
ceux des fièvres intermittentes (r). Dans le premier
ordre, il y a chaque jour une exacerbation (zjy
dans le fécond ordre , la fièvre redouble en tierce
fimplc , ou de trois jours F un ; & dans le troifième
en quarte ; mais cette dernière efpèce eft fort rare ; &
comme la fièvre tierce eft quelquefois double, quelquefois
triple , de même, dit Galien , la fièvre
quarte continue ou quarte rémittente , devient non-
leulement double, mais encore triple (3).
C ’eft le fécond de ces trois ordres de fièvres rémittentes,
ou la tierce continue, que Galien nomme
tritoeophye (4) , & qui eft vraifemblablement la
même que la fièvre ardente ou confus (y).
, Pour ce qui concerne le premier ordre, il avertit
que tantôt les redoublemens fuivent le type de
la quotidienne fimple, & que tantôt ils préfentent la
fprme de la double tierce , le redoublement du troisième
jour répondant à celui du premier, & celui du
quatrième à celui du fécond (6).
(1) « Diço autem febres continuas idem habere genus
» çum fingt! lis intermiteentibus j cum tercianâ quidem ex-
» quificâ èxquiiuam ardentem ; cum quatidianâ verô eam
» quæ quolibet die facit accefiïonem fed numquam définit
m ad febris quietem ; fie 8c cum quartanâ illara. quæ quarto
» quoque die fimiliter ». ( GaL de crif. 1. 2 , t. 4 , col.
5.20, 521 , §. vj. )
( 2 ) Cette efpèce de fièvre eft celle que Galien nomme
amphtmerine continue, pour la diftinguer de la quotidienne
intermittente, qu’il appelle Amplement amphïmerine, du mot
grec ct/u.qhp'ipivVf , qui veut dire diurne, ce Ego , folitus fum
» eamdesi febrem (fcilicet quotidianam continuam ) amphi-
» merinam continuam nominare. Nam . . apud græ-
» ços . . . oranem rem quæ quotidie eodem fiat modo
» amphimçrinam voçant ». ( Gai. de differ, febr. 1, 2 , col.
| | | , 144. )
(3) « Eft & tertium genus febrium continuarum , quæ
» perrâro tamen eveniunt, quarum accejjiones, quartana-
»? rum figuram progredientes oftendunt, neque infebricita-
»> tione terminantur. Sicuti autem febris tertiana aliquando
m fit duplex, aliquando triplex , ita 8c hæc non modo du-
9, pïex,'fed etiain triplex evadit ». (Gal.de differentiis fe-
?» brium, 1. 2 , col, 138, §. ij.) Edit, Froben.
( 4) ce Continuarum quæ terri? die invalefcunt ego quir
»» dem nominare confuevi tritoeophyes, hoc eft, tertianarum
» naturam referentes». ( Gal. loco citato.)
.■ fS) Exquifita febris ardçns, cùm omnia alia fervet ex-
?» quifitap tertianæ indicia, eo folo differt quôd nequç cum
»» rigore invadit, neque ad febris quierem définir,.............
>» neque fequitur fudor, . neque horum neutrum ufque
?» ad crifim fieri polfibile eft. ( Gai, de crifib. 1. 2 , col,
521, t. 4. ) Ep plus bas, (Ibidem, col, 522, A.) Galiçn
ajoute : « Si tertiana- pur a fuerit ititra feptimum cir-
cuitum j Ji vero exquifita febris ardens intra primum
Jeptenarium necefiariô ‘f i nietur ; c’eft-à-dire , ce le eau fus ou
»> la fièvre ardente exqüife fe juge en fepe jours, coramp
9» la tierce.exquifefë termine en fept accès»».
(5) ce Quæ & indie intermediafaciunt accefiïonem con-
» tinuæ nonnuilæ quidem in quotidianarum figura progrès-
»» diuntur , duas inviçem accefjiones fimillimâs facientes ;
»» nonnuilæ vero duas diffimiles habentes, primat quidem
»» .tertiam omnino fimillimam obfervant, fecundæ • autem
ij» quartam , in figurâ duaxum tertianarum progredientes >»P
f Gai, 4ç diff. fçbr, L, 2 , jgfy 1 y j , n°, z , $. ii. C, )
Fièvres intermittentes.
Galien diftingue les fièvres intermittentes proprement
dites, en trois claffes générales , comme nous
les divifons aujourd’hui :
i° . Les quotidiennes.
z p. Les tierces.
30. Les quartes.
I l rejette avec Dioclès, les qüintanes , les fep-
timanes, & les novaines ou neuvaines (1) d’Hippocrate.
