
étoient-ils ordinaires aux Pÿthiques , dont ils fai-
foient la première 8c la plus confidérable partie.
On prétend même que ceux-ci, dans leur origine,
n’avoient été inftitués que pour y chanter les louanges
d Apollon , & y diuribuer des prix aux poètes-
muficiens qui fe fignalèrent en ce genre. Le premier
qu’on y couronna fut Ghryfofthémis de Crète ,
après lequel reçurent le meme honneur fuccefli-
vement Philammon & Thamyris, dont j’ai parlé
plus haut j Etheuther par le charme feul de fa ■
voix , car il ne chantoit que la poéfie d’autrui ; j
puis Céphales , -grand joueur de cithare $ Echem-
brote & Sarcadas, excellens joueurs de flûte. On
dit qu’Héfiode y manqua le prix, faute d’avoir ;
& accompagner de la lyre les poéfies qu’il y j
chanta.
Il paroît par un paflage de Plutarque, 8c par un
autre de l’empereur Julien, que les combats de
mufique & de poéfie trouvoient aufli leur olace
dans les jeux Jfthmiques. A l’égard des Némeens,
le paflage d’Hygin , allégué fur ce point par
Pierre du Faur, ne prouve que pour les jeux
d’Argos; & quoi qu’en dife celui-ci, le mytholo-
gifte ne les a point confondus avec ceux de Né-
mée, dont il fait un article à part, où il n’eft
queftion ni de poéfie, ni de mufique. Mais nous
apprenons par un paflage de Paufanias, que l’une
& l’autre y étoient admifes. C ’eft au huitième livre
où il dit que « Philopémen àfliftant aux jeux Né-
» méens, où des joueurs de cithare difputoient
» le prix de mufique , Pylade de Mégalopolis, un
» des plus habiles en cet a r t, & qui avoir déjà
” remporté le prix aux jeux Pythiques, fe mit à
*? chanter un cantique de Timothée de.Milet,
»> intitulé les Perfes, 8c qui commençoit par ce
» vers:
Héros qui rends aux grecs l'aimable liberté.
“ Aufli-tôt tout le monde jetta les yeux fur Philo-
» pémen, & tous s’écrièrent, que rien ne con-
» venoit mieux à ce grand homme ».
On propofoit des prix de poéfie & de mufique,
non-feulement pour les grands jeux dé la grèce,
mais encore pour ceux qu’on célébroit dans plu-
fieurs villes de ce même pays : dans celle d’Argos,
a Sycione,à Thèbes, à Lacédémone, dans les jeux
Camiens j à Athènes pendant la fête des prefloirs,
rirai» , & celle des Panathénées ; à Epidaure,
dans les jeux établis pour la fête d’Efculape j à
Ithome dans la Meflènie, pour la fête de Jupiter ;
à Délos, dans les jeux célèbres dès le temps d’Homère
, & que les Athéniens y rétablirent félon
Thucydide , après avoir purifié cette ifle , dans
la fixième annee de la guerre du Péloponnèfe j à
Sanr os , dans les jeux qu’on y donnoit en l’hon-
nein-; de Junon, & du Lacédémonien Lyfandrej à
Dion en Macédoine , dans ceux qu’ir.ftitua le roi
Archélaüs’, pour Jupiter & pour les Mufes î a Pa-
tMS j a Naples, &c* Mém, des Jnfcr% X. w-4.0.
On neTe rappelle point l’hiftoire 8c le caractère
des grecs , fans fe peindre avec admiration ces
jeux célèbres où paroifioient en tous les genres
les produ&ions de l’efprit 8c des talens, qui con-
couroient enfemble par une noble émulation aux
plaifirs du plus fpirituel de tous les peuples. Nor.-
feulementl’adrene & la force du corps cnerchoient
à y acquérir un honneur immortel, mais les historiens
, les fophiftes-, les orateurs & les poètes,
lifoient leurs ouvrages dans ces auguftes aflenj-
blées, & en recevoient le prix. A leur exemple,
on vit des peintres y expofer leurs tableaux, 8c
des fculpteurs offrir aux regards du public des
chef-d’oeuvres de l’art, faits pour orner les temples
des dieux. ( D. J. )
PROANA, en Theflalie. nrûANnN.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en arg en t........... Pellerin.
O. en or.
O. en argent.
PROAO , divinité des anciens germains, qu’il^
repréfentoient tenant d’une main une pique environnée
d’ une efpèce de,banderolle , & de l’autre
unécu d’armes. Ce dieu préfidoit à la juftiee 8c
au marché public, afin que tout s’y rendît avec
équité.
PROAROSIES. On appelloit ainfi les facrifices
qu’on offroit à Gérés avant les femènces.
PROAULION. C ’étoit le prélude des flûtes ,
: ce qui précédoit le nome ou l’air qu’on alloit
exécuter, comme le prologue des pièces de théâ-
tre. Il paroît par un paflage d’Ariftote (Rketor.
