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allemand , rapporte un diplôme du treizième
n è c b , fcelle en cire, quoique le fceau foit fîm
plcment nomme bulle. Le »»aa« des grecs n’étoit
pas expofe aux mêmes équivoques.que le bulla
des latins. Leur êouxx&çjéptfii marquoit l’inftrumenc
avec lequel on faifoit l ’empreinte, & £•»aa* cette
empreinte même. Il y a plus, pour caraétetifer
fl un feul mot, 1 es fceaux d’o r , de plomb 8c de
Clre,C etoient £pt»o*bgAA0i>,^t»A<i»^«b£AAdy, xtjçoSxAAo».
. ch^ Jforium eft mis par Mabillon au rang des
fceaux- remarquables & par leur antiquité & par
leur Angularité. C ’ eft fous ce nom qu'il croit ap-
percevoir le fceau de Bertran, évêque du Mans
j 5re*Ltî ~e ^on églife, dans les paroles lui vanté!
ae fon teftament : Charaâerium S. Ecclefis. k*bue-
nht ? vej charaMerium peculiare. Mais comme il
s agit de marques imprimées fur des chevaux
pour faire connoître ceux à qui ils appartë-
nolent, il prévoit avec raifon, que d’autres verront
ici plutôt des fers chauds, que des fceaux
rentables , cauierium jumentorum.
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vinces pour fceUer les nâes & les expéditions
S I ° f " atret®es aux grands jours qui sV
tenoient. Le petit fceau étoit celui des chanceile-
nes des patlemens. Celui des ptéfidiaux étoit plus
peut, & celui des (impies juftices royales l'étoic
encore davantage. Pour l'ordinaire, elles n'a-
voient autrefois qu'une fleur de lis, & tel étoit
encore celui du châtelet. Le fceau des caufcs fut-
celm des jurUdiéhors inférieures. On diftingue
encore les fceaux en publics , privés, ordinaires ,
extiaordinaires inconnus, étranges, informes,
empruntes, &c.
SigUlum, entant qu'empreinte du fceau eft de
la première antiquité ; mais on ne s'en fervoi
que pour exprimer l'inftrument avec lequel on 1
ta it, que vers le neuvième fiède. Ce ne fut ce
pendant qu au onzième ou douzième qu’il pri
pour toujours la place de l'anneau, dont il fi
abfojument abolir & l'nfage & le nom dans les
diplômes de nos rois. Les contre-fcels qui étoient
d'un moindre volume que les fceaux, & qu'on
appelloit petits fceaux fecrets, fignets, femblent
avoir luccéde aux anneaux, ou plutôt être la
memp chofe, fous une dénomination différente
j " " e™ ent alors de mife, que dans les lettres
“ i:s affaires privées, ou qui n'avoient pas befoin
de porter des marques d'une grande authenticité,
Le fceau droit quelquefois fon origine de la
figure qu'il repréfentoit. Manaffès archevêque
dr Khenns ratifia en n o y une donadon faite à
1 abbaie de S. Vincent de Laon en ces termes :
Per imaginés nofire. imprejftonem lu fecula ratam confttrm
. . Hone .l e ■» J JJ---------I- ---- J/•- -- - ‘ U.L.U.U L CU7J1Iuciu.
Dans le pays Meffin, le fceau public pour
hurleur ou foi :11er les contrats, s'appelloit bullette
ou burletUu
, En France, les fceaux pubUcs & authentiques
étoient ceux des feigneurs titrés, des juftices
royales &■ feigneunales, des évêques, des abbés
<bc des anciennes communautés. Ces fceaux royaux
portoient tous les armes de France, excepté le
grand fceau, confié au chancelier ou garde des
fceaux. Le roi y étoit reprérenté dans fes habits
royaux & avec les marques de la royauté • le
grand fceau dauphin étoit deftiné à foeller'les
expéditions , qui concemoient la province du
dauphine. On appelloit fceau des grands jours , Ce-
lu i que le roi envoyait autrefois dans les pro-
Les métaux, les pierres précieufes, le verre,
ia craie , Certaines terrés , & la cire furent pref-
que les feules matières , fur lefquelles on grava
es Jceaux , quelque fut la forme ou figure qu'anciennement
on b ut donnât. Les neuvième, douzième
& treizième fiècles nous offrent quelques
anneaux attachés aux diplômes. Mais on a lu jet
de douter, fi les deux anneaux d 'or, qui pen-
oient d une charte accordée aux chanoines de
bourges par le roi Louis VII , étoient des an-
neaux a fceller ou de purs fimboles d'inveftiture.
