
Alexandre; ne précéda peut-être pas de beaucoup
Agathias , qui dit que ce médecin compofa fon
ouvrage dans un âge très-avancé, lorfqu’il eut quitte
l ’exercice pénible de la Médecine , auquel la vieil-
leffe ne lui permettoit plus de fe livrer.
Freind a,fait l ’analyfe de l ’ouvrage ^.Alexandre-y
mais il n’indique point les éditions qui en ont été
données. Nous allons nous en occuper.
Alexandre n’avoit point divifé fon. ouvrage tel
qu’il l’eft aujourd’hui; Ce qui le prouve , c eft que
les uns l ’ont diftribué en trois livres , d’autres en
cinq ; il le fut depuis en douze. La distribution
en douze livres n’eft pas plus méthodique y mais
e lle pèche en un point eflentiel, car le douzième
devroit être le premier. Il --commence par une
efpèce de dédicace à Cofme , à la fin de laquelle
i l dit qu’il va d’abord traiter des fièvres éphémères.
I l s’occupe enfuite & fucceifivement des hevres qui
■ ont pour caufe la putridité, du caujus faux, de
la fièvre heétique , de la fièvre tierce, de la quo-
tidiennne & de la quarte. . •
Avant le renouvellement dés lettres, quelques
médecins avoient aflez bien étudié la langue grecque
pour lire quelques écrits d’Hippocrate , de Galien
, & autres, qui avoient été apportés en France.
Jacques des Parts-, médecin dé la faculté de Paris
dès 1409 , fut de ce nombre. I l fit, fur'A lexan dre
de Tra lle s ,. un travail qui ne fut imprimé que
67 ans après fà mort ( en 14 3.7 ) fous ce titre
A l e x AND Rl yatros practica cum -gloffa inter
Une ari Jacobi de Partibits & Simonis Januenfis.
Lugduni, 1504, in -4°.
( A lt . edi) Papiæ, feu Ticini (Pavie) 1510,
in -8°.
'' [A l t . ed. ):. Venetiis, i f z z , in-foL parv. goth.
Cependant. Fabricius. croit que cette verfion
barbare a été.faite .furune verfion arabe.
- I l y a une fécondé verfion. d’Alexandre y elle
eft due x Albanus Torinus , & a paru fous ce
titre i
' A l e x ANDRÎ Tralliani de jînguïarum corpo-
■ iris parcium , ab hominis eoronid'e ad imum uf-
gue calcanéum , vïtii-s ^ oegritudinibus & injic-
t.Us, , libri ad unguem fa c li qiùnque, per Alba-
yium Torinum latinitate donati. Bafileæ, 15;3 3
fin-fol. (E t non pas 155*3 , comme ^incJiclue Mer*
cklin. )
M. Eloy dit que ce Torinus . ( médecin à Bâle)
ai’a point fait une.nouvelle verfion, qu’il n’a point
fournit les deffins ; mais il ne vît point la fin de cette
ieconftru£tion ; l’édifice fut achevé Fan 537-par I fi dore.
On voit qu’Anthemius mourut dans l’intervalle-de 532 à
537. Mais -Alexandre eft parvenu â-une grande. vieillefle ,
ce qui ne fe. dit ,guère que de ceux qui ont atteint So ans.
Comme il étoit mort lorfqu’Agathias écrivoitr, on ne fe
trompera" guère eh fuppofant-que ce fut lers'Fan 555. ; ainfi
il fera né yçrs l’an 475, Note do .M» Goulinv
t r a v a i l l é fu r l e g r e c , & q u ’ i l s’ e f t c o n t e n t é J e re t
o u c h e r l a -v e r fio n b a r b a r e J e J a c q u e s J e s P a r t s .
Q u o i q u ’ i l e n f o i t , T o r in u s p a r o î t e t r e revenu:
fu r fo n p r em ie r t r a v a i l , d o n t i l y a e u u n e fe co r .d e
é d i t io n à B â l e , 1541 , in-fol.
M a i s c ’ e ft p l u t ô t u n e p a r a p h r a f e q u ’ u n e vérita>
b l e v e r f io n .
C e l l e q u i m é r i t é c e n om a é t é f a i t e p a r G u in -
th e r d’A n d e r n a c , m é d e c in d e l a f a c u l t é d e P a r i s ,
fu r l ’ é d i t io n g r e c q u e q u e n o u s a l l o n s in d i q u e r , &
q u i e f t l a p r em iè r e .
A l e XA N D R î Tralliani mediei Bbri Jtij..
Rha^Æ dè pejlilentiâ libellas , grâce , cum caf~
tigationibus Jacobi GougyliL Paris, Robert.- Ste-
p h a n . 1548 , io-fo-l.
