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DmGon tl. Hygiène privée,
Seflion III. Régime particulier.
Ordre III. Régime des tempérament. |
L ’activité peut être confidérée comme une propriété
du corps , & comme une propriété de ie f -
prit ou de Marne.
h'aélivité phyfique eft cet état du corps dans
lequel l ’homme eft tellement difpofé à agir & à
fe mouvoir , que l ’aftion eft pour lui un iefoin ,.
l ’inaction un état pénible , & qu’il exécute tous
fes mouvemens avec promptitude & célérité. La
promptitude nous donne l ’idée d’un homme toujours
prêt à agir ; la célérité nous donne celle du
temps qu’il emploie dans l ’exécution de fes mouvemens.
De tous les tempéramens , celui qui comporte'
le plus d1 activité, eft le tempérament bilieux.
L ’activitéfuppofe des fibres douées d’une grande
mobilité, mife en jeu par une fenfibilité exquife ,
& qui par conféquent font dans une tenjîon pref-
que continuelle.
I l faut à l ’homme aétif du mouvement & de
l ’occupation ; mais une trop grande aétivké a
befoin dlêtre modérée par tout ce qui diminue le
ton : tels font les bains à l ’extérieur ; & à l ’intérieur
les délayans., & même les adouciffans &
les rafrîchiflans ; car une trop grande & trop continuelle
activité échauffe , atténue, & donne de
l ’ âcreté aux humeurs ; & les maladies des gens
aftifs font en général très-aiguës & très-vives. Voye\
T empéramehs.
\Jactivité, quand elle n’eft pas née' avec nous,
peut s’acquérir par 1 exercice Se par 1 habitude.
Quand cette habitude eft contraftée à un certain
point , Maélivité qui en réfulte fait naître les
mêmes befoins que Maélivité naturelle , ou activité
de tempérament.
H activité, comme je l ’ai dit, peut encore être
confîdérée dans les fonétions de l ’efprit, dedans
les affections de l ’ame. Quant aux (premières ,
Maélivité eft cette propriété^ dépendante , ou d’une
imagination vive , ou d une intelligence prompte ,
pat laquelle l ’homme fent Un befoin continuel
d’occuper fon efprit, en exerçant l ’une ou l ’autre
de ces facultés.
Quant aux affrétions de 1 ame , 1 activité eft
cette propriété qui fait que l ’ame a toujours befoin
d’être occupée d’un être, foit idé al, foit fen-
fible, qui foit ou l ’objet de fon amour, ou ïe but
de fes défirs. Uaélivité des défirs eft fouvent
te l le , qu’ils ne peuvent être aflouvis & calmes
par la jouiflance; & que lame , en poffeffion de
{’objet quelle a défiré, dédaigne bientôt ce quelle
poflede , pour fe porter fur d’autres objets qui
fervent tour à tour d’aliment a un feu qui ne peut
p i s’arrêter ni s’éteindre. . rr
' Je ne m’ étendrai pas beaucoup m fur les effets
que pes genres d*activité, pouffes $ l esces, peuvent
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produire fur le corps. Ils fout à peu près les
mêmes , mais plus forts & plus difficiles à détruire
que ceux de l ’activité phyfique exceffive.
On a vu l ’homme , confumé par Y activité de
cette efpèce de tempérament moral, tomber dans
le marafme. Les indications , quant aux ^ effets
phyfiques , font aufli les mêmes ; & quant aux
effets moraux , la diflipation feule en eft le
remède. Voyei^ les mots A ffections de l ame ,
P assions.
J’ajouterai feulement ici une chofe , c eft que
l ’activité d’efprit & celle de Y ame s’acquièrent aufli
& s’augmentent p&tY exercice & par 1 habitude. Mais
celle de l ’ame fuit des progreflions bien plus rapides.
Aufli les habitudes qui donnent de Yaéh-
vite à l ’efprit , font elles fouvent louables > rarement
deviennent-elles dangereufes j au lieu que
celles qui enflamment Y amour ou les défirs ^font
fouvent pernicieufes , & ne fauroient etre arretees
trop près de leur naiflance. ( M» H ALLÉ. )
A C T O N ( E au x minérales dy ). Matière
médicale. Ces eaux font les plus purgatives des
environs de Londres. Elles caufent, à ceux qui les
prennent, des douleurs au fondement & dans les
inteftins. \
Extrait du mot A&on , ancienne Encyclopédie.
