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optrtis, ficque malignum fpiritum inferne in corpus
cjus pcnetrantem , ipfam implere furore ; eamque inde
comis refolutis & bacchari & fpumam ex ore émit-
tere , arque ita inebriatam maniaca ilia proferre
verba.
Vandale ( De Oracul. etkn. b . 7. p. 153 , 1J4- )
prétend que les imputations d’Origène & de faint
Chryfoftome ne font fondées que fur des préjugés
& fur la perfuafîon dans laquelle ils étoient que
tous les miracles des payens étoient l’ouvrage du
malin efprit. Si ces deux auteurs fe trompent dans
le jugement qu’ils portent fur la caufe de l’oracle
, Ton peut dire cepèndant que le fait qui concerne
la Pythie eft vrai. 11 eft confirmé par le témoignage
de plufieurs auteurs de l’antiquité * qui
difent que la Pythie étoit affife fur le trépied , 8c
qui fe fervent des mots Zictfialitii, Kctiîjf&xi , ou
d’autres fynonymes. Lucain ( Pkarfal• Hv. V. ) J
en décrivant la fureur qui la tranfportoit , dit
qu’Apollon devenu habitant de l’antre de Delphes,
le plongeait dans les entrailles de la Pythie, & fe
vifeeribus mergit, expreffion qui n’êft pas moins
forte que celle d’Origene & de S. Chryfoftome. Au
refte quels que fulient les myftères qui accompa-
gnoient.1’inspiration à travers le trépied 3 il eft certain
que fi cet inftrument fut originairement né-
ceffaire pour l’antre de Delphes, la célébrité qu’il
acquit en ce lieu rendit fon ufage très-ordinaire
dans les autres lieuxoù il y avoit des oracles d’Apollon.
Les trépieds eurent dans la fuite différentes
formes 8c peut-être différens ufages j & ce qui
étoit d’abord un inftrument utile pour couvrir
l’embouchure d’un antre, devint un pur ornement
auquel on attachoit des idées myftérieufes. On le
voit fouvent lur lés monumens > c’eft un des fym-
boles d’Apollon les plus connus. De-là vint le
furnom de rpivohxixos donné au dieu ( Epigr. lib.
V .) .
* L’efpèce de panier que l’on voit fur plufieurs
médailles des rois de Syrie , pourroit bien être
une imitation du trépied qui fervoit a couvrir l'ouverture
de l’antre } Apollon eft affis deffus , & ce
panier qui étoit appelle cortina ( Lucilius in fragm.
fatyr. lib. VU. p. 40. ) , a fait donner au dieu l’épithète
de cortinipotens. Celle d’e»«Aftos- qu on lit
dans Sophocle a la même origine , & dérivé du
mot qui fignifie l’ouverture fur laquelle étoit
affife la Pythie pour recevoir fes infpirations.
C’eft ce qui a fait auffi donner aux devins le nom
Üenholmides. Selon Feftus , Apollon étoit de
même furnommé aperta 3 parce que , ajoute-t-il,
patente cortina refponfa daret.
T répied d’o r , ce trépied,. dit Hérodote ,
(L iv . IX .) étoit porté fur un ferpent de
bronze a trois têtes, il fut confacré à Apollon ,
& placé auprès de l’autel dans fon temple de
Delphes.
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Paufanias s général des lacédérftoaiens à la
bataille de Platée, fut d’avis qu’on donnât cette
marque de reconnoiflance au dieu des oracles.
Paufanias le grammairien , qui étoit de Céfarée
en Cappadoce, 8c qui, dans le fécond fiècle,
nous a donné une belle defeription de la
Grèce, fait mention de ce trépied. Après la
bataille de Platée, dit-il, les grecs firent pré-
fent à Apollon d’un trépied d'or, foutenu par
un ferpent de bronze 5 c’étoit un ferpent d airain
à trois têtes, dont les différens contours
formoient une grande bâfe qui s’élargifibit infea-
fiblemënt.
