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DaftS, la coüeâion des pierres gravée^ de Stofcb, j
on voit fut une cornaline1, un amphithéâtre avec j
les fpeAateurs 5 ftft Varcne il y a .deux figures
armées combattant etifemble au ton de deux trompettes
C Lipjli fatum. L IL c. 19. j , & d'un eor
ou Utuus , qui étoit rinftrument avec lequel on
donnait le fignal aux combattans. Celui qui tient
1e lituas eft debout à l'extrémité de l’areiie près
ti'uu tersi», au bas duquel éft un difque, oc a
l'autre extrémité, où il y a un fécond terme3
l ’ont »{fis les deux hommes qui Tonnent de la
trompette.
Los deux trompettes font de celle que 1 on àp-
çellois rax-myi , dont la forme n'a jamais été bien
déterminé«. Gaiiand ( M&m. de VAcad, des infc*.
1. I . p. 105. ) nous les repréfente comme des
chalumeaux, mais ici elles ont la forme de nos
trompettes de cavalerie. On voit dose dans l'antiquité
lu fige des trompettes dr dîtes dont on fonnoit
dans les fêtes, excepté dans les feules pompes
funèbres des perlonnes avancées en âge, comme
Galland prétend l'avoir lu dans Servius ; ce qui
pourtant eft hafardé puifqu'il n'en cite pas 1 en-
adroit & «ne de plus (A d . Æn. V, v. 113. p-
381. 6* 382. ) Servius n'en parle pas.
T rom pe tte. î i y avoir à Corinthe un temple
fous le titre de Minerve- Trompette 3.qui avoir
été bâti par Hégëlatis, fils de Tyrfhène, pour
honorer la mémoire de fon père, qui étoit 1 inventeur
de la trompette.
TP on A. Voyez Noix ( jeu de ).
TROPMCQN 3 moanoie des romains. Voyez
Q u ina iRS.. : . ; . .
Ce n’étbit pas feulement une coutume romaine,
comme linéiques favans le prétendent, mais c’ é-
toit auîliSnn ufage grec de faire les trophées,
d'un tronc de chêne revêtu des armes des eu^
nemis. On peut le voir entr’ autras au revers de
la médaille d'Agathoclès, roi de Sicile, & dans
deux autres médaillés, l'une d’Alexandre, l'autre
de fon père Philippe, qui ont chacune au
revers'la figure d’un homme debout devant un
trophée tel que ceux dont je viens de parler,
c’eft-à-dire, non d'une colonne de pierre ou de
mafbre, mais d'un chêne paré des dépouilles, des
vaincus. Si Philippe ôc Alexandre n'ont point
érigé eux-mêmes des trophées, parce • que ce
n'étoit pas la coutume des macédoniens , comme
> Paufaaias le prétend dans fes béotiques, néanmoins
les villes de Grèce ou d'autres n’ont pas iaiffé
d'en élever à leur honneur, & de les faire graver
dans leurs médailles. Ce n’eft pas cependant
que les grecs n'aient fait auffi des trophées d'autres
fortes, & quelquefois d'airain pour plus de
durée, félon le même Paufanias'. Quant aux orne-
mens aj outés quelque fois à ces trophées, 8c qu' on
remarqué aum fur les médailles, nous en parlerons
dans la fuite.
Les trophées portoient d’ordinaire les noms
des ennemis ou des peuples vaincus par le général
> fuivant l'exemple de Pompée, qüé Dion cite
en parlant d'un magnifique trophée de ce conquérant
qui portôit la faftueufe infeription, non d'un
peuple vaincu, mais dedrbe terrarum'3 ou du. monde
fubjugué.
Paufanias ) , parleji’un trophée qu'Epaniinond'as,
par o rd fè d é io racle, fit dre fier après
la journée de Leurres, devant les lacédéuiomens
vaincus & à leur vue.
'T R OPE A j furnom. donné à Junon, parce j
qu'elle étoit cenfée préfideï aux triomphes , &- :
que dans «ces fortes de cérémonies on lui offrait j
toujours des facrifices.
