
lier qui étoit fur la lïenhe , en lui adreflant cette
prière : Gratias tibi , Jupiter optime , maxime , ti-
kique 3 Juno regina 3 Ù c&tcri hujus cüjiodes 3 habita-
tore (que arcis dii 3 libens Utufque ago 3 re romand in
kanc diem & koram per ma nus quod voluijii meas
fervatâ 3 bcnegeftaque 3 tandem & fervate , utfacitis 3
fave te , protegite 3 propitiati 3 fupplcx oro. il faifoit
auffi des.préfens au temple, des largeifes au petite,
& après cela commençoit le feftin aux dépens
.ü public , où les premiers de la république
étaient invités , excepté les confuls , qu’ on prioit
même de ne s’y pas trouver pour laiifer jouir le
triomphateur de tous les honneurs de la préféance.
Mais fa gloire ne fe términoit pas à ce jour 5 un
décret du fénat accordoit une maifon à celui qui
avoir triomphé , 3c cette maifon s’appelloit domus^
triumphalis. Après fa mort, fon corps étoit brûlé
hors de Rome, comme les autres 5 mais on rap-
portoit fes os & fes cendres pour les enfevelîr
dans la ville j de plus on lui érigeoit des ftatues
triomphales.
TRIOMPHE, honneur qu’on faifoit à quelques
généraux d’armée qui ayoient remporté quel-
ue victoire fignalée. Le triomphe étoit le comble
es honneurs militaires que le fénat accordoit par
un décret , 8c qu’il falloir faire approuver par le
peuple. H eft vrai que julqu’à l’an de Rome 304,
le premier avoit été feul difpenfateur de celte
récompenfe 5 mais dans ce temps-là ayant refufé
le triomphe aux deux confuls Valerius 8c Horatius ,
pour fe venger de ce qu’ils avoient favorifé les demandes
du peuple , le tribun Icilius profita de .
l’occafion pour etendre fon pouvoir, en portant la
demande de ces deux confuls devant le peuple qui
le décerna malgré le fénat, pour les récompenfer
de lui avoir été favorables. Il lui arriva encore
plufieurs fois d’accorder une pareille grâce fans la
participation du fénat j 8c quand une fois il eut
ufurpé ce droit, les tribuns fçürent l’y maintenir
par leurs artifices ordinaires. Quand le fénat, auquel
il falloir toujours s’adreffer d’abord , accordoit
le triomphe à un fujet qui n etoit pas agréable
au peuple, les tribuns ne manqucient'pas de prétexte
pour empêcher l ’exécution du décret, foit
par oppofition, foit en refulânt de le propofer au
peuple, foit ..même en citant devant le peuple
celui qui devoir triompher, pour lui faire rendre
comote de fa geftion 5 ce qui du moins retardoit.
l’execution du décret , jufqu’à ce qu’ il fe fût
purgé de l’accufation intentée contre lui.
Il y avoit deux fortes dq triomphes 3 le grand 8c
le petit. Ce dernier s’appelloit ovation ( Voyez ce
mot.). Le premier qùi ait mis en ufage la pompe
triomphale étoit Bacchus, comme nous l’apprenons
de Diodore ( Lib. IV . p. 147. ) : Bacchus
primus omnium fuper elephante indico triumphavit.
Cette coutume fut fuivie à Rome dès le commencement
de la monarchie, puifque nous Wons dans
Denis d’Haîycarnaffe ( 2. p. iqz. ) , que Romulus ÿ
fon fondateur, triompha après avoir vaincu les
céciniens 8c les antemnates : Pompam ultimus
claudebat , indue us purpura & coronatus laureâ,
atque ut regnm majefiatem tueretur, quadrigis in-
veftus. Cependant Plutarque attribue l’inftitutiofi
du trîompke à Tarquin l’ ancien 5 mais il eft aifé de
concilier ces deux auteurs, en difant que le premier
des rois introduifit l’ufage de triompher , 8c
que Tarquin en augmenta la pompe.
