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dérivé <Frp*T»yà3 , ne lignifie pas toujours une.
armée, & quil déligne quelquefois plufieurs gens:
affemblés , & des fpeétateurs., comme dans l'Élec-
.tre de Sophocle, vers yyo.
Enfin dans les fiècles fiiivans /lorfqü'on voulut
défigner un général d'armée, on ne fe fervit plus,
du mot<rrpetrtjyos feul, dont la lignification étoit devenue
trqp vague-j mais onfevit contraint d'ajouter
eV< T^vi'-sta®», pour la déterminer & la reftréindre.
Cette pratique parut d'autant plus néceffàire,
qu'au généraîat de l'armée., on joignit plufieurs autres
charges qui n'étoient nullement militaires,
.telles l'édiUté & l'intendance des grains.
On v o it , par ce détail -, que-le mot trrpar>jyos
a reçu deux -lignifications, l'une militaire &
l'autre civile 3-c'eft dans cette dernièrefignification
qu'il eft employé fur les médailles des villes grecques
, pour défigner un magiftrat dont la charge répond
à celle de préteur. Le nom de cette magiftra-
.ture palfa de la Grèce en Ionie 3 d'ou il fe communiqua
à plulieurs villes d'Allé ; les unes, dit Vaillant
, ont eu des archontes, pour magiftrats, & les
autres des ftrateges. L'exprelïion 4e ce favant antiquaire
ne paroît pas exadle dans la généralité, .füi-
vant la remarque de l'abbé Bëlley, parce que
quelques villes -ont eu, l'une .& l'autre magiftra-
ture , l'archontat & le firatégat. Spanheim cite pour
exemples les villes d'Apollonie en Lydie, & celle
.de Milet. Ilieur faut ajouter la ville de Sardes,
comme il paroît par un médaillon de Caracalla, 8e
|>ar une médaillé d'Qtacilia.
Le firatégat étoit annuel 3 8e comme 11 y avoit
dans une ville plnfieurs archontes , il y avait auffi
.plufieurs firatéges ou préteurs.
STRATEGIEN, mois : le mois firatégien étoit
le neuvième des bithyniens ; il répondait , félon
uelques chronologiftes, au mois de mai du calen-
. rier Julien & Grégorien.
S TR A TE LA TE , nom d'un officier de guerre
du temps de l'empire grec. Zozime 8e Jornandès
,èn parlent, & il paroît que c'étoit le commandant
des troupes, d'un canton dans une province.
STRATON ICEA en Carie, s t pa ton e ik e^n
& STPATONIKEQN..
Cette ville a porté les noms de Chryfaor, d'He-
catefîa, d'Idrias, d’Indicea, d'HaSrianopolis.
Ses médailles autonomes font :
RR. en bronze......................Pellerin.
O . en or.
0 . en argent/
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Cêtee ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l'honneur d'Antonin, de Pomna > d©
Caracalla, de Plautille, de Geta, de Gordien-Pie 9
de Tranquilline, de Valérien, d'Hadrien , de Tra-
jan fous les noms d'indicée - Stratonlce-, de Sévère
avec Julia Domna.
STRATOPEDARCHA, chef de la garde tza-
conienne ou lacédémonienne, que les Fiicceffeurs
de Conftantin entretenoient auprès de leur per-
fonne. Cette gardesétoit armée ae lances, & revêtue
de ciiiraftès fur lefquelles étoient peints des lions;
élle portoit une capote de drap, garnie d'un ca-
! puchon ; leurspilaticia étoient, à ce qu'on c roit,
des maffes d'armes, ou des banderoles attachées
au bout d'un javèlox.
STR A TO R , ce motdéfigne quelquefois un officier
de l'armée, chargé de veiller aux chemins, pout
que rien n'arrêtât la marche des troupes 5 en confé-
quenee il faifoit raCommoderles ponts, applanir
les hauteurs, couper lesLois incommodes, & difi-
pofer~"toutes chofes pour le paffage des rivières.
Quelquefois Jltator me defigne que l'officier
chargé cîe prendre foin des chevaux que les provinces
fourniffoient pour l'ufagé public.
