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PO IG N ARD* ou épée tit$ courte appelle'e
pugtO' & paraçonium, parce qu'il étoit fixé ad qo-
nam , à la ceinture. Les centurions & les tribuns
militaires portoient le poignard & l'épée- Tacite
en fait mention ( Hifl. i . 43. 2. ) : Qcntu.no firiHo
■ pugione occurrens. Martial dit aufïî d'un poignard
( M- 31- ) •
Militie dccus hoc , & grati nomen honoris 3
Arma tribunitium cingere digna latus.
Le poignard étoit la marque du pouvoir fouve-
rain des empereurs ; ils le faifoient porter par le
préfet du prétoire. Lampride a remarqué dans la
vie de Commode, que ce prince fit trois préfets
du prétoire contre la coutume ; l'un defquels
étoit affranchi y 8c portoit le poignardjXzvznt lui 5
en forte qu'on l'appeiloit libcrtus à pugione.
Quelquefois l'empereur portoit lu i- même ce
poignard3 comme on peut le voir dans Tacite , où
Vitellius dépofan: lui-même l'empire , tire le
poignard qu'il portoit à fon côté , comme un titre
qu’il avoir fur la vie des citoyens, & le remet
encre les mains du conful Celius Simplex, qui
étoit préfent à cette a&ion.
Galba , dans Suétone , portoit fon poignard
pendu au cou. Si nous en croyons Xiphilin, on
fé moquoir à Rome de voir ce prince tout caffé
& tout ufé de vieilhffe * & d'ailleurs tout noué
de gouttes, portant une a;me qu'il ne pouvoir
manier , & qui ne lui fervoit que d’un fardeau
inutile & embarraffant.
On voit un poignard à lame courbe, femblable
à une ferpetre de jardinier , à un cocher du cirque
qui eft fculoté fuf un bas-relief rond de la Villa
Âibani. Cette lame courbée 1 a fait prendre pour
un jardinier'par le reftaurateur, qui l’a armé d’un
rateau. On portoit ces poignards paffés dans la
ceunure ; c'étoit un attribut diftinétif des fecré-
taires des empereurs à Conftantinople. ( Zonar.
annal. , /. I l 3 p. 5^4.) Ils étoienc appelles
POILS. Voy. D épiler.
PO INTS . Voy. Pon ctua tio n .
Points après les chiffres. Voy. la fin des
C hiffres romains, & C hiffres (Ecriture en).
P oints après les mots , dans les inferiptions.
Fabretti 3 chanoine de Saint-Pierre de Rome , dans
le troifième chapitre de fon recueil d’anciennes
inferiptions, publié à Rome en 1699, remarque
que les anciens mettoient des points a la fin de chaque
mot t • mais prefqùe jamais au bout des lignes 3
& qu’ils eên mettoient mme quelquefois apres
chaque fylUbe, Entre les mots des inferiptions,
v o 1
non-feulement en trouve des points , mais ils
coupent encore un même mot, comme ad. Fim-
BUS y OR. VENERIT 3 HUM. TAXAT. C'eft Ce qu'on
a remarqué fur une table d’airain ,, large de dix
pieds & demi, & haute de cinq & demi, découverte
à dix huit milles de Plaifance , en 1747 , au
lieu où étoit .la ville Veleiacium dont parle Pline.
( Lib. V I I , ch, 49. )
Cet ufage bizârre de placer des points entre
chaque fyllabe des mors d’une irtfeription , régna
généralement dans le troifième fiède de notre ère.
Quelques philologues ont dit que ces points
avoient été placés fi fréquemment dans les épitaphes
, afin d’exciter la trifleffe & la douleur dans
l'ame des leéteurs, par le moyen de ces paufes fréquentes.
Mais Lupi ( Epitaphium Scvere 3 p. 73 .)
a publié l'infcription fuivante, qui eft chargée de
points y & qui n'a cependant rien de commun’ avec
la douleur.
IMP. CAES. M. AN . T O. NI. O.
GOR . DI. A. NO. PI. O. FE. L I C
a y g. P. M. T R I B. P OT. II. CO S.
COR. NE. 1 . A. PRAE. T E X T A.
iïJüüNAM. PI. E. -TA. T E M. E, IV
g Q V E. S V O S. E T s D i . C I. V M.
L N» T I . AM. S T. A M
B A. V I T.
P o in t s , marque qu'on voit fur quelqm s médailles
, & plus fréquemment dur des monnoies
romaines. On trouve fur les médailles romaines
un certain nombre de points misdts deux côtés*
mais qui ne palfent pas quatre, pour marquer la
troifième partie de l'as qui fe divrfoit en douze
parties : Uncia , fextans , dodrans 3 quadrans ,
trïens. Le fextans fe marquoit. . 1 e quadrans...
le triens. . . . & c. , la livre par O ou par L , libra 3
qui en fpéeifie le poids.
On trouve des points marqués principalement
fur 1 es médailles confutaires , mais ce ne font pas
les feules fur lefquelks on en trouve j on en voit
aufli fur quelques médailles d’argent deTrébonien
Galle, tantôt un , tantôt deux , tantôt trois , &
jamais plus de quatre; : toujours en nombre pareil,
tant dans l'exergue du revers que derrière le bulle
du prince du côté de la tête. Ces points fe trouvent
avec différens revers, comme æquitas au g :
FELICITAS PUBLIC A FAX AU G : VICTORIA AUG .*
sæculum hovum : uBFRTAs AUG. &c. Dans le
cabinet de Rothelin, il y avoit quatre de ces mép
o 1
dàilles y dont le revers repréfente un tempje, avec
la légende fecullum novum. La première n'a qu’un
poi/zrenbas, & un autre derrière le bufte j la fécondé
deux points, la troifième trois , & la quatrième
quatre, & toujours autant derrière le bufte que
dansTexergüe des revers. Cette remarque du
baron de la Baille , n’eft peut-être pas indigne de
l'attention des curieux. 11 ajoute que la médaille
même de Galltis paroîtroit copiée ou à deffeiit,
ou par méprife fur la médaille ae Philippe , fi elle
n’étoit pas allez commune , & fi fecullum n'étoit
pas- toujours écrit par deux I I , pendant que le
même mot eft. écrit avec? une feule /, fur les médailles
de Philippe. ( D. J. )
POISON. Le mot venenum des latins ne lignifie
pas toujours du poifon y il défigne encore allez
fouvent les drogues dont les peintres & les teinturiers
fe fervent. C ’eft dans ce fens, par exemple,
que Virgile l’emploie au fécond livre des géorgi-
ques :
Alba ne que ajfyrio fucatür lana veneno.
