
.appelles rujrici , Bc opi noient dans les tribus ruf-
tiques.
TRIBULÜM & TRIBULA , efpéce de traîneau
qu'on rouloit fur les épis de bled , afin d'en
féparer le grain de la paille ; Tabula , dit Servius
( Géorgie. I. 164. ) , genus vehiculi ornai parteden-
t&tum j unde teruntur frumenta , quo maxime in
Africa utuntur. C e t ufoge devint commun en
Italie.
TRIBUNS. Ce mot chez les romains défignoit
les chefs de quelque adminiftratibn. •
T r i s uni &rarii3 les tribuns du tréfor. Côtoient
des officiers, tioés du peuple , qui gardaient les
fonds deftinas- à 1k guerre , pour les diftrib.iaer
dans le befoin aux quefteurs de l'armée. Attributa
pecunia 3 dit Aféonius , ( In Ctçeri p-. 79. ) qiU in
fsipendium militum de arario a tribunis erariis qu&fi
tori adnumerari folet. On avoir attention de choifîr
les plus riches pour exercer cet emploi, parce
qu'il y avoir beaucoup d'argent a conferver. Quoique
ces officiers ne fufTent pas magiftrats , ils
avoient cependant un rang confidérable dans la
république, & par une loi d'Aurélius Cotta ,-
ils partagèrent avec de fenat 8r te s ’chevaliers ,
le droit de juger: Legem tulit Aurelius Cotta 3 pr&tor3
quâ communicata fiait judicia & eqiùtibus romanis
& tribunis trariis. Jules-Céfar les fupprima , mais
Augufte les ayant rétablis , en ajouta deux cens
autres pour juger des caufes qui n'avoient pour
objet que des fommes modiques.
T r ib u n us celerum , 1e commandant des céîères,
ou de la garde que Romulus fe choifit. C'étoient
cent jeunes gens des plus diftingués par leurs ri-
cheffes , leur naiffance & leurs autres belles qualités
, que ce prince prit dans chaque tribu , pour
ièrvir à cheval, & for-mer fa garde. -
T r i r u n i militum. Les tribuns militaires furent
créés par Romulus , ainfi que nous -Rapprend
Végèce ( 2. 7. ) : Tribunus vocatur a tribu , quia,
pnefi militibusy quos ex tribu primus Romulus tegit.
Ils étoient à la tète de toute la légion .comme font
à-peu-près nos colonels. Romulus n'-en créa que
trois, mais les légions ayant é té , dans la fuite,
compofées de plus de foldats , on créa fix tribuns
pour chaque légion. Ils étoient choifts par les
•rois , du temps de la monarchie romaine 5 ils
furent enfuite nommés par les confiais , jufqu’à
ce que le peuple commença à en nommer hx ,
l’an 34J ; en l'an 444, d en créa feize. Après
la guerre de Perfée ou de Macédoine, les confiais
en créèrent la moitié, & le peuple ï autre.
On les prenoit ordinairement dans l’ordre des
chevaliers Sc dans celui des plébéiens. Les empereurs
firent des tribuns des foldats pour fix mois
feulement, afin de pouvoir gratifier un plus grand
nombre de perfotmes. 11 y en avoit même qu’on
appelloit latidavii, parce qu’il étoient dans l’efpé-
rance d’ être fénateurs, comme le dit Dion (67.) :
Julius Calvafier , qui tribunus fuerat in fpem fena-
torU dignitatis. D’autres étoient appeilés Augufti-
clavii, parce qu’ils me pouvoient afpirer qu’à l’ordre
des chevaliers. La marque qui diûinguoit les
tribunsétoit1’une efpèce de poignard que le prince
leur dounoit lors de leur élection , l’anneau d’o r ,
un habit plus précieux & des Kuiffiers que l'empereur
Alexandre remplaça.par quatre foldats qui ac-
compagnoient le tribun militaire. Leur charge étoit
de rendre la juftice, de recevoir le mot du guet du
général, & de le donner aux autres ; de veiller fur
les murntions, de faire faire l’exercice aux t.ou-
p e s d e pofêr. des fentinelles & d’autres1 chofes
-femblables. Il-y avoit deux de ces tribuns-.qui com-
mandbieot la -légion , chacun leur.jour pendant
deux mais , en;forte que dans une armée confu-
laire , il y en avoit au moins quatre pour faire
exécuter les ordres du général 5 quelquefois même
, lorfque les coupables étoient d’un rang dif-
tiagué,ils étaient chargés de des foire mourir eux-
mêmes , comme Tacite de rernarque de Latéranus',
-confud defigné ( Annal. 15. 6Q.fi: Latéranus manu
Stutii tribuni truùdatur. Ges tribuns militaires forent
^revêtus durant quelque temps de l'autorité confu-
laire , fous le titre de tribuni militum confulari pote
fi ate. Mais cette magiftrature ne dura qu’environ
quatre-vingts ans à plufieurs fois. Elle commença
vers l’an 3-10 de la fondation de Rome, & n’alla
point au-delà de 390* Quand le peuple & les.no-
bles ne pouvoient s’accorder dans l’élection des
confiais , on créoit cinq tribuns qui foifoient toutes
des fondions confulaires , & enfin cet ufage cefïa
lorfqu’on choifit un piebéieu pour conful.
