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4e quelqu*autre poiiTon, que Ton aura confondu
avec ie rouget.
La tête & le foye du rouget étoient les parties,
de fen corps les plus recherchées des Apicius j
rnai«t~ Flagabale ( lamprid. c. 20.) renchérit encore
fur eux en le faifan't fervir de grands plats,
remplis entièrement de barbillons de rouget.
ROULEAU , ou VOLUME. Ce que nous appelons.
aujourd’hui livre, le nommôit autrefois
rouleau & volume, du latin volumen , dont la
racine eft volvere , rouler. On ne plioit pas les
feuilles pour les coudre & les lierenfemMe comme
on fait aujourd’hui } mais on faifoit un rouleau de
chaque feuille , & on les mettait les uns fur k s autres
y enforte que quelquefois une matière traitée,
n’occupant qu’ une feuille , celle-ci fàifoit un volume
, c’eft ce qu’il faut entendre par ce grand
nombre de volumes qu’on nous dit que quelques-
uns des anciens ont compofés , & même par cette
multitude p'rodig-ie&fe de volumes dont étoit com-
pofée la bibliothèque d’Alexandrie. Car enfin de-
paris l'invention de l’imprimerie , fi propre à multiplier
les livres j avec une promptitude infiniment
plus expéditive que la diligence des anciens'
libraires ou copiftes , & malgré la fécondité des
modernes , on n’ëft pas encore parvenu à
forme t une bibliothèque de 700000 volumes , telle
c o é to k celle d’Alexandrie, il faut donc convenir
ois? la plupart des. volumes donr-elle étoit com.-
pofée , étoient de peu de feuilles * Quant à
ceux qui en contenoienc davantage, afin d’em-
pécher que ces feuilles roulées les unes fiir les
autres ne s’embroaillaflent, on prit la précaution
de les coudre toutes enfembie & de n’en faire
qu’un rouleau.
' r o u l e a u , dans h. main des empereurs & des
confîdsdu Bas^Etapirô. Dès le temps d’Anaft&fe ,
on trouve les empereurs représentés fiir des
médailles, tenant dans leurs mains un. rouleau long
& étroit- Les antiquaires en ont fort long-temps
cherché la caufo j les uns ont qru que c’étoit un
ro u le au de papiers, de- mémoires , de requêtes,
&c. que l’on préfentoit aux princes, ou quelque ,
chofe de femblable 5 d’autres ont cru que c’étoit
un mouchoir pliffe , que les perfonnes qui pré-
fidoient aux jeux, faifoient voltiger pour ayertir
de commencer 5 d’autres que c’étoit un petit fac
de poudre ou de cendres que l’on préfentoit à
l’empereur dans la cérémonie de fon couronnement
& que l’on appelloit a k u k ia qui lignifie
que le moyen de conferver leur innocence,
et oit de penfer qu’ils n’étoient que pouffière.
V°-yt{ Aon AKl A.
Il eft bien plus fimple de penfer que cet ornement
n’eft qpe le rouleau , nomme mappa 3 quç.
le principal .magiftrat ék vo« en l’air, comme nous
R U B
l'avons remarqué au mot d ip tiqu i , auftü
MAPPAIRE.
rouleau de Mercure & de Perfée. Voye^
PRINTEMS.
R O V U , dans les Gaules r o v v .
Les médailles autonommes de cette ville font :
RRR. en bronze. . . . . . . . .Pdlerin.
Q. en or.
O. en argent.
ROUX. Cette couleur étoit fort eftimée des anciens
> peut-être à caufe de fa relfemblance avec le
blond. Les grecs & les romains portèrent fouvent
des noms qui faifoient allufiôn à la couleur roufle.
Pyrrhus chez les grecs, Rufus , Rufinus , chez les
latins. Les hommes ont fouvent attachéà laïarëté
le caractère de b beauté, & des peuples dont la
chevelure étoit ordinairement brune ou noire
dévoient eftimer les cheveux blonds , & les
roux qui font l’excès des. blonds.
La couleur roujfe eft appellée boeticus color par
les écrivains latins , parce que la toifon des troupeaux
de la Boetique étoit rouffe; Martiaî f Ub.
5. 38. 7. ) la compare à la chevelure des germains
& au poil du rat des champs , nïiela.
Qus c ’rine vincit boetici gregis vellus ,
Rhenique no do s , aureamque rûtéllam.
RVBELLIA y famille'romaine dont en » des
médailles.
O. en or.
O. en argent.
R. en bronze.
Le fùtnom de cette famille eft b landus.
RUBETA. Ce mot défigne un poifon tiré en
partie du füe de la grenouille vénéneufe. Juvénal
( Sat. 1. vers 69 & 70 .) parle d’un dame romaine
qui mêloit eette efpèce de poison au: vin qu’elle
préfentoit à fon mari.
Occurii matrona potens , que molle calenutr. ,
Porreltura viro mifeet fitiente rubetam.^D.X )
RUB I, petite ville d’ Italie dans la Pouille
L’itinéraire d’Antonin.le met fur là route d’Equo-
torium k Hydrume, ent-re Canifium & Budunte à 10
milles de la première de ces places- &s 5 milles de
la fécondé. C ’eft de cette ville, dont parle Horace
( /. 1 Sat, y. )
Inde KubosfeJJi pervenimus. Vi pote longum ,
j C arpentes Mer > 6* faoium corruptiits imbri.
R U B
» Nous eûmes aflfez de peine à gagner Rubi,
» où nous arrivâmes fort fatigués > car outre que
» nous avions fait une grande traite, la pluie
>» avoit extrêmement gâté les chemins. ». La
journée d’Horace avoit été de vingt milles pour
fe rendre à Rubi.
