
rent les honneurs héroïques, élevèrent des mo-
■ numens à fa gloire, même un temple à Abydos,
& établirent en fon honneur une Tête annuelle,
appellée de fon nom , que l'on célébroit à Phy-
lo cé , lieu de fa naiflance en Thefîalie.
On difoit que Laodamie avant appris fa mort,
pria les dieux de lui permettre de revoir encore
une fois Protéfilas pendant trois heures feulement,
hile obtint cette faveur. Mercure le ramena des
Enfers, le laiffa avec elle pendant cet efpace de
temps, 8c le ramena enfuite. On voit cette fable
fculptée fur un tombeau du palais Barberini, def-
dïné au N4*. 12,3 dts'monumenti de Winckelmann.
Pline fait mention d'une ftatue de Protéfilas |
faite par Dinomène; Winckelmann (Hift. de l‘Art3
liy. V I , ch. 2. ) gréfumoit que l'attribut qui dif-
tinguoit ce guerrier, étoit un difque, parce qu'il
furpafloit tous les grecs dans l'adreffe de le lancer
( Philoftr. Heroic. pag. 6 j6 .) ; auffi voit-on un
difque fur le bas-relief cité plus haut.
PROTESILÉES. Voye% Lao d am ie .
PROTHÉNÉE , un des cinq chefs qui conduis
e n t au fiége de Troye l'armée des béotiens de
Thèbes. V emz A rcè silas-
PROTHESE, vpodioiç. On appelloit a'nfï chez
les grecs la pofition des corps morts devant leurs
portes , avec les pieds qui paffoient la porte. Ce
font eux que les romains nommoient poftti, 8c
ils reftoient dans cet état jufqu'au temps de leurs
funérailles. Le mot grec eft dérivé de ^forlê^i,
fexpofe a fa vue. (D.J. )
PROTHTRUM, eft un portique ou veftibule
couvert en dehors de la porte du bâtiment. Ce
mot vient du grec & eft formé de la prépofition
v fo & de 6vf* 3 porte.
PROTO & PROTOMEDÉE, deux filles de
Nérée & de Thétys.
PROTOCOLE. C'étoit chez les romains une
écriture , placée en tête de la première page
du papier, dont les tabellions de Conftantinoplé
fe lervoient pour écrire leurs aêtes. Ce protocole
devoit contenir le nom du comte dés Sacrées Lar-
genes , cornes Sacrarum Largitionüm , qui étoit
comme nos întendans des finances. On marqüoit
auffi dans ce protocole le temps où le papier avoit
été fabriqué , 8c quelques autres choies fembla-
bles. Il étoit défendu aux tabellions, par la No-
velle XLiy- 3 découper ces protocoles3 & enjoint
à eux de les laifler en leur entier.
PROTO COS MUS Lytkiorum. On lit dans une
Infcription publiée par .Muratori ( 1056, 1. ) ces ,
mots qui défigneht le premier des magiftrats, aptf
pelle Cosmes. Voyer ce mot.
PROTOGËNIE , fut aimée de Jupiter^ dont
elle eut deux enfans, Ethilie 8c Memphis.
PROTOSPATHAIRE, chef des gardes des
empereurs de Conftantinoplé, appelles Spathaires 3
dè Jpatha, grande épée ou fabre.
PROTOVESTIAIRE, chef des vcfiiaires , OU
valets-de-chambre des empereurs de Conftanti-
nople.
PRÔTRIUMVIR Monétaire , officier qui rem-
plaçoit le triumvir monétaire. Il en eft fait mention
fur un denier de la famille maria ; on y lit :
C. Marius pro I I I VlR.
PROTRYGÉES^* fête qu'ôn célébroit en l'honneur
de Neptune & de Bacchus, avant le vifl
nouveau. ( De rfvyos3 vin nouveau. )
On donnoit le même nom aux chefs des yen-*
danges.
