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Me (-‘Suppléer, recipioj. ). La formule de ce nouveau
ferment n’eft rapportée nulle part ; & peut-
être qu’ il n’y en avoit point de déterminée.
Mais en combinant divers endroits de Poly.be *
de -Denis d’Halicamaffe de Tite-Liv.e, 8c de
Tacite', Ion trouve* quelle fe rsduifbit en; Çubf-7
tance 7à; ce qui fuit. »■ Je jure d’obéir 'à un tel,
( On ex-primoitj de nom du général ) . d’exécuter fes
ordres ■ de • tout mon pouvoir,,- dé*le fuivre quelque
part qu’il me conduite, de ne jamais abandonner
les drapeaux, de ne pas prendre la fuite,
de né point for tir. de mon rang} jeprômets aufli
dtetre' fidele au. fénat 8c au peuple romain<,8c; de
ne rien '.foire1 au préjudice "de la cfidélité .-qui leur
etVdü'èv .;«<yjCette '.»dernière claufe fut peut-être
inférée depuis que:l’on-: s’appercut que les géiié-,
raux s’âttachoient trop les. foldats.
Voilà ce qü’on appelloitywrar> in verba impera-
toris • : Expreflion qui fignifie à la lettre, jurer
que l’op regardera comme une loi , toutes, les
paroles- dû général , ■ & non-pas corame quelques-
uns fe l’imaginent, répéterla:formule que pronon-
çoït le général. Ce n’etoit point lui qui la pronon-
çôît } à confulter les apparencesfil femble .qu’ il n’e-
xigeoit point lfe ferment’àts légions , 8c que c’etoient
les tribuns 8c les foldats , qui de leur propre
mouvement s’empreiToient de lui donner cette
aflurance authentique de'zélé & de femmiffion à
toutes fesvolontés.-1 $8$
Les armées prêtèrent 1ferment atix empereurs ,
comme elles avoient fait aux généraux. ©ujuroit
in verba TÏberü Ctfàr'us\ comme l’on avoit fait autrefois
jurer in'verba P^Scipionis. Mais il faut remarquer
:
i ° . Que fous les empereurs la p réflation du
ferment fe renouvellôit chaque annee'fë fdur1 des
■ c'alendes dë‘ janvier. Ce ferment annuel doit être
'•regardé comme un (impie veftigê d’antiquité.
Dans l’origine , le commandement: des armées
app'artêhok aux confüls 8c aux préteurs, & par
conféquent le généralat étoit annuel aufli bien que
le confulat & la préturè. On ne faijroit prouver
que la coutume de renouvelîer le ferment, fut plus
ancienne que les enapereùrSi : Cependant j e ot-di-
rois volontiers qu’ elle • s-étèit• ■ introduite avec
l ’abus de continuer les- généraux. ïl eft rarement
arrivé que les romains fe feieht écartés d’ un ufàge
ancien, fans lui rendre en même temps hommage
par une formalité. Sous les empereurs on répétoit
encore fe ferment au jour anniverfaire de leur naif-
fance 8c de leur avènement à l’empire ; mais on(
le rcnouvelloit avec plus dé foiemnlté de cinq en,
cinq ans, à- compter du jour' où - ils ^voient
commencé à régner.
Âugufte ivayant jamais accepté l’empire que
S E R
dignité impériale fut devenue perpétuelle, fe$
fucceffeiirs , à la fin de chaque cinquième 8c de
chaque dixième années de leur régne, folemni-
foient une fête, comme s’ils euffent de nouveau
pris poffeflion du, généralat en vertu d’une nouvelle
élection. La. première fois que l’ on prêtoit
le ferment, & toutes les fois qu’on le renouveî-
lôit, fur-tout aux fêtes des quinquennales & 'des
décennales ,r les empereurs aonnoient à chaque
foldat une petite fomme d’ argent. Les anciens généraux
n’avoient rien fait de femblable.
Du temps d’Augufte, de Tibère, & même de
Çaligula, on ne conîioiffoit point encore ces libéralités
toujours onéreufes , Couvent fune-ftes à
l’état, qui prirent depuis le nom de donativum, 8c
dans le bas empire celui d’Âugufialicum.Elles durent
leur origine à la timidité,de Claude, qui le premier
de tous les Céfars, fuivant 1’ exprefli.cn de Suétone,
acheta la fidélité des foldats. Ces gratifications
devinrent des dettes^ 8c malheur au prince qui ne
les eût pas payées 5 il. auroît été bientôt détrôné.
