
en lui.faifant refpirer de Vair vital pur, Sc aïnfî
alternativement, de manière à juger bien comparativement
des différences alternatives qui en ré-
fulteroient. Peut-être faudroit-il répéter cette expérience
fur un animal plongé pendant long-temps
dans l ’obfcurité, & enluite fur le même animal
expofé pendant plufieurs heures à la lumière la
plus vive du foleil. Il faudroit auffi la faire fur
des animaux plongés dans un air échauffé a plu-
lïeurs degrés de chaleur différens, & dans différentes
hauteurs , foit naturelles foit artificielles, du baromètre.
Il faudroit enfin faire la même expérience
comparativement dans Voir atmofphérique 8c dans
dés airs moins purs, tels que Vair altéré à dif-
ferens degrés par la refpiration, ou mélangé de
différentes efpèces de gaz , ou même dans les gaz
incapables d’entretenir cette fonction & qui futfo-
quent les animaux fubitement. I l y aura encore
des différences à obferver , félon le temps qu’on
aura laiffé écouler après rafphixie, & félon qu’on
tirera le fang ou de l’animal afphixié, ou immédiatement
après l ’avoir rappelé à la vie- Mais
j’aurai encore oecafion de parler de l’aâion des gaz
dans la fuite de cet article, (çhap. 3. )
( i° . Effets de la refpiration fu r la couleur
& la chaleur du fang.. ) Quoi qu’il en foit, l’opinion
la plus commune, quoiqu’elle ne foit pas
générale & qu’elle parojffe révoquée en doute par
M.. de H a lle r , eft que le fang artériel ou celui-
qui vient d’éprouver l ’àââon de la refpiration dans
le poumon, efl d’un rouge plus vif que le fang
veineux , & que celui-ci eft d’une couleur plus obf-
cure & plus, {ombre. On croit auffi que le fang
veineux eft moins chaud que le fang artériel ; &
Sch-werike a trouvé- que la- différence entre la
chaleur de l ’un & de l ’autre eft comme de 5)7
pour le fang artériel à pour le fàng . veineux j
& dans d’autres expériences comme de 100 à 5>5,
& de 99 à 9p. I l faut-avouer que toutes ces expériences
ont befoin. d’être répétées, & demandent à
l ’être avec beaucoup d’at-tention- & de: foin, fi l ’on
veut compter fur les réfültats-
( z°. Couleur. Faits fu r lefquels font fondés
les prohabilités fu r les changemens que Vair
occafionne- dans la couleur du fang. ) Pour ce
qui eft de la couleur , il eft plufieurs faits qui
lemblent confirmer l ’idée de l ’aCtion de Voir fur
la couleur du fang. On fait ce qui arrive au fang
veineux coagulé dans une poeiette. La furface du
caillot eft conftamment d’un rouge plus vif que
fon intérieur, & l’a couleur s’obfcurcit a mefure
qu’elle s’éloigne da contaéf de Y air atmofphérique.
Si l ’on renverfe le caillot, la- couleur change de
nouveau d’intenfité $, fuivant la nouvelle pofîtion
de fes différentes parties, relativement à Y air environnant.
On penfe que cet effet eft du- à- l ’aftion-
de l’air-, & Prieftley dit avoir obfervé que le fang
mis en contad avec Y air vital devenoit d’un rouge
•3>lus brillant, au lieu que placé dans d’autres gas
ÜL devenoit fombre & noir. Mais û cela eft, eft-il
bien fur- que ' Vair dans le poumon , fans le cbti-
cours de la lumière 8c fans un contadt immédiat,
faffe un effet analogue fur le fang qui paffe dans
les vaiffeaux pulmonaires-î. G’eft ce qui eft encore
douteux. À la vérité, les théories modernes concernant
l ’influence de 'Yair fur les parties colorantes
,- végétales, 8c animales, s’a.ccordent affez
avec cette idée ; mais il faut avouer que cette rai-
fon n’eft pas à beaucoup* près fuffifance ; & quel-'
que fatisfaifante que foit une explication^ nous
fommes trop accoutumés, à les voir fe fucçéder 8c
fe détruire mutuellement,- pour en admettre aucune
comme prouvée, à moins qu’elle ne foit la*
conclufion immédiate & néceffaire de faits dont-
la démonftration foit achevée.
