
A IG U E , D O U L E U R A IG U E. PaMo-
lo g ie . On diftingue plufieurs efpèces de douleurs.
Celle qu’on nomme a ig u ë eft ordinairement la
plus vive de toutes, & celle qui parcourt le plus
rapidement fes périodes ; c’eft auffi celle à laquelle
la nature peut "réfifter le moins long-temps. Une
douleur a ig u ë accompagne toujours lés inflammations
proprement dites , fur - tout celles qui
affeârent des parties très - nerveufes : elle fe
fait également lèntir dans les bleffures & dans
les contufions de ces organes , ainfi que dans
.la plupart des grandes léiions qui ont un cours
rapide & précipité. F o y e^ D o u leu r . ( F . X?.)
A I G U E - PERSE. M a t . médïc. A ig u e -
perje eft une petite ville d’Auvergne fituée à
trois lieues de Riom. A quelques centaines de pas
de ceîte. ville , il y a une fource qui eft regar-
dée comme très-dangereufe par les gens du pays.
En effet , ils aftuient que l’eau de cette fontaine
tue les animaux qui en boivent. Quelques écrivains
remarquent, comme chofefort étonnante, que cette
eau faic du bruit, & bout , quoiqu’elle foit froide
au toucher ; mais il eft facile de la reconnoître, à
ces caractères, pour une eau gafeufe , fembiable à
celle de Seltz , &c. C’eft fans doute à l’acioe qui
s’en dégage continuellement , & qui Péjourne quelque
temps à la furface de l’eau, qu’il faut attribuer
l ’opinion que les habitans des environs en ont conçue.
On aura vu quelques animaux fuftbqués par
cette vapeur, & on aura crû qu’ils avoient bu de
l ’eau-, & qu’elle les a empcifonnés , tandis ^ue
cet effet n’eft dû- qu’au fluide élaftique qui s en
dégage. Aucun chimifte ne s’eft occupé de l’eau
a A ig u e - p e r f e , & il ne paroît pas qu’on en ait
encore fait grand ufage en Médecine , quoiqu’elle
puiffe avoir toutes les vertus des eaux gafeufes
ou acidulés, comme celles de Seltz , de Pyrmont,
de Pougues, &c. ( M . d e F o u r c r o y .)
A IG U E S - B O NNE S . M a t . m éd ica le .
On donne , dans la vallée' de Béarn , le nom
d’a ig u é s -b o n n e s aux eaux plus généralement connues
fous le nom d’eaux bonnes. ( F o y e \ c e s m o t s . )
( M . d e F o u r c r o y . )
A I G U E S - C H A U D E S . M a t . m édica le .
'A ig u e s - c h a u d e s ou a ig u e s - c a u d e s eft un lieu
fitué dans la vallée d’Offun , dépendant du Béarn.
Il paroît qu’il y a deux efpèces différentes d’eaux
mînéral-es dans cet endroit , dont les premières font
réputées bonnes pour les maux de tête & d’efto-
mac , & les fécondés , pour les plaies (JD ici.
m in é r a lo g . de la F ra n c e ) . Peut-être les unes font-
elles des eaux martiales, & les dernières des eaux
fulfureufes ; mais on n’a point deconrioïffairce exaéte
fur ces eaux , & leur réputation , bornée fans doute
a leurs environs , n’a encore excité le zèle d’aucun
rayant..
Cependant Borde» en a parlé dans la dix-neuvième
de fes lettres fur les eaux minérales de
Béarn. Il croit que le fer & le foufre y dominent;
-il les recommande •intérieurement contre les obf- tru étions , l’afthme humide , les coliques & les
diarrhées invétérées ; & extérieurement pour les
maladies des yeux , des dents , des oreilles , les
paralyfies. Mais ces eaux font celles dont il parle
le moins. ( M . D E F O U R C R O Y .)
A I G U I L L E . Hygiène.
Partie II. Chofes non naturelles , ou matière
de rhygiène.
Claffe III. Ingefta.
Ordre I. Alimens , animaux , poijjbns, &c*
L ’aiguille, BïAwv*-, patpu, grec. A eus , P ifc is
aculeatus , lat. E fo x Belone , L . &c. , eft un
poiffon remarquable par la longueur de fes mâchoires
, & fur-tout de l ’inférieure , qui fe termine
en une pointe fort longue. On en peur voir la
defeription dans - la partie de ce dictionnaire qui
traite des poiffons.
