
commençolent ; que c’étoit plus particulièrement
encore vers la fin des féancés qu’elles furve noient,
lortque l ’imagination des malades avoit été l ffi-
farament exaltée ; enfin, que la première qui le
nianifèftoit en déterminoit bientôt un plus grand
nombre.
C ’étoient ces attaques convulfives que l’on avoit
eu là prétenrion de faire paffer pour des en les fàlii-
taires ; mais cette opinion avoit été ùniverfellement
rejetée par les médecins du royaume* Ils n’avoierit vu
dans èës crifes prétendues que des convuifions ordi
naircs plus ou raoiris fortes , quelquefois portées au
plus haut degré de violence , ou prolongées de la
manière là plus dangereufe pendant des heures entières
, & ils n’avoiént pas manqué d’eti faire fentir
les inconvéniens.
C ’étoit plus encore la prétention de faire de cette
méthode un remède univerfel, qui avoit prévenu les
efprits contré le magnétifme animal dans toutes les
provinces. On fait que, dans cette dourine, la proportion
principale étoit, qu’il n’y avoit qu’une feule
maladie , & par conféquent qu’un remède, qui
confiftoit dans le magnétifme. Plufieurs auteurs s’é-
toiefit attachés fur-tout à faire voir le ridicule de
cette affertion. Mais quand même la poffibilité d’une
pareille prétention ne feroit pas méconnue, il eût
faffi de l’obfervâtion feule pour faire voir combien ,
dans la méthode de M. Mefmer, elle étoit peu
fondée* C’étoient les maladies qui font plus particulièrement
rebelles aux fecours de l’art , que
l ’on croyoit devoir lui oppofer; celles fur-tout
q u i, conirap certaines épiiepfies, les fquirres, les
cancers, dépendent de la déforganifation des parties;
telles étoient encore les maladies vénériennes , que
les nouveaux adeptes avoient fi adroitement retranchées
du nombre de celles qui cédoient à leurs
traitemens. L ’obfervation avoit prouvé que les partions
du magnétifme n’avoient pu citer aucune cure
de ce genre en fa faveur, & l ’on n’aVoit pas manqué
de remarquer que c’étoit pour excuferles défauts de
fuCc.es dans tous ces cas, comme dans les autres,
que M. Mefmer paroilToit avoir imaginé fa prétendue
vertu anti-magnétique.
I l n’y avoit pas aura jufqu’à l ’induôion que l’on
pouvoit tirer contre les partifans de M. Mefmer ,'
de la conformité très-frappante de fa doârine avec
celle du magnétifme , admife dans le dernier fiècle ,
qui avoit nui à l ’adoption de Cette niéchod’e dans
les provinces. On favbit qu’on l'avoit annoncée
comme une fublime découverte ; mais les, médecins
du royaume n’avoient point ignoré qu’un fyftême
femblable en tous points avoit été adopté à l ’époque
que nous avons indiquée, & enfeveli depuis,
comme tant d’autres erreurs, dans le plus profond
oubli. Ils n’avoient méconnu aucune des
feurces dans lefquelles on voyoit que M. Mefmer
aVoit puîfé les différens dogmes de fon magné-
tifine moderne. C ’ étoit des anciennes rêveries de
Paracelfe, de Van-Helmont, de Maxwel, qu’ils
javbient remarqué qu’il avoit tiré fes propofitions.
jEnfio les médecins des différentes villes de province
avoient vu dans la conduite de M. Mef.net
& de plufieurs particuliers qui avoient établi des
traitemens publics , une infraction manifefte aux
lois du royaume. Ils avoient demandé s'il pouvoit
être permis de faire des effais fur la fanté publique
, avec des moyens qui n’étoient pas autorifes
pat le fouverain. Ils avoient demandé quels’ ga-
râns on pouvoit donner ert pareils cas, qu’il n’en
réfülteroit aucun inconvénient fâcheux , 8c que certains
malades n’auroient pas à fouffrir des expé-
riences auxquelles on voudroit les foumetlre ; enfin
, en fuppofant que ces expériences fnfient tolérées
, ils avoient demandé s’il ne convenoît
pas, pour -maintenir l’ordre public, de faire fur-
veiller ces tentatives par des perfonnes fages &
irftruices. Ces réflexions avoient ptbvoque dans
quelques villes l ’autorité des magiftrats, 8c des
mefures convenables avoient été mites en pratique.
