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points perpendiculaires , dont on'ne ceffa pas ab?
iblument de fe fervir on mettoit tantôt un point
& une virgule , tantôt deux points, qu'on plaçoit
horizontalement avec une virgule au-deffous ; ce
qui fut encore pratiqué au douzième fiée le ; ou
bien, au .lieu de deux points , on formoit deux
figures un peu approchantes de la virgule. Vers le
milieu du onzième fiècle> toujours dans le meme..
cas, on yoyoit paroître tro s accens circonflexes
entre autant de fois deux points , le tout perpendiculairement
difpofé, au lieu qu'il le fut horizontalement
au fiècle fuivant. Quelquefois on
mettoit quatre virgules renverfées avec un point
au-dtffus-j dans la même fnuation perpendiculaire.
On n'étoit point du tout confiant fur cet
article.
•Au douzième fiècle, dans la ïïgnatùre de l’empereur
ou du roi des rom a in s en lettres majuf-
cüles , chaque mot fe trouve’ fuïvi d'un point.
Quoi qu’en dife Gudenus, pèndarit ce fiècle, la
ponctuation fut plus exactement marquée qu’elle ne
1 avoit été dans les deux précédens. Mais cette
exaélitude ne s’étendoit pas à placer différemment
les points, félon que le Ans ërôit plus ou moins
fufpendu. En tin , au treizième fiècle, on fubftitua
deîf accens plutôt que des virgules à tous les
^points > mais on ne tarda pas à revenir aux points ,
en - confervant néanmoins lès accens ou les virgules
couchées, dans les endroits où le fens n’étoit
qu’un peu fufpeiidu.
Heineccjus n’a pas oublié îa ponctuation des inf-
cnptions gravées fur les fceaux. Sous les rois mérovingiens
, il n’ y avoir aucun point. S’il faut l’en
croire, les çarlovingiens rétablirent fur leurs
fceaux l’ancien ufage de diflinguer par des points
Î4 plupart des mots. .Il faut que ce doéle allemand
ait vu des fceaux de nos rois de la fécondé race ,
bien differens de .ceux que Mabillon a fait graver
fur les. originaux. Car on ri'y apperçoit pour toute
interponétion que le point, mis quelquefois à la
fin de la légende , .& à la fuite des abréviations.
Sur les fceaux du roi Eudes, de Guillaume-le-
Conquérant t deLouis-le-Jeune , & de Primiflas,
Y V r o i de Bohême , chaque mot eft fuivi d’un
point. Heineccius convient qu’il y a des fceaux
deftitués d’interponélions , fur-tout aux onzième
Se douzième fiècles. Il y en a d’ autres dont les
mots font féparés par deux ou trois points pei> :
pendiçuiaires;, ou par deux rofettes pofées l’üne
fur l’autre. Le point eft fouvent omis à la fin de la
légende , & quelquefois on lui fubftituô une. fleur
de ly s , une étoile , ou quelqu’ autre figure. Dans
les hiferiptions. de certains fceaux , chaque lettre
eft fui vie de-pareils ornemens. Les bulles de plomb
du pape Jean V offrent cinq points dans le
champ j celles de Serge n’en ont qu’un ; mais
on en voit un au commencement & un à la fin de
la légende du revers, dans les fceaux ou bulles de
lV c a l I I .
P O N
Si nos pénibles recherches., difent en finiffan*
les favans b énédictins -, fur la ponctuation peuvent
fervir à faire difeernér l’âge des anciens monu-
mehs, nous aurons atteint le but que nous nous
fouîmes propofés , & elles ne paroîtront plus mi-
nutieufes.
' PONDERANTES. } 0n !it dat* GrUtM
( io io . io. 6’ 472. i. ) ces mots, qui défignoient
peut-être les infpeéteurs des poids & mefures,
PO ND ION , dipondion , kemidanakion , mon- j
noie ancienne de l’Egypte Se de 1 Afie.
Elle valoit îo deniers ~ .} monnoie aéluelle de
France, félon M. Pauéton.,
Elle valoit ^en monnoie ancienne des mêmes
pays ;. ,
z phollis. ...
ou 8 kodrantès.
ou iô.perutah.
