
il n'eut pas donné le ifQm.de %erreï une fubftance
fal'ine qui fe liquefioit dans l'eau; car enfin ce grec,
quoique très-mënteur par inttinét, n’étoit pas
aflëz imbécilïë pour confondre des chofes de
sature fi différente. »
ce. Au refie , mon opinion eft que la verrerie
de la grande Diofpolis / capitale de la' Thébaide ,
eft dans l ’ordre des temps la première fabrique
régulière de cette efpèceq Si fi les ty riens
enflent eu'des monumens décififsen leur faveur
©ü'ne.lîs'auroit pas vu.recourir à des fables pour-
appuyer. leurs' 'prétentions. D’aillëurs ils 1 n'ont
lien exécuté, de plusremarquable que de certaines
colonnes & des.cippes de ven-e coloré
qui Jouoit l’émeraude ^ tandis que les. égyptiens
ent fait cër.t fbrte sd’ojuvrages, plus .difficiles les.
uns qùV les -autres j car fans parler ici des coupes-,
d'un verre pojté jufqu'à la pureté du cryfîal/.ni !
%le celles qu'ont a ppelioit alajfqntes , 8c qu'on fup-
pofe avoir représenté des4,figures. dont les couleurs;,:
ehangeoient luivant d'afpeâ fous lequel on les
regardoit, a^peu-près-comme ce qu'on nomme
vulgairement gorgedepigeon ; ilsèifeloient encore^
le verre y '&z Je1 travaillaient .auc tour ," tellement
q ue quelques coùps'donnéstrop profondément Sri- •
foie/it tout l'ouvragé qui avoir déjà coûté des
foins-infinis à l'o u v r ie r& c lors mêmq. que ces
fortes devafes réuffdfôient parfaitement , il falloir
encore les manier« avec fubtilité j de f$rte„. que
ceux qui connoiiToifnt l'art de fouir, que rarement
les- poetës ignorent, n’aimoient pas dans
leurs parties de plaifirj» fe fervir de coupes fi pré-
oieufes & fi frtgiles ( ^Martial. I. X I. ep. n . ).
Toile y puer3 calices , tepidiquê toreumata Niti 3
Et mihi-feoutâ pocula trade manu. %
Ce • pafiage*‘de Marpal^ eft expliqué par un;
autre du Ifyre XII. Ep. 7 ƒ , & fur-tout par "les.
diltiques fuivants : *
Non funïus audacis plSfia Îoreufnatatvîtri S
Nofira ncc ardenti gemma feritur dquâ.
; jAfpicis ikgenîum N Ht, qui bus adâercplurg. >.
Dune cupiù afh / qtio des' pprdiditÿi u&ar opus !
D'ailleurs les égyptiens favoieut. dorer \p verre ,
ce qu'on ne/ fût jamais faire à'.Tyr', ni à Sidon
c Athsn. 1. | g f g ÿ . ■ .
« Après avoir- V/inckelmann, % Hft.
de l'Art. I.\ z" ) ' les ^ productions dë. i'açp ,
exécutées e i r dilfqreirçes* matières, ij e K „jufté;
de faire. hienïi'ën^des- ouvrages R i ytrrc] 'des arT
ciens 3 Sz cela d'd'iffânt plus' qu'ils ont portéî’art,
delà verrené’à un plushaut point de perfeéidon
que noqSÿ-ce qtffpourroït paroîtrë an paradoxe à*
ceux qui n'diit ÿ a s . yq de letirs. ouvrages dans ce
genre; »
H
« J’obferverai que les anciens faifoient en général
'uii ufage plus "fréquent du verre que les mo dernes.
Outre les vaifiëaux dont on fe fervoit
pour Tufage ordinaire 3 8c dont il fe trouve une
grande quantité au cabinet d'Herculanum, on
en voit encore'pour conferver les cendres des
morts, efpèces d’urnes-dépofées dans les tom-
bèaux. Hamiltën poffqde les deux plus grands
vafes de verre qu'on ait c o n f ie s entiers ; l’un,
paffant la' hauteur de deux palmes 8c demi j svlc
trouvé dans un tombeau près de Pozzuoli, l'autre
plus petit a été* découve rt à Cume, au mois
d'octobre 1767. Ce dernier a ' été trouvé.rempli
de cendres & dépofé dans une cafté tte de plomb.
La calîette a été' bfïféè & le plomb' vendu à Ja
livre par celui*.qui en. avoit fait -la découverte.