Jamais, dit-il, dans fa longue pratique,
ii ne lui eft arrivé de voir les deux dernières; &
pour ce qui regarde les qüintanes , il ne le s . a
qu’apperçues, encore très-rarement & d’une manière
très-obfcure. Galien obferve de plus qu’Hippocrate
n’a fait qu’énoncer ces trois fortes de fièvres, &
qu’il n’en a point rapporté d’exemples, comme il
a eu foin de le faire à l ’égard de plufieurs autres
maladies (2],
Avant d’entrer dans le détail dés trois genres de
fièvres intermittentes adoptés par Galien, la quotidienne
, la tierce , & la quarte , nous devons avertir
qu’il range, jtvec tous les anciens, les fièvres
rémittentes dans cette même claffe (3) ; mais nous
obferverons en même temps qu’il a foigneufement
indiqué les différences caraétériftiques propres à les
faire reconnoîre : c’eft par le nom de continue,
donné aux fièvres rémittentes , qu’il les diftingue
des intermittentes proprement dites : ainfi, par
exemple, il appelle quotidienne, quotidienne fim~
p ie , ou quotidienne intermittente , la fièvre dans
laquelle il fe paffe une intermiffion, ou une ap.y-
rexie cojnplette de Vaccès d’un jour à celui du lendemain
: fi au contraire les deux paroxyfmes ne
font pas féparés par une ceflation totale du mouvez
ment fébrile , mais feulement par une rémijfion ou
une diminution notable de ce mouvement; alors',
dit Galien, la fièvre prendra le nom de quotidienne
continue ; il en fera eje même de la tierce & de la
quarte (4).
( i ) Quintana , feptimana, nonana.
(2 ) et Equidetn inde ufque ab ipfâ adolefceririâ obfervavi
» ad hune diem, fed feptimanura vel nonanuni (circui-
»? turn ) omnino non vïdi, neç çlapè., nec obfcurè, Quin-*
» tanos certè vidi orbes obfeuros, fed non exa&è aut apercé
»» ut quotidianos, tertianos, St quarcanos . . . . quamobrem
»> in Hipp. çum ratione difputare , quod Diocles fecit,
» valeas. . . . quinimo nec fcripfit quemquam ità ægrum.
» laboraffe &c quidem erac hoc çjus officii , ut communia
» alia præcepta non parùm multa privatis plana fecit exem-
»> plis ». (Gai, in 1. r. Hipp. de morb. vulg. çomment.
iij, col. 463 , A , B, C. )
(3) « Quæ fingulis diebus & noûibus invadunt, intermit- »» tentes dicemus , five integricatem , five remilïïongm quam
» vocant affequantur ». ( Gal. in lib. 1. Hipp., de morb- vulg.
comment, iij. col. 462 du t. iij de l’édit, de Frobenius. )
(4 ) ce Vocetur . , . . manifeftiocis doétrïnæ gratiâ , qu«ç
»» quidem finguli^ diebus accenditur atque intermilfione fini 1
»» tur ampfiirnerina, id eft , quotidianaJimpliciier.. . . quæ
»» autem intermiflîonem non habet , quotidiana continua
» dicaçur, AJtsram.ygrè , fi qujs Y.eljçç, quotidianam inter
Revenons aux trois ordres de fièvres intermittentes
admis par Galien.
Cet auteur les divife en fièvres Jimples & en
compofeès (1).
Les fimples font celles dans la. révolution def-
quelles on n’obferve qu’un accès. Dans les com-
pofées, dit-il, chaque révolution au contraire en
préfente plufieurs (2)/,
Du nombre des fièvres intermittentes fimplès
font :
i° . La quotidienne. Dans cette fièvre , i l y a ,Suivant
Galien (3), chaque jour un accès dont la durée
a des bornes fixes , & auquel fuccède une ré-
mifiion du mouvement fébrile, ou un intervalle de
repos qui eft également toujours-le même,
2°. L a tierce. Dans celle-ci Y accès revient tous
les trois jours; il eft toujours le même, ainfi que
la rémitfion ou le calme qui .lui fuccède (4). Les
accès de la tierce fimple ou exqüife doivent fe
terminer au'plus tard en douze heures (y) ; ils ne
paffent point non plus , fuivant Galien, le nombre
de fept, la fièvre fe trouvant toujours jugée au
plus tard à cette époque (6 ),ainfi que l’a remarqué
Hippocrate.
3°. L a quarte. Il y a tous les quatre jours un
accès & une rémitfion qui gardent invariablement
leur caractère retpeâif (7 ), La durée des paroxyfmes
eft comme dans la tierce; mais ils fe prolongent
quelquefois davantage (8).
T e l eft le tableau général que Galien a tracé
» mittentem appellee. Eodem modo in tertianâ ftatuatur :
»» aitera quidem cjus differentia fimpli'citer tertiana dicatur,
.» aut tertiana intermittens ; altera verô tertiana continua».
( Gal. de diff. feb. 1. 2 , col. 143,, 144, n°. 8.)
( I ) ce Typorum.. . . hi funt fimplices, illi compofiti »».
(Gai. de typis comment, torn, iij, col. 363 , §. iij. C. )
( 2 ) « Simplices ( typi ) funt qui.unum faciunt infultum 5
» compofiti qui ex pluribus confiant 8c acceffionïbus 8c re-
» miifionibus 3». ( idem, ibidem. C.)