Deux obfervations de M. Jurine font encore
d’accord avec l ’opinion dont je viens de parler 5-
elles ont pour objet deux enfans dont l ’un avoit
le trou Botal très-ouvert, l ’autre avoit outre cela*
le canal artériel- très-perméable. La' couleur de*
ces deux enfans annonçoit un fang noir j le teint
étoit plombé , les extrémités étoient violettes 8c
toujours froides \ ce qui mérite bien d’ être re-'
marqué ici. L ’un de ces enfans avoit neuf ans lorf-
qu’il eft mort j i l avoit une difficulté de refpirer » -
q u i, lorfqu’i l montoit, lui caufoit une oppreflioir
infupportable. L ’autre mourut à dix mois & le
fang veineux fut trouvé fi noir, q uil fembloitr1
mêlé avec-du noir de, fumée. Mais quelque frap-'
pantes que femblent ces obfervations, la condu-
fi©n qu’on en pourroit tirer ici ne peut être encore-
mife qu’au rang des- préfomptions,. & non pas des-1
faits- démontrés-.
( 30. Chaleur. Développement de chaleur v itale
dans le fa n g , par Vaction de Vair dans*
la rejpiration. ) Quant a-la chaleur, il eft très-'
vrai que beaucoup de phenomenes concourent â*
établir que dans le paflage du fang dans le pou-'
mon il s’en produit très-décidément. Le fang eft-
d’autant plus chaud chez les animaux , que leur-
refpiration-eft'plus fréquente. Les oifeaux , dont-
la refpiration eft très-précipitée , 8c chez: lefquels'
Vair pénètre toutes les cavités offeufes fupérieures
ainfi que celles des plumes dans toute l ’étendue
du corps, font de- tous les animaux ceux* dont le-
fang eft le plus chaude Tous les- animaux qui*
refpirent peu , ou qui ne refpirent que par inter-'
valies , ont tous- le fang froid. Ceux qui- paffenf
la moitié: de l ’année dans l ’engourdiflement & dans;
un état de mort apparente , fans refpiration fen--
fible, comme les marmottes & les loirs, ont alors“-
le fang froid ; Ü fe réchauffe lorfqpe ces animaux:
reprennent le cours de la refpiration , 8c perdent:
les apparences de la mort. Il leroit important-
d’obferver les^ phénomènes dé ce paffage , tant
pour le mouvement de la refpiration que pour-
1 état du fimg > &• quand on1 objeéfceroit c[ue^ le-
mouvement général dé tout le corps & laétion’
augmentée fuffifent pour augmenter^ la chaleur *>
indépendamment- de Eadmilfioa de Iciir 8c~ de ïh1
combinaifbn dans le poumon , il fuffiroit, pour
terminer la qûeftion , ü’obferver ce qui fe paffe
lorfque les animaux refpirent dans Voir vital pur, &
fucceffivement renouvelé. Dans cet air t les animaux
femblent d’abord vivifiés, & leurs corps contractent
une chaleur très-fenfîble j cette chaleur augmente,
& enfin ils .fe couchent comme s’ils étoient malades
: alors leur pouls eft fingulièrement accéléré
, la chaleur eft très-forte, & ils font dans un
véritable état de fièvre. Il eft donc démontré que
dans la refpiration i l fe produit de la chaleur, 8c
que cette chaleur eft en raiion de la pureté de
1 air vital qui fert à cette fon&ion.
Il 11e faut pas non plus oublier ce qui a été
déjà dit de la quantité d’a.cide crayeux qui fe développe
en raifon de la pureté de Y air v ita l, 8c
par conféquent en raifon de la chaleur produite
dans la refpiration ; ni l ’obfervation de M. Jùrine
fur l’augmentation des détériorations de Y air par
toutes les caüfes qui augmentent le mouvement
du fang & en même temps la fréquence de la
■ refpiratiçm , comme l ’exercice , &c. ; parce que de
tout cela i l réfulte qu’i l y a une proportion confiante
entre les changemens qu’éprouve V a ir , &
principalement entre la quantité d’acide carboni- .
que dont i l fe charge, & la quantité de chaleur
qui en réfulte.
( 40. Double effet ; rafraîchiffement momentané
par Vair f r a i s , & développement de chaleur
vitale. ) On a dit cependant que Y air que
nous refpirons fervoit à rafraîchir le fang dans le
povnuon. Le plaifîr qu’on fent à refpirer un air
frais fêmble en être la preuve. D’ailleurs la né-
ceflité phyfique du refroidiffement lorfqu’un corps
frais fe met en contaél avec\ un corps chaud, pa-
xoît mettre la chofe hors de doute ; & dans le fait
i l eft difficile de nier que dans le moment du
contaél de Y air frais dans la refpiration , fa fraîcheur
ne fe communique plus ou moins aux vé-
ficules pulmonaires. Cette fraîcheur fe fent parfaitement.
