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Athènes, à Pergame & à Delphes, par Polignote
( /. 10. /. i. /. 26.). Gori ra rapporté, d'après un
monument étrufque ( Muf. étruf. tab. 141. ) . On
le voyoit gravé fur quatre pierres dans la collection
de Stofch. Une de ces pierres a été publiée par
Winckeimann, au numéro 144 des Monumenti
inédit i.
Dans la collection des pierres gravées de Stofch ,
on voit fur une fardoine , Polixene égorgée & fa-
crifiée par Pyrrhus fur le tombeau de fon père
Achille. Polixene elt à genoux :
Fleclens ad terram genua ( Euripid. Hecub. pag.
5 6 1 . ) .
Et Pyrrhus debout devant elle , eft fur le point
de lui enfoncer l'épée dans la gorge.
Secat ferro fpiritûs meatus ( Ibid. v. $67. J»
Sur une cornaline, le facrifice de Polixene. Polixene
ayant la tête voilée , qu’elle tient appuyée
fur fes mains , eft aflife fur un autel auprès d’une
colonne, fur laquelle il y a une urne cinéraire,
qui marque le tombeau d’Achi.le. Devant elle on
voit Pyrrhus debout, dans l’attitude de la facri—
fier. Cette gravure eft de la première manière.
Sur une fardoine ,4e même fujet mieux exprimé.
Polixene y eft aflife fur un bouclier , auprès d’un
autel orné de guirlandes & d’une épée qui y eft
attachée. Autour de l’autel, erre l’ame d’Achille,
repréfentce par une Pfyché accroupie, pofée fur
une colonne. L’infortunée Polixene a le fein découvert
jufqu’ à la ceinture , de même que la tête,
dont elle rejette le voile avec la main gauche. J’ai-
merois encore , dit Winckeimann , à voir descendre
fur les joues de Polixene Yinfula facrée que
lui donne Lucrèce , avec qui je dirois alors :
Cui Jimul infula virgineos circumdata comptas
Ex utrâque pari malarum parte profufa.
( De rer. nat. 1. 1. )
Derrière elle eft placé Pyrrhus , q u i, ayant le
fourreau de fon épée pendu au côté gauche , la
prend avec la main du même côté par lés cheveux
noués derrière la tête -, comme ( Paufan. /. X. p.
861. /. 4. ) Polignote les avoit peints à Delphes j
il tient de la m.iin droite fon épée nue, & Polixene
lui arrête la-main.
P olixêne , fils d’Agafthène, & petit fils du
roi Augie , commandoit les épéens au fiége de
Trove. Sa valeur le rendoit femblabls aux dieux,
dit Homère. 11 étoit du fang dés héraclides.
POLIXO ,'prêtrefle d’Apollon dans l’île de
Lemn.-s , excita toutes les femmes de l’ile à tuer"
leurs maris, parce que ceux-ci, fous prétexte de
P OM
quelques défagrémeris qu’ils trouvoient dans leurJ
femmes, étoient allés chercher d’autres femmes
dans laThrace. Voye^ H ypsipile.
Polixo , femme de Triptoleme , roi des rho-
diens, ayant reçu chez elle Hélène , qui avoit été
chaffée de Sparte, après la mort de Ménélas, &
imputant à cette princeffe la mort de Triptolême,
qui avoit péri devant Troye, réfolut de s’en venger
fur elle. Dans ce deffein , un jour que la prin-
cefle étoit fur le bord de la rivière , elle y envoya
d^.s femmes déguifées en furies, qui prirent Hélène
, l’attachèrent à un arbre , & l’étranglèrent.
Fbyq; D endritis , H élène.
POMMES du jardin des hefpérides, qu’Atlas
faifoit garder par un dragon. Voye[ H espÉ-
RIDES.
Pomme d’or jettée par la Difcorde au milieu des
déeiîes. Voye[ Pa r is .
Il y avoit encore dans J’ile de Chypre un arbre
qui produifoit des pommes d’or. Voye^ T am a -
dère.
