
2 1 2 R E D
fur le d o s , enveloppant le corps au-deffous du
fein î c’eft ainfi qu’ifidore nous a décrit le re-
dimiculum.
R E D ITU S , revenus publics. Les revenus des
romains varièrent, fuivant les différentes confti-
tutions de leur état. Leurs premiers rois , outre
leur revenu particulier , n’avoient que le produit
d’une taxe par tête, qui étoit égale pour le pauvre
de pour Je riche , & un impôt qu’ils levoient fur
les vivres que l’on apportoit au marché , impôt
©dieux qui fut aboli à la naiffance de la république.
Le roi Ancus Martius augmenta du produit
des. falines qu’il fit faire proche d’Oftie , le
revenu public qui reçut auffi de nouveaux accroif-
femens , -à mefure que la république fit de nouvelles
conquêtes. Il eft très-difficile d’én donner
un état certain , attendu qu’aucun auteur ancien
ne s’expliqueafïez clairement fur ce fujet. Ce que
l’on peut affurer , c’eft que l’or & l’argent furent
très-peu communs à Rome , tant quelle fe -contint
dans les bornes de l’Italie, &-que ce ne fut qu’a-
près que Paul-Emile eut conquis la Macédoine en
f 86 , que la république fe trouva affez riche pour
pouvoir affranchir le peuple du tribut annuel
qu’il payoit à Rome. Un trait qu’on lit dans Plutarque
prouve la progreffion énorme des richeifes
de cette v ille , en très-peu de temps. Cet auteur
dit que Pompée fit porter dans fon triomphe, en
692, un tableau où étoit écrit en gros caractères ,
que les revenus de la république, avant les conquêtes
qu’ il avoit faites , ne montoient qu’à cinquante
millions de dragmes, c’eft-à-dire, quarante
cinq millions, & que par les victoires il r a voir
porté à quatre-vingt-cinq millions , ç ’eft-à-
dire , à foixante-treize millions cinq cents mille
livres. Si cela s’entend du total des revenus de la
république, il fe trouvera qu’Augtifte, mort en
768 , avoit prôdigieufement augmenté la ma fie
des fonds de l’é ta t , puifqu’ en évaluant tout ce
que ce prince tiroit des différentes provinces de
l’empire , on voit qu’il lui revenoit environ quatre
cents millions i ce qui forme en 76 -ans d intervalle
une augmentation exceffive. Auffi pîufiëurs
écrivains pretendent-ils qu’ il ne faut prendre la
fomme dont parle Plutarque , que pour le feul revenu
que la république tiroit des principales; villes
d’Afie, & non pas ae tous les revenus en général.
Outre la taxe par tête, chacun payoit encore à
proportion de tous les biens- qu’il poffédoit, &
dont l’eftimation fe faifoit par le cenfeu'r. Il y
avoit cf ailleurs trois autres fortes d’impofitions ,
dont Cicéron parle dans fon Oraifon pro Legs
Marùliâ, 8c qui font connues fous le nom de
Tonoria , Decuma & Scriptura, ( Voyez ces
mots. )
Il y avoit de plus le produit des mines d’o r ,
d'argent, de plomb , qui étoient en Efpagne &
ailleurs , 8c depuis l’an 35)7, le vingtième, des
R E D
efclàves qu’on affranchiffoit ; fous Tibère, ce
fut le vingt-cinquième , le centième denier des
biens qui étoient vendus volontairement, & le
deux-centième de ceux qui l’étoient à l’encan.
Augufte exigea le vingtième des fucceffions en
ligne collatérale , & il vouloit que dans chaque
teftament des perfonnes aifées, il y eût un legs
pour l’empereur, fans quoi il ne pouvoit être
exécuté. Cette ordonnance fubfifta jufqu’au règne
d’Antonin le Pieux qui l’abolit. Tout cela
formoit un calcul -qui montoit àd e s fommes
confidérables, indépendamment des tributs des
provinces, & fans comprendre les impôts en
nature , que certaines provinces , payoient ,
comme en Sicile 8c en Sardaigne , où on levoit
la dîme de tous les bleds j dans d’autres, le.