( V . D . )
A C T U A R I U S . C’eft. fous cette dénomination
qu’on connoît un médecin, dont le véritable
nom eft Jean, fils de Zacharie.
Pour avoir une idée jufte de fon mérite , oa
ne fauroit mieux faire que de mettre, ici le tableau
qu’en a tracé le fâvant Freind. Il eft curieux t
intéreflant, & utile ; on y voit l ’état de la Médecine
pratique dans le (iècle de ce médecin.
Actuarius , ainfi appelé fans doute caufe
de fon emploi de premier médecin de l ’empereur
, eft un écrivain d’un meilleur caractère qu«
Nemefius , Palladius , Théophile , Nonus, Michel
Pfellus.
I l a-compofé divers traités où nous trouvons
plufieurs chôfes dignes d’être lues. Il a pratiqué
i Conftantipople j & il paroît que ce fut d,vec
quelque réputation. Ses fix livres de la méthode
dè guérir, ont été rédigés pour l’ufage d’un des
premiers officiers de la cour , le chambellan, qin
partoit pour une ambaflade dans le nord. C eft
par erreur que Fabricius a dit qu' A àuarius lui-
même étoit l’ambafladeur.
Quoique dans ces livres Aétuarius | fujve principalement
Galien, & très-fouvent Aëtius & P a u l,
- fans les nommer, i l fait encore ufage de tout
ce qu’il trouve convenable à fon fujet , foit dans
les livres des barbares, foit dans ceux des grecs J
& pour lui rendre la juftice qu’il mérite , ou
y rencontre , des chofes qu’on ne trouve points ailleurs. (i§ Tl
A C T
Il appelle cet ouvrage , un petit livre, un abrégé
compofé pour la cireonftance , & deftiné à l’ufage
particulier de cet ambafladeur, qui , ayant lui-
même quelques connoiflances de la Médecine , pouvait
le confuiter a chaque occafion. On remarquera
aufli qu’il n’y a rien de relatif à la Chirurgie
, ni aux maladies des femmes. Il faut avouer
cependant que l ’auteur s’oublie quelquefois & fort
de fon deflein ; il ne feroit pas mention, fans
cela, des maladies des enfans, & particulièrement
des aphthes.
Dans les deux premiers livres , il traite des
caufes & des Agnes des maladies j dans les deux
fuivans, de la cure en général & en particulier*,
il décrit, dans les deux derniers > tous les remèdes
intérieurs & extérieurs, dont les uns , d it - il,
font pris des grecs j quelques-uns font de fon invention
, & d’autres ne font que ceux dont il a
ouï parler j mais il ajoute rarement le nom de
l’auteur , de peur de faire naître de la prévention
en faveur du remède.
A à u a r iü s , dans le troïfième & le quatrième
livre, parle beaucoup de fon expérience. A l ’oc-
cafion de la morfure du chien enragé , il dit
qu’i l a vu une hydrophobie furvenir après douze
mois ; quelques - uns, ajoutent - ils , loutiennent
qu’elle peut fe manifefter au bout de fept ans ;
quoiqu’il ne nomme point P au l, ce font fes propres
termes qu’il copie.
Notre auteur fait quelques remarques juftes &
nouvelles en traitant de la colique & des inflammations
du foie. La diftinttion qu’il fait fur les
caufes de la palpitation, femble être de lui ; je
n’en trouve nulle ;part aucune trace. Dans ce
qu’Oribafe, Aëtius, & Paul en difent, ils copient
Galien. La palpitation, fuivant Actuarius , vient
fouvent d’une trop grande chaleur dans fe fang,
ou d’une* trop grande plénitude j mais ce n’eft pas
toujours la vraie câuie : 1e mal eft quelquefois
produit par des vapeurs qui élèvent des fumées \
ce qu’on peut diftinguer aifément par un ligne j
car s’il procède de la première caufe , il y aura
(urement inégalité dans 1e pouls j au lieu que dans
1e fécond cas cela peut n’être pas ainfi. Il donne
certainement fur ce qui caufe ce mouvement violent
dans fe coeur, a aufli bonnes raifons qu aucun •
médecin qui ait écrit depuis. Si nous liions fes
auteurs arabes qui ont écrit avant lui , ou dans
fon temps , nous trouverons qu’ils attribuent cette
maladie à une caufe froide. Paracelfe l ’attribue à
la diflolution de fon tartre ; Van-Helmont à l’acidité
naturelle du gas ; & Sylvius de 1e Boë
aux vapeurs corrofives qui foutent du pancréas. Il
feroit trop long de repéter toutes les hypothèfes
qu’ont imaginées fes auteurs pour expliquer fes
principes de ce défordre. J’en donnerai feulement
un échantillon , que je prendrai , par exemple,
dans Doléus , allemand , qui. a compofé une encyclopédie
de toute la Médecine, afin de nous
donner de juftes notions fur chaque maladie.
