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pommé la Cigogne , & repréfenté par dérifîon ,
foiis des formes empruntées de la cigogne , parce
qu’on avoir trouvé des traits de conformité entre
lui & cet oifeau.
Le comte de Caylus a publié une petite figure
de bronze , repré Tentant un fénattur.romaiïi, habillé'
d’unetdge plus exactement rendue, peut-être,
que fur aucun: sut re monument .-Ce digne confuUiré,
tient à la main le velume ou rouleau qu'on avoit
çotume de donner aux-hommes de cet état. Outre
que la t;ête du perfonnage', dit le comte deÇàylùs,
eft celle daiin ours parfaitement dcilinéë , 1 Habitude
du corps , le maintien & la pofition des
pieds, reffembient à cet animal. ( Rec. d’ant. tom.
III. p. i'8©. )
Le cardinal Albani, pofledoit un petit monument
de bçqnze^ : reprefentarit un a né , rev êtu
aufli de, la toge ( ibid.) ; & combit nVautres exemples
de ce genre dé l'antiquité ne fourniroitrellc
pas ? 11 faut même croire qu on abufoit beaucoup
de ces fortes de charges ou caricatures , puifq.u'on
fut obligé de faire une loi p.our les dérendre.
( Lex Coriiel. -de injur. ) Il paroit. que -celles dont
nous venons de parler, étoient aut-ant de latyrcs.
I Mais oaen connoit d'une auirè efpècé', dont
il n’eft pas fi facile de faifir l'objet. Telle eft
celle que l'on voit fur un vafe étrufque qui ap-
pârtenoit à M. Mengs; ■( Vinckelmârin. kifi. de l’ art.
l:. III. c. 3 )., & dont la peinture femble faire allu-
fion.à.une lcènë de l'amphyttion de,Plaute. Jupiter
y par oit' le vifage coÛYtrt- d'un malque , d'où
pend une longue, barbe : il a te modius fur-la tête
qu'il tient- paifée au travers; des échelons d'une
~ échelle , qu'il eft fur'le point d'appliquer au mur
de la chambre de fa maîtreffe. Vis-à-vis, de lui ,
Mercure , repréfenté avec ifti gros ventre , comme
le Sofie de Plaute , tient de la main gauche Ton
gaducée a baille de la droite , il-élève une lampe
vers la fenêtre ; il eft fur-tout remarquable, par
ion long phallus d'un rouge foncé, .
' Une caricature non moins fingulière fêrt-d’ornement
à l'unë des pages du quatrième volume
des antiquités d’Kércuiaiium._( T’ittu.r. u IV'. p.
368. ) Eile rappelle la defeription que . Virgile
fait d'Enée,, fe fauyant t}e Troyes, portant Anchife
liir fes épaules & tenant Afcagne’ par la main,
( Ænéid. liv. IL ). Nous ignorons fi ces fûjets renferment
quelque féns caché : nous n’ y voyons
du moins aucune fatyre, & nous aimerions mieux
lès ranger dans la clalfé des facéties, ainfi que
d'autres peintures, dont la gravure fért de vignette
a quelques-unes de» pages du troifième volume
des antiquités dîHerculanum. (pag. 131 13y ,
W - ) ,
Nous croyons qu’il faut ranger aufli' dans la
zpjvme clalfe 3 & regarder,’comme, des, fantaifits,
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dkrtiftes les pierres gravées, où fon voit des
têtes d’hommes, d’animaux ,-d'oifeaux, 8cc. , fi
singulièrement groupées.- Quant au portrait de
Socrate, qui s’y trouve quelquefois mêlé, comme
ce philosophe avoir été li indécemment immolé
à la riféë publique furie théâtre d’Athènes
on a pu croire que les pierres gravées où- fa tête j
eft accouplée à d'autres têtes d'animaux , font autant
de fatyres dë ce* grand homme1} cependant
l’explication qu'un favant a donnée de- ces fortes
de pierres. (Jounn. Chiffletii Socrates , five de Gem-
mis ejus imagine cdaüs judicium ) n'y lai fié foup-
çonner aucun trait fatyrique contre Socrate. D'ailleurs
on en connoit dont il eft impoffible dé
tourner le fe ns, contre lui. Telle eft une cornaline ;
fur laquelle on voit le bufte dp Minerve armée
: la déeijfe. a k pointe de Ton cafque ornée
d'une tête: de Socrate : Ta même tête fert à former
fon épaule : au-deftous , on apperçoit le profil
d^une tête'jeune & agréable , qu'on croit être
celle d'Alcibiade. Cette pierre , publiée par M.
le comte de Caylus [ Recueil d’ant. t. VI pl. 40.