PG N D O , dlvifion de l’ancienne livre romaine
de poids. Voyc\ L iera.
P .o n d o , aucien poids des romains. Voye*
M i n e italique.
PONEROPOLIS , en grec, ville des mécharis.
Elle étoit fituée vers les confins de la Thrace.
Philippe, père d’Alexandre, l’avoit peuplée de
calomniateurs , de faux témoins, de traîtres &.
d’autres fcélérats raffemblés de toutes parcs. Cette
ville a eü jufqu’à cinq noms , Poneropplis, Phi-
lippopolis, Primo ni um , Cabyle & Calybe.Ellepor-
toit Ce dernier nom , quand Luculle s’en empara.
{ D . J . )
PONGOS. C ’eft cette efpèce de linges , la
plus grande de toutes , que les carthaginois qui
découvrirent les côtes occidentales de l’Afrique
fous la -conduite d'Hannon , prirent pour des
i hommes fauvages , Se les pongos femelles poi.r
des femmes.
PO N T S . A mefure que Rome.s’aggrandit &
.renferma plus d’efpace dans fon enceinte en-deçà
& rau-.delà du Tibre -, il fallut néceffairèmem-
conftruire des ponts pour pouvoir aller d'un qôie
de la ville à l’autre, & éviter les accïdens qui pou-,
voient naître de l’ufage des barques pour traverfer
le fleuve. Les ponts, à caufe de la rapidité de
l’eau du Tibre, étoient d’un entretien confidé-
rable, & l’ infpeétion en. fut d’abord confiée aux
pontifes , puis aux .cenfeurs & aux commiffairts
pour les chemins j enfin > les empereurs ne dédaignèrent
pas eux-mêmes de le charger de ce foL*
■ On
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On en comptoit dans Rome jufqu’ à huit, & beaucoup
d’autres dans l’Italie Se les provinces de
l ’empire.
: Poits Æ l i u s , ou le pont d’Hadrien, fut ainfi
,nommé de cet empereur qui le fit conftruire }
C’étoit en fuivant le cours du fleuve le fécond dans
la ville. Hadrien le fit bâtir pour joindre avec
Rome 1 î maufolée fuperbe qu’ il s’étoit fait élever,
te il eft encore aujourd’hui un des plus beaux
■ monumens de Rome, connu fous le nom de pont
S. Ange,
f P o n s Æ m i l iu s , le dernier en fuivant le cours
de la rivière, &.le plus ancien de tous les ponts de
Rome, d’abord nommé fublicius 3 parce qu’il étoit
[de bois, Se que fublics. fignifie-des poteaux de bois
que l’on enfonce dans l’eau. Ancus Martius le fit
conftruire, Se les pontifes le dédièrent avec toutes
"les cérémonies de leur religion ; c’eft le même
qu’Horatius Codés défendit contre l’ armée des
tofeans. Comme il tomboit en ruine , Æmilius
; Lepidus le rétablit en pierre , & lui donna" fon .
nom. Depuis, les inondations du Tibre l’ayant
'fort endommagé , Tibère le refit , & l’empereur
^Antonin qui fut obligé d’y mettre la main, le
Fconftruifit tout en marbre. C ’eft du haut de ce
Vpont que l’on précipitoit les fimulacres des
largéens.
K P o ns A n i e n s i s , à trois milles de Rome, fur
l l ’Anio ou le Téveron , s’appeîloit encore Sa-
I laro, à caufe de la voie Salaria. Ce pont fut détruit
"par Totila, Se reconftruit par Narsès , ainfi que le
Iportent les inferiptions.