j* L'étoffe n’eft pas teinte en couleur de pourpre ».
Horace ( Ode 27 , /. I. ) dit ;
............. .... . Quis te fohere thefalis
Magus venenis , quis poterit deus ?
* » Quel enchanteur avec toutes les herbes de
a Theffalie , toute la force de fes charmes, que
H dis-je , quel dieu pourra vous tirer de ce mauvais
pas » ?
Les thejfala venend d’Horace, font des fircs
d’herbes magiques , 'propres à corriger la malignité
du plus puiflant poifon.
Du temps d’Horace , 011 n'avoit point encore
■ oublié i’hiftoire que Tite-Live (Dec. I y l . V I I I j
■ raconte de plufieurs dames romaines qui compo-
■ fèrent des poifons , & qui furent découvertes par
■ un efelave. Sur les recherches que fit l’édile , on
■ trouva 170 patriciennes coupables d’empoifonne-
■ ment, & qui furent condamnées au dernier fup-
■ plice. Les morts qu’elles avaient caufées écoient
■ en fi grand nombre , qu’on attribua d’abord ce
I milheur à l ’intempérie pellilentielle de l’air, ôc
■ l’on nomma exprès un dictateur qui alla attacher
I en cérémonie un clou au temple de Jupiter ,
■ ainfi qu’on le pratiquoit dans une calamité publique.
| (D . J, )
I P O I S S O N . « Plus je réfléchis à la
■ diète dés prêtres de l’Egypte, dit h l. Paw , &
■ plus je me perfuade qu’ils tâchoient principale-
■ ment d’éviter la lèpre du corps , la lèpre des
■ yeux ou la fporophtalmie , & la gonorrhe'e , qui,
■ dans leur pays , eft plus ou moins compliquée
H avec ces deux indifpofitionS, lefquelles les enf-
9 fent rendu immondes * ou , ce qui eft 1a même
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chofe j inhabile* aux fondions de leut m nif-
tère ».
» Comme ils devoiefit être infiniment plus
purs que le peuple, ils s'abftenoient aufti d'une
infinité de chofes, qu’on ne défendoit pas ail
peuple
» On a obfervé que les grecs modernes , qui
ont beaucoup de jours de jeûne , & qui mangent
par eonféquent beaucoup de pçijfon f contractent
bien plus fouvent la lèpre au Levant ,■ que les
turcs , qui mangent plus de viande. Cette obfer-
vation eft vérifiée par l’effet que produit ©Irez, les
peuples ichthyophages la nature de leur aliment
ordinaire. Ces peuples-là font fujets à une maladie
de la peau. Ainfi, les prêtres égyptiens ont été
- inftruits à cet égard par l’ex-périence.- Iis avoient
renoncé à toutes les efpèces de poifons , foié
quelles eu fient des écailles , foit qu’elles n’ en
eu fient pas. Mais ils avoient une averfion particulière
pour les- efpèces pêchées dans la méditer^
ranée, comme on le voit par tant de pafïages , &
fur-tout par les fymboles de Pythagore , tels que
Gyralde les a recueillis. (Voy. Gregor. Gyraldus de
fymbolis pythagore,.') Car outre la défenfe générale,
on y défend encore en termes plus exprès le feare,
le rouget & l’ortie , qui ne fe trouvent pas dans
le Nil ».
» L’ortie’ errante n'eft proprement pas tin
poifon. Les anciens l’ont rangée parmi k s zoo-
phytes, & les modernes parmi les vers molufques $
mais à quelque gertre qu’on' la rapporte , il n'y
a pas de"doute que fa cfiair ne foit plus per-
nicieufe qu'on ne pourroit lé dire , à tous
ceux que la phliélène ou la faufie gonorrhée
afflige ».
, » C e font les prêtres de PË?.ypte , qui le S premiers
ont mis en fait que le feare eft le feul des
poifons qui rumine y & jufqu à préfint, on ne
connoît point de naturalise qui ait été en état de
les contredire fur cet article. D'où on peut inférer
avec quelque certitude , qu'ils avoient étendu
fort loin leurs recherches fur toutes les productions
de la nature animée ; mais il feroit à fouhai-
ter que moins amateurs des énigmes , ils n’euffent
pas enveloppé quelques-unes de leurs connoif-
fances de ténèbres qu'on défefpère fouvent' de
pouvoir difSper ».
» Comme il y a des auteurs grecs qui, en parlant
du rouget de Pythagore, le nomment plus
pofitivement trigla , cela nous indique le furmu-
le t , poifon que les romains payoient fi cher , &
pour le manger & pour le voir mourir j car il
donne en expirant le fpeélacle le plus fingulier
par la vivacité des différentes couleurs dont fon
corps fe peint à mefure que fon fang ceffe de circuler.
Malgré tout cela, on le défendoit aux per-
Tonnes initiées dans les myftères d’Eleufis, parce