Enfin jîrarorfigriifioit, dans les derniers temps
l'écuyer qui ténoit la bride du cheval de l'empereur,
de qui l'aidoit à fe mettre en felle. C'étoit le
même homme que les grecs nommoient anaboleus.
S t r a t o r fut généralement l'écuyer d’honneur,*
ou de main desperfonnes conf^ituées en dignité-
Nous lifons dans le recueil d'inferiptions de kMura-
tori (40. 5. ) ftrator adil. 8e même dans le .recueil
de Gruter ( 311. 4. ) Strator maxims. vefialium.
’ STREBULA. Feftus dit que dans le jargon pou»
tifical on appelloit ainfi lescuiffes des viétimes, -
STRENA. J'ajouterai ic r plufieurs chofes
omifes à l'article aes Etrennes. L’ufage de fe
faire des préfens le premier jour de l'année, étoit
de la plus haute antiquité chez les romains, puisque
Symmaque:( Epifi. 10. 28. ) nous apprend qu'il
fut introduit fous le roi Tatius, qui reçut le premier
la vervaine du bois facré de la déeffe Strenia ,
pour le bon augure de la nouvelle année : Ab
txortu. pcené urbis Martia firenarum ufus adolevit,
auSloritate Tatzi regis.3 qui verbenas felicis arboris ex
luco ftretiiéb anni novi aulpicesprimus accepit. Ces pré*
fens ne s'offroient d'abord qu'aux personnes-revêtues
de dignité ou recommandables par de grandes
vertus 5 mais l'ufage devint bientôt général pour
tout le monde , f& c'étoit un point de religion chez
les romains, de fe vifiterle premier jour de l'année,
& de s'envoyer des préfens qu'on appella étrennes c
Strena vocatur, dit Feftus , qu& datur die religiofo
ominis boni gratin. Il étoit auffi d'ufage de fe iake
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l'heureux Touhaits ce jour-là, & de fe donner
toutes les marques réciproques d'amitié* Les pre-
fens que l'on s'envoya d’abord, fe renentoient de
la manière de vivre fimplé des anciens romains r
c'étoient des figues -, des dattes 8e du miel l;j mais
on s’ éloigna bientôt de cette fimplicité , & la magnificence
, qui s'introduisit dans* les façons de
vivre, parut auffi dans les préfens que l’ on continua-
de fe faire. Cètte mode de donner des- étrenpes,
s ’établit fi'bien fous les empereurs, que tout
le peuple alloit fouhaiter la bonne année au prince,
& que chacun lui portoit fon préfenten argent, félon
fon pouvoir. Augufte en reçevoit une li grande
quantité, que pour ne pas-.appliquer à fon profit
particulier les libéralités dé fes fujets , il élevoit
desftatues d'or & d?argent: T ibère, fon fucceffeur ,
pour n'être pas obligé de rendre préfent-pour pré-
fent,.s’abfentoit exprèsles premiers jours de l'année
, & il fit même un édit pour défendre dê
donner des étrennes* au-delà dur premier jour :
Strenarum. commerùüm prohibait ediSlo ,, ne ultra
halendas janiiariasxxerceretur, dit Suétone , ( C. 34*
4 .) Caliguiâ fit un édit tout contraire, &
annonça au public qu'il recevroit les étrennes •
qu’ on voudroitlui donner j Claude abolit de nouveau
cet Ufâge , .& ' défendit par édit qu'on lui
préfentât des étrenrieis. Cet ufage reprit fous les
empereurs fuivans j on le voit encore fuivi-au -(
temps de Claudius le Gothique.-
Lès grecs empruntèrent dès romains là coutume jj
de s'envoyer des étrennes, quoiqu'ils n'euffent
point de mot dans leur langue qui répondît à celui
de ftrenai mais ils-en fubftitüoient un qui expri-
moit un bon commencement3 ou un autre que l'on,
explique par- verbena firena , rameau, plante, telle
que la vervaine qui, dans les çommencemens étoit, |
ainfi que nous l'avons d it, là*matière des étrennes.