Sa chair, dit Rondelet, eft dure & fcche , &
par conféquent de difficile digeftion : mais, il ajoute
quelle eft de bon lue. Bruyertnus (La Bruyère, de re
cibariâ, 1. x x . c. xiv.) en dit autant, & cite Athénée
& Martial. Dans Athénée, Diphiius dit : cuiem ha-
betfirmam, pa<piî «BtAami, vocatur quoqueèJ cc.€a£W5i^
& dijficulter conjicitur, humidique eft & probi
fucci. L. 7. Or le nom d’et£AÉW#s, que lui donne
Athénée , outre ceux de foefyts & de B*Awv», fîgnifie
qui n’eft point muqueux , qui ne cède point
comme un mucilage , muco carens ; ce qui exprime
bien la fermeté de la chair de ce poiffon.
( M. H ALLÉ.)
A I G U I L L E . Dangers qui réfultent quel-
fois de la piqûre des aiguilles. Foye^ Piq û r e »
1 V . D . )
A i g u i l l e a c a t a r a c t e ( maladies des
yeux). Foye\ auffi Diëlionn. de Chirurgie. C eft
un inftrument propre à pénétrer dans la cornée
opaque & de là dans la région de l’humeur cristalline
, pour obtenir J’abaiffement de la cata,-
raéte, Lorfque cette opération étoit plus ufitée,
on difoit d’un malade, qu’il devoit être aiguillé
ou qu’il avoit été aiguillé, &c. On. difoit, dan®
le même Cens, aiguiller une cataraéte.
Les principes qui peuvent tendre à la perfeo
tion de cet inftrument , font, i° . qu’il ait affefc
de folidité ; il doit avoir la groffeur d’une forte
aiguille à coudre : 2 °. qu’il s introduife aifément
dans l ’intérieur du globe de l ’oeil ; cette condition
exclut la préférence d’une aiguille Amplement
pointue fur celle dont l ’extrémité , applatie en
forme de lance ou de langue de ferpent & tranchante
fur les côtés , eft capable de frayer, par
une incifion fuffifante, une route plus facile au
corps ou à la tige de l’inftrumçnt. La piqûre
d’une aiguille pointue , qui va en groffiffaot, ne
lui permet de s’avancer qu’avec quelque effort
de la main de l ’opérateur, & par une forte de
déchirement & de contufion des tuniques , &c.;
d’où récitent des accidens graves. Foye\ C a t a r
a c t e . ( M. C h a m s e r u . )
A I G U I L L E S . Chirurgie vétérinaire. Ces
inftrumens chirurgicaux, de plufieurs formes, font
d’un ufage beaucoup plus fréquent pour les animaux
que pour i’hôiîune. Il eft une foule de cir-
confiances dans lefquelles le repos & .une fituation
convenable de la part du dernier , en rendent
l ’emploi inutile : mais il n’en eft pas ainfi des
autres ; leur indocilité eft un obftacle fouvent in-
furmontable ; on ne peut ni lés placer , ni les faire
refter comme il feroit à délirer , pour que les
lèvres d’une plaie fe rapprochent , pour qu’urt
appareil foit maintenu dans une pofition ftable,
& on eft forcé d’avoir recours à des futures ou à
des efpèces de bandages contentifs, dont les liens
traverfent les bords de la peau , & qui ne peuvent
être placés qu’avec des aiguilles. Cette methode
eft même indifpenfable dans les endroits
charnus & dans ceux qui ne préfentent pas de point
fixe pour maintenir le bandage : tels font la fif-
tule à la faignée du cöu , ïextirpation .des loupes
au poitrail , au coude , celle des cordes de
farçin, &c. ( Foye\ S u tu res , Bandages.)
Elles font droites ou courbes, rondes ou plates,
& il en eft de grandes-, de moyennes, & de petites.'
f-' {\)rvJ $ (l } "1 f ’ ■ '• ‘‘
L'aiguille à feton , de deux fortes, eft au rang
des premières. La plus grande a environ dix-huit
à .vingt pouces de longueur- Elle eft compofée
de trois parties , le manche , la tige, & la lame.
Le premier , ordinairement en bois , d’environ cinq
à fix pouces de long & de deux pouces & demi
a trois pouces de circonférence à la bafe ou au
talon , diminue un peu jufqu’au colet,, ou à l’endroit
où commence la tige qui le traverfe de part
en part, & eft rivée à ce même talon , & maintenue
au colet par un ^recouvrement & une virole :
cette tige , ordinairement en fer poli , a environ
un pied de long ; elle eft ronde & toujours plus
forte auprès du manche ou du colet, & elle diminue
légèrement jafqu’à la lame , qui eft en
acier, & d’à peu près deux pouces & demi de
long fur neuf lignes ou un pouce de large; elle
imite la figure de la feuille de fauge, & eft canir
■ ferée coqame elle ; ce qui facilite fa fortie. La
pointe en eft légèrement arrondie , & il feroit
dangereux que le tranchant en fût bien affilé ,
parce que , dans les efforts pour la faire pénétrer,
ou dans quelques mouvemens de l’animal , elle
pourroit aller plus avant qu’on ne voudïoit , &
feieffer des parties qu’on avoit intention de ménager.