Il fe pourroit bien que la colonne de bronze
qui étoit à Conftantinople, fût ce fameux fer-
pent à trois pieds} çar outre Zozime 8c I5ozo-
mène, qui aflurent que l’empereur Constantin
fit tranfporter dans l’Hippoarome les trépieds
du temple de Delphes, Eufëbe rapporte que
ce trépied tranfpôrté par ordre de l’empereur,
étoit foutenu par un ferpent roulé en fpire.
Quoi qu’il en foit, la colonne de bronze aux
trois ferpens avoit environ quinze pieds de haut,
elle étoit formée par trois ferpens tournés en
fpirâle comme un rouleau de tabac} leurs contours
diminuoient infenfiblement depuis la bâfe
jufque vers les cous des ferpens, & leurs têtes
écartées fur les côtés en manière de trépied
compofoient une-efpèce de chapiteau. Mourat
avoit cafte la tête à un de ces ierpens} la colonne
fut renverfée , & les têtes des deux autres
furent caffées en 1700, après la paix de Car^
lovitz.
T répied de Jafon. Ce héros apres avoir
conftruit le navire Arge , y plaça un trépied d«
cuivre pour les facrifices. Le . vaiffeau, ayant
été jetté fur les côtes d’Afrique , fe trouva
engagé dans le lac Tritonide} dans le temps
que Jafon cherchoit les moyens d’en fortir , un
triton fe fit voir à lui , offrit de montrer un
chemin pour fortir du lac fans aucun danger,
à condition qu’on lui donner oit le trépied qui
étoit dans le vaiffeau. Le trépied fut livré au
triton, & dépofé dans un temple : celui-ci
conduifit alors lui-même hors du lac le navire
Argo, & prédit aux argonautes,, que, quand
quelqu’un de leurs defeendans auroit enlevé ce
trépied , il étoit établi par les deftins, qu’il y
auroit.cent villes grecques qui feroient bâties
fur le lac Tritonide. Les lybien.s, informés
de cet oracle , cachèrent le trépied. Voyei
Eurypile.
T répied de Bacchus.. On donnoit ce nom
à des yafes à boire dont les pieds ou fupports
étoient triangulaires. Dans les combats de
Bacchus, ou les défis des buveurs, ces tré-
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pieds, fervûient de prix ( Atken. deipn. lib. I l ,
Pag- 37*)• i
Dans la colle&ion des pierres gravées de Stofch,
on voit fur un jafpe rouge un trépied chargé '
d’une coupe & de deux vafes allongés } poçula
curn cyathfir duo , dit Horace.
.Trépieds de Dodone. L’airain qui rëfonnoit
dans ce temple, étoit, félon quelques-uns, une
fuite dé trépieds pofés l’un près de. l’autre }
en forte que, fi l’on en touchoit un, les autres
réfonnoient confécutivement : ce, qui duroit
long-temps. Voye% Dodone.
T répied de Vulcain : Lorfque la déeffe
Thétis alla demander à Vulcain des armes pour
fon fils Achille , elle trouva ce dieu couvert
de fueur, fort empreffé après les foufflets de
fa forge} car il fe hâtoit d’achever vingt trépieds
qui dévoient faire l’ornemeat d’unj magnifique
palais. Il les, avoit placés fur des roues
d’o r , afin que d’eux-mêmes ils puffent aller à
l’affemblée des dieux, & en revenir. Speétâcle
merveilleux à voir. Ils étoient fur le point
d’être achevés} il, ne leur manquoit que les
ânfes, qui étoient travaillées avec une merveil-
leufe variété de couleurs & de figures, & ce
dieu forgeoit les liens pour les attacher.