T r is u n i plebis , tribuns du peuple. Ces magif-
trars • furent créés l’an 160 de la fondation de
Rome lorfque le peuple laffé de la tyrannie des
grands & de la barbarie de fes créanciers , fe retira
fur le mont Sacré , & ne voulut plus rentrer
dans la ville qu’on ne lui eut -remis fes dettes, &
permis de créer des magiflrats pour foutenir fes
intérêts : lifdem temporibus , dit Pomponius ( Orig,
fur. I. I I .) , citm plebs a putribus ficefiiffet, amto
fere feptimo decimo pofi regts exaBos 3 tribunos fibi
■ in monte creavit, qui cjfent pîèbeii magrfiratus. On
les nomma tribuns du peuple , parce que leur principale
fonction étoit 'de- veiller à la confervation
de fés privilèges, & de le défendre contre les
entreprifes des patriciens. On en créa d’abord
deux, C. Licinius & L . Albinius j mars peu de temps
après, on leur en affocia encore trois | ce qui fit te
nombre de cinq, qui, trente-fept ans après, augmenta
jufqu’à dix : Tricefimo- fexto anno a primis
tribunis , dît Tite-I.ive { 3. 30-.'), deeem creati funt,
bini ex fingulis clajftbus , itaque cautuirt efi ut pofieu
àrearentur. Le fénat acquiefça d’autant plus volontiers
à en multiplier, le nombre , qu’il fentit Bien
que
que plus ils feroien’t , plus il lui feroit facile de les
défunir & d’ en attirer toujours quelques-uns dans
ion parti, & que par ce moyen il pou voit mieux
éluder les oppofitions qu*il prévoyoit devoir naître
de la plupart de fes decrets,; car dans les délibérations
des tribuns , il ne faRoit qu un feul avis
contraire pour les rendre nulles. On creoit ces
magiftrats dans les comices pan tribus ,-félon le
droit qu’ils obtinrent en 282 ; car avant ce temps,
leur élection fe faifoit dans les comices par cufiés
ou par centuries. La raifon de ce changement fut
quë, comme on prenoit les aufpices dans les deux
dernières fortes de comices , les augures qui fai-
foient cette fonôion étant patriciens, faYoïent les
rendre toujours favorables aux delfeins de la no-
bîeile ; ce qui n’arrivoit point dans les comices
ar tribus", où cette cérémonie ^ n avoit pas lieu.
)a-ns les premiers temps , 1 ele&icn de ces tribuns.
avoit entr’autres privilèges le droit de cooptation,
droit qui fut abrogé par la loi Tribonia , par laquelle.
il^fut réglé que le tribun qui préfidoit à l’é- :
leétion des tribuns du peuple, feroit obligé d’en
pourfuivre l’éleélion , jufqu’ à ce que le nombre
des dix,eut été rempli par les fuffrages du peuple.
I , Tribonius , tribunus plebis, rogationem tulit, dit .
Tite-Live ( 3. 68.)j, Ut qui plebem romanam tribunos
plebis rogaret }>is ufque eo rogaret' , dum decem tribunos
plebis faceret. Comme les premiers tribuns
furent créés le quatre des ides de décembre , dans
la fuite le même jour fat deftiné pour l’éle&ion dé
ces magiftrats. Le fénat ne tarda pas à fentir la
faute qu’il avoit faite d’avoir, par fon peu de
ménagement pour le peuple , donné lieu à la
création de ces magiftrats plébéiens ; car leur autorité
étoit telle qu’ils avoient le pouvoir d’aflem-
bler le peuple, de lui propofer ce qu’ils vouloien t , 1
d’empêcher les délibérations, du fénat, & d’ab- ;
roger fes décrets en difant le feul mot veto ; & \
quand ils les confirmoient,ils mettoient feulement ;
an-bas un T , qui fignifioit tribuni. Enfin , Us
avoient une infpeétion générale fur tous les ma- i
giftrats, excepte Je diélateur } ils- les appelloient ;
«n jugement devant le peuple pendant le temps de !
