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V ia Tiseriha , conduirait à fil« du Tibre.
V ia Tiburtika , alloit depuis la porte efqui-
line jufqu’à Tivoli.
V ia Trajana , la même quxAppia , réparée
par Trajan.
Voila les principales voies des romains en
Italie ; ils les continuèrent jufqu’aux extrémités
orientales de l’Europe.
C’eft allez de dire ici , que d’ un côté on '
pou voit aller de Rome.en Afrique, & de l’autre
jufqu’aux confins de l’Ethiopie «c Les mers
» ont bien pu couper les chemins entrepris par ;
» les romains , mais non les arrêter, témoins
» la Sicile, la Sardaigne, l’ifle de C orfe, l’An-
» gleterre , l’A fie , l’Afrique , dont les chemins
sa communiquoient, pour ainlî dire, avec ceux
» de l’Europe par les ports les plus commodes.
» De l’ un & de 1 autre côté d’une mer, tou-
*> tes les terres étoient percées de grandes voies
» militaires. On comptoit plus de 600 de nos
=9 lieues de voies pavées par les romains dans
» la Sicile ; près ae 100 lieues dans la Sardai-
»5 gne > environ 73 lieues dans la C o r fe , 1100'
» lieues dans les ifles Britanniques, 425 0 lieues
» en Afie 5 4674 lieues en Afrique ». ( D. J. )
VUE CASTRORUMj les rues, des camps. Les
quartiers d’un camp chez les romains, étoient
partagés par des tues tirées au cordeau, avec
des places en différens endroits. Quelques-unes
de ces places fervoient pour le marché, où l’on
vendoit toutes les denrées & les marchandifes
nécefiàires ,* y ayant même des boutiques de
toutes fortes d’artifans qui accompagnoient
en grand nombre les années. De cetté manière
le camp formoit une efpèce de ville ; où l’ on
iaiffoit deux cents pieds de diftance entre les
logemens & les retranchemens, afin que les
troupes puffènt fe former en corps, derrière les
tentes pour fe défendre en cas d’attaque.
V iæ in fpectaculis , étoient des chemins pratiqués
vis-à-vis des portes appellées vomitoria ,
parce que la multitude du peuple fembloit être
vomie par ces portes. Ces chemins étoient encore
nommés fcalaria, & les êfpaces entre deux
s’appelloient cunei coins à eaufè de leur forme 5
ces coins étoient deftinés pour différentes per-
fonnes de rang différent. De-là vient le mot ex-
ouneare , chaffer une personne de fa place.
VOILE. Voye^ S ufftbvlum & Calyptra.
« Je remarquerai, dit Winckelmann ( Hift. de
K Art. 4. 5. ) que les femmes alloient communément
la tété mie. Je répéterai feulement ici ce
que j’ai- dit plus haut : qu’elles fe fervoient
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queloùes fois de leur vêtement foit pour fe couvrir
la tê te , foit pour fe voiler le vifage, ainfi
qu’on nous repréfente Junon : ilia fedet dejefta
in lumitia pallct ( Valer.flac. arg. I. I. v. 132. j .
» Il fe trouve aufli des voiles particuliers ou
de petites pièces d’étoffe carrées qui fervoient
à cet ufage. Il paroît que cette piece d’étoffe-
eft le voile que les anciens nommoient Otçirçat
flammeum & rica, dénominations romaines qui
fervoient fur-tout à défignèr le voile des vierges
, ( Scalig. eonjeft. in Varr. p. 197. ). Mais
le nom le plus connu du voile chez les poètes
eft xetx'ir^k. ( Aefchyl. Suppl, v. 128. r. calab.
/. 14. v. 45. ) Ces fortes de voile étant minces
8c tranfparens furent comparés à des toiles d’ à*
raignées ( Eurip. Androm. v. 830. Epigr. gr. in
Kuß. not. ad fuid. v. Ki%çv<p. ) Ces étoffes réparées
du vêtement 8c faites pour couvrir là
tête des femmès ont été remarquées fouverît
par les écrivains > tel eft le voile blanc qu’Apollonius
donne à Mêdée pour fe couvrir là têté
( Argofi. I. III. v. 833.) : telle eft encore celui
dont fait mention uné épigramme grecque ( An-
tkol. I. VII. p. 457. I. 9. ). Cependant j’ignôré
fi Hélène, .s’ eft voilée avec des pièces d’étoffes
blanches, ou fi elle s’eft voilée avec une pièce
d’étoffe blanche en fe couvrant de ce voile.