Mais cela n’empêche pas la vérité de
ce qui a été dit précédemment, 8c il n’ eft pas
moins hors de doute que l ’introduélion de Yair
dans le poumon donne lieu au développement d’une
chaleur plus ou moins forte, fuivant fon degré
de pureté. I l y a donc ici deux faits en apparence
contradictoires, & cependant également incontef-
tables, & par leur nature , & par les lignes qu’ils
donnent de leur exiftence. L ’un eft le rafraîchiffe-
ment momentané du poumon par le contaét de
Y air frais , l ’autre eft le développement d’une nouvelle
chaleur dans le fang. Ce développement,
comme nous l ’avons vu, fe fait dans le même
temps & dans les mêmes proportions que les changemens
qui furviennent à l’^ir dans le poumon.
Ainfi , dans la refpiration i l y a continuellement
perte de chaleur dans le poumon par le contaCt
de Y air frais , & aufli-tôt développement d’une
nouvelle chaleur dans le fang qui fort de cet organe
, pour recommencer la circulation dans l ’état
naturel. L a mefure de cette chaleur doit être régulièrement
la même , puifque les proportions
de ratmofphère ne changent pas. Elle doit être
telle que d’abord elle compenfe la quantité de
chaleur que Y air frais vient d’enlever, & enfuite
qu’elle rende au fang artériel cet excès de chaleur
qu’il a fur le fang veineux. C ’eft ce qui eft prouvé
par le fait (16). On fait que le degré ordinaire
de chaleur dans l ’homme eft de z8 à 30 degrés ,
félon la dernière graduation de Réaumur, re&ifiée
par M. De luc, & de p* à 10© fuivant la graduation
de Fahrenheit.
( $°. Chaleur libre & chaleur combinée. Dim inution
de Vune, développement de Vautre. ) C ’eft
ici que la diftin&iôn entre la chaleur libre 8c la.
chaleur combinée devient bien évidente. On fait que
la chaleur libre eft celle qui , fenfible au t a & ,
fe mânifefte dans les corps échauffés, les dilate en
les pénétrant , & fe communique d’un corps à un
autre, én fuivant les lois d’un équilibre particulier.
On fait que la chaleur combinée eft celle
qui ne devient fenfible au ta€t que quand certains
corps fe décompofent 8c entrent dans de nouvelles
combinaifons. Alors elle femble. fortir du milieu
de ces corps comme un principe qui s’en dégage *
& par ce dégagement elle paffe de l’état de com-
binaifon où l ’on fuppofe qu'elle étoit, à l ’état de
chaleur libre, & devient fenfible au taéfc, fouvent
à un très-haut degré. Auffi les chimiftes regardent
ils maintenant la chaleur comme un des élé-
meiis des corps & fur-tout des Corps aériformes
élément qui s’en dégage fur-tout dans les cas où
les corps , & principalement les fluides élaftiques ,
paffent d’une combinaifon plus raréfiée à une com-
binaifon plus denfe & plus folide j élément quî
fe dégage dans toutes les opérations où Y air vital
difparoît ou fe combine de manière à être remplacé
par le gas qu’on nomme acide crayeux,
acide méphitique , acide charbonneux j & les principales
de ces opérations font la combuftion, la
fermentation, & la refpiration. C ’eft donc bien
évidemment des changemens arrivés à Y air vital
dans la refpiration, que dépend la production d’une
grande quantité de chaleur dans cette opération.
Ainfi , Y air frais dans cette fonction enlève d’un
côté une portion de la chaleur libre que le fang
veineux apporte avec lu i , & lui fournit de l ’aur
tre une nouvelle chaleur, qui eft la chaleur combinée
qui s’eft développée 8c qui eft devenue
libre par la décomposition de Yair dans le pou-
(16) Peut-être trouveroit-artériel fur lé fang veineux oenn cl’oerxec èps ludse ccohnaflieduérr adbule fqanuge dnaen ls’-al et rcooeuvuér mScêhmwee, ndkaen, s fil el ’vuenn t&ri clu’aleu trder oéitto die’nutn e cxôamtéi,n é3»c dleaunrs lp’roordeiulilteet tep agra ulac here dfpei lr’aatuiotrne .d Loai tq êutaren tiatélo tros taelxea cdtee mcheant
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Vair fiais dans fi poumon. R r i %