TRO PEU S , furnom donné à Jupiter par la
même rai fon que celui de liropea a Junon. Il y
en a qui font venir ce mot du grec rpe*-« , j.e,
change ; comme qui diroit Jupiter qui change,
qui renverfe les états comme il lui plaît.
TROPHÉE , en grec de , fuite.
Un trophée n'étoit dans fon origine qu'un trope
de chêne drefle, 8c revêtu des dépouilles^ ou
armes des ennemis vaincus, c’eft-à-dire, dupe
cuira {Te, de boucliers., de javelots & d'un cafquè.'
•De-là vient le nom de trunci, que Virgile donne
à ces trophées , dans la defcription qu il en fait,
Indutofque jubet truncos kofiikbus armis -
2c telle eft la forme qu'on leur voit Couvent fur
les médailles.
Le nom grec Tpo-ga.ixç'/os3 ou qui porte des trophées
, donné en premier lieu aux dieux , comme
on peut voir dans Pollux , fut dans la fuite des
temps cenfacré entre les autres titres des empereurs
, ce qui paroît en particulier par la médaille
„de Peicennius' Niger avec l'infcription .•
Isv tcT p . impe. tropæj. Cette coutume de
dreffer des trophées'paffa des grecs aux romains,
& même y fut d'abord introduite par Romulus,
comme les hiftoriens de fa vie le remarquent. •
Les vainqueurs dreffoient à leur gloire un trophée
des /vaincus. Les grecs montrèrent l'exemple
, & ils a voient coutume de le faire après
fa viétoire, au lieu même de la bataille & de la
défaite des ennemis. L'hiftoire de Thucydide ea
fournit plufieurs exemples.
Pour les romains, ils ne fe contentèrent pas
de cet honneur , & ils firent porter ces trophées
en tfiomphç , çomme Pioû entr'autres le
remarque
T RO
remarque de Pompée, au retour la guerre contre
Mithridate. C'eft ce qui fevoit encore fur deux
médaillonsi l'un qui repréfente le triomphe de
Marc-Aurçle 8c de L. Veriis, après les exploits- 4e.ee dernier dan? l’Arménie &: contre les parthes,-
où l'on voit un trophée porté devant le char des
triomphans. L’autre médaillon eft de Caracalla >
non f feulement, il y a un trophée avec deux
captifs attachés , porté dans une efpèce de char
ayant cplui'du triomphant j mais de plus on voit
uji .fôldat qui, marche. Yau devant portant un
a.Ujtrejrpphée fur l'épaulé,,à Tçxemplè de Mars ou
de.Pvomulus'.
' On peut obferver encore l’ ufage de dréffeî des-
trophées en des places publiques & fur lé capitolè,
dè'lé s' confaoter aux dieux , & ^entr'autres à,
Jupiter-Férétrius , ou-à Mars y témoin^ Virgile:
Tibir rex 3' gradiVeyéropâumfaûs^parlef deda cou-
tumè^d'oTiaer les veftibule.s ou.; portiques des !
maifons, des armes ou d’autres dépouilles des
ennemis vaincus y c’eft. ce qui donna lieu à cette
ha-rangüe de Caton l'ancien citée par Feftus,
qui 'avoit pouf titre, de Jpoliis , ne figerentur , nifi
qu& de hàfieDÜs capta effent j la choie eft connue j
en: éëla même des romains ne firent que fuivre
l’exemple d^autrès- peuplés , ^ en particulier de
leurs premiers fondateurs. Virgile parlant du palais
du foi Priarh dit r •
Barbanci poftes duro Jpolufque fuperbi.
Nous confervons une médaille qui repréfente
Romuius à pied, portant fon trophée fur l’épaule j
c e qui arriva aufli à Cornélius Çolfus & a Clau*--
dius Marcellus, qui portèrent eux-mêmes leurs
trophées^ d’où vient^^que Virgile dit :
Jndufofque jube,t truncos hojiilibus armis ;
Jpfos ferre duces.
