
A V E R T I S S E M E N T
Comme il entre dans le plan de l’Encyclopédie méthodique, que ce
qui concerne l’Hiftoire naturelle, la Chimie , & la Pharmacie , foit
publié dans des Dictionnaires féparés, les Auteurs de celui-ci n’ont dû
traiter que de la Médecine proprement dite,
Conferver ou rétablir la fanté font les deux grands objets de cette
Science. Considérée fous le premier rapport, elle porte le nom d’Hygiène ;
& fous le fécond , celui de Pathologie. La première divilion comprend,
;i°. Y Hygiène proprement dite, c’eft-a-dire, l’art de diriger, d’une manière
eonvenable, le régime de l’ame & du corps; a0, celui de corriger &
de prévenir, dans les enfans , les vices de conformation ou orthopédie ;
3 °. celui de fortifier les membres par différens exercices , ou la
gymnajlique.
Dans la fécondé divifion, font compris, i°. l’expofition des maladies,
la recherche de leurs caufes, de leur nature , & de leurs diverfes
terminaifons, ou pathologie proprement dite ; 2 0. l’examen des fymptômes
qui les cara&érifent, & dont on peut tirer des inductions dans leur
traitement, ou la Séméiotique : c’eft fur cet examen que font fondés
l’art du diagnojlic & celui du pronofiic ; 3 °. la connoiffance des différens
moyens curatifs qui peuvent être mis en ufage , ou la Thérapeutique ,
que l’on appelle auffi matière médicale. Ici l’on n’a pu fe difpenfer
d’entrer dans quelques détails néceffaires fur la Botanique , fur l’hiftoire
des fubftances animales, & fur la Chimie ; mais on s’eft renfermé dans
les bornes prefcrites par la nature même du travail , & l’on ne s’eft
permis de confidérer ces fciences acceffoires à la Médecine que fous
les rapports qu’elles ont avec l’art de guérir.
La Médecine vétérinaire , dont on s’occupe en France avec autant
d’activité que de fuccès , n’a point été oubliée dans ce Dictionnaire.
On y trouvera la defcription des maladies auxquelles les animaux
domeftiques les plus utiles font expofés , avec l’hiftoire des traitemens
dont l’expérience a fait connoître les avantages. Toutes les connoiffances
relatives à l’Hygiène & à la Pathologie de ces animaux y feront
ràflemblées.
Il y a certaines queftions fur lefquelles on ne prononce , dans les
tribunaux, qu’après avoir confulté les perfonnes de l ’art : on appelle
du nom de Médecine légale, Medecina forensis , la fcience qui trace
D E L' E D I T E U R.
la marche que l’on doit fuivre dans ces recherches. Elle eft fondée fui*
la connoiffance de la ftrùCture du corps humain, s’il eft queftion d’un
examen anatomique ; ou fur celle de l’aâion des médicamens , s’il s’agit
des effets de quelque poifon. En rapportant les cas de cette nature qi*i
fe font préfentés, on indique les principes d’après lefquels les avis
doivent être motivés, & la conduite que l’on doit tenir pour fe mettre
a portée d’éclairer les juges , ou au moins pour ne pas courir les rifques
de les tromper.
L’exercice de la Médecine & celui de la Pharmacie font réglés
par des lois qu’il eft important de connoître , & que les perfonnes de
1 art ne doivent point ignorer ; la Jurifpr-udence delà Médecine & de la.
Pharmacie , fera partie de ce Dictionnaire.
La Médecine eft peut-être celle de toutes les Sciences fur laquelle on
a le plus abondamment & le plus anciennement écrit. Elle doit donc
être aufli celle dont l’hiftoire offre le plus de difficultés. On en trouvera
les matériaux éparS dans les nombreux articles de Biographie médicale, où
tout ce qui concerne la vie & les écrits des médecins célèbres, eft
rapporté fans longueur & préfenté fous la forme de fableau.
La collection que j’annonce a pour bafe les articles publiés dans
l’ancienne Encyclopédie par MM. de Vandeneffe , Venel, le Chevalier
de Jaucourt , Malouin, Tarin , Lavirotte , Bordeu , Le R oy, &c. ;
malgré ces fecours, je me fuis aperçu que la nomenclature de la
partie médicale de l’ancienne Encyclopédie étoit très-incomplète ; & j’ai
fait , pour y fuppléer, des recherches très-étendues. Ceux qui compareront
notre travail avec celui de nos prédéceffeurs , verront que ce dernier
nous a très - peu fervi , & que cet Ouvrage peut être regardé comme
nouveau. La Nofologie , l’Hygiène , la Médecine vétérinaire , la
Médecine légale , la Jurifprudence de la Médecine , & la Biographie
médicale , ou n’exiftent point , ou font abfolument tronqués dans
l’ancienne Encyclopédie : la Chimie y eft imparfaite , & la defcription
d un très - grand nombre de maladies y manque abfolument. Je n’ai
rien négligé pour compléter ce ' Dictionnaire , en faifant connoître
létat aCtuel de la Science que nous cultivons. Les recueils de ce
genre ont cela d’utile pour ceux qui les font & pour ceux qui les lifent,
qu’ils offrent l’art dans toute fon étendue : nulle fource d’inftruCtion
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