1.) & d'autres à peu-près fl mblables, publiées
par ChitHet., auroient - été* une- compenfation de
cellesqu'.on fuppoft être fi lyrique s çontre Socrate}
ii 1 ou employa quelquefois les arts: pour outrager
les; hommes • eftimables ,. il étoit bien jiifié
qu’on.les fit fervir auftt à réparer ces outrages. -
. Si; nous en croyons Pline on. défignoit ces fi-
; gures burlefques , fur-tout celles des pierres gravées
que nous venonsidt indiquer, par le nom générique
de GryMi qui,. félon le naturalifte, vetioit
; de. ce que, le peintre Antiphile avoir Ire prefèmé
un grillon -dans une attitude., 8c un coftume qui
excitoient à- rke C hifi,. nat. üL.aCXXV. cap. 10 )*
; Quelque s auteurs parmi les modernes,, ont donné
ie nom de chimères aux figures, dont il s'agit,
Mais fous quelque rapport qu'on les confidère
en a peine a concevoir comment un tel genre a
pu être admis dans. Iës,aïts , &. fournis a une ef-
. pèçe de règle. 11 eft vrai- que de tcut temps , il
fut réprouvé par les hommes d'un goût sûr 8c
■ délicat. Virruve s'élève avec force contre de pa-
reils abus, & il fe plaint de voir deshonorer la,
: peinture & l'archjteélure par- des monllres extra-
vagans, & des fantaifies ridicules {LiL.VII. cap.<$).
Cependant Raphaël & fes éleves 11'ont point de-
: daigné de nous tranlmettre les grotefques qui or-
; noient les thermes dé T itus,
TÉTHYS, fille du Ciel & de la Terre, époiifit
‘ l'Océan fon frère,. & devint mère de trois mille
nymphes , app-. liées1 \es, océanides. On lui donne
; encore pour enfans , non-feulement les fleuves &
; les fontaines , mais la plupart des perfonnes qui
• a voient, régné ou habité fur les côtes de la mer,,
■ comme Protée, Éthra, mère d'Atlas, Perlée,;
mère de. Circé , &c'. On dit que Jupiter ayant été
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lié 8c garotté par les autres dieux, Tétkys, avec
l'aide du géant Egéon, le remit en liberté. Voyez
Jupiter. Téthys , félon .les apparences , n’eft
qu’une divinité phyfique} elle fe aommoic ainfi de
Tjôîî», qui lignifie nourrice, parce qu’elle étoit là
deëfle de l’humidité, qui eft ce qui nourrit &
entretient tout. Il ne faut pas confondre cette
Téthys„wee Thétis mère d’Achille} leurs noms
font écrits différemment.
- TETRACOME ( Mufiq. des an et ) , Athénée dit
que 1 e .tétracome étoit un air de danfe qu’on jouoit
fur k flâté} & Pollux que ie tétracome etoit une
danfe militaire, eonfacrée à Hercule, en forte
que probablement le tctracome étoit un air de
flûte v if 8c impétueux. (F. D. C. ).
TÉTRACORDE , dans la mufique ancienne
etoit, fëlpù l ’opinion, commune., un ordre où
fyftême particulier de fons réfultans de quatre
cordes différemment ordonnées , félon le genre
8c l’efpèce.
Je trouve de. grandes difficultés à concilier les
autorités des anciens fur : ce - qu’ ils ont dit de la
formation des premiers tétracoraes.
Nicomaque-, au rapport de B o é c e d i t que la
mufique dans fa première fimplîcité , n’avoir que;
quatre fons ou cordes, dont. Je s deux extrêmes
ftnnoient le diapafon entre elles , &c que les.
moyennes, diftantes d’un ton l’une de l’autre ,
fonnoient chacune la quarte avec l’extrême dont
elle étoit la plus proche, & la quinte avecjcelle
qui étoit la plus-éloignée , & il ajoute qu’ on attri-
buoit à Mercure l ’invention de c t tétracorêe.
Boéce dit encore qu’après Taddition des trois
cordes faites par diffèrer.s; auteurs,, Lychaon ,
Samkn, en ajoura une huitième qu'il plaça entre
la .trite.' ou paranièfe, :. qui étoit alors la même
corde , & la mêle} ce qui rendit Poélacordé
complet , & compofé de deux tétracordcs disjoints
de; conjoints qu’ils étoient auparavant dans
l’eptacorde..