Parmi quelques ;',:centaines .de quintaux- de frag-
meiis de verre ordinaire , qu'on a déterrés- dans
Pille Farnefè à neuf milles de Home fuv la route
de Viterbe , & qu’on a vendus aux verreries de
cette ville, j ’ai examiné quelque:-: coupés CafTées,
& .j’ai jugé^ dtaprès l'inlpedlion qu'e|lés‘; aVoienc
.paffé pÉtr* le tour j car ces, coupes ont des orne>-
mens très-faiilans,-qui tiennent au Vaiffeau par le
moyen de-.là foudure & qui portent les marques
•de la roüe du lapidaire dans leurs faillies, & dans
leui-s faèettes. »
coffindépêndamment de ces vafes de verre"
commun , les anciens employoient.cétte matière
pour paver les fa lies de leurs maifons. A. cet. effet,
ils né fe . fervoient pas feulement de vëîr&> d'une
feule couleur, ils en prenoient aufli de colorés &
î,en compofoient -des efpîèces de mofaïqùes. Quant
. a la -première efpèee dë payé'y||'©n en- \ trouvé
des.veftiges duns fille - Farnèfe : ce font des
tables de verre de c'oufeur verte &“de l’épaiffeur
des ca»rrèaux de.brique de moyenne grandeur. »
’ A l’égard du verre compofé S t coloré , l’in-
duftrie des" àheiens étoit telîq qu’ elle a. dë quoi
‘ nous étôn.ner. Deux petits morceaux dê verre
qui ont paru depuis quelques années à Rome, &
qui n’ont p.as. tout-à-fait un pouce dë longueur,
*fur un tiers, de,poucë de largeur, at:eftent ce que
je^ viens d’avancer. I>un de cès morceaux offre,
lûr un fond pbteur Sz colorié , , un oifeau reffem-
blant a hn,canard , & ayant,Jdes couleurs rrès-
, vives- | i très-variées, mais .repréfentam'pTüfeôt
une peinture choifie, qu’un ouvrage fait d'après
le naturel. Le; contour fft rëfolu tranchant,
"les couleur/ font- belles 8e pures :,.^d'un effet très-
«doux , p.afcë q'uë l'àatffte f â pratiqué,’, t3ur-à-
cour? füivant»fexigence de S1 câs , l'es vprres opaques
jk t r ^ feareot't,.• pinceau l^plus. délicàt
a’unépeintf^ën'miniatufe , n'aûroft pu ^rendre
plusqneucment i ë cercle de la “ prunelle , ainfi
queues plumes apparentes & heriffées de la gorge
& des ailes , à' forigiiie.'defquelles cè morceau
effi caffiéë- Mais e t qui furptend / fur-tout j c’eft
y e Rf
que le revers de cette ^peinture offre le'même
oifeau ,- fans qu’on puiffe remarquer la moindre^
différence dans les peints ou dans les autres détails..
On peut conclure d’après cela que, 1/ figure de
l ’oifeau efl continuée dans toute l’ëpaiàèur.du
morceau. »'
» Gette peinture pa.roît grenue des deux cotés.,
& faite de pièces de rapport, à la maniéré dès
ouvrages de molaïque ; mais elle çft ,compofée
É artiftement, qu'on'ne faurdit àppercevoir d e ,
jointures avec la-meilleure loupe. D'après l ’état
dé la pièce , il étoit difficile de fe forcer d’abord
une.idée de l'exécution de ce travail. {. a manoeuvre
en auroit été long-tempsjiifie.énigme,fi l'onp-'avoit
pas découvert à l'èfidroit de fa cafture , qu on
av.oit pratiqué; les,..filets des. mêmes -couleurs qui
paroiffent fur la fuperficie & qui régnent dans.
tout fon diamètre. ^
« Au moyen de cette découv erte, on a pu conclure
que la peinture àe ce morceà'ica .été com-
pofëe de diftérenfés tranches de verre^colOré-qui, ■
mifes eff fufiop-^ s’unifient. IL b’eft -p'as^à prB-
fumer qu’on eût pris tant de peine pqj.vr.me continuer
cette-pèinturé que l’épaifieur de la fixième
partie éd’un peuce/, tandis qu’en employant ? des
filets plus, longs, fans y mettre plus de- temps ,
on auroit pu produire un ouvrage épais de-' plu-
fieurs'pOücfeS. H réfulte de— 1 à , que cefte peinture
a été coupéé'?d’ un morceau plus»long, qu’elle'
a été continuée dans’touté fa lon'gùe.ur , 8c qu’on
a pu muliîffiîè/la'figùre.-à.utant-^é. fois que l'éjoaif-
feur .trayailléè' fe trouvoit dans toute'la longueur
du morceau. »
si Le fécond morceau ,„ aylfi cafle ,, à-peu-près
de là même grandeur , fe trouve exécuté de.,la
même-manière. On y voir reprëfeiité- des eme-
méns dë çôhjéufs -Certes , ‘ j-aunes - & blanche s/,-:
couchés fur un fond blëu.^ Ces ovnemens con-