Mars & la Viétoire font encore représentés
avec un trophée fox l’épaule. Il y a des médailles
de Trajan, qui le xepréfentent portant fur l’épaule
les trophées dès Viaoires qu'il avoit îemportées
fur les giêtës & les parthes.
J’ai dit çj-deftus'qù'ûn trophée n’etoit ordiifai-
remènt qu’un tfonc de chêne} de-la vinrent les
mots.de que reus & de rm.'zc'iÿ,çlor*t les poêles latins
fê ftrvéntJ4VoxdiHaife pour- dëfigner des trophées.
Ainfi les trophées ri'étoient.quelquefois qu’un tronc
de chêne ayec un bouclier ah-aeftus , ou un tronc'
revêtu d’ uiie culrafte, daun cafqué Sc d'un bouclier
/''riomme font 'aorâîdaïre les trophées'-que'
Mars-G*fi4iyf s porte fur ..fépaiile > ou quj fe
voient, dans,' es médaïUeS dê'^Trajan-, 'où même
avec, une cuirâifq fâns bouclier*
'Lèsiropiïées font aüM fou vent accompagnésde
Antiquités , Tome V%
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îjavelots, outre les boucliers, le cafque & la
cuirafte.
Enfin l’on voit dans les anciens monumens,
ides trophées ornés & embellis d’un amas de
toutes fortes d’armes ou de dépouilles des
ennemis-vaincus, comme de cuiralfes, de boucliers
de différentes façons, d’épées, de javelo
ts, de drapeaUx où:enfeignes militaires, , de
maillets, de carquois, avec des fléchés > tels
font les trophées de la colonne.de Trajan.
Spanheim dans fon bel ouvrage des Celars,
de l’empereur Julien, nous donne la repréfefita-
tion graÿéê par Picard d’un de ces magnifiques
trophées qui fe voit encore aujourd’hui à Rome
au capitole qu’on attribue a Trajan, attendu
lè lieu d'où il a.,été tiré. C'eft-là que l'on voit
ce tronc , ce trophée fuperbe , 8c ces intefiina
trop&orum , comme parle Tertulien, tout couvert
d'un calque ouvragé, & revêtu d'une chlamyde ,
,avec quantité d'ornqm?05 i de carquois, de
fléchés , de boucliers'foutenus par des figures
ailées, 8c autres embeliffemens, de fphinx, de tri-
; tons ; de centaures, 8cc.
! Le but des vainqueurs en élevant des trophées
[étoit. d’en faire des monumens durablés des vic-
■ toires1 remportées, fur les ennemis. II étoit ff peu
; permis de les arracher, que les athéniens crurent
.avoir un fujet fuffifant de senouveller la guerre
avec les'corinthiens, fur ce que ceux-ci avaient
enlevé un-de leurs trophées , comme Ariftide le
remarque dans fonorailon à la louange d’Athènes,
! in panathnn.
Les foldats romains avoient auflt la faculté 8e
l’ ufage d’étaler dans la partie de leurs maifons h
i plus remarquable, les dépouilles qu’ils avoient
pfifes fur les ennemis , comme Polybe le remarque.
Enfin les trophées devinrent des types de monnaies
ou de bas-reliefs , tels qu’ er. en voit encore
plufieurs fur les degrés du Capitole i c étoient
:iuftî dès figures de métal ou de marbre ifolées fie
nOfëeS fur une bâfe, &J"on lait qu'un grand nombre
de cette efpèce faifoient un des principaux
omemens de la ville de Rome.
Dans\le$ fîèçlés héroïques & chez les grecs, les
trophées f comme nous l’avions d it, n’étoitnt qu'un
tronc d’ arbre revêtu des armes des vaincus. Enée,
après; fa première: .-bataille f où il avoit -.tué Mé-r
zenc.e , élève \m trophée ( Æn.eid. iib. XI. verf.
Ingentem quercutn , decifis mdiqüe rqmis ,
Confituit tumulç , fulgentjaque induit arma ,
Me^erui ducit exuvias ^ tibi ^ magne, trop&umj
Y y y y