ier marquoit au bas d’une
lettre qu’il écrivoit au ;-roi Louis le jeûne, que1
n’ayant pas fon fceau, il l’ avoit fcellée ? de fon
anneau ou cachet.
Il y eut donc dès Je douzième^fiècle. dés fc.caux
de feigneurs 8ç de chevaliers qui ne repréfentèrent
que Técu de leprs ; ’amies fans figures équeftres.
Mais le Volume ae ces fceaux nous perfuade que la
plu'fpart de leurs empreintes n'ont point été faites
avec l’anneau ou petit cachet qui fervoit à fceller
les lettres mifiives, ou les billets. On en jugera
par le fceau avec le contre-fcel dont Junel de
Mayenne, feigneur de Dinan, fcelloit en 115)7.
Les fceaux de cette efpèce, où les feigneurs 8c
les chevaliers ne font plus repréfentës à cheval,
le multiplièrent au trëizième fiècle. Ils furent
prefque les feuls dont fe fervirent les chevaliers
après laprife de Jean, foi de France, par lès an-
glois en 1356. Mais quoique la mode de ne mettre
que des armoiries dans les fceaux eût prévalu, plufieurs
chevaliers 8c feigneurs illuftres retinrent les
figures équeftres jufqu’ à la-fin du quinzième fiècle.
Tel eft le fceau de Pierre de Roftenein , che valier
en 1325 , &c celui de Charles de Rohan, feigneur
deGuémené en 1412, 8cc.
Après tout cç n'étoit rien moins qu’un droit
propre des chevaliers de faire graver leurs figures
fur lenvs fçeaux. Ceux des évêques 8c des abbés
repréfentoient également leurs images. Les auteurs
qui ont. âccordé gratuitement aux chevaliers le
privilège exclufif de fe faire repséfenter à cheval
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fur leurs fceau* , n'ont pas fait attention que les1
dames ont été figurées de cette manière* fur les:
leurs., André Duçhefne. avance comme un fait
certain qu’ anciennement perfonne ne pouvoirufer
de fceau pehdant ou authentique, fi l'ordre de chevalerie
ne lui avoit été; conféré. Ducange 8c Ma-
billqn conviennent que cela peut être vrai pour*
les fiècles reculés * mais qu'on en peut-douter po'ur
les tems poftérieurs.
En général, le fait n'eft pas foutenabîe ; 10. Du-
chefne 8c ceux qui ont-embrafle Ton fentiment
n’ont pas affez obfervé la différence des-fceaux. Si?
les équeftres qui ont toujours appartenu plus par-,
ticulièrement à la haute nobleife, étoient authentiques
5 les petits fceaux qui ne portèrent c;ùe^des>
armoiries , le furent auffi. Or les nobles non che^.
vajiers s'enTervoient fouventv Les feigneurs à 'Tiit1
mitation des princes établirent des fcekux dans
leurs jurifdiétions , lefquels repréfentôieht leurs1
armoiries avec quelques omemens oartiduîiers. Gèj'
feigneurs n’étoient pas tous chevaliers ^ cependant
leurs fce.aux étoient authentiques j -20. les êccléfiâf-
tiqtL.6Sj.Ies: grandes dames;• fes magiftr-àts ont çu des •
Jceaux authentiques jmfli bien que1 les qhevàHérs- ;
3°. en 1272;, Guillaume, marquis dé Montferrat,
en avoit un fur lequel il étoit repréfenté à cheval,
; arme de toutes pièces , avant-qu’ il eût l’ordre de
chevalerie. Valbonais en juge ainfi fur c e , « qu’ au
lieu de l’épéè le marquis tient un pennon à làmaia
' » droite, diftingué de la bannière qui étoit carrée , ‘
:» par fa queue longue 8c étroite. On faît'f -ajoute
le. favant hiftorien,- que celui qui afpiréit à être1 '
•» chevalier, préfentoit, un-joitï' de batàiîlej fôh
» pennon roulé au roi j oit au général quir)eh r fa i- 1
i» Toit une bannière en coupant la queue du pen-
1» nota ». 40. On a vu plus haut que les-jeunes fei-
.gneurs du treizième fiecle, au lieu d’être repréfen- '
•tés' fur leurs féaux armés de toutes pièces, comme
Iles chevaliers, y parbiiToient à Cheval comme des,;
ichafleurs. Ils avoient donc des fceaux-équeftres
javant leur promotion à Tordre de èhëvakne j y0.,
aux quatorzième & quinzième fiècles ,‘ les'écuyers
changeoient de fceaux en Bourgogne, lorfqu’ils
étoient faits chevaliers. C ’eft ce qui réfulte d’un
arrêt de l’an 137Û, rapporté par DutiUet. Les
écuyers qu’on y nommoit feutiferi avoient donc
droit .d’ ufer de fceaux avant que d’ avoir obtenu le
grade de chevalier. On ne peut doncpas dire avec
Laroque que: les feuls cheyaliers eufîent droit de
fcêau 8e.non les écuyers. Si Ton yeut.foutenir en
général que la chevalerie feule donnoit aux gentilshommes
le droit d’ avoir un fceau, il faut nécefîàire-
mènt comprendre fous le nom milites tous les nobles
& tous ceux qui fuivoient anciennement laprofef-
fiorides armes.
» Mais les écuyers dit-on n’ ofant arborer les
armoiriesde leurs pères n’avoient point de fceau
8c s’ils intervenoient dans quelqu’a&e, comme