S TRENIA-, Dëefïe dés romains. Elle préfidoit
aux préfens qu5«n fe f ail oit les .uns aux autres le
premier jour de l'an & qu'on nommoit firena. On -
eèlébroit fa fête le même jour, & on lui 'facrifioit-
dans un petit, temple .près de la. voie facrée..
STR EN U A , déeffe qui agiffoit , ou faifoit agir
avec vigueur. ( Augufiin. de civit.,dei, 4. ié . ),Elle
étoit oppofée à la dé.efïe du repos 5 les romains lui'
avoientérigé un temple. Voye^ A genorij.
STR1DOR porta. On prenoit un augure du
îfekuit que faifoient les portes des temples en s’ouvrant
ou fe fermant. Claudien dit ( De Rapt. Pro-
j§ r p . 6 . .
, ........................ .......... Tunccardihe verfo*
PrsfagA cecincre fores................
STR1GA. Cè mot fignifioit chez lés romains
«ne efpace de tertein vuide d»ns les camps, deftU
S T R 503:
né à la promenade des chevaux j cet efpace étoii
long de cent vingt pieds, et large de foixante.
Mais le mot firiga fignifie au propre une grande
raie entre deux niions, et dans l’arpentage, il fignifioit
une grande mefure de-longueur.
S T R I G Ï L E m.firigil ou firigilis3 inftrumenc
de fe r , de cuivre, d’argent, d’ivoire, de corne,
&c. avec lequel les anciens fe décraffoient le corps.*
On- diftinguoit dans lé firigile deux parties, le
manche 8e la languette. Le manche ypapulus, for-
moit ordinairement ifn parallélépipède re^angle, =
creux-,- & oblong, dans le vuide duquel on pou-
voit par lès côtés engager la main dont on empoi- •
gnoit l’inftrument. La languette, lingua ,.< etoit
courbée en demi-cerclé, creufee en façon de gout--
tière,. & arrondie dans fon extrémité la plus éloignée
du manche j ce qui faifoit une efp.èèe de
canal pour l’écoulement de l’eau, de la fùeur, de^*
l’huile & des autres impuretés qui fe féparoient de
la peau , par le mouvement de cette forte d’étrille.-
Le couteau de chaleur dont on fe fert pour les che- -
vaux a quelque rapport-avec le firigile des romains^
Cè firigile étoit chez eux d'un très-grand ufage,.
non-feulement dans les bains pour frotter ceux
qui fe baignoiènt j muis auffi dans les gymnaféspour '
nétoyer là peau des athlètes-de l’efpèce d’enduit-
que rormoit le mélange d’huile, de fueur, de fable', ,
de boue & de ppuffière dont ils étoient couverts^
Prefque tout le monde avoit des firigiles dans fa
maifon, 8e ceux à qui ils appartenoient, faifoient
graver leurs noms fur le manche.,ainfi qu’ il paroît
par quelques uns de ces inftrumens qu'on a trouvée
dans les- ruines des Thermes • de Trajan. -
Le firigile fërvoit aux athlétesvà ôter les ordures
que la fueur & l'huile attachoient à leur peau 3 -oâ •-<
voit plufieurs pierres gravées fur lefquelles ils •
-parement débout tenant le firigile, & ayant devant
eux un vafe avec-une palme qui leur kfervoit -de-
récompenfe.
Il étoit auffi-d'ufage dans lès expiations de fe r a cler
la peau avec le firigile. Policlete avoit repré fenté -
. Tydée dans cette attitude, félon Vifconti. V-oyez-l.
T ydée.-
STRIGMENTA. Oh payoic fort cher pourles^
. ufages médicinaux la crâne & les ordures que l’on-”
enleyoit de deffus la peau des athlètes avec lé
ftrigile.-
.< STRTX3 efpèce d'oifèau de nuit dont parlent-
les anciens 3 -nous ne le comaoiffons point 3 eux-
mêmes n'en favoient pas plus que nous du temps -
de Pline.-Il eft-certain qu'il ne paroiffoit que la-
-nuit-, :8e on le nommoit firix à caufe de fon cr-i> *
. Ovide le dit dans le fixième livre des-faftes :
! Efi, ■ illis firigibus tiomen , fçd n&minis hujgs s