éib. III. cap. 17 .) que les anciens joueurs de flûte
lioient leur proaulion avec - le nome même, ou
pafloient de l’un à l’autre fans interruption. ( F.
PR O B A , eflai de la nourriture militaire que
l ’on offroit au général.
PROBARE hoftias y examiner les victimes pour
leur trouver les caractères qui plaifoient aux
dieux.
PROBA TORIÆ litteri, brevet que recevoit
chaque officier félon fon grade.
PROBULEUMA, TrçtÇxXtuftx t arrêté de l’aréo1
page ou du fénat d’Athènes pour être propofé à
l’affemblée dupeuple, afin d’y recevoir la ratification
néceflaire, fans laquelle cet arrêté ne
pouvoit avoir force de loi après la fin de l’année,
temps auquel les fénateiws rendoient leur commiffion.
( Potteri archsol. grec. lib. I , cap. X V I I I .
tîom. îy pag. IOO. )
PROBUS.
Marcus A urriius- P robus A ugustus«
Ses médailles font ;
RR. en or.
RRR. en médaillons d’or.
RRR. en argent quinaire.
RR. en médaillons de bronze j au revers, les
trois monnoies.
Il y en a de plus larges avec des revers RRR.
On le.trouve en ce module avec fa tête accol-
lée à celle de fa femme. Ce médaillon eft au cabinet
national.
RR. en M . B.
R. en m B. avec fes confulats du coté de la
tête.
C . en P. B. d’Egypt^
Les médailles de ce prince, en P. B ., latin font
fi communes, qu’on en a vu une collection de plus
de deux mille avec des différences , recueillie par
l’abbé Rothelin ; mais qui n’a pas paffé enEfpagne
avec fa fuite d’argent.'
PROCEDERE, paroître en public, précédé &
fuivi d’une grande pompe.
PROCESSIONS. On repréfentoit dans les procédons
des anciens le premier état de la nature.
On y portoit une efpèce de calfette qui contenoit
differentes chofes pour fervir de fymboles j par
exemple , des femences de plantes pour ligne de
la fécondité perdue. On y portoit encore, d’après
les mêmes principes, un enfant emmailloté , un
ferpënt, & c. : ces fortes de fêtes s’appelloient
orgies.
Virgile fait mention dans fes Georgiques de la
procefiton ufitée toutes les années en l’honneur de
Cérès ; Ovide ajoute que ceux qui y afliftoient
étoient vêtus de blanc, & portoient des flambeaux
allumés. On failbit des procédions autour
des champs enfemencés, & on les arrofoit avec
de l’eau luftrale. Les bergers de Virgile en font
tout glorieux, & difènt en chorus : -
• • • ...........................Et cum folemnia vota
Reddemus nymphis , & ciim lufirabimus agros,
A Lacédémone, dans un jour confacré £ Diane,
on faifoit une procejfton folemnelle. Une femme
des plus confidérables de la ville portoit la ftatué
de la déefle. Elle étoit fui vie de plufieurs jeunes
gens choifis qui fe frappoient à grands coups. Si
leur ardeur fe rallentifloit, fa ftature, légère de
fa nature , devenoit fi pefante , que celle qui la
portoit, accablée fous le poids, ne pouvoit plus
avancer. Aufli les amis & les^parens de cetçe jeu-
nefle les accompagnoient pour animer leur courage.
PROCES TRIA. On nommoit proceftria chez les
romains les camps fixes ou de quartier, dans lëf-
quels demeuroient les étrangers, vivandiers, ap-
provifionneurs & autres qui fuivoient l’armée, 8c
auxquels il étoit défendu de fe mêler avec les
foldats. ( D. J. )
PROCHARISTÉRIES, 7rp«%»priptu, facrifioe
folemnel que les magiftrats d’Athènes offroient
annuellement à Minerve au commencement du
printemps.
PROCILIA , famille romaine dont on a des
médailles :
RRR. en argent.
O. en bronze.
O. en or.
PROCLA.
Sur des médailles de Mitylène, on vo it gravés
la tête & le nom lo t . itpokaan. hp£îiaa. de
Julia Procla, qui n’ eft connue par aucun autre
monument.
PROCLÉ A , fille de Clytius , première
femme de Cygnus , roi des Colones. Voye%
C ygnus.
PROCONNESSUS, île. npoKON.
Les médailles autonomes de cette île fonç
RRR. en bronze.
O. en or.
O. én argent.
Leur type ordinaire eft un cerf à mi-corps.
C’eft de cette île que l’on tiroit le marbre de
Cyzique , & le marbre blanc , veiné de noir, ap-
pellé proconnéfien.
PROCONSUL, magiftrat que la république romaine^
envoyoit dans une province , qui y gou-
vernoit & y commandoit avec toute l’autorité
des confuls a Rome.
Les confuls , après leur élection , fe parta-
geoient d’abord le gouvernement des provinces,
félon que le fort en difpofoit. L’empire romain,
devint enfuite fi étendu, & les guerres qu’il fallut
entreprendre , furent fi fréquentes & fl.confidé