vingtième du lard &.d u v in , le centième des
fruits, une certaine quantité de cuirs de boeuf :
tributs qui fervoient à remplir les gréniers : de
Rome , & à faire les provifions des armées. 11 y
avoit outre cela des droits de péages ou de paf-'
iàge , qu’ on kvoit en quelques endroits fur
certaines marchandifes , ainfi que ceux que l’on
percevoit dans- les ports de l’ Italie : le fel que
chacun étoit obligé de piendre .chez les ferrçuers
publics, faifoit encore partie des revenus- de
.l’Etat, &c tels étoient les impôts ordinaires. Les
Empereurs furent ingénieux à en inventer de:
nouveaux, tel que celui que Yefpa.fien.init fur
les urines-, & ils. étoient plus ou moins forts ,
fuivant le caractère de ces princes. Les bons les
modéroient, & les autres les augmentoient, avec
la précaution de foülager les provîntes d’ Italie 3
aux dépens des provinces éloignées j, lesquelles
étoient plus expofées à la dureté feaux concuffions
des gouverneurs. .,
Tel eft le détail le plus circonftancié que
l’ on puiffe donner- des revenus du peuple
Romain , dans fes différentes fïtuations : matière
peu éclaii;cie par la aggiigepce des auteurs anciens ,
qui ne nous ioumiffent que trèsrpeu de lumières
fur cet article. Nous n’en trouvons guère plus
fur ce qui regarde les Gr.eçs, & tout fe réduit
à favoir que. la. république d’Athènes étoir extrê-'
mement riche , & que félon - Thucydide,- fon
tréfor étoit de neuf milleTept cens taie® , c’eft
à dire vint-neuf-millions cent mille, .livres., Ses?
revenus annuels montoient à quatre cents talents,'
qui font quatre mille ecus de notre mennoie.- Du
temps de Demofthène, tel étoit; : Remploi des
finances 5 on les diftribuoit aux citoyens-, eu pour
fubvenir aux frais des facrificês ,-pü p’our leur
honoraire dans les tribunaux , &• enfin pour le
prix de leurs places,aux fpe&acles., Tout /’argent
! des impôts fe gardoit à Délos, dans le temple
! d’Apollon , auffi bien que .celui que les villes:
de fa Gsèce étoient obligées de donner toutes
les années, -pour faire la guerre aux Medes.
La garde en. étoit confiée à des officiers,
R E G 2 1 1
appelés tréforiers des G r e c s enfuite ce trefor fut,
transféré à Athènes.
REFECTOR peftinarum, ouvrier en peignes de
cardeurs où de .foulons. Muratori a publié .'('5)82.
7. ) l’épitaphe d’un de ces ouvriers :
T. V A L E R I U S. L. F.
P L A C ï D U S
R E F E C T O R P E. C T I N A R U M
C O R N E L I A . M.
È.EFERENDARIUS-, nom d’ un officièi du , .
facré palais, qui étoit chargé de préfentei aux '
empereurs les requêtes dés fupplians, & de leur
faire favoir la reponfe. Referendarii èfant, dit
Procope, qui preces fupplicum referebant principi. Il
y en avoit jufqu’au nombre de. dix-neuf fous
Juftinien j mais ils furent réduits à huit.
RÉFORMATION du calendrier-grégorien. V.
C alendrier grégorien. . '
REFUGE. Toy^AsYLE. ; ' ’
RÉGALIEN , c’eft le véritable nom du tyrafi,.
que Trebcllius Pollipn appelle Regillièn. On, voit
le., nom . 4e*1 Régaîim' " lur pîufiëurs- médaillés.
d’argent(très-bien çopfervées $ 8c, A-urfelius .Viétof
appelle • 'c e , tyran. Régallien. ‘ Voyéç R.e,g ïl l iln .
REGËRENpARIÜS", officier qui fous ïe j
empire tenpit :1e regiftre .de toutes lésé requêtes,
prefinteés au préfet du prétoire, ;Sç fignefi'pai?,
ce .préfet.
REGGIOj près de Meffine.! Voye-^ Rpegiü-m . •’
REGI A . Voyei PALAIS.
