
athéniens chargés de veiller fur les moeurs de la
jeunefle. L'endroit où l'on renfermoit les jeunes
gens indociles, pour les corriger , . s'appelait
FàStfiÇOVlÇi'eiOV.
SOPHUS 3 furnom de la famille Semproitià.
SQRACTE, montagne peu éloignée de Rome,
aujourd'hui le mont $aint-Sylveftre. Il y avoir autrefois
un fameux temple dédié à Apollon dont
les prêtres marchaient fans crainte fur des charbons
ardens. Mais Varron dit qu'ils fe frottoient
auparavant la plante des pieds avec une drogue qui
empêchoit Fanion du feu. Voye^ Féronie ,
H irpes,
SORACUM. Pollux ( Qnomaf. io. 58. ) défîgne
par ce mot un coffre dans lequel les comédiens
portoient leurs habillernens,
S OR AN US 3 furnom que les fabins donnoient
au dieu de la Mort. Le mot Sora 3 en leur langue ,
Jigniftoit cercueil. Voye^ Hirpes.
SORCIÈRES de Theffalie, qui a voient, difoir-
on 3 le pouvoir d’attirer, par leurs enchantemens,
la lune fur là terre. Elles empruntaient leurs
charmes des plantes venimeufes, que leur pays
fourniffoit en. abondance, depuis que Cerbere,
paffanf par la Theffalie , lorfqu Hercule l'emme-
noit enchaîné au _xoi de Mycènes , avoit vomi
ion venin fur toutes les herbes-: fable fondée
fur ce qu'on trouve en Theffalie beaucoup plus
de plantes venimeufes qu'ailleurs. V. à g a n i ç e ,
S û R T IL E G U E ,
SORLINGUES , ( Les ) îles limées fur la côte
occidentale de la Grande-Bretagne.
Cambden, en comparant ce que les anciens nous
ont appris de la pofition 8c de l'hiftoire*des îles
Caftitérides, avec la connoiffà'nce exaâe qu'il avoit
des. Sorlingues 3 a découverte premier , 8c prouvé
invinciblement l'identité cachée fous ces noms
différens.
Il réfulte donc que les îles Sorlingues font les
Silliru ou Cajfitérides des anciens 5 nom qui leur
fut donné à caufe d e . leurs riches mines d'étain
, qui ont été connues des phéniciens, des
tartéfiens, des carthaginois, des romains 8c des
jnarfeillois.
Les empereurs romains avaient coutume d'y.
envoyer ses perfonnes coupables de quelques
crimes pour travailler aux mines.
Les anciens habitans de ces îles portoient des
habits noirs & longs qui defeendoiént jufqu'a 1
terre, Ils fe nourriffoient de leur bétail, & vi voient
à la manière des nomades , n’ayant aucune demeure
fixe. Leur commerce confiftoit à troquer du plomb ,_
gje i'çtain & des peaux contre de la yaiffellç de
terre, du fel *, 8c quelques autres petits ouvrages
de bronze cu'on leur donnoit, en échange : Jls ne
vonloient point d'argent, & même ils ne s'appli-
quoient pas beaucoup.au travail des mines. (P . /. )
S QRT1LEG US. C'étoit un emploi facré que
• Gelui du fortilegus, qui avoit la fonction de jetter
les forts. Il étoit rempli par des hommes & par
des femmes, au choix du pontife; on les appelloiif
, foràarii & fortiarU, d'où font venus, fans doute ,
les noms de forciers & forcières. Mais ceux qui
jettoient les forts n'avoient pas le pouvoir de les
tirer : on fe fervoit pour cela du miniftère d'un
jeune enfant. Parmi les inferiptions recueillies par
Gruter , on en trouve une gravée én l'honneur de
C. ètiminius Heracla, qui fe qualifie' de forti-
legue de Vénus Erycine*
SORTIRl dicas eft le même qu e fortiricaufas. Les
juges tiroient au fort les caufes, & celle qui for-
toit la première de l'urne étoit jugée la première :
c'eft ce qui a fait dire à-Virgile: Qu&ptor Mines
urnam movet. D'autres prétendent que cela doit
s'entendre des juges, 8c que fortiri dicas fîgniffë
foniri judices : coittume ufitée par le préteur,
quand il ne nommoit pas les juges ex arbitrio ,
mais qu'il les choififfoit par le fort : c'eft au moins
le fens que donne Cicéron dans une de fes Ver-
rines, ou fortiri judicium-3fortirijudices 3 fortiri dicas ,
lignifient la même choie.
