
;io À B A
On ne voit le nom à’ Abafcante que dans Galien
, qui rapporte de lui-, trois formules de remèdes
; mais il ns fait de ce médecin aucun éloge ,
& ne dit point qu’il ait compofé d’ouvrage : i l eft
donc très - éloigné d’avouer qu’il ait profité de
fes connoiffances* Dans un temps où beaucoup de
gens exerçoient la Médecine empiriquement ,• on
tâdaoit-de fe procurer des formules qui fe tranfi-
mettoient fous le nom de celui qui les avoit
faites ou qui les avoit données comme tiennes.
Ces préparations communiquées de main en fnain,
quelque vogue qu’elles aient eue, ne prouvent
point que leurs auteurs fuffent de grands Médecins
, ni qu’ils aient écrit fur la Médecine.
En quel temps vivoit Abafcante ? On ne le
fait point. Tout ce qu’on peut dire, c’eft qu’il
vivoit avant l ’auteur au livre IIe de antidons ,
attribué à Galien.
Mais ce Médecin ne feroit—il pas le même que
celui qu’on trouve nommé ainfi, Cletios Ab'af-
çantos ? En ce cas il auroit vécu avant Andro-
maque, lequel obferve avec raifon qu’il ne faut
point preferire, à ceux qui crachent le fang, une.
potion imaginée par ce Cletios ÀbafcantoSy pour
les Phthifiques. ( M. G ou LIN. )
A B A T -FO IN , fi m. Ar t Vétérin. On nomme
ainfi une ouverture pratiquée au plancher des écuries
au. deffus du râtelier , répondant au fénil, ■ &
par laquelle on fait tomber le foin de celui-ci
dans le premier. Cette communication , dont
l ’économie avoit fuggé.ré l ’idée , ne fe pratique
plus dans des conftruéïions bien ordonnées,
& on ne ia trouve aujourd’hui que dans les écuries
des hôtelleries & de quelques particuliers habitant
des pays où l’ufage n’eft pas de botteler le
foin. Dans ceux où cet ufage eft en vigueur, on
jette le fourrage ainfi lié hors du fénil, en le
tranfporte dans l ’écurie pour le diftribuer dans le
râtelier devant chaque cheval. Ces différentes méthodes
ne font pas fans inconvénients. Dans la
première , la pouffîère des greniers fe mêlant avec
le fourrage , peut fufeiter des toux plus ou moins
fortes : dans la fécondé , paffant par - deffus les
animaux pour être jeté dans les râteliers., «leurs
corps & leurs crins en font continuellement char7
gés & falis II feroit a fouhaiter que l ’on put
iervir chacun d’eux de l ’extérieur , & non de l ’intérieur
de l ’écurie. Rien ne conviendroit mieux
à cet effet que des ouvertures pratiquées au dehors
vis-à-vis chaque place. On les fermeroit avec un
volet auffi-tôf que le foin y auroit été introduit.
De cette manière , la propreté des animaux &
celle des écuries feroit maintenue , & on pareroit
au défagrément qui réfulte , dans celles qui font
vaftes & fouvènt fréquentées, de la rencontre des
palfreniers, allant & venant fans ceffe , chargés
de fourrage , dans le paffage ménagé derrière les
chevaux. ( M. H u za rd . ) -
A B B A T I U S ( B Aldus A ngélus. ) Biogra-
A B A
phle j Hijloïre de la Médecine. C ’eft fous ces
dénominations que Manget parle de ce médecin.
Avant lu i, Schenck avoit écrit, au génitif, Baldi
Angeli A b b a t is , Phyjici Eugubini. S’il s’eft
trompé quant à fon nom , il marque au moins ,
ou qu’i l etoit de Gubio ou Eugubio , ville d’ Italie
dans le duché d’Urbin , ou qu’il y exerçoit la
Médecine. Mathias dit pofitivement qu’Abbatius
( Abbatio ) fut médecin du duc d’Urbin.
Les bibliographes de la Médecine ne nous apprennent
rien de plus fur ce Médecin, qui vivoit
lur la fin du feizième fiècle.
Voici les ouvrages qu’il a compofés.
De admirabili viper a naturâ , & de mirificis
ejus facultatibus , liber. Urbini , 1587 , in-40. t
félon Gronovius.