^ Cette difficulté eft d’autant plus difficile à ré-
; foudre que les grecs des temps pôftërieurs ri’ert-
. tend oient pas' ëux-niêmès la vfàië lignification
des mots tavos 8c viTrXo? qui fe trouvent dans
[ Homère & dans d’autres-poètes anciens ,j comme
nous le voyons clairement par YQnom'afticon de
Julius Pollux ( Voll. Onorrï. I. VII. fégtk. $ I . ).
Le feul voile de cette nature qui fë trouvé Tuf
des monumens antiques à Rome, eft la pièce
d’étoffe blâhchë , août Hefîôhê fe couvre .la
tête ; fujèt èxécüté en mofaïqué dans la villà
Aîbani ( Corif. mohurh. ant| irièd. nP 66.') . Cette
forte d’ajuftement que les femmes auatiques
1 avoient coutume de porter,, paroît avoir été
nommé un enuièmain , à caufe
de fa forme & de fa couleur ( Athen. Deip. U
IX. p: 41Ö; ) » .
» On v o it , dit ailleurs Winckelmann, dans
la cour du' cabinet de Pottici, là mère de Nonius
Balbus } c’ eft cé qu’ oh apprend par l’ inscription
bien confervée de fon piédeital } une
partie de fa draperie ou de fon manteau eft
jettée fur fa tête j cette draperie, pour çoëffef
la figure avec grâce, s’élève en pointe au def-
fus du front : on peut remarquer la même
chofe- fur la tête de la tragédie, dans le bas-
relief repréfentant l’apothéofè d’Homère , qui
fe conferve au palais Colone à Rome, Une
telle minutie ne méritoit pas d’êcré relevée .
& je l’aurois.paffée fous fileiace , fi Cuper (Apo-
theos. Hom. p:. 81 & feq> ) n’avoit regardé cette
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plifïiire pincée comme quelque chofe de fingti-
lie r , & s’ il n’avoit cru y trouver ce que les
grecs nommoient »yxos , coeffure de cheveux
qui s’élève au deffus du front dans les mafques
tragiques de l’un & de l’autre fexe. Le deflin
qu’il a fait graver l’a induit en erreur j car cette,
pointe n’eft pas fi élevée fur le marbre , & elle
n’eft pas formée par un p li, comme il l ’a re-
préfentée. *>
Les divinités ont quelquefois la tête voilée
avec leur manteau, fur les monumens. La Junon
voilée dont parle Macrobe fe voit au Capitole
& fur deux bas-reliefs, de Bartoli. Pignorius
dit qu’il avoit vu à Rome des ftatues d’Efcu-
Iape avec un voile fur le derrière de la tête $
mais les ftatues de cette divinité qu’on y voit
à préfent n’ont point de voile. La figure fans
barbe qu’ il donne, pour Efculape, fera fans
doute celle de quelque prêtre. La ftatue décrite,
par Callicrate ne femble pas avoir été fans
barbe, ce que Pétau a cependant-voulu inférer
dçs paroles de cet auteur. Séguin & d’autres
croient voir Proferpine voilée, fur une médaille j
mais cette,tête eft probablement un.portrait j car la
médaille eft du temps des empereurs. Le comte
de Caylus ayoit dans fa colleoion un petit Bac-
chus de bronze,,de deux pouces de hauteur ,
portant une couronne de lierre en argent, & un
vàfe de même matière. Il avoit le derrière de
la. tête voilé, par un bout de la draperie qui
lui couv.roit la poitrine.
' Martiales Capella nous dit que Jupiter abaif-
foit la partie de fon voile qui étoit ordinairement
rèjettée derrière la, t ê t e p o u r paroître avec
plus de majefté dans l’affemblée des dieux.