Un (ait qu’anciennement on mettoit l'acheteur
ou le donataire en poffeflion par l'anneau. Le
pape Adrien IV donna l'Irlande à Henri I I , duc,
de Normandie & roi d'Angleterre par une bulle ;
mais il envoya en, même-temps à ce prince, un
anneau d'or , orné d'une émeraude , & cet an-
neau fut gardé'dans les archives en figne d'iii-
veltifure. Le même roi à la dédicace de Féglife
abbatiale de Cherbourg ; offrit fur l'autel fon
anneau pour mveftir cette églife de la dot qu'il
lui donnent. Afin de conferver la mémoire de
cette offrande, on fuïpendic cet anneau proche
le fceau de Richard I , roi é'Angleterre, pendant
a la charte confirmative des donations d'Henri.
Le même Richard fit fceller la charte de l'échange
d Andelys avec un grand fceau de cire ver'të, auquel
on fhfpendit fon anneau d’or avec une
pierre précieufe. Quoique les anneaux ainfi attaches
aient une liaifon intime avec les .chartes 5 '
les exemples en font trop-rares pour nous arrêter.
L'ufage des pierres gravées pour fceller les’*
ailes & les lettres a été connu d'abord chez les'
égyptiens, .enfuite chez les grecs, les étrufques
« la plupart des anciens peuples. On s'en fervoit
encore en France au moyen âge. En 660, Fbre-'
gifîle3 évêque de Meaux , avoir un anneau de pareille
matière,_ fur lequel étoit gravée l'image de
S. Paul, premier hermité, à genoux devant un
crucifix , & ayant fur fa tête le corbeau , qui lui
apporta chaque jour un moitié de pain pendant
forante ans. Le comte Eccard, fondateur du
monaftère de I ercy, au diocèfe d'Autun fit fon
teftament en 876,. & légua à fa foeur Âdane
rëhgieufe de Faremoutier, un fceau d’améthifte
figillnm de ametifio, fur lequel étoit repréfetfté
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un homme, peut-être David, tenant un lion.
Il donna à Deftrade, abbefle du même monaftère,
(on fceau de Béril, figillnm de berillo , portant la
figure d’un fèrpent. Ces fortes de figures, gravées
fur t les anciens fceaux, ont vraifemblable-"
ment donné naiffance aux armoiries dans les
fiècles fuiyans. Quoi qu’il en foie, les anneaux de
pierres précieufes ont été employés pour fceller
jufqu’au douzième fîècle. En 1 174, Louis le jeune
accorda aux chanoines de S. Etienne de Bourges
la franchife de leur cloître, par une charte, à laquelle
fon anneau fut attaché par trois agraphes.
C ’eft une pierre précieufe, brute & de couleur
bleue , qu’on confervoit dans les archives de l’é-
gliie métropolitaine. Les plus anciens fceaux de
Danemarck étoient d’ ivoire. On en connoît un
en cette matière , fur lequel le pape S. Luce,
martyr, eft repréfenté au portail d’une églife , tenant
un bâton paftoral fans courbure dans la
main droite , & un livre dans la gauche. Sa tête
ëft environnée d’ une cercle de' perles. Aux côtés
des deux tours qui flanquent le portail, on lit à
droite Lucius 3 & à gauche P a p a . L’infcription
du cercle porte 1 S igil. S. Trinitatis D o ai g. ’K.
Qe fceau d’ivoire eft de la fin du onzième fiècle ou
environ.
A l’exception de l’anneau d’or de Childéric, fur
lequel eft gravée la figure de ce prince , fi nous
remontons au-delà de Charlemagne, les fiècles
antérieurs au fîen ne nous fourniflent point de
fceaux ni d’o r , ni d’argent. Mais lui &.fes fuccef-
feurs dans l’empire & dans le royaume de France,
ont fait grand ufage de bulles ou fceaux d’o r ,
quand ils ont accordé des diplômes très-impor-
tans. La plupart des princes fe font piqués de les
prendre en cela pour modèles. Les papes ont fi rarement
donné des bulles d’or , qu’ils ne fauroient
être foupponnés d’en avoir voulu faire parade.