M é d e c i n e . Tome I ,
A C T 177
« La palpitation , d it - il, eft un défordre, où
» Cardimelech, notre roi , qui femble faire fa
» réfîdence dans fe ferment du coeur, fe trouvant
»' attaqué & prelfépar une guerre civile qu’à élevée
» un parti de mal intentionnés parmi fes fujets,
» fait tous fes efforts pour chafler l ’ennemi j &
» appelant à fon fecours fon ancien & bon allié
» Microcofmetor , gouverneur des efprits ani-
» maux , il livre bataille aux perturbateurs de
» fon repos ».
Mais pour pafler fur ce vain jargon, & entrer
dans une plus férieufe pathologie de la palpitation*
nous trouvons fouvent, pat expérience , que ce
qu’a dit Acluarius d’un pouls inégal dans 1e cas
de plénitude , eft très - vrai j Sc cette inégalité
du pouls eft fouvent un avant - coureur, non
feulement de palpitation , mais encore de fyncope
& de mort fubite ; ce qui indique quelque obf-
tru&ion autour du coeur. Galien a prédit cette
terminaifon funefte dans 1e médecin Antipater , qui
véritablement ne tarda point à mourir comme d’un
coup de foudre. Dans ces violentes commotions ,
1e pouls eft non feulement inégal, mais encore
très-fouvent intermittent ; car dans ce cas i l y a
de la réfîftance de la part du fang , ou dans
l ’aorte , ou dans l ’artère pulmonaire. Le coeur ne
pouvant vaincre fur 1e moment cette réfiftance *
fufpend ( fi l ’on peut parler ainfi ) la contra&ion,
jufqu’à ce qu’il lui foit fourni une allez grande
quantité d’efprits, pour forcer 1e fang à reprendre
fon cours dans les vaiffeaux , de la manière
ordinaire. C ’eft pourquoi l’on peut obferver que ,
dans l ’accès d’une forte palpitation , fes intervalles
entre fes pulfations font plus grands ;
& plus ces intervalles font longs , plus fes palpitations
font violentes. C ’eft ce qui arrive dans
la plénitude du fang. Et c’eft: par cette raifon »
obferve Galien, que les perfonnes chez qui fes
hémorroïdes ou fes règles font fupprimées, fout
lu jettes aux palpitations.
Ce mal peut venir, non feulement de plénitude
, mais encore d’une excelfive ou raréfaction,
ou cohéfion, ou ténacité dans fes globules du fang ,
ou d’une grande abondance de flatuofités qui pref-
fent & diftendent la poitrine ou 1e bas ventre.
Pour l’une ou l ’autre de ces raifons, on fait que
la palpitation de coeur eft un fymp.ôme très-ordinaire
aux hommes hypocondriaques & aux femmes
hyftériques , comme le remarque très-bien Acïua-
rius. Houllier rapporte une obfervation qui a du
rapport à notre objet : 1e péricarde étoit prodi-
gieufement dilaté par l ’a ir ., & l ’on ne voyoit point
d’autre caufe de ce défordre.
Actuarius s’étend davantage fur la curation de
la palpitation , qu’aucun des. médecins grecs. Outre
fes altérans qu’il faut approprier aux caufes
du mal & au tempérament du malade , il compte
beaucoup fur la laignée & fur la purgation j c’eft
le premier , je crois , qui faffe mention de la
purgation pour cette maladie. Et certainement ?