Urbini , 15 8p , in - 40. *
Ibid. 1591 8c 1SP4, félon Gronovius.
Hagæ , 1660 , in - 1 z , Haller, & catalogue de
Burette.
Noriberg. 1603 , in-40. Refîner , en indiquant
cette édition, obferve que c’eft la plus belle de
toutes. ( nîtidiffima. Y
Le célèbre Haller , qui paroît avoir vu cet
ouvrage , en parle ainfi : Minimè mala anatome
hujus ammalis ( viperæ ).
Abbatius eft auteur d’un autre ouvrage qui eft
intitulé , fuivant Mànget, Opus proeclarum con-
certationum dîfcuJJ'arum de rébus , verbis , &
fententiis controverjzs, ex omnibus fers ferip-
toribics , libri XV. Pifauri, in -4°.
Ce titre n’annonce pas qu’il foit traité dans
ces quinze livres d’objets relatifs à la Médecine.
{M. G OU LIN.)
A B A T T E M E N T f. m. ( Pathologie )
defeclio yivium. État dans lequel les forces font
comme anéanties. U Abattement peut être l ’effet
de la trifteffe, du chagrin ; e’eft alors une aftec-
rion morale, qui , prolongée, donné fouvent lieu à
des maux réels. Confidéré fous un autre rapport,
Y Abattement eft fouvent procédé par la fatigue,
par un exercice violent , par l’abus des forces en
divers genres ; obfervons cependant que la fatigue
feule ne produit point Y Abattement , qui fupp'ofe
quelque altération, quelque léfîon dans les forces
motrices.
U Abattement eft quelquefois l ’effet de la pléthore
dans les jeunes gens; il eft alors annoncé parles lignes
de la furcharge & de la Compreffion ; fouvent il
précède & il accompagne les maladies qu’on appelle
putrides & les malignes, & c’eft l ’efpèce la
‘ plus fâcheufe de toutes. Enfin on l’obferve encore
dansles maladies chroniques , telles que le feorbut,
& en général dans les cachexies : dans tous ces
cas y les fibres nerveufes & motrices font fouffrantes
& plus ou moins affoiblies. On voit Y Abattement
précéder les accès’ou paroxifmés des fièvres; & dans
un grand nombre de circonftances il eft le prélude
des afféétions- de la tête. ( V . D . ) : j
A B A A B A
A B A T t E M e n T , fi ni. Médecine vétérinaire.
L ’Abattement eft plus fouvent une dif-
pofîtion ou un fympcôme maladif, qu’une maladie
réelle. On le voit fouvent dans les chevaux qui fatiguent
beaucoup , comme ceux de. remife du de
.fiacre. Il ne faut .pas le confondre avec Y accablement
8c Yépuifement/, qui accompagnent & fuivent
les grandes maladies. L ’animai abattu a la tête dans
l ’auge & les yeux triftes ; i l fe tient à la même place
.& s’en dérange avec peine ; les jambes font jroides ,
la peau dure , fèehe , le poil piqué , & il ne mange
pas avec appétit ; i l fe tient long-temps couché
, fe relève toujours en meilleur état , & fe
fecoue plufieurs fois immédiatement après ; fes
urines font crues, fréquentes, mais peu abondantes ,
& i l ne dégaine pas pour les rendre ; fes excréments
font fecs , mal digérés, & quelquefois enveloppés
; i l n’a plus la même force pour le travail,
mais la bonne volonté lui refte ; i l trotte plus
court, plus bas , fans donner dans la bricole il
rajè le tapis, eft fujet à buter, à s abattre , &
eft peu fenfible au fouet. S’il furvient alors quelques
tumeurs , elles font dures , indolentes , évalues
; le pus qui s’y forme à la longue eft épais
8c vifqueux; : il n’eft pas rare, dans cet état, de voir
difparoître les maladies cutanées, qui pouvoient
exifter , comme les eaux aux jambes , la galle,
&c j 8C cette difparition eft toujours fuivie d’accidents
plus ou moins graves.