P ommes. Les anciens feandinaves avoîent imaginé
des pommes myftérieufes, qui étoient confiées
à la garde de là déelfe lduma. Quand les
dieux fe fentoient vieillir, ils goûtoient de ces
pommes 3 & elles avoient la vertu de leur rendre la
jeuneffe. Voye^ Odin..,
P ommes de pin. Elles étoient employées dans
les myllères de Cybèle , dans ceux dé Bacchus ,
dans fes facrifices , dans les orgies & dans les pompes
ou procédions. On offrait des facrifices de
pommes de pin , & on en voyoit fouvent fur les
autels de Cybè le, de Bacchus , & même d’Efcu-
lape. Poye^ P in.
P ommes. On donne cet attribut à Vénus j mais
on ne connoït de monument véritablement antique,
que des pierres gravées fur lefquelles cette
divinité tient une pomme. Les mains des ftatues qui
tiennent des pommes, font des reftaurations modernes.
Les pauvres offraient des pommss, au lieu de
boeufs , à Jupiter , qui en reçut !e furnom dé Zsüs
Pollux ( 1. 27. ) raconte la même chofe
d'HercuIe.
Les anciens faifoient avec des pommes du cidre,
& du poiré avec des poires. Pline l’attelle ( 14.
16.) : Vinumfit & e filiquâ fyriacd, & è pyris , ma-
lorumque omnibus generibus. -
Les amantes déclaroient leur psflîon aux amans,-
en leur tettant une pomme ( Platon. epigr, in Laerti
l. 111. fefî. 3 2 . ).
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POMMIER fauvage. Les anciens faifoient de
ce bois ( Euflach. ad ILiad. E. p. 182. I. 13 O les
piques & les javei0f5-
Néméfîs ( Paufan. /. 1. pag. 8*. Suidas, voce
r#^y<>J<n#.)~teooit un rameau de pommier iruY.-igc*
pour marquer fon inexorable inflexibilité.
POMOERIUM ou PROSIM ÜRIUM. C ’étoit
un terrein facré qui fe trou voit au pied des murs
de la ville.
Les critiques font partagés fur fa fituation ; les
uns prétendent qu’il ne s’étendoit point à la-partie
voifine des murailles qui étoir du côté de la campagne
, & le rédu’fent à ctt efpace qui étoit laiffé
entre la muraille & les bâtimens int-rieurs de la
ville. D’aunes, au contraire, ie réduifent au ter-
rein qui étoit au pied du mur du côté de la campagne
, où il n’ étoit point permis de bâtir , ni de
labourer, de pèur d’ebtanlcr les fondeir.ens de la
muraille. Une troifième opinion a fitué le pomoerium
tant au dedans qu’au dehors des mur«.
Tacite femble infinuer que le terrein jufqü’où
s’ étendoit le pomoerium de Rome, étoit marqué
par des efpèces de bornes qui avoient été pofées
au pied du mont Palatin, par l’ordre de Romulus 5
& c’étoit près de ces bornes qu’étoient pofés les
autels fur lefquels on faifoit divers facrifices. Il n’étoit
permis à aucun particulier de faire entrer la
charrue dans l'enceinte comprife fous le nom de
pomoerium. Perforineau refte ne pouvoir tranf-
planter fes bornes dans la vue d'agrandir la ville ,
s’ il n’avoit étendu celles de l’empire par fes conquêtes.
Il avoit alors la liberté de le fane, fous le
prétexte de contribuer au bonheur & à l’ornement
de la ville , en y recevant de nouveaux citoyens,
qui y apportoient leurs taiens, & qui pouvoient y
perfectionner les arts & les fciences.