Après l’ extinélion de la royauté, Oélavius Pu-
blicota, le premier des Confuls, jouit de cet honneur
qui ne s’accordoit qu’aux di&ateurs , aux
confuls, aux préteurs 3 à l’exclufion de ceux qui
n’avoient le commandement que par commiffion ,
fans être revêtus de quelques-unes de ces dignités.
Ce fut le fénat qui difpenfa cet honneur juf-
u’eri 304, comme nous l’avons d it , 8c alors , à.
occanon du refus fait aux confuls Valérius 8c
Horatius , le peuple partagea cet avantage, 8c il
fallut fon confentement pour triompher. Depuis
cette époque , l’on ne vit qu’ un feul exemple de
triomphe malgré le peuple , celui de Claudius Ap-
pius , dont la fille , veftale , ayant appris que les
tribuns fe préparoient à troubler le triomphe de fon
père, & a le faire honteufement defeendre du
char pendant la marche , fendit la prelfe , monta
fur le char , l’accompagna jufqu’ au Capitolé , 8c
par ce moyen le garantit de l’infulte qu’on vouloit
lui faire ; car il n’étoit permis à perfomie de
mettre la main fur une veftale, finon au grand
pontife. Sous les empereurs , l’honneùr du triomphe
fut rarement accordé à d’autres qu’à eux 8c à
leurs enfans, 8c ils ne laifsèrent à leurs généraux
d’armée que les ornemens du triomphe, c’eft-à-
dire , la robe triomphale. Cette diftindion même
' s’avilit fort dans la luire , par la facilite qu’on eut
de l’accorder à des gens qui ne l’avoient nullement
méritée. Elle devint auffi plus rare, & au lieu que
depuis Romulus jufqu’à Augufte, pendant l’efpace
d’un peu plus de fept cents ans , on compte trois
cents triomphes dont les généraux romains furent
honorés, à peine en troüve-t-on cinquante depuis
Augufte jufqu’à Juftinien, fous lequelle fameux
Bélifaire entra dans Conftantinople fur un char de
triomphe , après avoir fubjugué l’Afrique, vaincu
les vandales & leur roi Gilimer. Depuis ce temps
l’empire romain ne fit qu’aller en décadence , 8c
; devint la proie des arabes , des farrafîns , des
j huns , des bulgares 8c des lombards 5 il ne fit que
j fervir lui-même de matière de triomphe à fes ennemis.
Les premiers triomphes que l’on accorda chez
les romains, fe reffentirent d e là fimplicité des
premiers temps 8c du peu de richeffes des peuples
vaincus , mais ce ne fut plus de même lorfque les
romains ayant porté leurs armes en Afie & en
Afrique, ils en enlevèrent les richeffes des Yaind
i s , même de l’Orient 8c du M id i, 8c qu’ elles
fervirent à embellir la pompe du triomphe 3 dont
l’éclat dépendoit principalement des riches dépouilles
des peuples que l’on avoit fournis. On
peut dire que de tous les anciens-fpeétacles, il n’y
en eut point de plus pompeux, de plus intéreffint
8c de plus flateur, 8c qui pût mieux infpirer l’amour
de la gloire. Si l’ on veut avoir une idée du
triomphe des généraux; romains , il faut lire celui
de Paul-Emile décrit par Plutarque , celui de Vef-
pafien par Jofephè, 8c celui ë’Aurélien par Vo-
pifeus. Ce prince qui traînoit inhumainement à fa
fuite I’illuftre princeffe-Zénobie, avoit à fon char
des rennes,. qui font des animaux du Nord,-fort
reffemblans aux cerfs, lefquds ayoient férvi auparavant
d’attelage ordinaire au chariot du roi des
goths qu’Auuélien avoit vaincu.
T riomphe naval , qui fe faifoit à-peu-près
avec les mêmes préparatifs 8c les mêmes .cérémonies.