Si dans tous ces cas, qui annoncent le dérangement
& l’irrégularité des fendions animales, l ’oeil
intelligent & a&if de l ’artifte ou du propriétaire
ne faifit pas la véritable indication à remplir ; fi
au contraire l ’animal eft excité au travail par une
nourriture plus abondante , plus fubftantielle ,
plus échauffante, par les cordiaux, par les mauvais
traitements , &c. , ce qui n’eft que trop
ordinaire dans la claffe des chevaux dont nous
parlons, ’ la digeftion ne fe fait plus , la nature
's’épuife en efforts redoublés, mais impuiffants , &
i l naît des v maladies inflammatoires & protéiformes
, dont i l eft le plus fouvent impoffible de
triompher.
Le repos, une bonne^ litière , une nourriture
légère , mais choifie , telle que l ’eau blanchie avec
la farine de fromentV la p a ille , peu de foin &
d’avoine de bonne qualité , le panfement de la
main réitéré , le bouchonnement fur-tout, qui rétablit
l ’infenfible tranfpiration , toujours dérangée
;©u fufpendue, font les principaux moyens propres
à fécourir la nature débilitée & affaiblie. Quelques
lavements d’eau pure, tiède , aiguifés d’une
pincée de fel marin , ont foliicité avec avantage
les gros inteftins à fe dtbatraffer des matières
épaiffes, durcies, & mal digérées , qu’ils conte-
noient, & ont rendu, les urines plus abondantes
& moins crues. La faignée, dans les-animaux pléthoriques
ou irritables, a Quelquefois arrêté ©et»
prévenu une inflammation naiffante : mais alors
elle a du être précédée de la diète blanche. &
I I)
des lavements délayants & tempêtants. Placée mal
a propos 8c fans ces préliminaires indifpenfables ,
elle aggrave les accidents , & il fe forme fouvent
des engorgements inflammatoires dans le bas
ventre, dc-nt l ’animal eft la viétime.
Une demi - livre de miel fondu dans une livre
d’eau & une livre de vin , forment un breuvage
que les animaux malades boivent quelquefois feu-is
& avec plaifir, & dont nous avons fouvent vu de
bons effets dans la circonftance dont H s’agit.
Donné matin & foir pendant quelques jours , il
nous a paru quelquefois folliciter u*ne diarrhée
très-putride, mais falutaire , puifque les malades
reprenoient de la gaîté, de l ’appétit, & des forces.
Dans d’autres fujets, quoique- fes réfultats fuffent
les mêmes , fon aétion ne nous a paru être fuivie
d’aucune évacuation fenfible. ( M. Huzard
. )
A B A T T I S , fi m. Hygiène.
Partie II. Chofes, non naturelles.
Claffe III. Ingefia.
Ordre I. Aliments y animaux , oifeaux do-
tnejliqu.es.
Les Abattis font les extrémités des volailles,
telles que la. tête, les ailerons, les pattes; on y
joint le fo ie , le géfier, &c.
Les cuifiniers les fervent bouillis 8c accommodés
de différentes manières. .Les extrémités
donnent un fuc très - léger & très-doux , facile à
extraire , & qui convient aux eftomacs foibles,
parce que la chair de ces parties fe pénètre aifé-
ment & fe digère promptement.
Le foie donne un fuc plus âcre , & s’il eft cuic
. un peu fort , il prend une dureté coriace. Il eft
au contraire très-aife à divifer , s’il n’eft que lé gèrement
cuit, fur-tout s’il eft bouilli. Les foies
des volailles engraiffées avec un foin particulier,
forment un mets à part. Voye\ F oie.
L e géfier a toujours une fubftance demi muf-
culeufe , demi tendineufè, très - compa&e, coriace ,
8c qui doit pefer aux eftomacs foibles, fur-tout
quand il eft tiré des grands oifeaux.
La qualité dé ces différentes parties varie encore
fuivant la délicateffe des volailles dont elles
font tirées. Voye\ A ni maux , P a r t i e s d e s
animaux. ( M. H allé. )
A B A T T R E. v. Maladie des y eu x . Ce mot
s’employe au lieu de celui è’abaijfer ( la cata-
raéte). On à dit auflî abattement au lieu Sabaif-
Jement. Mais celui-ci; eft plus ufité. Hoye\ A b Aïs-
SEr }-'( M. Cm AM s ERU. )
A b a t t r e un ’ c h e v a i .. A r t vétérinaire.
C^eft l ’aétion par laquelle on fe rend maître d’un
animal en le jetant par terre, au moyen des en®
travons 8c des la c s , lorfqu’il s’agit de lui faire