PROUE, le devant des navires. Elle etoiC*
ordinairement ornée de peintures 8c de figures
de dieux , d'hommes & d'animaux , auxquels les
grecs donnoient le nom parasèmes 3 8c qui en
étoient comme les enfeignes. La proue avoit un
éperon ou un bec qui étoit à fleur d'eau ; c'étoit
une poutre qui avançoit en faillie , armée
d'une pointe de cuivre ou de fer. Voy. Pouppe.
Prouf. de vaïffèau ( On en voit une ). fur les
médailles de Byzantium, de Carteia, de Corcyre,
de Lipari, des Macédoniens , de Mégare dans
l'Attique j de Panormus, de Panticapæum, de
Roma, de Smyrne, d'Aradus, de Demétrias en
Theflàlie.
PROVIDENCE. Les romains honoroient I3
providence comme une divinité particulière, à laquelle
ils érigeoient des ftatues. On la repréfen-
toit ordinairement fous la figure d'une femme appuyée
fur une colonne, tenant de la main gauche
une come d'abondance renverfée, de la droite
un bâton avec lequel elle montre un globe , pour
nous apprendre que c'eft de la providence divine
que nous viennent tous les biens, 8c qu'elle étend
fes foins fur tout l'univers ; quelquefois elle tient
le globe de la main droite. Elle eft allez fouvent
accompagnée de l'aigle ou du foudre de Jupiter ;
parce que c'eft à Jupiter principalement, comme
au fouverain des dieux, que les païens attri-
buoient la providence fur tout l’univers.
Dans les hiéroglyphes, l’ oeil étoit le fymbole
de la providence,
Vaillant nous donne dans fes colonies ùne
médaille d'Augufte, avec le titre de Divus, au
revers de laquelle eft un autel avec cette légende :
MUN. ITAZ. PROVIDENT. ‘pÉRM. AüGv ÔC Une de
Tibère, dont le type du revers eft un autel, fur
lequel eft l’infcription providentiæ augusti.
La légende du contour eft münic. it a z ic . fe&m .
di vi a u g . Ces mots permiffu Augufti o u divi Au-
gufli ne fe rapportent pas au type , mais à la per-
miffion de battre monnoie, accordée à cette ville
par Augufte.
L e mot providentiâ, qui fe trouve joint â cet
autel fur ces médailles & fur une autre , fignrfie
qu'Augufte eft mis au rang des-- dieux, parce qu’il
a imité’ leur providence dans les foins paternels
qu’il a pris de l'empire. Auffi plufieurs de ces
médailles joignent le titre àe pater au nom d'Augufte.
Muratori nous donne une infcription d’Augufte
, toute femblable à nos légendes : di vus
augustus pater pRoviDENs. Cette louange fe
donnoit communément aux empereurs fur leurs
monnoies. Les types font tantôt des autels,. tantôt
des temples 3 & le plus fouvent une figure qui
touche avec une verge au globe qui eft à les'
pieds j ce qui marque fenfiblement la puiflance 8c
la fageffe de l'empereur qui gouverne le monde.
La flatterie prodigua aux princes tous les attributs
des dieux , dont le plus intéreffant pour les hommes
& le plus fréquemment célébré, eft la providence.