Mais on ne trouve Jupiter voilé fur aucun monument.
Saturne paroît affez fouvent avec un voile. Il
étoit. le. feul. dieu , auquel on faerifiât avec la
tête decouverte j & Winckelmann croit que
cette particularité étoit exprimée par le voile
qu’il porte ordinairement relevé fur le haut de
la . tête. Les romains étoient voilés aux autels
des autres divinités 5 mais ils relevoient leurs
voiles dans les facrifices de Saturne , dont les
fêtes étoient deftinées à la joie & à la diflipation.
Le voile étoit propre à Junon, à caufe, dit
Àlbricus, que les nuages obfcurciftbïent fouvent
l’air dont elle eft le fymbole , & félon Fulgence,
pour marquer combien font cachées les richelfes
que Junon difpofe. Il eft plus, raifonnable de dire
que, le voile .étant l’ornement des femmes riches
en Grèce & à Rome, il défignoit avec juftice
l’époufe du. fouverain des dieux*
Dans la collection des pierres gravées de Stoch,
•n voit fur une pâte de verre ., Junon portée
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fur un aigle. Son voile flottant autour de la tête
compofe un cercle , dans lequel paroiff m les fept
planètes. Sur %n jafpe rouge, Jupiter & Junon
font debout. Autour de Junon, eft un votée
parfemé d’étoiles. On la voit avec un voile fem-
blable fur une médaille de Samos. L ’étoile de
Junon étoit appeiiée , comme celle de
Vénus.
VOILE aux portes 5c dans les tribunaux. Voye%
Portière , Rideau , V e l a r i i .
V oile , pris dans le fens- d’une pièce d’étoffe
longue & carrée.
Un voile fufpendu comme un rideau fermé,
défigne fur les monumens que l’a£tioja fe paffe
dans l’intérieur d’un édifice.
Des voiles ainfi fulpendus , tenofent lieu de
tapifferie. Ils ornoient ainfi les voûtes ou planchers,
& tenoient lieu de plafonds. ( Horat.
■ lib. I I 3 v. f a t . 8. verf. 54. yet. fcJioLiaJl. ) On les
appelloit vêla triclinaria.
V oiles , dont. les anciens couvroient toute
d’étendue du théâtre & de l’amphitéâtre , pour
; mettre les Ipeétateurs à l’abri de l’ ardeur du £0-
•leil Ôç des injures de l’air. Chez les grecs , i l .
n’y avoit que les portiques & le bâtiment de •
la fcène qui fufient couverts} le refte du théâtre
‘ne f étoit point} ce qui obligeort de tendre-fur
.cette dernière partie , des voile* foutenus par
des mâts & des cordages 3 afin de garantir les
fpeétateurs de l’ardeur du foleil, Outre cela,
pour mieux tempérer la chaleur qu’ on refientoit
encore, malgré cette précaution , on faifoit
jaillir du deftus des portiques de l’eau , qui retombent
fur le théâtre en forme de rofée, par
quantité de tuyaux ménagés dans les ftatues ,
dont on ornoit le haut des portiques } c’étoit
même toujours des eaux de fenteurs. Derrière
le théâtre , il y avoit des portiques qui en étoient
entièrement détachés , & où le peuple fe reti-
roit, s’il furvenoit quelqu’orage pendant la re-
préfentation. Dans les commenoemens des fpec-
tacles chez les romains , les fpeéhteurs étaient à
découvert, & ce ne fut quelorfque le goût du
luxe fe fut introduit dans la ville , que l’on fon-
gea à fe procurer ces commodités. Q. Catulus
fut le premier qui introduifît celle des voiles au
théâtre , ainfi que nous l’apprend Valère Maxime
( 2 , . 4 , 6 , ) Religionem ludorum , crefcentibus
opibus y mox fecuta lauùtia eft. Ejus inftinclu Q.
Catulus Campanam imitatus luxuriant , primas
fpeftantium coneejfum velorum umbraculis texit. Ces
voiles étoient foutenus par de grandes perches
5c des cordes tendues: ils étoient de l in, de
foie , 8 c quelquefois même teints en pourpre,
tels que ceux que Néron fir tendre : velu enam,