Le plus ancien pomoerium des romains, le
même que Romulus avoit déligné , étoit au pied
du mont Palatin , ainfi que le d:t encore l’auteur
i déjà cité-: Antiquijfimumpomoerium, quod à Romulo
| wftitutum eft , Palatini montis radicibus termi-
nabatur. Servius Ti.Ilius, en étendant les limites
de la ville , recula celles du pomoerium. Sylla en fit
autant, félon Feftus : Producîtid Servius rex3 item
L. Cornélius Sylla dictator ; & Tacite ajoute :
{Pomoerium urbis auxit C&far more prifeo ; quo.iis.
qui protulêre imperium , etiam terminas urbis pro-
pagare datur. Augufte , Néron , Trajan étendirent
auffi les bornes du pomoerium , de même qu'Auré-
lian -y mais on ignore l’endroit précis où ils les
fixèrent.
POMONE étoît une belle Nymphe, dont tous
les dieux champêtres difputoient la conquête. Son
1 adrefle à cultiver les jardins , & fur-tout les arbres
fruitiers, autant que fa beauté & tes a&rémens,
P O */f A<
' X 1 TX *T )
leur avoit infpiré ces tendres fentîmens. Vertumne
fur tout cherchoit à lui plaire j Sc pour avoir occa-
. lien de la voir fouvent, il prenoit différentes fi*
, gures. S’ étant métamorphofé un jour en vieille
femme , il trouva moyen de lier converfation avec
c!'-é} - après lui avoir donné mille louanges fur
: fes charmes, & fur fes taiens pour la vie champê-
! tre , il lui raconta tant d'aventures fu ne fit es à celles
qui , comme elle, fe refufoient à la tendrefle , &
marquoient du mépris pour les amans , qu enfin il
la rendit fenfible, & devint fon époux.
Ovide dit que Pomone, .une des plus, diligentes'
hamadiyades, cultivoit avec beaucoup de foin &
d’indufttie les jardins & les .arbres , fur-tout les
pommiers , d’où elle a pris fon nom. On la repré-
1 en toit aflife fur un grand panier plein de fleurs &
de fruits , tenant de fa main gauche quelques
pommés, & de la droite un. rameau. On lui donnoit
un habit qui defeendoit juiqu’aux pieds , & qu’elle
replioit par-devant pour foutenir des pommes & des
branches de pommier. Elle eut à Rome un temple
& des autels : fon prêtre portoit le nom dtfiamen
pomonalis , & lui offroit des facrifices pour la con-
fërvation des biens de la terre. Voye^ Vertumne.
ïiomiiaioi , furnom de certaines divinités conductrices
, comme l’exprime le furnom. On le
donnoit à Mercure-infernal,qui conduifoit les âmes
dans les Enfers.
POM P E , tout ce qui fe fait avec appareil, fo*
Iemnité , comme la pompe d’un triomphe, des
funérailles, des noces , 'des procédions. Ce mot
fe dit fur-tout des jeux du Cirque , qui fe repré-
fentoient avec pompe'& magnificence : Sed circen- 1
fium parulo pompùtior fuggeftus , quibus proprie, hoc
nomen pompa procedit ( TertulL de fpeclac. c. y. J.
Rien en effet n’étoit plus pompeux, plus augufte,
ajoute Tertullien , que la marche qui précédoit la
célébration de ces jeux, & cet auteur invoque le
témoignage de tous ceux qui vivoienc à Rome :
Sciant hommes illius urbis , in quâ d&momorum
conventus confedit. Denys d'Halicarnafle l’explique
fort au long dans fon feptième livre. On portoit
en cérémonie, au travers du Cirque, les ftatues
des dieux fur des chars. D ’abord , on voyoit paraître
les grands magiftrats de la vilie1, comme le
dictateur , les confins , les décemvirs . les tribuns
confulaires , ou en leur abfence les prêteurs ; tous
les enfans des chevaliers Envoient à ch eval, diftri-
bués par efeadrons ; le.« autres enfans marchoient
à pied, rangés par bataillons. Après eux, ve-
noienteeux qui conduifoient les chars, les athlètes
tout nuds avec un fimple caleçon. C- ivx ci étoient
fmvis de danfeurs , de loueurs de flûte>, & des
miniftiès des dieux portant des caffolertes ct'or 3c
d argent & d'autres va le s facrës. On. voyn t en-
fuite paroître le cortège nombreux des, mfferens
prêwes facriftcateurs & autres naimftres de la