SO R T IT IO , Fanion de tirer, au fort. Chez les
romains, on tiroit au fort lors de F élection des
magiftrats , pour favoir l'ordre dans lequel lès tribus
donneroientleurs fuffragès.On mettait dans une
corbeille les noms de chaque tribu, 8c elles opi-
noient dans le rang, fuivant lequel on tiroit les
noms. Pour F élection des prêtres, comme il n'y
avoit que dix-fept tribus qui- euffent voix délibérative
, on ne tiroit au fort que dix-fept tribus
pour aller au ferutin. Dans les comices'par tribus ,
la tribu dont le nom fortoit le premier de F urne,
étoit appellée la tribu prérogative, donnoit la
première fon fufftage ; mais on continuoit à tirer
au fort pour régler les rangs des autres tribus.
Il n'en etoit pas de même dans les comices par
centuries ; quand une fois le fort avoit réglé la
primauté de la prérogative, on ne fuivoit plus
pour l'arrangement des fuffrages , que le rang,
la richeffe & l'ancienneté des tribus.
SORTS, genre de divination. Les forts étaient
,1e plus fouvent des efpèces de dés, fur lefquels
étoient gravés quelques caractères ou quelques .
mots, dont on alloit chercher Fexplication dans
»des tables compofées exprès. Les ufages étoient
différens fur les forts. Dans quelques temples on
les jettoit foi-même: dans d'autres on les faifoit
fortir d’une urne > d'où eft venue cette manière
de parler fi ordinaire aux grecs, U fort '0 'tombé.
fce jeu 'des dés étoit toujours précédé de facri-
fices & de beaucoup de cérémonies. Les lacédé-
moniens allèrent un jour consulter les forts de
Dodone fur quelques guerres qu’ils entreprenoient :
après toutes les cérémonies faites,fur le point qu’on
alloit jetter les forts avec beaucoup de refpeétScde
vénération, un finge du roi des moloffes étant
entré dans le temple, renverfa les forts 8c l’urne.
La prêtreffe, effrayée, dit aux Lacédémoniens '
qu'ils ne dévoient pas fonger à vaincre, mais
feulement à fe fauver : & tous les écrivains affu-
rent que jamais Lacédémone ne reçut un préfage
plus funeftè. ( Cicero de divinat. 1. 34. )
Les plus célèbres entre les forts: 3 étoient à Pré-
nefte & .à Antium , deux petites villes d’Italie :
à Prénêfte étoit la fortune, 8c à Antium les fortunes.
Cicéron (• hiv. 1. de la divination. ) raconte
l'origine des forts de Prénefte, On lit dans les mémoires
des préneftms, dit-il, qu ua certain Nu-
mérus Suffueius, homme de bien, & d’une noble
famille, avoit été fouvent averti en fonge.& même
ave-c menaces , d’aller en un certain endroit couper
une pierre en deux ; qu'effrayé par des vifions
continuelles , il fe mit en devoir d'obéir à la vue
de tous fes citoyens, qui s'en moquoient ; 8c que ,
quand la pierre eut été fendue, on y trouva les
forts graves en caractères antiques fur une planche
de'chêne. C e 1 lieu eft aujourd'hui enfermé & re-
ligieufem ent'gardé, dit le même auteur, à caufe
de Jupiter e n fa n tq u i y eft repréfenté avec Ju-
non, tous deux- dans le fein de la fortune , qui
leur donne la mammelle 5 & toutes les mères y
ont une grande dévotion........ C'eft dans ce lieu
qu'on conferve les forts , & qu'on les en retire
quand il plaît à la fortune. Mais que peiffoit des
'forts cet auteur, un des plus fenfés d'entre les
payens ? Ecoutons-le parler au même endroit.