• J’ai cortfuké là-deffus l’ouvrage de Nicomaque,
& je trouve qu’il ne dit rien de tout cela. 11 dit
au contraire que Pythagore’ s’apperçevant que ,
bien que le fon moyen des deux 'té&acordèi conjoints
■ fonnât la confonnance de ;la quarte avec
chacun des extrêmes,, ces extrêmes comparés
entr’eux fe trouvoi-. nt‘ diftonans, il ajouta une
huitième corde q u ié c a r tan t d’un ton les deux-
tétracordes, produifit le diâpafon entre leurs extrêmes,
& inrroduifit encore une nouvelle con-
fbnnance , qui'eft la quinte entre, chacun de ces
extrêmes & celle des deux cordés moyennes qui
lui étoit oppofëe.
Sur la manière dont fe fit cette addition-,
Nicomaque 8c Boéee font tous deux également
embrouillés, 8c non contens de fe contredire entre
I e u x c h a c u n d’eux fe contredit encore avec
foi-même.
Si l’ on avoit égard à ce que difent Boéce &
plufieurs autres anciens auteurs-, 011 ira- poitrroit
donner de bornes fixes à l’étendue du ïétracorde ;
mais foir que l’on compte ou qu’on pefe les voix,
on trouvera également que la définition la plus
exaéte eft celle du vieux Bacchius , qui définit le
tétrac&rde un fon modulé de fuite dont les cordes
extrêmes fonnent la quarte'entre elles.
En effet, cet intervalle de quarte eft e-ffentiel
au tétracorde , e?eft pourquoi les fons qui le for-
{ ment font appelles immuables par les anciens, à la
| différence des fons moyens qu'ils: appellent mobiles
] ou changeatis , parce qu’ils ppuvoient s'accorder
de plufieurs manières. Il n’ en étoit pas de même
du nombre de quatre cordes , d'où le tétracorde a
pris fbn nom} ce nombre lui étoit fi peu efîèntiel,
qu'on voit dans l’ ancienne mufiqüè. des dtracordei
qui n’en avoient que .trois.
Les tétracordes ne demeurèrent pas long-temps
bornés au nèm-bré de' deux , il s-en -forma bientôt
Lun troifième } puis un quatvièmë-} nombre auquel
le fyftême des grecs demeura borné. Tous te s -têtra*
| cordes étoient conjoints, c'eft-à-d-ireque la derniere
1 corde de l'un, fer voit toujours de première corde
! au fuivant, exêepté un feul lieu à l'aigu ou au
I grave du troifième tétracorde où il y avoit disjonc-
| tîon, -e'eft-à-dii-e, -un ton d^nt-irvalle entre la
j corde qui terminort lé tétmoorde'], 8c celle qui
commençoit le fuivant. Voye% C onjoint , Dis-
jotnt , Sinaphe Diazeuxis, Or comme cette
disjonétion du troifième tétracord& fe raifoit tantôt
- avec le fécond, & tantôt- avec'le quatrième,
cela fit approprier à ce ■ tét;acorde un nom parti-»
culierpouV chacune de ces deux circonftances.
Voici les noms de -tous ces tétracordes. Le plus,
grave des quatre, & qui fe trouvoit place un
ton au-defîiiS de la corde proflambanomêne, ou
ajoutée , s'appclloit le tétracorde hyphthon, ou des
principales, félon la tradu&ion d'Albinus. Le
. fécond en montant , lequel étoit toujours conjoint
au premier, s'appelloit tétracorde mefun eu
des moyennes. Le trôifièrrie, quand il étoit
conjoint au fécond 3. & disjoint dut quatrième ,
s'appelloit tétracorde fynnemenon ou. des conjoints }-
mais quand la conjonêliorî fe faifoif avec le quatrième,
& par conféquent.k difjonfticn aveq le
fécond , alors ce même troifième; tétracorde pre-
j noit le nom de tétracorde -diè^èûgrtiln'Ori ou- de»
divifées} enfin le quatrième:s'appelloit le >ré-
tracorde hyperkolcôn ou des excellentes. L Aïe.tin*
ajouta 'à tou t'cela, un cinquième tétracorde que
Meibomius prétend qu'il n 'a 1 fait que rétablira