Les foldats en recevant leurfoîde, (à plus forte
raifon lorfqu’on leur faifoit des largeffes ƒ juroient
de préférer à tout le falut de l’empereur. On fe
fervoit peut-être dans ces occafions d’une formule
particulière,
2°. Il y a une différence à obferver entre le
ferment que l’on avoit fait aux généraux, & celui
que l’on faifoit aux empereurs, Tacite, au premier
livre de fon hiftoire .raconte que les légions de la
haute Germanie, le jour meme des calendes de
janvier, au lieu de prêter ferment à Galba, félon
la coutume , mirent en pièces fes, images 5 mais
que craignant de paroître fe révolter contre l’empire,
elles jurèrent obéiflance au fénat 8c au peuple,
a qui depuis long-temps , dit l’hiftorien , qn ne
prêtoit plus ferment. Ipfo calendarum januariarum die
dirumpunt imagines Galba. . . . . . Ac ne reverentiam
imperü exuere viderêntur, in S. P. Q. R. oblitérât4.
jam nomina, facramenta advocabant. Ce pafîage
prouve qu’autrefois en prêtant le ferment de fidélité,
l’armée le prêtoit nommément à la nation, &
confirme ce qui fe trouve dans le deuxième livre
de Dénys d’Halicarnaffe, que les foldats ju-
roient de ne rien faire au préjudice du peuple
Le même texte prouve aufli que dès l’an 68 de
l’èré chrétienne, il y avoit long-temps que les
chpfqs étoient changée< à cet égard, 8c que l’on
ne prêtoit plus le ferment qu’à l’empereur. Mais
il n’ eft pas aifé de fixer l’époque de ce changement}
’i l ,eft antérieur à Néron & même à Claude, puif-
qué dès le temps de' Galba il étoit déjà fort ancien,
5. P. Q R. obliurata jam nomina. Suppofé que
Gains * l’eut introduit, l’horreur que l’on avoit de •
ce tyran, l’auroit fait abolir .après famort. Tibère
Sc Augufte ne oaroiiîentpasen.aYoir été les auteurs,
Ainfi
S Ë K
Aînfî il faut croire que nous devons remonter jusqu’au
temps de Jules-Géfar.
Le fénat 8c le peuple ayant accumulé fur fa tête
tous les titres , tous les privilèges , tous les
honneurs humains 8c divins, on déclara le généralat
héréditaire pour fes defeendans , foit par la
nature foit pari’adoption. Il eft viaifemblable que
les armées’reconnurent folemnellement Jules-Cefar
pour général perpétuel, 8c lui prêtèrent ferment
de nouveau. Les tribuns qui le firent prêter, fup-
primèrent fans doute le nom du fénat 8c du peuple,
bien aflurés de faire leur cour à un defpote
qui ne garderoit plus de mefures avec.la nation.
Rien n’empêche de croire que dès le temps
d’Augufte, la formule n’ait été* celle-là même que
rapporte Végèce, 8c de laquelle on fe fervoit fous
ValentinienfII, en exceptant pourtant la différence 1
qu’avoit introduite le changement de religion. Les
foldats jurent, dit cet auteur, au nom de Dieu,
du Chrift 8c de l’Efprit, 8c par la majefté de
Pempereur . . . . . . d’exécuter en braves gens tout
ce que l’empereur leur commandera > de ne jamais
déferter, 8c de facrifier leur vie, s’il le faut, pour
la république romaine. Jurant autem per Deum & ,
per Chriftum3 & per Spiritum fanftum, & per majeflatem
imperatoris...........omnia fe Jlrenue faBuros qui 1
praceperit imperator , numquam deferturos militiam, ,
acc mortem recu.fata.ros pro romand republicâ. Ces
mots , pro romand republicâ , étoient une efpèce
d’équivalent qu’on avoit fubftitué à ceux du fénat
8c du peuple, qui y étoient auparavant.
Il n’eft pas douteux que pendant les vingt mois
qui s’écoulèrent depuis-la mort du dictateur jufqu’à
la ligue des triumvirs, le nom du fértat.8c du peuple
n’ait été rétabli dans le ferment} mais on doit croire
aufli que fous le triumvirat il fut retranché pour toujours.
