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Enfin cTAnville a trouvé par des recherches
dans l'antiquité plufieurs moyens de reconnoitre
la mefure du fckoene 8c de l'évaluer. Nous n'en
citerons qu'un pour exemple! L'itinéraire .d'An-
tonin indique une manfion fous le nom de P enta
fckocnon, dans l'intervalle du mont Cafius à Pelufe,
8c la diftance eft marquée également à l'égard de
l ’un 8c de l'autre de ces lieux , iur le pied de
vingt milles. De cette manière , il y a tout lieu
d'inférer que la pofition ' intermédiaire tirant fa
dénomination de la diftance refpeétive à l’égard de
deux points différens, diftance valant cinq Jckoenes
d'un coté comme de l'autre , le. fckoene eit com-
penfé par quatre mille romains.
. Cette compenfation convient à ce que dit Pline,
que le fckoene eft compofê de 32 ftades 3. aliqui
\xxij ftadia finguüs fcnoenis iedere ,• car 3 félon l'emploi
le plus général du ftade, fur le pied de
nuit pour le mille romain, les 32 ftades font
^équivalent de 4 milles. Or la mefure du mille
romain, félon la plus fcrüpuleufe analyfe,s’évaluant
à 7jo toiles, 1 e fckoene comparé à 4 milles, revient
à 3 milles 24 toiles 3 & le ftade qui fert- à la corn- ’
pofition du fckoene , étant fort intérieur en mefure
au ftade grec olympique , fe borne à jo toiles 2
pieds y pouces moins quelques lignes. (Mém. des
thfcrip. tom. X X V I, in-4. ) ( D . J. ).
SCHÆNICOIÆ , efpèce de courtifanes du ;
dernier ordre j elles étoient pauvres. Au défaut ;
-de pommades odorantes &• d'eaux de lenteur, !
elles fe fervoîent de l'huile de fchoenus ou jonc
marin.
SCHGENION, air de flûte en ufage dans l'ancienne
Grece 5 Pollux en parle ainfi qu'Hefychius.
Il devoit ce nom au caractère de poéjïe 8c de
mufique dans lequel il étoit compofé ; caractère -
qui, félon la remarque de Cafaubon fur Athénée ,
a voit quelque enofe de lâche & de flexible( à la
manière du jon c , tr%àiyov). G'eft dans ce fins
u'on trouve dans Helychius, <r%omt)y Qwiw, pour
ire une voix, molle , rompue & efféminé?. {J). JS).
SCHCENQBÀTE. C'eft ainfi qu'en nommoit
chez les grecs un danfeur de corde , de <r%<u*oç,
une corde, & de Mw?®., jè marche, Vçye% Danseur
DE CORDE.
Les fckcenobates après avoir amufé les théâtres
de la Grece , trouvèrent chez les romains un !
nouvel accueil pour leur art. Ils commencèrent
à paroitre à Rome l’an 390 de fa fondation, fous
le con fiâ t de Sulpirius Poetus & de Licinius
Stolon , qui les introd-iifiicnt aux jeux fcéniques , ;
célébrés d’abord dans Pile du Tibre, & que Mef-
faîa conjointement avec Ca fixas, portèrent en fuite-
fqr le théâtre. Mais quand Rome fut parvenue à
J4 recherche de-tous les plaifirs propres à char-
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mer I'oifiveté, celui des fckcenobates, qu'on nomma
funambules, l'emporta fur tout autre goût. Ce
fpeétacle devint une fi forte paffion pour le peuple,
qu’il ne prétoit plus l’oreiile aux meilleures pièces
qu'on lui donnoit. Térence même l'éprouva j
quand on joua fon Hécyre, un nouveau funambule
qui parut fur le théâtre , attira tellement les
yeux du peuple entier, qu'il ce fia d'écouter la
pièce admirable du rival de Ménandre-: hapopulus
ftudio fpeclaculi cupidus in funambulo animum occu~.
paverat.
Parmi ces fckcenobates ou funambules,les uns dan-
foient fur la corde lâ c h e , le s autres couroienHiir
i une corde tendue horizontalement j il y en avoit
| qui tournoient autour d'une corde, comme une.
l r°ue autour de fon eflîeu ; d'autres defcendoient
[ fur cette même. corde de haut en bas , appuyés
! fur l'eftomac. Tous les auteurs en parlent, & l'é -
; legante defeription qu'en a donnée Manilius , mérite
ici fa place ;
. . . . . . Aut tenues au fus fine limite grejfus ,
Certa per extenfiaspomt veftigia funes 3
Et cceli medicatus iter veftigia perdit
Per vacuum , & pendens populum fufpendit ab ipfoi
. On cite comme un trait d'humanité de Marc- '
îAurèle, d’avoir ordonné qu’on mit des-matelats
{deflous les funambules ; parce que cet empereur
-.s’étant, trouvé un jour à leur fpeftacle , un funam-
;bulè penfa périr en fe laiffant tomber. Depuis lors
on tendit un filet fous les fckcenobates y pour empêcher
que j:èux .qui'éprouver oient le même accident
, fe filfent aucun mal.
Enfin , les.hommes funambules ne fuffifant plus
pour amufer le peuple,.on drefla les bêtes à cet
exercice. L’ hiftoire dit qu’oii vît' à Rome, du
temps de Galba , des élephans marcher fur des
cordes tendues. Néron en fit paroitre dans les jeux
iqu’il inftkua en l’honneur d’Agrippine. Vopifcus
■ raconte la même ch.ofe du temps de Carin & de
Numérin.
j SGHENE,
Le fçjiene du Delta valoît, félon M. Pauélon
( Dans fa Métrologie.^ , 3424 toifes de France.
Il valoir en mefüres anciennes des mêmes
pays:
1 f parafange$.
ou 4 mils.