Ils n’en donnoient- guères que quand il s’agiffoit
dp confirmer l’éledion d’un roi des romains, ou 1
d’élever quelqu’ un au cardinalat. Si. le diplôme ou
Clément VII donne à Henri y i l l , roi d’Angle- j
terre , le titre de défenfeur de la f o i , fut fcellé
d’une bulle d’or c’eft un extraordinaire. Au con-
.traire , les empereurs de Conftantinople & les
rois de Sicile ont fingulièrement affe&é de fe dif-
tinguerpar ces fceaux, quoiqu’ils n’en ufaffent pas
dans le plus grand nombre des pièces qui éma-
ftoiént dé leur trôné. Les rois d’Efpagne, de Hon- *
grie , d’Angleterre 5 de Bulgarie , fans pa'rler de
plufieurs autres, n’ont pu fouftrir que leurs voi-
nns'l’emportalfent fur eux parla richefle du métal,
dont ils décoroient quelques-unes de leurs char-
tes.,Divers princes , Sr partieufièrement ceux oui
du temps des croifades s’établirent dans lès différentes
contrées de l’Orient, prétendirent aufli le
difputer par le prix de leurs fceaux 3 avec, les têtes ;
couronnés du premier rang.
Les. fouverains concertoient - ils eatr’eux des
Antiquhés x Tome V,
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| traités ? s’il en faut juger par les autres contrats
j de même temps, ils dévoient les orner d’autant
de fceaux d’or , qu’il y avoit de parties contractantes.
Mais, pour l’ordinaire , chaque prince
faifoit appofer fon fceau d’or à un exemplaire
original au traité , qu’il échaugeoit avec un fem-
blable, où étoit le fceau de fon noiwel allié. La
France garde encore aujourd’hui un diplôme de
Henri V I I I , fcellé en o r , comme l’Angleterre en
conferve un autre de François I , enrichi d’un
fceau d’une matière également précieufe. Deux
princes concouroient-ils à donner un même diplôme
, les fceaux d’or de l’un & de l’autre y étoient
attachés ? C ’eft ainfi qu’aux huitième 8c neuvième
fiècles on vit fur les mêmes chartes les fceaux d’or
de Pépin & de Charlemagne , fon fils , & ceux
de l’empereur Guy & de fon fils Lambert, qu’il
avoit anbcié à l’empire.
Quelques - uns ont avancé que les empereurs
français avoient emprunter ufage desfceaux d’or des
empereurs d’Orient. Mais Mabillon prouve que
Théophile eft le premier de ceux-ci qui les ait
employés. Or Louis-le-Débonnaire lui en avoit
donné l’exemple ; & même avant que Théophile
fut né , Charlemagne 8c Pépin , roi d’Italie. C’eft
donc à Charlemagne , qu’il faut rapporter l’infti-
tution des fceaux d’or. Depuis ce grand monar-
ue , foit que fes fucceffeurs aient porte le titre
’empereurs , foit qu’ ils aient pris celui de rois
de France , ou de quelqu’autre portion de fes
états , il en eft peu qui liaient ufé quelquefois des
fceaux d’or.
Les fceaux d’argent font bien plus rares que
les fceaux d’or. On en cite néanmoins quelques-
uns des empereurs de Conftantinople. Il faut
prendre .pour le type même le fceau d’argent que
le pape Clément IV donna en 1266 aux moines
dé S.^ Gilles, en Languedoc, pour être fubftitué à
l’ancien fceau du monaftère.. Bouche, voulant
prouver que dans la principauté d’Orange , qn
datoit-.les a&es public's du règne des princes &
de celui des. Commandeurs de l’hôpital de cette
ville , allègue une charte de l’an 1288 , munie dé
plufieurs fceaux. Les,, uns ,. dit-il, étoient d'argent
, les autres de plomb, ayant d’un côté les' armes
du prince de la même ville , & de Vautre celles
du commandeur. Robert II , prince de Capoue ,
donna en 1128 un diplôme qu’il fit fceller d’un
fceau d’argent.
Quant aux fceaux de bronze ou d’airain , nous
en connoiflons plufieurs. Le cabinet du roi' de
Dannemarçk en conferve un de figure ovalè.
On ne peut pas douter que l’étain n’ait été
quelquefois la matière des fceaux. L’hifloire de 1 eglîfe de Liege femble en donner un exemple
dans ce texte rapporté par Heineccius : üfieefum
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