On doit remarquer que la do&iinb nouvelle
ne s’étoit pas également répandue dans toutes les
provinces. S’il en étoit quelaues-unës , o u , par
l ’effet des cireonftances, elle setoit généralement
propagée , on voyoit que dans plufieurs autres
elle n’avoit point été accueillie. La Guienne, la
Bretagne, & le Lyonnois paroiffoient être du
nombre des premières. Il ÿ avoit des provinces au
contraire , telles que la Provence & le Languedoc,
où le magnétifme n’avoit point pris faveur.
A ce fujet, on remarqueit que, par une exception
affez générale, les villes où il y avoit des linï-
verfités établies, & où l’on cuitivoit les feierices &
les lettres, avoient été préfervéès de la contagion du
magnétifme. Déjà les médecins, témoins à Lyon
de là révolution qu’y avoit excitée- cette doârine
nouvelle, avoient cru devoir obferver, pour l’honneur
de leur art, que c’étoit fur-tout parmi les claffes
des citovens & les différens ordres de la fociété,
qui font le moins verfés dans l’étude de là phyfique&
des fcierices naturelles , qu’elle avôit trouvé des
partifans. La même bbfervation fembloit pouvoir
être appliquée aux différentes villes du royaume.
On en citoit fur-tout deux exemples ; tel étoit
celui dé Montpellier, où le magnétifme n’avoit
pu pénétrer, tandis qu’à MarfeiLle il avoit fait des
profélytes. La ville de Saint-Malo en offroit un
fecônef exemple en Bretagne, où Rennes étoit la
feule ville où il n’y avoit point de baquet établi.
XJn autre fait en ce genre',. non moins utile à
citer, étoit celui dont M. Nofereau , médecin i
Loudun, faifoit part dans une lettre. I l appre-
noit que « le magnétifme avoit trouvé petv de
partifans dans cette ville ». Le fouvenir des erreur^
palfées n’eft donc pas toujours inutile , & l’expérience
que l’on en retire peut fervir de préfervatif
contre de nouveaux pièges & dans de nouvelle^ oc-
cafîons. Peu de villes , il eft vrai, fe trouvorent
auffi prémunies èofttfe les tentatives du genre dé
celles de M. Mefmer. Le fouvenir des famenfes
poffeffions dont elle avoit été témoin , devoit fe
perpétuer encore parmi fes habltans ; & jamais en-
treprife pareille n’avoit fini d’une manière aüffi traglqtre.
Ge n’étoit donc pas dans cette ville que poti-
voit être accueillie une méthode qui devoit frapper les
efprits d’une frayeur falutaire , par une fèflemblance
trop marquée dans l ’appareil de fes- convulfions.*
Ce que nous difons ici de Loudun peut également
s’appliquer à ce qui s’eft paffé relativement au
magnétifme animal* Les faits dont nous avons été témoins
peuvent devenir une. four-ce d’infiruéfions , &
tourner au pr.ofit des générations à venir. Cette idée
que l’on avoit déjà préfentéetrouve, dans un témoignage
impofànt, une nouvelle confirmation. «Les
erreurs, dit l ’iiluffre naturalifie qifi a fi bien traité
des corps organifés- (i:) x «auxquelles l ’étrange doc-
» trine de M. Mefmer a donné lieu, feront époque
» dans l'hiftojre des rêves de notre fiècle, & elles
» figureroient à merveille dans une logique vrai-
i> ment philofophique & univerfelle, qui nous man-
» que encore. Les faits divers qui ont maniÇefté dans
» cette circooftançe l ’étonnant pouvoir de l’ima-
» ginaticsû, fourniroient pareillement un chapitre
» intéreffant daps upe pfychologie expérimentale ».
Ce n’étoient pas feulement les médecins & phy-
ficieas fixés dans les. villes r qui avoient envoyé
les- renfeignemens dont nous venons de rendre
compte. Les différentes compagnies du royaume ,,
depuis la publication des principaux ouvrages contre
le magnétifme, s’étojent eraprefiees d’apprendre
quelles en avoient conçu lâ même opinion,-
On doit ajouter, relativement aux premiers, qu’ils
ne s’étôient pas bornés à communiquer les réflexions
qu’ils avoient faites fur le magnéti-fine animal,
lis avoient cru devoir con ligner d’une manière
publique leur courageufe oppofition aux
dogmes de cette doctrine, & quelques-uns s’en étoient
acquittés avec zèle & diftinétion. Enfin les relations
établies avec les Ta van s.[de toutes les nations r avoient
prbcuié des .dérails fur ie même objetqui ne méri-
toient pas moins d’attention.
On en avoit reçu de Malte & de Saint-Domingue.