Gruter a fait graver dans fon tréfor,. d'après
Boiffard, une ftatue qui repréfente une déefle
couronnée de laurier; elle tient de k main droite
une verge ; la maia, gauche eft tombée par le
temps ; a fes pieds à gauche une corne d’abondance;
à droite une corbeille pleine de fruits ;
fur la bafe - Providentiâ deorum* ( D. J. );
PRO V IN CIA. Provinces,. pays éloignés que
les romains avoient conquis par les armes ou
acquis par d'autres moyéns, & qu'ils faifoient
gouverner par leurs magiftrats,, félon fes loix
romaines r Provincia appdlantur, dit Feftus, quod
populus Komanus eas provint, hoc eft antevîcit. Quelques
auteurs prétendent eue ce mot vient de procul
mijeerej fa maxime de là république étoit à
mefure qu’elle faifoit des conquêtes-,, a en former
des gouvernemens, & c'eft ce quelle appelloit
réduire en province. Elle commençoit d'abord par
©ter à ces pays conquis leurs loix & leurs ma-
giftrats particuliers ;■ elle les aftujettiïïoit à rece- j
voiries loix romaines,. & y ^nvoyok pour gouverner
, félon que la province étoit plus ou moins
confidérable, un proconful, ou. un préteur, qui
feur rendoit la juftice 8c commandoit les troupes,
oc un quefteur pour avoir foin de faire payer
les tributs qu'on leur avoit impoles. La Sicile fut
le premier pays hors de l'Italie qui fut réduit
g i province , & c'eft ce qu'on appelloit redigi in \
formant provincis. x 8c acquérir jus provinciale x bien
inférieur au jus Italicum , 8c au jus latinum, pui f-
qu’il confiftoit non-feulement à être aflujetti, aux
impôts, mais encore à obéir à un magiftrat romain
& à renoncer à fes propres loix , pour fe
conduire par les loix romaines : Stcilia , dit Cicéron,
( Verr. 2. 1. ) omnium exterarum natîonum
princeps , fe ad amicitiam ftdemque populi romani ap-
plicuit : prima omnium , id quod ornamentum imperii
eft » provinciu eft appellata ,* prima docuit majores
noftros quam pr&clarum effet exteris gentibus împerare,
Dans les commencemens on afiembloït les comices
pour nommer des gouverneurs dans les provinces 5
.mais 1 an de Rome 631, la loi Sempronia régla que
,le‘ fénat j. ayant les comices, décerneroit deux
provinces confulaires & fix prétoriennes pour les
magiftrats qüi feroiest nommés , 8c dont les dé-
fignés feroient le partage entre eux. Sur la fin de
la république^, on donna, quelquefois contre les
loix, plufieurs provinces à un feul homme, 8c on
en continua d'autres dans leurs gouvernement
durant plufieurs années, comme il arriva à l’égard
de Pompée 8c de Céfàr. Augufte devenu
maître de l'empiré, & voulant que routes les
forces de l'état fulfent en fa difpofition , f i t ,
comme nous l'avons déjà dit, une efpëce de par-4
tage des provinces de l'empire , dont il donna au
fénat celles qui étoient au centre, prenant pour
lui les frontières qu’il falloir défendre contre les
incu-rfions des ennemis. Les premières étoient
'gouvernées par les magiftrats. que le fénat y en-
voyoit, foit proconful, foit préteur,. & le prince
adminiftrok les dernières par fes lieutenjns : Pro-
vïncias valïdiores , dit Suétone , & quas annuis rna-
giftratûm imperiis régi nec facile, nec tutum erat
ipfe f uf cePit •' coeteras. proconfulibus fortito prsmiftt...
Ces provinces, du redore du fénat, n’étoient peint,
déterminées ; la même étoit drivant lés conjonctures
8c fuivant l'avis du fénat,. tantôt -çonfulaire,
tantôt prétorienne. C ’eft ce que nous voyons de
la Macedoine , laquelle fut alternativement gouvernée
8c par des confuls & par. des préteurs..
Chaque année des magiftrats annuels partaient
dé Rome pour les gouverner avec un pouvoir ab-
folu , tant pour le civil que pour le criminel : c 'é -
toient des confuls, des proconfuls-, des préteurs ;
d'ou vint qu'on diftingua les provinces confulaires;
de celles, des autres magiftrats^
Ces provinces fè tiroientau fort, ou lé fénat nom-
moit celui qui y devoit commander. Ces magistrats
traînoient à leur fuité une troupe de liseurs,dé'
viateurs, d'appariteurs, de quefteurs.de lieutenans,._
qui- avoient. auffi leur cortege , de feribes , 8c de
plufieurs autres petfts miniftres, que la république
ou les alliés leur fourniïloient. Ce terrible appareil
jettoit l'èffroi dans le coeur des peuples. Tite—
Live rapporte qu’après la défaite de Perfée , les>
dix chefs des villes que Paul Emile affembiâ ak
Amphipolis ^. furent effrayés de l’appareil de. forji