T répied ( On voit un ) fur les médailles,
d’Apoîlonie en lllyrie, d’Axia, de Centuripæ,
de Crotone , de Cyzique, de Dyrrachiura en
lllyrie, des Falifques, d’Hierapolis en.Phrygie,
de Marfeille-, de Malte , de Mefsène , de
Myndus, de Mytilène, de Néapolis en Italie,
de Panticapæura , de Pella , de Philippi, g de
Rhegium , de Séleucie dans la Pamphylie ,
AAEA<i>ûn. AHMÎ2N ; de Smyrne , de Syracufe,
de Tauromenium, de Thurium, de Velia , de
Zacynthûs1 de Lilybæum, des Taletes, de Saxus,
de Thef^i*.
Sur les médailles romaines, le trépied couvert
ou non couvert , avec une corneille & un
dauphin , eft le fymbole des quindecemvirs , députes
pour garder les oracles des fybilles, &
pour les confulter dans l’oc.cafion. On les con-
fervoit au pied de la ftatue d’Apollon Palatin
, à qui la corneille étoit confacrée, & à
qui le rtauphin fervoit d’enfejgne dans les
cérémonies des quindecemvirs.
TRES libelle fembella teruncius , monnoi® de
compte des romains.
Elle étoit repréfentée par ces lignes., |
HS 3 - S T
6 s 1
Elle Vaioit *.
1 | as.
ou 3 femis *ris.
ou 3 | libella».
ou 7 î fembellæ.
ou iy teruncius.
TRÉSOR public des athéniens. Le tré for public
d’Athènes étoit confacré à Jupiter fauveur ,
& à Plutus dieu des richeffes. Dans la malle
des revenus publics qui formoient ce tréfor, on
gardoit toujours en réferve mille talens , 187
mille 500 louis, auxquels il étoit défendu de ^
toucher fous des peines capitales, excepté dans *
les befoins les plus urgens de l’état.
Les fonds de fubfide qui fournifloient le tréfor
public d’Athènes , provenoient de l’impofitioa
nommée téle, 5 des phori, 4ûPû/ ; des eifphore9
turpofut j & des timemata , rln;/,f**Tu, c’eft-à-dire*
des amendes y les autres mots ont été expliqués à
leur article.
Leur tréfor public étoit employé à trois fortes dp
dépenfes qui tiroient leur nom de leur emploi.
On appelloit I°. rà xpé/Actr* rijs 8tonc-jo-ia; , les
fonds défi i nés aux dépenfes civiles } 2°. rct çpetTiet-
TiKu xptjuetrct , les fonds defiinés pour la guerre ; 3®,
rct Bïaiptx* xpi/z«t« , les fonds defiinés pour la religion.
Dans cette dernière claffe étoient comprifes
les dépeafes des théâtres 8c des fêtes publiques.
Il y avoit un tréforier défigné à chaque branche
de revenus publics , & l’on appelloit cette ma-
giftrature , T »filets TKi iluxMrtus , çpariuTtKal &
îhtpiKt) 1.
T rès or public des romains, tréfor de l’épargne
formé des deniers publics.
Il y avoit dans le temple de Saturne , fîtué fur
la pente du Capitole, trois tréfors publics. Dans le
tréfor ordinaire on mettoit l’argent des revenus
annuels de la république, 8c l’on en tiroic de quoi
fubvenir aux dépenfes ordinaires.
j Le fecond tréfor provenait du vingtième que
l’on prenoit fur le bien des affranchis, fur les legs
& fuçceffions qui étoient recueillies par d’autres
héritiers que les en fans des morts 5 ce qui montoiç
| à des fomuies exceffives. Ce fecond tréfor étoit
; appellé par cette raifon aurum vicefmarium.
Dans le troilïème étoit en réferve tout l’or que
l’on avoit amaflë depuis l’invafion des gaulois , &
que l’on confervoit pour des extrémités pareilles ,
fur-tout en cas d’une nouvelle irruption de ces
njëoees gaulois. Ce fut ce qui donna lieu à ce noblç