Lorfque le jeune Céfar ayant réunf toute la
puîflance de fes collègues, fe fit contraindre d’accepter
l’empire , les officiers exigèrent le ferment
félon la formule nouvelle. Augufte ne fit pas fem-
blant de s’en appercevoir, perfonne n’ ofa s’en
plaindre} 8ç d’ailleurs dans les tranfports d’ad-
' miration 8c d’idolâtrie qu’avoit excités dans tous
les coeurs fon abdication prétendue, les romains
étoient plus difpofés à le forcer de recevoir ce 1
qu’il refufoit, qu’à lui contefter ce qu’il vouloit
bien accepter. Ajoutez à cela que peut-être la
formule n’avoit jamais été fixée, 8c que les tribuns
étoient maîtres de choifir lés termes. C ’eft ainfi,
félon toute apparence, que s’établit ce nouveau
ferment y fans aucune attache de l'autorité publique
} fans ordre de l’empereur, fans décret de
la nation, fans qu’ellexenonçât à fes droits.
Enfin pour donner au leéteur une idée nette des
fermens militaires des romains, il doit favoir que*
fous la république il y avoir trois fortes d’engage-
Aiuiquités j Tome
S E R 4 o p
mens pôuf les troupes. Le premier s’appellok
facramentum y c’ étoit celui par lequel chaque foldat
prêtoit ferment en particulier entre les mains de fon
général, 8cpromettoitde le fuivre par-tout où fes
ordres le conduiroient, fans jamais l’abandonner,
fous quelque prétexte que ce pût ê tre, jufqu’à ce
qu’il eût été licentié.
La fécondé elpèce d’engagement militaire, s’ ap-
elloit conjuratio ; c’eft-à-dire, que dans les trou-
lesimprévus, ou qu’à l’approche fubite de l’ennemi
, cas qui d'emandoit un prompt fecours , 8c
qui ne laifloit pas le temps d’exiger le ferment de
chaque, foldat en p articu lie rle cçnful montoit au
capitole, 8c de-là levant deux étendards, l’un de
couleur de rofe, pour l’infanterie, l’autre bleu
pour la cavalerie, il s’écrioit : Quiconque veut^ le
falut de la république, quil me fuive. Les romains
alors fe rangeoient fous le drapeau, tous juroient
enfemble d’être fidèles , 8c s’obligeoient au fervice
que la république attendôit d’ eux-
Le troifième engagement fe faifoit, lorfque le*
magiftrats dépêchoienriën divers lieux des hommes^
de choix * avec pouvoir de lever des troupes pour "
' les befoins de la république. Cette troifième manière
de s’engager s’appelloit evocatio.
Outre le ferment qu’on prêtoit dans ces trois
manières de s’engager, les tribuns exigeoient le
ferment particulier de tous les foldats, de ne rien
prendre pour eux, mais de porter tout ce qu’ils
trouveroient, à la tente du général.
Plutarque nous apprend qu’il n’étoit permis à
aucun foldat, de tuer ou de frapper l’ennemi,
avant que d’ avôiifait le fa ment militaire, ou après
avoir obtenu fon congé. (D . J. ) f-,
SERPENT. Cet animal eft un fymbole ordinaire
du foleil, dit Macrobe ; en effet, on te voit fou-
vent fur les monumens , 8c dans quelques-uns, il
fe mord la queue faifant un cercle de fon corps ;
ce qui marque le cours ordinaire du foleil. Dans
les figures de Mithras, il entoure quelquefois
Mithras à plufieurs tours pour figurer le cours an-
s nuel du foleil fur l’ écliptique , qui fe fait en ligne
jpirale.
Le ferpent étoit aufli le fymbole de la médecine
8ç des dieux qui y prefident, Apollon, Efculape.
Pline en rend plufieurs raifons} 'c’eft parce que^
dit-il, le ferpent fert à plufieurs remèdes, ou parce
qu’il marque la vigilance néceffaire à un médecin}
ou peut-etre enfin, parce que, tout de même que
le ferpent fe .renouvelle en changeant de peau,
l’homme aufli eft renouvellé par la médecine, qui
lui donne comme un corps nouveau, par la force
des remèdes. Paufanias dit que , quoique les fer-
j pens3 en général, foient confaçrés à Efculape,