« Qu'eft-ce à votre avis que les forts 3 difoit-il ,
à un Stoïcien ? c'eft à-p*u-près comme de jouer
aux nombres,en haufiant & én fermant les doigts,.
ou de jouer aux offelets & aux dés ; en quoi le
hafard , & peut-être une mauvaife fubtilité , peuvent
avoir quelqué'vpart, mais où la fageffe oc la
raifon n'en ont aucune. Les forts font donc' pleins
de tromperies ; 8c c'eft une invention ou de la
fuperftition, ou de l ’avidité du gain........La divination
pat . les forts eft déformais -entièrement
décriée. L'a beauté 8c l'antiquité da temple ( de
Prénêfte ) a véritablement- çonfervé je nom des
forts de Prénefte , mais parmi le peuple uniquement
; car y a-t-il quelque magiftrat, quelqu'homme
un peu confidérable qui y ait le moindre recours ?
Par-tout ailleurs on ne parle plus des forts y Sc-c'eft
ce qui faifoit dire a Carnéade, qu'il n'avoit jamais
vu la- fortune plus fortunée qu'à Prénefte. »
Dans la Grèce 8c dans l'Italie , on tiroit fou-
vent les; forts de quelque poète -célèbre , comme
Homère, Euripide ; ce qui fe préfentoit à Fou-
verture du livre , étoit l'arrêt au ciel. -Deux cent
ans environ après la mort de Virgile, on faifoit
déjà affez de cas de fes vers , pour les croire prophétiques,
8c pour les mettre en la place des forts
qui avoientéte à Prénefte. Car Alexandre Sévère,
encore particulier, 8c dans le temps que l’empereur
Elagabale ne lui vouloir pas de bien, reçut
pour réponfe, dans le temps de Prénefte , cet
endroit de Virgile : ( JEneid. 6. )
......... . Si qua fatd afpera rampas 3
Tu Marcellus eris.
dont, le fens eft :
« Si tu peux furmonter les deftins contraires d
» tu feras Marcellus. «
S o r t e s convivales, forte de loterie que les empereurs,
' faifoient tirer par amulèment, avant le
repas, quand ils donnoient à manger, & dont
tous les billets qu'on diftribuoit gratis aux convives ,
gagnoient quelques bijoux ou quelqu'autre prix.
Ces loteries étoientuneadreffeingénieufe 8cgalante
de faire éclater leur libéralité, 8c de rendre la
fête plus vive, 8c plus'intereffante, en mettant d'abord
de bonne humeur les perfonnes qui y étoient
conviées. Elagabale en faifoit qu’il corripofoit par
plaifanterie , moitié de billets utiles, 8c moitié de
billets de chofes rifibles 8c de nulle valeur. 11 y
avoit, par exemple, un billet de fïx efclaves, & un
autre ae fix mouches; un billet d'un vafe de prix,
8c un autre d'unpot de terre, 8c ainfi du refte : Sortes
fane convivales , dit Lampride ^ Scriptas in cocklea-
fiibus kabuit taies 3 ut alias exhibent decem camelos >
alius décem mufeas. . . — Certains exemplaires
portent ex ire 1 3 au lieu à ‘ exhibent : ce qui rend la
narration de l'auteur plus vive,'8c marque avec
plus de précifion, la manière dont on tiroit ces
loteries. Les lots étoient écrits fur des billets ou
des coquilles, de cette manière : Primas decem
camelos. y ( Sub. J tollat y fecundus centum mufeas.
On mettoit les noms des convives dans une urne ;
on les tiroit après les avoir'“ mêlés, & celai qui
fortoit le premier, emportoit le premier lot, celui
d'après le fécond., 8c ainfi des autres. On appelloit
ex ire 3 l'aétien de tirer les noms.
SOEY. Voyei Rtjs&a.
S0 SIA3 famille romaine dont on a des médailles.
'
O. en or.
O. en argent.
RRRR. en bronze.
Goîtzius en a publié quelques médailles inconnues
depuis lui.
; SOSIPOLIS, dieu des Eléens. Paufanias raèonw