' OU- 30 grands ftades.
ou 40 ftades. nautiques,
ou 240 • pléthres.
ou
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çu 40O' chébels.
ou 2400 décapodes,
ou 4000 orgyes.
ou 4800 bénie diploun.
Ou 9600 bême aploun.*
SCHOENÉE. Voyei C enée.
SCHOLA , école, collège , lieu- où l’on en-
feigne quelque fcience. Ce mot vient d'un mot
grec, qui lignifie repos ;. quia otio opus eft iis qui
litteris vacant. Il y avoit a Rome 8c a Athènes ,
des écoles publiques , où l'on envoyoit les en-
fans pour les inftruire. A Rome, outre 1 athe-
née y le capitole, & le gymnafe, on voyoit encore !
des écoles conduites par des maîtres parti- ,
culiers.
S cholj. , étoit auffi une galerie , autour du
bain, où ceux qui youloiênt fe baigner, at-
'tendoient qu’ils euffent place : fckolas labrorum
itafieri oporteifpatiofas , dit Vitruvc ( Lib. V , c. io).
Ut citfn priores ' occupâterint loca , circum fpeëtantcs
reliqui refit ftare pojfunt y c'etoit ■ encore dans les
portiques , un lieu où les philofophes & les gens
de lettres s'aifembloient pour s'entretenir Ôc fe
difputer.
S chola , défignoit dans l'ordre militaire un
fifeadron , ou une divifion d’infanterie.
Schôla , s’appliquoit à toute compagnie , af
•fociation 3 fchola beftiariorum , la compagnie des
beftiaires.
■ §chola y étoit le lieu d'aflemblée, de demeure
des domeftiques, ou des militaires chargés de
quelque emploi, ou attïchés à un maître.
Scholares y les foldats attachés à la garde,
du palais.
SCH0 LASTJC1 , c'étoient des affeffeurs, des
avocats confultans , dont fe fervoient les gouverneurs
8c inteadans des provinces, dans l'exercice
de leur charge. Ils dreffoient leurs avis, fur
des requêtes , & les in firme ient ou les appuyoient
par les principes de droit. (D .J. ) .
SCBOLASTICUS , ce terme lignifie un avo-
eat , comme nous l’apprend Macaire , dans fa
quinzième homélie; où il s’exprime en ces termes.
« Celui qui veut acquérir la connoilfance des
?» affaires du barreau, va d’abord apprendre les not-
»9 tes , ( caractère d'abréviation ) , 8c quand il eft
ai parvenu à être le premier dans cettè fcience , il
»s paffe dans l'école des Romains j dès qu'il eft
» devenu- le premier dans cette école , il paffe.
Antiquités t Tome V 1
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93* dans celle des praticiens, où il a le' dernier
9» rang, celui àéarcarius , 8c le dernier des avo-
99 cats 3 mais s’ il parvient à être le premier , il eft
»3 fait préfident, ou gouverneur de province,
33 & alors il prend un affiftant, confeiller ou af-
: 93 fçlfeur 3 «S'sAoy fcuJui n-petyparei 3 &c. »» Valois
a corrigé dans ce pacage la leçon ordinaire, 0 9-e-
Xov fcetJuv ypxftfiaTit, en fubftituant le mot de
7T payeur a 3 8c c'eft une fort bonne correction.
(D .J .) -
SCHOLASTIQUE, ce mot n’ eft pas auffi barbare
que la chofe 3 on le trouve dans Pétrone r
Non notavi mih Afcylti fugam , & dum in hoc-,
dofiorum sftu totus incedo , ingens fchoLafiicorum
tiirba in porticum venït y ut apparebat, ab extern-
porali declamatione, nefeio cujus , qui Agamemnortis
fuaforiam exceperat-. Il lignifie un écolier de rhétorique.
Voici "un autre paffage, où il fe prend pour
rhéteur , ou fophifte : in feenas fcholafiicorum , qui
rhetorès vocantur, quos paulo ante Ciceronis tempo ta.
extitijfe , nec majoribus placuijfe probat ex eo quoi
Marco Crajfo & Domitio cenforibus claudere ^ ut ait
Cicero , ludum impudentia jujfi funt ( Quint, dialog-r
de caufis corrupt. cloquent. ) .
De la comparaifon de ces deux palTages,ron voie
que l'éloquence dégénérée peu-à-peu , étoit-,
chez les Romains , au temps de' Pétrone & de
Quintilien , ce quelle avoit été jufqu à Cicéron.
Dans la fuite , le nom fcholaftique, pafla
des décîamateurs de l’école à ceux du barreau..
Confultez là-delfus le code de Théodofe& de
Juftinien.
Enfin, il défigna ces maîtres - es - arts & de
■ philofophie,, qui enfëignoient dans les écoles
publiques dès églifes cathédrales des monaf-
: tères, que Charlemagne 8c Louis le pieux a voient
fondés.
SCIADEPHORE , <r%t*h<plhs- Les Athéniens
appeloient feiadephores , les femmes étrangères
-qui demeuroient à Athènes , parce qu'elles
étoient obligées, à la fête des Panathénées , de
porter des parafols , pour garantir les Athéniens
du foleil ou de la pluie 3 ce mot vient.de <rx,Uhiu ,
parafol , ombelle , & de <pc-j>à }je porte.
SCIADES, c’eftle nom qu dn donnoit au bonnet
| des empereurs Grecs.
SÇIAMÀCHIE ou SCAMACHIE,^«^*^^#
de y ombre y 8c de p.a.ypp.ai3 combattre 3 efpèce-
d'exercice en ufage chez les anciens, qui con-
fiftoit dans des agitations des bras pareilles à
celles, d'une perfonne qui fe battroit contre fou
.ombre,
Z z.