N o u s a p p r e n o n s d e G u in th e r q u e l e f t l e (avant
aux fo in s d e q u i n o u s d e v o n s c e t t e p r em iè r e é d i t io n
g r e c q u e * A* Alexandre. Sunt autem duodecim
Alèxandri Tralliani libri, quos P . Caflellanus
ex regia Gallorum bibliotheca grcecos , in lucem
edendbs curavit. ( G u in t h . é p i f t . d é d ie , fuse- edif.-
B a f t l . jpræf. ) '
Il défigne Pierre du C h â t e l , le C fe u r & bibliothécaire
de François I ; il fut fait éh 1548 grand
aumônier de France ,, & étoit alors évêque de
Maçon.-
Dès que ce texte fut imprimé, Guinther entreprit
de le traduire. Sa verfion parut fous ce titre :
Alèxandri Tralliani libri med^filiales xij.-
A r g e n t i n æ ,. 154P, im-80.- - | .
En travaillant à cette verfion, Guinther s etoifc
aperçu que le texte avoit befoin d’être revu. Il s im-
pofa ce nouveau travail. Dès qu’il eut achevé la re-
vifion non feulement du texte, mais encore, de f&
verfion , il fit imprimer l ’un &■ l’autre. Ils parurent
fous ce titre ::
A l è x a n d r i Tralliani mediei libri x i j. græd
& latini , mul'to quant anteà aucliores & , inie-
griores. Joanne Guintherio , andernaco , interprète >
& emendatore. Adjeclce fun t per eumdem variez
exemplarium Ucîionis obfervationes , cum Jacobi
GoupyUi cajligaûonibus. Accejjit etiam - rerum
& verborum tôto opéré memorabilium index.-
Bafileæ , per Henricum Petrum, in-8°. ( Sans date,
mais elle fe voit à la fin du volume,. où on li t ,
M. D - L V L Menfe augujlo )~
Dans onze feuillets non chiffrés font contenus
l e titre--, l ’épitre dédicatoire au prince Guillaume,
landgrave de H e f f e , l’avis au ie é fc eu r , la table
qui eft à deux colonnes. On trouve enfuite l’ouvrage
d’Alexandre imprimé fur deux colonnes ,
: l ’une pour le texte grec, & l ’autre pour la verfion
latine j ce qui comprend 781 pages. Le*
annotations dp Guinther & les correétions de-
G ou p y l, médecin de la faculté de Paris, finiflent
le volume, & fe terminent à la page 858.
On eft fâché que cette sédition mit d’un fi petit
format , & le caractère fi menu. Au refte, Guin-
j ther déclare qu’i l a corrigé le texte / corrompu en
A L E
plus de mille endroits, & même mutilé J que fon
édition a été faite d’après la collation exaéte de
différens manuferits. Mais i l avertit qu’il a apporté
la plus grande réferve , le plus grand fcrupule
dans fa révifion ; qu’il n’a rien changé fans raifon,
& toujours avec l ’autorité des manuferits.
Cependant, comme il ne paroît point avoir pré-
fidé à cette é d it io n o n trouve dans le texte un
affez grand nombre de fautes typographiques j ce
qui n’empêche point qu’on ne recherche cette édition
, qui aujourd’hui n’eft pas plus commune que
celle de Robert Etienne.
Cette verfion dè Guinther a été plufieurs fois
imprimée feule.
i° . Lugduni, 1560, in-iz.
20. Parif. Steph. 1567, in-folio. Dans la col-
le&ion défîgnée fous le titre de A rtis medicæ
principes.
3°. Cum Johannis Moüncei annotationibus.
Lugduni, 1575, in-12., & 1576, in-16. Merckl.
4°. Laufanuæ , 1772 , in-8°. Elle fait partie de
la collection publiée par Haller, intitulée comme
celle d’Etienne : Artis Medica principes. Ce font
les tom. vj. & vij.
Alexandre fe propofoit de parler des fraétures
( lib. j. c. xjv. in fin. ) ; il paroît qûe cet objet
entroit dans le plan de fon ouvrage} s’il l ’a rempli
, cet article n’eft point parvenu jufqu’à nous.
En commençant le fécond livre ( fuivant la mau-
vàife divifion actuelle ), Alexandre, nous apprend
qu’il avoit parlé dans d’autres livres des maladies
des yeux. Ils font également perdus pour nous.