fiftenr en moulures, en cor.don&ï;de-^perles &
en; fleurons, & fë" terminent w\ poijgitesqiyrami-
claïes; - ; T © us : cès -details fou t repré fentes; très-di l-
tinélement18< fans confufîon ; i?iais ils font u'une
1 fi grande finefîe què - f oeil dë- plus perçant ne’
fauroit 'fuivre les fila mens d-dicats .dans lelquejs
"ces tra.yaux vont feyperd'Fe. Cependant tous cës
ornemêas font continués fans interruption & dans
toute l'epaifleur du. morceau. »
>3 Une baguette de verre , longue cl"un palme ,
Sc.confervëe dans le,, cabinet de M. d’Hamilton,'
a Flapies•; montrevéyjdeiunvent le ihécaiiimie de*
ces fortes d’ôuvrages. JH’extérieur fie ce griorcé||u
eft bleu, "& l'intérieur re^éfeiite une ef^ce de
rofè dd,divWfrç§, couleuW-y & ces cotilcurs coh*'
tihîfënt dans la uyierne dire£fion’!-i:out du long dè,
la baguette. Comme le verre ffuide/ie^tiréf en
uni infinïteiide filets lpng/Sc njiccrs à'yplOnté^
©n peut-faire la même opératioix avec des tranches
dsyerrè compqfées. & fondues^ qui confervent
leur couche marqûëëen lés, tirant. C ’ eft ainfi que
de l’argent doré-, tiré en un fil d’argent, con-
ferve fà dorure dans'toutei*fa longueur. Cette
çOBfidération rend probable queles anciens, pour
compofer les morceaux’ de v e r r e ren quefiion ,
réduifoient leurs grandes tranches de verre j par
^cfrtte éxtenfion en une'infinité de petits’fil/ts. »»
( Caylus 5 Rcck. d’dndq. l»,p» 300. 25)^.-)'. <
» Les chofes les plus utiles qu’ oh, conncilfe
en antique de y erre, font les empreintes- & les
moules de .pierres gravées, tant ’en rslief qu-'m
creux, avec les*ouvrages“de de'.^i-bofiè déplus
grande forme * dont il s’eft •corïfe.r'ré-lïn vafe
entier. Les pâtes de verre »de pierres, gravées en
cueux, JrrTitent fquvent fes veinf^_..8^,îes- bandes
de diyèrfes couleurs qui të trpuvoient fer les ori-
l in ^ u x 8 c plufiçurs pâtés feoiftées ftir des pierres
gravées çn relief-montrent les memes couleurs
qui fe.vo-yoiéht fur le camée' original, fait attefté
*auifi par Pline. (£ . X X X c . 5%. /) Deux morceaux
très-ça res dans,oe^genre^J?pt&'er.t la faillie
■ ,j|fs_.figures -, relevée'par des fèuMës d’jqi.: l’un
QfyxCes morceaux-rçpréfente *la stête de tempe*.
| rëu r Tibère > 8c appaftient à M. Byresv, -atciv: t’_/èe
; a^Rom-s. jCJeft» àTcesI pâtes/.que-oous^-‘^eyons la'
• qpnffryaijon deplufieurs fiellês antiqué^ëri pierres
grâ-yées , dont les originaux n’êxiftent plus. •»
"33 Pp4tr- ce, qui regarde les/bàs reliefs vdë verre
'd’jj»n plus grand vplumë^l ne s’ert trouvé çqfn-
.mi^jlme^ quévdë/mOrcêatix ca^s.^qui n'indiquent.
q,ue Tintention.* Ces. fragméns ifpus mon-
-. trent î’i^ it jr ié fingulièrë ‘ des^aricienV' |„a,ns ce
genre de travail, * 8e leur .vofemë n'oÿs'en dé-
'•vôftéTans 4,0ute. l'ufage. Cés imiac^ux in-cruüés
dans le rrîàrbrè ou dans'les p|nneaux , •avec des,
iffiftons-peints & de& àr|befqüès colorés ., fervoient
m décor^iï.lés gviiî'S- des x x x n .
Tc: 64. Vov,ipZ %i Biim.- c. 3. ) y ôùvn ge. h ’ pfus.confidérafeîe
dàfts cé iyirës«* i f t . un' came:ö-3/decrit
par Büonarotti {*OJ[srv. jogra^aîcurfi hu■ dcgl. -ant.
P • 417- ) j, $s -.confëwç M $äbmet;;Äe'*la.bibiiotffëque
du V a t ic a n i l ’ connft^en une: tâËIe de<
'vMre drufi1 'quarre sM^lîgé, löngfie. 0 uri peû/plus
d’un p a luvèji de -deux tiërsyd :un- palme.
Ce Carnée repré|;T.te Bacchus 3 repof;mt fur le
'fein d’ Ai j- av^ci dptix. Tatyrès- J- i!-es figures
oui.Tont" blanches folt^ëxeGUtées, fur; un fend
d’un» br.un foncé;, 8c >n’onr»qu^ùh fai.liant très*
doux. 33
t/ 33vMaism m m m cbôfes dans -ce genre
[c’efoièn/ des tafes^décoréstie figures de relief,
S,-tantôt tra'nfparentesytantôt de diverfes couleurs,
ïYùr lin fond brun, 8c d'une exëcurion fi parfaite
qu’ils n’.étoient „gùèrës: inferieurs aux ‘beaux vales
oe Tardoine. Qn ne connoît qu’ un feul^de ces
) vafes qui’ fe. Toit confervé entier ,. morcèati rare
| qui a été trouyé dans l’ urne fauffement nommé#