( 3 ) ce Quotidianus eft ( typus ) qui quotidie unam mo-
» litur accefiïonem, eamdemq.uelongitudinecircumfcriptam,
»» & unam eamdemque remifllonem ». ( Gai. ibidem
$. ij. D.)
” (4) cc Tertianus (typus) qui tertio quoque die unam
» eamdemque accefiïonem longitudine commoderatam 8c
» unam eamdemque remiffîonem obtinet 3». ( Gai. de typis
comment, tom. iij. col. 363 , §. ij. D.)
(S) ce Hujus febris accefiïo duodecim ad fummura hora-
» rum fpatio finicur, , eamdemque tertianam exquifitam
» appellamus. . . . . Hujufmodi febrem fi appellare libue-
» rit exquifitam tertianam , nomine uteris antiquo ». ( Gal.
de diff. feb. 1. 2 , col. 138 , 139, n°. 3. )
( 6 ) ^ ee Terciana exquifita in feptem circuitibus ut longif-
M fimè judicatur »». ( Gal, de typ. col. 364. B. )
( 7 ).« Quartanus (typus) qui quarto (die) unam &
» eamdem accefiïonem & remiffionem experitur ». ( Gai.
ibid. col. 363. §. ij. D. )
( 8 ) et Hujus febris accefiio temporis fpatio eft fimilis ter-
» tianæ , nonnunqu?m & longior », (Gai. de diff, feb, 1, 2,
çol, f 140, n°» 5 » $. y .)
des fièvres intermittehtes fimples, dans fon livre
des types : nous allons expofer en peu de mots la
defeription particulière qu’il en a donnée, tant dans
cette partie de fes oeuvres , que dans fon feepnid
livre de la différence des fièvres.
Premièrement, dans la quotidienne fimple [1).
Les malades vomiffent de la pituite ; iis ont une foif
peu confidérable ; ils font accablés ; leur fommeil ref-
femble au carus Sczucataphora ; le pouls eftgrand ,
rare, & lâche ; le vifage eft pâle, flafque; tout annonce
l ’abondance & la dépravation des humeurs :
bientôt la rate s’obftrue & s’endurcit, & fi la fièvre
traîne en longueur , il furvient des affeeftions coma-
teufes ( tremuloe. càtaphorce ) , qui reffemblent â La
léthargie; des fluxions d’humeurs fur la poitrine,
des infiltrations : tous ces défordres , dit Galien
dépendent principalement du dérangement
de l ’eftomac. U accès , remarque-t-il ailleurs
(3), s’annonce plutôt par le refroidiffement
des extrémités & par de fimples friffons, que par
un véritable tremblement. La chaleur qui üuccède
â ce froid eft lente dans fon développement, &
n’arrive que fort tard â fon plus haut degré. Dans
Finvafîon ainfi que pendant le premier temps de
l ’accroiffement, le pouls eft foible , petit, & inégal.
Les évacuations qui ont lieu dans cette fièvre
font peu copieufes; les accès fe prolongent plus
que dans la tierce ; rarement même iis laiffent le
malade dans une parfaite intermiffion, quoique
cette intermiflion ait toujours lieu dans la quotidienne
exquife.
Secondement, dans la tierce fimple. L ’invafioni
des accès eft ordinairement marquée par un tremblement
dans lequel les malades fe fentent quelquefois
comme glacés (4). Cette fièvre reffemble
(1)’ Simple dans le fens expofe plus haut.
(2 ) *c Quotidianum (typum) comitancur habitus humi-
” -4s » pituitofi vomitus , fins non intenfa 8c tocius cot-
” poris giavitas ; fomnus carum cataphoramque reprefen-
» tans , pulfus magnus, rarus & laxus ; facies fublivida , fiac-
33 cida , mollicula 8c qiise multam materia; pravicatem teftetur
& converfionem. Jam lien hoc typo duritiem contra-
» het, ac fi in vetuftafem inciderit ttemulx 8c lethargum
» referentes cataphorx , thoracis fluxiones, aquae intercu-
» tern fuffufione.s fubfequuntur. Generantur autem potifli-
»> mum ob ftomachum male affedtum » . (Gal. de typis
col. 363 , 3 64 , §. iij. )
(3 ) « [ncipif. . . . ab extremorum frigefaiftione atque
»> horrore potiufqudm rigore. Ac cum difficultate accenditur
33 caldr , ac Iongum confumit tempus dum invalefcend©
»> pervenit ad fummum . . . . inxquales ac debiles magis
»> parvofque efficit pulfus quamprimum febres invadunc
»» atque invalefcunt. . . . Parvs in e l vacuationes , & accef-
»> fionis fpatium longius producitur, neque intermiflionfs
»» tempus eft aded: ut in tertiana fincerum , fed humoris
» putrefadri, fervat indicium.. . . Attamen cum exqiiifite
» fuam natUram fervaverit, plerifque videtur puram inter-
» mifiionem habere, & nos quoque hoc idem non raro fa-
» temur». . (. Gal. de diff. febr. 1. 2 , col. 139. n°. 4
§, iij. du t. 3.)
(4) » Quk ex flay a, bile oritur febris cum rigors inych.