Mais il s’eft confervé un petit écrit dont on doit
la publication au favant & laborieux Jérôme Mer-
curiali. I l l ’a inféré dans la première édition de
fes variarum lectionum, &c. Venetiis, apud Pèr-
chacinum, 1570 & ï 5 7 1 , in-4®. C ’eft probablement
une feule & même édition. Mais elle ne f$ voit
plus dans les éditions fuivantes des variarum lectionum.
Cet écrit d*Alexandre a pour titre :
A l è x a n d r i Tralliani epifiola ad Theodo-
rum de lumbricis humano corpori infejlis eo-
rumque curatione ; ( græcè & latinè. )
On a trouvé cette lettre dans un ancien ma-
nuferit du Vatican. Elle n’accompagne point les
douze livres d * Alexandre imprimés à Paris en
1548 , in-folio; & à Bâle, 1556, in-8*.
Elle fut ajoutée en grec & en latin par les héritiers
d’André Wechel, d la fuite de la réimpref-'
fion qu’ils firent en 1584 , in- 8°. du traité de Mer-
curiali de morbis puerorum.
Fabrreius l ’a auffi fait imprimer in biblioth.
groec. Tom. 12. pag. 602, ( lib. vj. c. 7. )
Haller dans fa collection latine des médecins
grecs (in-8. Laufane), a auffi joint cette lettre
en latin d l’ouvrage $ Alexandre. Elle fe trouve
tom' vij. pag. 314 ; elle contient 9 pages.
Freder. Boerner (in nocl. guelphic. in-8°. 1755 ,
A L E 6 6 7
pag. 35, not. b. ) dit qu’il en a préparé une éd
édi-
tion qui eft prête d mettre fous la prefîe : Cu
Cùm
tanien rarioribus nïhilominiis annumeranda ea
( epiftola ) veniat libris , commentario perpétua
à me illujlrata , prelo parata eft. J’ignore fi
Boerner, qui eft mort le 30 juin 1761 y a exécute
fon projet.
Samuel Colin ( dit M. Eloy ) a mis en fran-
,çois le traité de la goutte d'Alexandre ( c’efl
le Vivre huitième ) , & l ’a joint aux oeuvres de
Guainer. Poitiers, 1556.
Edouard Milward ( dit encore M. Eloy ) a donné
en anglois un abrégé de l’ouvrage d’Alexandre*
Londres, 1734, in-8°. I l fuit 1 ordre des chapitres
, & fait remarquer fur - tout ce qu’il y a de
nouveau & d’important dans le médecin de Tralles.
Cet abréviateur avoit promis une belle édition
grecque & latine d’Alexandre ; elle n’a poinc
paru.
M. Franz , doCleur en Médecine d Leipfîc, annon-
çoit, en 1779 , qu’il alloit faire imprimer en grec
& en latin l’ouvrage d’Alexandre de Tralles. Il de-
voit y joindre fa lettre bu confultation fur les vers.
Nous n’avons pas- connoiffance que cette édition
ait été exécutée. T^oye^ le journal de Médecine a
tom. 52, pag. 379. (M. Goulin. )
ALEXANDRIE. ( Bibliothèque d* )
Avant que de parler de cette bibliothèque, il
eft a propos d’en rappeler quelques-unes beaucoup
plus anciennes.
On fait que Pififtrate, du temps du philofophe
Efope, fe fit tyran d’Athènes ; fon gouvernement
dura 3 3 ans , mais avec quelques interruptions.
Depuis un fiècle, la Grèce étoit éclairée ; elle
avoit produit des philofophes, des orateurs, des
poètes, des hiftoriens ; chacun écrivit dans fon
genre , & les livres fe multiplièrent. Le goût de fa littérature s’empara de tous les efprits, & les
plus riches -des grecs amafsèrent pour leur ufage
un grand nombre de volumes. De s-lors il s établit
des copiftes qui multiplièrent ces productions in-
• génieufes.
Pififtrate, exilé d’Athènes , y rentra , & s’^ maintint
depuis l’an 545 , avant notre ère , jufqu’ en l ’an
528 , c’eft-à-dire, 17 ans. Ce fut probablement
durant ces 17 années qu’ü forma à Athènes une
bibliothèque publique. |
Ariftote en eut une dans fa maifon, à l’ufage-
de fes difciples.
Théophrafte en forma auffi une, fort nombreufe Y
qui fut confidérablement augmentée par ce lle
d’Ariftote , qui lui légua la fienne.
Corinthe, Thèbes , & Rhodes avoient des bibliothèques
publiques & particulières , ainfi qu’ut*
grand nombre des villes de la Grece.
Depuis long-temps les égyptiens paffoient poufi
les plus inftruits des peuples de la terre. Les grecs
avoient été acquérir chez les égyptiens des con-
£ P P P *