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pagnes de Putéoïi, de Baies 8? de Mifène, &
vifitoit ces villes. On fait qu'il mourut dans la
maifon de campagne de Lucullus ; fituée fur le
promontoire de Mifène. »
Dans la collection de Stofch on vo it4 fur une
fardoine de quatre couleurs, la tête de Tibère.
Sur le revers de la même pierre eft gravé un
feorpion.
Sur une pâte antique, le bufte de Tibère vu
par derrière avec l’égide rejettée fur les^ épaules.
On voit l’empereur Probus portant l’égide de
la même manière fur ( Num. Muf. Alex. Alban.
tom. I I . tab. XCII. ) deux médaillons.
T ibère C on stant in , ou II.
TlBERIUS CoUSTANTINUS A ugüstus.
Ses médailles font :
R. en or.
RR. avec le revers qui a pour légende : viftoria
Tiberi.
RRR. en argent.
C . dans les différens modules de B.
T ibère I I I , 5e. fils d’Heraclius.
T i b e r i u s Cæ s a r , & p o fie a A u g u s t u s .-
Ses médailles manquent. -
T ibère IV , fils de Juftinien II.
T iberiu s Cæsar , & poflea A u g u s t v s .
Ses médailles font :
RR. en or , avec la tête de fon père & la
fîenne.
O. en argent & en B.
On ne le trouve point avec fa tête feule.
T ibère V .
T iberius A ugustus ( A b s im a r u s .')
Ses médailles font :
RR. en or.
O. en argent & en IB.
T ibère , { marbre de) marmor Tïberium. Les
romains appelaient ainlï un marbre v e r t, rempli
de veines blanches, qui -fe tirpit d’Egypte ; ils
• l’appelloient auflî marmor Auguftum. Pline nous
dit qu’Augufte & Tibère furent les premiers qui en
firent venir à Rome. 11 paroît que ce marbre
éft le même que celui que nous connoilfons fous
le nom de vert an tiq u eou de vert à*Egypte.
TIBERIADES, les nymphes, qui habitoienx
les bords du Tybre. Les poètes latins invoquoient
quelquefois ces nymphes.
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TIBERIAS, dans la Galilée. TOSplAc 8c TK
BKPIH&'N.,
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l’honneur de T ibère, deTrajan,
d’Hadrién & d’Antonin.
TIBERÎNUS , fils de Capetus , fut un des
rois d’Albe ; il fe noya dans le fleuve qu’ on nomme
it , de fon tems , " Albula , & auquel cette
aventure fit donner le nom de Tibre.
Romulus le mit au nombre des Dieux, Sc on
le regarda comme le génie qui prefidoit au fleuve.
Aufli lit-on dans une infeription recueillie par
Muratori ( 104. 2. ) S a c r o T i b u r i n o .
TIBERIOPOLIS,en Phrygie.TiBEPionoAiTûN.
i Les médailles autonomes de cette ville font :
RRR. en bronze.
O. en or.
O. en argent*
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l’honneur de Trajan de Cara-
calla, d’Hadrien & de Sabine.
TIBERIUS s’exprime en abrégé par T L à U
différence de T. qui défignoit Titus.
TIBIA. Voye1 Flûte,.
TIBIALTA, bandes avec lefquelles les romains
s’entouroient les cuiffes pour les défendre du froid*
Augufte en faifoit ufage. ( Suet. c. 82. n. 1. )
TIBICINÆ, joueufes de flûte.
TIBICINES , joueurs de flûtes. Chez les romains,
les joueurs de flûte formoient un corps
fous le nom de collège, & ils avoient' le droit
d’ aller jouer dans les feftins &^les cérémonies.
Ce privilège leur ayant été ôté par Àppius
l'aveugle, on fut obligé de le leur rendre, &
de plus d?établir. une fête en leur faveur ,
comme le raconte Tite-Live au neuvième livre.
Ils fe tenoient ordinairement au marché, pu on
alloit les louer. Leur grand nombre devenant à
charge dans les funérailles, les décemvirs furent
obligés de défendre qu’on en employât plus
de dix.
On appelloit au Ai tibicen , un bois qui fervojt
d’appui à une maifon; la métaphore eft prife, dit
Feuus, de ce que l’on a befoin de ces appuis
pour foutenîr une maifon , comme ceux qui
chantent ont befoin d’inftrumens pour foutenir
leur voix. Tibicines in sdificiis dlci exifiimantur a
fimilitudine tibiis canentium qui3 ut canentes fuftineant3
W I TIBREj
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TIBR.E , en italien Tevere 5 en latin Tyberis 3 r
Auparavant Tibris 3 & premièrèment Albula ; c’eft j
Pline-qui le dit , /. III. c, 5. Tiberis ante'a Tibris ,
appellatus & prias Albula , tenais primo , è media
lorigitudine Appennini, finibus Aretinorum profiuit,
quant l ’bet magnarumnavium ex Italo mari capax , ,
rerum in toto orbe nafeentium mircator placidijfi-
mus ; mais Virgile a cru devoir relever davantage
la gloire du Tibre. JErieid. I. V III. v. 3 3P*
. . . . Afperque immani corpore Tybris 3
A quo ’pofi Itali fiuvium cognomine Tybrim
Diximus 3 ami fit verum vêtus Albula nomen.
ce Tibris,' guerrier d’ une taille énorme con-
« quit le Latium , & les latins donnèrent- fon
» nom à ce fleuve, qui portoit auparavant celui
» d’AlbulaT» Selon les hifîoriens , ce fut le roi
Tibcrinus qui donna fon nom au Tibre 5 mais
un grand poète devoit lui-même donner une
étymologie plus ancienne, &: même fabuleufe.