Il en avoit été également adreffé de Hollande.,
d’Allemagne, d’Angleterre, & de Turin.
M. Van-Sv/indeu célèbre profeffeur; de phyfîque ,
à Franeker en Frife , dans un ouvrage qu’il venoit
de publier fur Y analogie de V électricité & dit
magnétifme, avoit réuni plufieurs mémoires, dont
quelques-uns traitoient de cet objet. Dans ,un de s
ces mémoires,.M. Van-Swinden propofoit des réflexions
très-judicieufes fur le magnétifme animal
& f u r le fyftême de M. Mefmer. Il l’exa-
minoit dans fes différentes propofitions, & après
avoir prouvé par un grand nombre de recherches fa
conformité avec le magnétifme de .l’autre fiècle ,
il le réfutoit dans tous fes points. M. Hahn, eér
lèbre profeffeur de médecine à Leyde, avoit, quel,
ques années- auparavant, porté fon jugement fur
cet objet , comme on peut lé voir dans fa belle
préface de l’édition qu’il a donnée du "traité de
(xi, M. Bonnetlettre du 2$ feptciiîbi-e
M. Schilling , fur la lèpre. M. Hahn avoit embraffé
dans celte préface la même opinion que M. Vau-
Swùndenaexpofée depuis. M. Brugmans l ’avoit également
adoptée dans fon célèbre ouvrage fur le
magnétifme : ils fe réuni-ffoient tous à regarder
ce lyftême comme une erreur ; & vu la célébrité
dont jouiffoient ces auteurs en Hollande , on crut
devoir regarder leur jugement comme celui de
tous les fa-vans, de leur nation, fur le prétendu magnétifme
animal.
En Allemagne, la même opinion étoit devenue
générale. M,- Steiglehner, profeffeur de
Phyfîque à Ingolftadt, .& M* le profeffeur Hub-
ner, dont on trouve les mémoires inférés dans*
le recueil que nous venons de citer; M. Kiinkofch ,.
profeffeur d’anatomie à Prague , dans fa lettre fu r
le magnétifme animal & fu r f élecirophore ; M*-
de Mertens,, médecin à Vienne, annonçoient éga-'
lement que le magnétifme avoit été rejeté par les-
médecins de leur nation. T e l éroit auffi le réfultat
qu’en avoient publié les journaux anglois-, & que
les fevans paroiffoient avoir adopté à Turin. Ere
réunifiant ces différens détails, on voyoit que nore
feulement en France , mais dans les villes- ou uni—
vérifiés- étrangères , il n’y avoit eu aucunes compagnies
de Médecine qui eufiènt adopté la doctrine
du magnétifme animal ; qu’eUes avoient fait au contraire
tous leurs efforts pour combattre ce Me erreur y
que les facultés, les collèges-, les corps de Médecine ,
même dans les petites villes, avoient été d’aceorre
i ce fa jet & la fociété étant la feule compagnie?
qui entretînt une correfpondance très-étendue avec
les médecins du royaume & des pays étrangers ,
elle penfa que c’étoit à- elle à- apprendre ce ré-
Cultat au publie. - Cette circqnfiance étoit trop honorable
pour qu’elle ne remplît pas ee devoir avec
empreffement.. Car , on doit le remarquer ici, i l
n’y avoit que des confidérations du plus grand poids,
qui euffent pu porter ces différens corps à s’ élever
contre une doéteine qui-,, vivement accueillie par
l ’enthoufîafme public , offroit aux médecins des dé-
fagr ém e n s réels -à la combattre. L ’amour du bière
public ne leur avoit pas permis- de balancer fur
le parti qu’ils dévoient prendre, & c’étoit ce motif
qui- les avoit réunis contre le prétendu magnétisme
animal. L ’upanimfié de leurs opinions, 1 em-
preffement & la fermeté de leurs démarches, dirigées
de toutes parts contre cette erreur nouvelle , démon-
troient à quel point ces compagnies étoient zélées
pour la coufervation de l ’art & celle de l ’humanité.-
La fociété , flattée d’en pofféder les témoignages -f
crut devoir en donner connoiffance au minifire y
8c le gouvernement ayant ju g é qu’ il étoit de fa
fageffe d’éclairer la nation fur cette doélrine, elle
penfa q u ’ e l l e ne pouvoit trop $’empreffer d’entrer
dans fes vues , en lui préfentant fur cet objet le
réfultat de fa correfpondance. ( M . T h o u r e t .)
A I M O R R A G I E‘. Emorragie. S o le fe î 8c
quelques autres hippi^tres du dernier fiècle appellent