P o ns A iu m in i e n s i s , qu’Augufte fit conftruire
|à Rimini, fur la rivière du même nom, pour
»joindre -la voie Flaminia à l’Emilienne, fubfifte
iencore, & c’eft un des plus beaux ponts par fa fo-
Ilidité & par l’élégance de fa ftrudure. Il a deux
■ cents pieds, & eft'porté fur cinq arches , dont les
Itrois'du milieu ont trente - cinq pieds d’ou-
lyerture, & les deux des extrémités n’en ont que
■ vingt.
f P ons A urelianus , étoit le troifième de Ro-
I me, & fut conftruit en marbre par l’empereur
fAntonin le philofophe. Il s’appelloit aufli Ÿatica-
lyius , parce qu’il eft dans le voifinage du Vatican,
F & Triumphalis, parce que le triomphateur paf-
F foit deflùs pour fe rendre au Capitole. On en voit
f •encore les ruines dans le quartier de l’hôpital.
tirer de la Méditerranée tous les vaifleaux de
charge ; ce qui affama Rome Se toute l’Italie ; Se
comme le nombre ne fuffifoit pas, il en fit faire
une grande quantité qu’il joignit aux premiers,
Se dont il fit deux rangs. Sur ces deux rangs de
bateaux , il fit élever une chauffée de terre fem-
blable à celle de la voie Appienne , qu’il pava de
pierres quafréès de trois , de quatre , de cinq
pieds de long, Se il s’imagina follement par cette
bizarre entreptife triompher de la terre Se de
la mer.
P ons Cestius , le cinquième dans l’ ordre des
ponts de la ville. Il joint à Rome une petite ifle du
T ib re , Se prend aujourd’hui fon nom de l’églife
voifine Saint-Barthelemy. Il fut bâti par Ceftius
Gallus, du temps de l'ibère, & les inferiptions que
l’ on lit encore fur fes bord», prouvent que les
empereurs Valentinien-, Valens Se Gratien l’ont
fait réparer.
P ons Fabrictus , conftruit par Fabricius,
grând-maître des chemins, joignoit aufli l’ île à la
ville , comme nous l’ apprend Dion : & pons lapi~
deus ad novam inplam cor: duce ns , quA eft in Ti~
beri , tune extruotus, didus eftque Fabricius. Il s’appelle
aujourd’hui le pont des quatre têtes , à caufe
des"quatre figures de marbre, qui ont chacune
quatre têtes à Tiffue du pont dans l’ île;
P ons Gardius , le pour du G ard, élevé à ce
qu’on croit par Agrippa, fur la rivière du Gardon-,
près de Nifmes, eft un de ces ouvrages merveilleux
des romains , q u i, peu côntens du néceffarre dans
leurs entreprises, s’élevoient toujours au grand.
Il eft conftruit entre deux montagnes , dont il fait
la jonêtion , & il continuoit l’aqueduc qui con-
duifoit à Nifmes les eaux de la fontaine d’Euve.
L’ ordre en eft tofean j il eft compofé de trois
ponts les uns fur les autres ; le premier a fix arcades
, le fécond en a onze , & le troifième trente-
fix. Il a vingt-neuf toifes Se trois pouces de hauteur
, en y comprenant l’aqueduc, Se cent vingt-
trois toifes Se trois pieds de longueur, à le me-
furer-par fon fécond pont. 11 fervoit à deux ufa-
ges î outre l ’aqueduc qu’ il portoit fur fon troi-
fième p0?z£, le fécond , dont les pilaftres étoient
évafés dans leur bafe, donnoit aux voyageurs un
paffage libre fur la rivière. Ce qu’il y a de plus
iingulier dans ce monument, c’ eft que les pierres
qui font quarrées Se d’une grandeur énorme , tiennent
entr elles fans chaux ni ciment.
P o ns B a j a n u s , eft ce fameux pont que l’ in- P o n s J a n t c u e a r j s , le quatrième de la v ille ,
fenfé Caligula fit élever fur le golfe de Bayes , prend fon nom du Janicule , qui en eft voifin. On
pour promener fon triomphe chimérique jufqu’ à j l’appella aufli pons ruptus, parce qu’ il fut ruiné
Pouzzol. Il avoit , Jï nous en croyons Dion, j dans les guerres civiles , & aujourd’hui ponte Six-
32ço pas de lo n g , qui reviennent a-péu-près à to , du nom de Sixte quatre qui l’a rétabli. Il a
aéux lieues-de France. Rour le conftruire,-il fallut , deux cents quinze pieds de long.
Antiquités , Tome V. I