•’ ’ Ce fleuve prend fa-fource dans l’Apennin ,
affez près des confins de la Romagne 5 il n’eft
qu’un petit ruiffeau vers fa fource, mais il reçoit
plufieurs ruiftèaux & rivières avant de fe rendre
a Oftie. En fe jettant dans la mer il fe partage
en deux bras, dont celui qui eft à la droite
s’appelle Fiumechino, & celui qui eft à la gauche ;
conferye le nom de Tibre ou Tevere. Ce dernier
bras éteit l’ unique bouche par laquelle ce fleuve
fe déchargeoit autrefois dans la mer , & c’ eft
ce qui avoit fait donner à la ville qui étoit fur
fon bord oriental, le nom ÜOfiia, comme étant
la porte par laquelle le Tibre entroit dans la
’Méditerranée.5 fon embouchure eft aujourd’hui
entre Oftie & Porto.
Virgile donne à ce fleuve l’épithète de Lydius
( Æneid. I. IL v. 781 ) parce que le pays d’Etrurie,
où il coule , étoit peuple d’une colonie de
lydiens.
Il n’a pas , dans Rome , trois cents pieds de
largeur. Augufte le fit nettoyer, & l’élargit un-
peu , afin de faciliter fon cours; il fit auflî fortifier
fes bords par de bonnes murailles de. maçon-
. nerie. D’autres empereurs ont fait enfuite leurs
efforts pour empêcher les ravages de Les inondations
; mais prefque tous leurs foins ont été
-inutiles.
Le firoco-levante, qui eft le fud-eft de la
Méditerranée , qu’on appelle en Italie le vent-
marin , Touffle quelquefois avec une telle violence,
qu’il arrête les eaux du Tibre à l’endroit
de fon embouchure ; & quand il arrive alors
que' les neiges de l’Apennin viennent à groflîr
les torrens qui tombent dans le Tibre , ou qu’une
pluie de quelques jours produit le même effet,
Antiquités. Tome V.
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la rencontre de ces divers accitiens fait nécef-'
fairement enfler cette rivière , tz caufè des
inondations qui font le fléau de Rome , comme
les embrafemens du Véfuve _ font le fléau de
Naples. .
- Le Tibre, fi chanté par les poètes , n’eft d’aucune
utilité, & n’eft redevable de l’honneur qu’il
a d’êti’e fi connu, qu’ à la poéfie, & à la réputation
de la célèbre ville qu’il arrofe:; les grands
fleuves ont eu raifon de le traiter de ruijfeau
bourbeux ; fon eau e.ft prefque toujours chargée
d’ un limon qu’on aflîire être d’une qualité per-
nicieufe ; les poiflons même du Tibre ne font
ni fains, ni de bon goûte Auflî de bout tems
Rome s’ eft donnée des foins infinis pour fe
procurer une autre eau, & a bâti un grand
nombre de fontaines pour fuppléer a la mauvaife
eau du Tibre. ( D. J. )
On le trouve' perfonnifié fous la figure d’un
vieillard couronné de laurier, à demi-couché,
tenant ; une corne d’abondance , & s’appuyant
fur une louve , auprès de laquelle font les deux
petits enfans , Remus & Romulus. C ’ eft ainft
qu’on le voit repréfenté dans ce beau marbre
qui eft dans la cour du Capitole,: dont ors
voit une copie au jardin des Tuileries. Il fut
père d’Oerius , qu’il eut de Manto , & qui bâtit
le ville de Mantoue, qu’il nomma ainfi du nom
de fa mère. Voye^ Ma n t o .
T i b r e . ( î l e .d u ) Suétone l'a nomme Y île
d’Efculape ; & félon Plutarque , on l’ appelloit
Pü/e Sacrée & Y île dès deux Ponts. Voici de quelle
manière il rapporte l’ origine du premier de ces
noms.
Parmi les biens des Tarquins, il fe trouvoît
une pièce de terre dans le plus bel endroit du
champ de Mars ; on la çonfacra à ce dieu,
dont on lui donna le nom. Les bleds ne vênoient
que d’ être coupés ,• & les gerbes y étoient
encore:on ne crut pas qu’ il fût permis d’en profiter,
à caufe de la-confécration qu’on venoit
d’en faire.; mais on prit les gerbes & on les
jetta dans le Tibre avec tous les arbres que l’on
coupa, biffant au dieu le terrein tout nud, de
fans fruit. Les eaux étoient alors fort baffes ,
'euforte que ces matières n’étant pas-emportées
par le fil de l’eau , s’arrêtèrent à un endroit
découvert. Les premiers arrêtèrent les autres,
qui ne trouvant point de paffage , fe lièrent fi
bien avec elles, qu’elles ne firent qu’ un même
corps. L’eau coulante fervit encore à l’affermir,
parce quelle y charioit quantité de limon qui ,
en grofliffant la maffe, contribuoit à la lier 2c à
la refferrer. .
La folidité de ce premier amas , le rendit
I encore plus grand ; car le Tibre ne pouvoit pref-
M m m m