Il croiflbit particulièrement dans le territoire
de cette v-ille une efpèce de petit ofier très-fouple
& très-délié dont on faifoit des corbeilles. Virgile
( Georg, l. v. l$ 6. ) en a parlé , nunc facilis rubicâ
texaturfifeina virgd. ( D. J.)
RUBICON, rivière d’ Italie dans la Romagne,
aux confins de la Gaule Cifalpine , qui la fépareit
de l ’ Italie, comme nou-. l’apprennent Cicéron
( Philipp. VI. c. uj. ) èz Lucain , (L . 1. 2. 213. y
Le pi emier a dit : Elumen mbiconem cui finis efi
G allie.
Cette rivière que l’ on nomme aujourd’hui
Pifatdlo félon Leander, eft petite, mais très-
fameufe dans l’hiftoire. Il n’étoit pas permis aux
foldats romains & moins encore à leurs chefs , au
retour d’une expédition militaire , de pafler cette
rivière avec buis armes , &ns le confentement du
fénat & du peuple romain } autrement ils étoient
tenus pour ennemis de la république, comme le
porte! infeription qui étoit a la tête du pont de
cette rivière , & que l’on a trouvée enterrée fur
ie bord de cette meme rivière.
Le cardinalBivarbla, alors légat delà Romagne
fit placer convenablement au meme endroit le
marbre fur lequel eft gravée cette infeription :
voici ce qu’ elle porte : Jussu. mandatuve. r.
R. COS. ‘ IM P . TR IS . MIL* TTROK. COMMILITON.
ARMA. QUISQUI-S. ES. MANIPULARlÆVE. CEUTU-
RIO.TURMÆVE. LEGIONARICE. H-IC. S IST ITO . VEXIL
LUM. SIN-IT O. ARMA. DE-P.ONITO. NEC. CITRA.
NUNC. AMNEM. SIGNA. DUCTUM. EXCERCITUM.
COMMEATUMVE. TRADUGITO. S I . QUIS. ERG O.
MUJUSCE. JUSSION IS. AD VERS US. PR&CEPTA. IE~
R IT . F E CE RI T VE. AD J UDICATUk. MST. HOSTIS. P.
R. AC. S I . CONTRA* PATRIAM. ARMA. TULER1T•
PBNATESQUE. EX. SACRIS. PENETRALIB US. AS~
PORT A VE RI T . S. P . Q. R. SANCTIO. PLEBESCITI.
S . VE. ÇQJXSULTI. ULTRA. NOS. FINES. ARMA.
AC. SIGNA. PROFERRE. LICE AT. N EM IN I . Malgré
le deflein que Céfar avoit conçu d’affervir fa patrie,
uand il fe vit à fon retour des Gaules au bord
u Rubieon, ayec fon armée, dit Suétone, il
foéfita quelque temps ^s’il le paffecoit ou non.
RUBIGO. Voye^. R p B ic o ,
RUBIGALES. Voye£ robigZles.
RVBIGINIS Lucus, bois fitué près de la porte
Vimipafé, dédié à la déeffe Robigo. C ’eftla que
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l’on brûloit pendant les rotigares 3 les entrailles du
cl>ien & de la brebis que l’ on avoir immolés.
Ovide en parle dans fes faftes ( 4. 707. ) :
Flamen in antique lucum rubigims ibat ,
Ext a c.anis flammis t ex ta daturus ovis.
RUBIS, chez les'romains , carbunculus, petit
charbon embrâfé , & de même en grec , *r-
6ç*ï.
Si Pline en eft cru (livre X X X V II, ch. VII. )
les anciens ont peu gravé fur le rubis, parce qp’d
le erpyoient trop difficile à entamer, &c parce
, que félon eux, il emportoit avec lui une partie
de la cire lorfqu’on voüloit s’en fervir à caçhete,r-
Ils avoient de plus,cette faufiè prétention, qu’étant
pofée fur la cire, cette pierre par fa feule approche
étoit capable de la faire fondre. Le nom du rubis,
tant en grec qu’en latin j a pu faire admettre en
lui une qualité qui n’y fut jamais combien
voyons npus tpus les jours de chofe.s, auxquelles
on a la foiblefte d’ attribuer des propriétés, par
une raifon de conformité dp nom, p a à caufe
d’une certaine. reftemblance de figure avec les
chofes mêmes auxquelles on veut les appliquer !
Ce feroit perdre le aemps, que de sbmufer , à
relever de pareilles puérilités. 11 faut plutôt croire
que le rubis étoit négligé par les anciens graveurs ,
comme il l’eft ençqre , à caufe de fa trop grande
dureté, & que la gravure, quelque belle qu’ efte
eût pu ê tre , n’auroit fervi qu’ à lui faire perdre
dp fon prix'S^même à le défigurer.
RUBR1A , . famille romaine dont on a des
médailles :
R. en argent.
O. en or.
RR. en bronze.
Le furnom de cette famille eft D ossenvs.
Goltzius en a publié quelques médailles in connues
depuis lui.
RUDÉRATION. Ce mot eft employé par Vi-
truve, pour fignifier un pavement fait avec du
cailloutage ou de petites pierres.
Pour faire une bonne rudération , il faut commencer
par bien battre la terre , afin que le
pavement foit ferme & ne rompe pas.
Alors on étend deflus un lit de petites pierres,
qu’on lie avec du mortier fait de chaux & de
fable, que Vitruve appelle ftatumen.
Si h fable‘ eft nouveau , il doit être en pro-
K * ij