Le premier qui eut les honneurs du triomphe
naval, fut C. Duïllius en 449 , après avoir défait
les carthaginois j car c’eft à-peu-près dans ce
temps-là que les romains mirent line flotte en
mer pour la première fois. L’honneur que l’on fit
à Duillius , rut d’élever à fa gloire une colonne
appellée rofirata, parce qu’ on y avoit attaché les
proues des vaiftèaux. On eh voit encore aujourd’hui
une infeription dans le Capitole , en ancien,,
latin. Le général qui avoit remporté une viétoire
navale, dépêchoit à Rome un vaifteau couronné
de laurier, pour en apporter la nouvelle î enfuite;
on voyoit arriver toute fa ftotte enrichie des dépouilles
des ennemis , 8c le général mohtoit le!
plus grand vaiffeau magnifiquement équipé. Arrivé
à Rome, il demandoit 1 e triomphe avec les j
mêmes formalités que lei généraux de terre,
& la pompe étoit la même que nous avons
décrite au mot T riomphateur , à cela près
3u’on y voyoit beaucoup de vaiffeaux , fymbole',
e la victoire que le triomphateur avoit remportée
( Appian.'Mithridat. pag. 252.) : Plauflris ingen-
tem numerum afmorum & roflrorum navalium de •
duxit.
TRIOPAS', roi d’Argos , père de Mefsène,
'Voyez MES SÉNÉ.
T r io p a s . Voyez Héliades.
T r io pas , fils de Neptune 8c de Canace , père
de l’impie Erifichïhon 8c d’Iphimédie,
-, TR IO P IU S , furnom d’Apollon, tiré de la
ville de Trioÿie en Carie , où il étoit particulièrement
révéré. On y célébroit en fon nom des
jeux folemnels , où les vainqueurs étoient réçom-
penfés d’ un trépied.
'LRIOPUS étoit fils du Soleil > il denca fon
nom à un promontoire 8c à un? ville de la
Carie.
TR IPA T IN UM , ([Plia. 3 ; . 12. ) fervice de
table à trois plats , qui faifoit les délices d’un
repas, l’un étoit compofé de lamproies, l’autre
de loups marins, 8c le troifième d’une efpèce
de poiffon nommé myxon.
Ce mot ne fut en ufage que dans les temps
de luxe 8c de diffolution.
.tpk&a a e ia 8c rputpJxticiy cafque orné de trois
crêtes ou aigrettes , juba triplex. ( Virgil. Æneid.
t- 7- v- 7$S- )
TRIPHALLUS , furnom de Priape relatif à
l’énormité de fon attribut cara&ériftique.
TRIPHOLINUS mons, montagne d’Italie dans
la Campanie.
Cette montagne donnoie autrefois fon nom aux
vins; qu’elle produifoix, \ trifolina yina. Juvénal
( Sut. IX. vers 56 .) appelle trifolinus^ ager, le
territoire où ils croiffoient, 8c il devoit être aux,
environs de Cumes.
Te Trifolinus ager foecundis vitibus implet,
Siifpeftumque jugum Cumis.
Martial ( Lib. XIII. Epigr. 114 .) parle auffi da~
ces mêmes vins.
Non Jiim de primo fateçr , Trifolina ly&o ,
Inter vina tamen feptima vitis ero.
T R IP H Y L I U S , furnom'de Jupiter, fous
lequel il avoit un temple magnifique dans l’Elide ,
à Triphylie.
TRIPLICARIUS immunis. Ces mots, qui fe
lifent dans une infeription antique , ( Muratori
690, 2. ) défignent un foldat à triple paye. Voyec
D v p l i c a r i u s .
TRIPODISQUE ( l e ) , village de l’Attique,
fur le ment Géranien , avec un temple dédié à
Apollon. Paufanias ( L. I. c, 42.) en rappojte ainfi
l’biftoire.
Sous le règne de Crotopus, roi d’Argos 3
Pfamathé, fa fille, accoucha d’un fils qui avoit
Apollon pour père j 8c pour cacher fa faute à
fon père, qu’elle craignoit, elle expofa cet enfant.
Le malheur voulut que les chiens des troupeaux
du ro i, ayant trouve cet enfant, le dévoraffent.
Apollon irrité fefeita contre les argiens, le
monftre Poenès, raonftre vengeur, qui arrachoit
les enfans du fein de leur mère, 8c les dévoroit*
Qo dit que Ççrqçbus touché du malheur de*