REGIFUGE ou FUG ALE -, fête, que^fonp
faifoit à Rome , iè 6 avant les calendes de Mars; ■
Les anciens ne conviennent, pas de i’ o'rigine; de-
cette Tête : les uns- difent qu’elle avoit-‘été
inftituée en mémoire de la fuite de; Tarquin lex<
Superbe, lorfque la ville recouvra fà liberté j '
lesj:autres.idifent qu’elle portoit ce nom, pajrcè'-
q 11e je roi des chofes facrées, s’ enfuyé-it après i qu’il
avoit facrifié. Le premier' fentiment, fonde fur
l’autoritéfxl’QvMe ; , dé Feftus- 80 d’Àèïèhë-,
parojt plus vraifemblable- que le ; fécond ,
qui eft de Plutarque 5 à moins' qu’ on ne dife
pour le concilier, que le rjoi des chofes facrées
fuyoit ce jour-là, poiir rappeler la mémoire de
la fuite du dernier des rois de Rome.
REGULA., longue tunique blanche , bordée
de pourpre que les nouvelles mariées chez les
Romains , portoient la veille de leurs noces.
C ’étoit une. fuperûition de leur faire tilfer
à elles-mêmes l’étoffe de cette tunique , 8 c de
R E G
là faire tilfer, debout comme les inventeurs de
l’art du tilférand , & non aflifes , comme
lès Grecs 8c les. R.omains le pratiquoient. On
vouloit p.ar4à rappeller les moeurs antiques.
REGILLENSIS , fur-nom des Claudius.
REGILLIEN, tyrans fous Gallien.
Q . N o n iv s R e g i l l i a n v s A v g v s t v s .
Les médailles de ce prince qui font rapportées
par Goltzius , Triftan & Stradà 3 font fort incertaines
; cependant, comme il a régné plus
de deux années , il par.oît probable qu’on^ en
a fabriqué, 8c. qu’ on doit en trouver d’ antiques.
Il y a dans un cabinet de Paris deux médailles
de petit bronze avec le feul nom de nonniüs
AVGé qui pourroient être de ce tyran. Voye^
Régalien.
REGILLUM. Voyei V oile.
REGILLUS , furnom de la famille Æmilia.
i REGILLUS , furnom de la famille Antistia.
; RF.ÇÏOJSS; de Rome, regiories > on nommoit.
régions de'Rome fie s parties-les plus grandes & les
plus’ fpâcieü.fes,'de cette capitale. Nous apprenons
de T a c i t e d e Pline 8c de Dion , qu’ Augufte
foiis le confiiltat dé.Tibère'8c de Pifon, divifa
’cette/grande cité en quatorze parties , auxquelles
'il. donna le .nom. de régions , nom qui dans fa
fignificatioh propre , défigne les territoires des
icpjonies 8c muniçipes , dans-les confins defquels
;là jurididion de la magiftrature fe terrhinoïti
{ Lès régions de-Rorne fe ,divifoienf en diveffes
jpàfries' GÔht5ïçÉ;:.,unes étoient Vuidès 3 i- s
autres remplies de bâtimens j les vuides étoient
îles1 rues grandes &L petites, lés carrefours , les;
■ places publiques. Les grandes rues au nombre1
!de 3 1 , s’appèfiofent via régi a où miiicdres, ' & !
[cômjtiençoient àii pilier 'doré; 'De I’urte d s cés
grandes^ ' rues 1 àc l’ autre, Néron fit bâtir - en;
jlfghè ^droite ■; dès:1 rangs/ dé - 'maifons également'
jprôfô'ndès , appela Vico» cette fuite dê»
jmaîfons, que ïioüs' pouvons rendre par le.;
/mot de quartier 5 car' Feftus hous apprend -'qùèi
le terme vici.3 défigne un affemblage d’édifices
environnés de rues, de manière à circuler tout autour.
Ces vici tirés au cordeau, étoient entrecoupés
par de petites rues, en pîufiëurs parties, que
l’on appeloit infuU , ifles. Ces ifles ne
recevoient de divifion que par des maifons
particulières &des prhatas ; car lès belles maifons
I ou hôtels des grands fe nommoient domus.