leur exercice, & ils portoient la chofe au point
de faire emprifonner les confuls. On avoit ua fi
grand refpeét pour eux , qu’il étoit défendu fous
des peines très-rigoureufes de leur faire le rnoin-'
dre outrage , & on les regardoit comme des per-
fonnes facrées , que l’on ne- nommoit pas fans
ajouter l’épithètre facro-fantti, comme nous l’apprend
Denis d’Halycarnaffe ( 6. ) : Ideoque 1 nos
apud romanos ohtïnuit, ut tribunorum corpora fdero-
fahBa fint, qui manet ad nofirum ufque faculum. Cependant
, malgré le pouvoir énorme dont ils
étoient revêtus , ils n’a voient aucune marqué extérieure
de dignité , étant feulement précédés
d’un feul officier appelle viator, qui étoit une ef-
pèce de fergent. Ils n’entroient point dan» le fénat
pendant les délibérations , & ils n’y étoient admis
que lorfque les confiais les mandoient, & qu’il Antiquités. Tome V%
s*agi(ïoît dé quelqu’affaire qui côncërnoit les intérêts
du peuple. Affis fur des bancs, ils atten-
doiënt dans le lieu ou le fénat étoit aftemblé 5
c eft pourquoi Plutarque prétend que le tribunal
, n’étoît pas une magiftrature : Quod neque purpuram
habéat, neque licioribus utatur C Quefi. Rom. 80. ).
Cicéron néanmoins donne aux tribuns le nom dp
magiftrats , & pour concilier cés deux auteurs , il
1 ne faut que diftinguer les temps. Dans les com-
mencemens qu’ils furent tirés d’entrë le peuple 5c
mênie du milieu de: là populace, & qu’ils n’a-
voiènt d’autres fonétions que celle de defendre le
peuple -contre les patriciens ; on les regardoit
■ plutôt comme le frein de -la magiftrature que
comme magiftrats ; mais lorfqu’ il prit fantaifie aux
patriciens de fë faire adopter par des plébéiens ,
' pour parvenir au tribunat, alors on ne refiifa plus
; aux tribuns le nom de magîftràts. Cette précaution
; d’entrer dans la famille des plébéiens étoit nécef-
i faire aux patriciens pour-dev.- nir tribuns, parce
|- que cette charge, fuivant là loi de fa création, ne
' pouvoit être, donnée qu’ à des plébéiens, 8c qu’on
ne trouve dans toute l’hiftoire romaine qu’un
feul exemple de deux patriciens que les tribuns
admirent dans leur brere par le droit de cooptation.
j La jurifdi&ion des tribuns ne s’étendoit pas hors
la ville, de laquelle il ne leur etbit pas permis de-
;■ for tir.,' fi--ce-if eft dans les fériés latinesJ, îorfquô
ji tous lés magiftrats alloiënt offrir à Jupiter fur le'
î mont Albain un facrifice commun pour la nation
des latins. Ils avoient le droit de délivrer un pri-
fonnier, 8c de le foufttaire au jugement prêt à être
, rendu contre lui. Àuffî, pour fignifier qu’ ils foi-
: fbient profefiion de fecôtirir tout le monde , leurs
: maifons dévoient'être ouvertes jour & nuit: Rc-
1 ceptum fuit 3 dit Plutarque', ut tribuhorum januA
nwiquam clauderentur , fid nocles diefque aperta.
'■ tjfent -tanquam portus & refitgium ope indigentibus.
: Depuis l’origine da tribunat, fon pouvoir qui étoit
déjà exceflif ne fit qu’augmenter par rinduftrie &
l’application de ceux qui en furent revêtus, & qui
l’accrurent fi fort qu’ils parurent prefque maîtres
du gouvernement. En vertu de cette puilfance fa-
crée, ils,osèrent difpofer des magiftratures, des
!, commandemens de l’armée & de toutes les char-*
ges ; ils forcèrent plufieurs fois la noblelfe à cona-
aaüniquer fes prérogatives au peuple ; & comme
perfonne ne pouvoit réfifter au torrent de leur
pouvoir, ils causèrent les plus grands troubles
dans la république mirent fouvent aux mains
les deux ordres de l’état ; c'eft ce qui fait dire à
Cicéron ( De leg. 3.-8. ) , en parlant du tribunat :
Tribunorum poiefia's niihh pefiifèra ' videiur, quippe
fit& in feditione & ad fèditionetn aata f i t , cujus pri-
mum ortum fi recordare voluimus , inter aima ci*
vium , & occupatis & •’obfcjfis urbibus, piocreatum
videmus. Enfin Syila attaché au parti des grands,
i s’étant rendu maître do la république , donna le