Le milieu de cette lame eft percée d’un
trou carré long, dans lequel on paffe le corps
p r o p r e à f o rm e r l e f è t o n . L a fo rm e d e c e t t e aiguille
e x i g e q u e l l e f u i v e , p o u r ê t r e r e t i r é e , l a
m êm e r o u t e q u e l l e a p a r c o u r u e p o u r p é n é t r e r ; a u l l i
ne. m e t - o n l e f e t o n 1 dansy l e t r o u d e l a l a m e
q u e l o r f q u ’ e l l e a t r a v e r f é l a p e a u d e p a r t en
p a r t ';4 e n l a r e t i r a n t , l é f e t o n l a fu i t & e f t
p à f f é .
L a fé c o n d é aiguille à f e to n e f t p l a t e , & n’ e f t p o in t
em m a n c h é e ,* fa l o n g u e u r , o rd in a i r em e n t d e - d o u z e à
q u a t o r z e p o u c e s , v a r ie au fu r p lu s à v o l o n t é . O n y
d if t in g u e ' a u f l î l a t ê t e , l a t i g e , & l a l a m e . L ’ o u v
e r tu r e , p o u r e n f i le r l e f e t o n , e f t p l a c é e à l a t ê t e
c om m e à t o u t é s l e s a u t r e s aiguilles. L a t i g e ,
d’ e n v i r o n c in q à fix l i g n e s d e l a r g e p r è s de c e t t e
m êm e t ê t e , d im in u e d’ à p e u p r è s u n e l i g n e d an s
fa l o n g u e u r , ju fq u ’ à l a l a m e , q u i n e d i f f è r e d e l a
p r em iè r e , q u e p a r c e q u ’ e l l e n’ e f t p a s p e r f o r é e .
Ü n ' f e fe r t d e c e l l e - c i l o r f q u ’ o n n ’ a q u ’ u n e l é g è r e
r é f if ta n c e à v a in c r e . O n l ’ e n f i le a v a n t d e l ’ in t r o d
u i r e , & o n l a r e t i r e p a r l a d e r n iè r e o u v e r tu r e
q u ’ e l l e a fa i t e : p o u r c e l a o n l a fa i f i t p a r l a l a m e ;
& s’ i l f a l l o i t e m p l o y e r u n e c e r t a in e f o r c e , o n f e r
o i t e n d a n g e r d e f e b l e f f e r l e s d o i g t s o u l a
m a in ; c e q u i f a i t q u e l a p r em iè r e , q u ’ o n r e t i r e
p a r l e m a n c h e , e f t à p r é f é r e r d ans u n g r a n d n om b r e
d e c a s . .
I l e f t b o n d’ e n a v o i r q u i fo ie n t e n t iè r em e n t e n
f e r , p a r c e q u ’ i l e f t c e r t a in e s tum e u r s in d o le n t e s
p o u r l e f q u e l l e s o n e f t o b l i g é d e l e s fa i r e c h a u f f
e r p lu s o u m o in s f o r t em e n t . ( Foye\ S e t o n . )
L e s , a u t r e s aiguilles d r o i t e s & c o u r b e s n e d i f f
è r e n t d e c e l l e s q u e l ’ o n e m p l o i e d an s l a C h i r u r g
i e h u m a in e , q u e p a r l a g r a n d e u r & l a f o r c e ,
l i en e f t n é a nm o in s q u i e x i g e n t a u t a n t d e d é l i—
c a t e f f e d ans l e s fo rm e s p o u r l e s a n im a u x q u e
p o u r l 'h o m m e ; t e l l e s fo n t c e l l e s q u i f e r v e n t à
q u e lq u e s o p é r a t io n s d e s y e u x , q u i fo n t d e f t in é e 9
p o u r d e p e t i t s a n im a u x , o u p o u r d e s e n d r o it s o ù
l a p e a u e f t fin e & d é l i c a t e . ( V . D . & H.)
A I G U I L L E T T E ( n o u e r 1’ ) . Voye^Nik.-
f f f E.
. A I G U I L L O N . S o r t e d’ a rm e o u d e d é -
' f e n fe d o n t fo n t p o u r v u s d iffé r e n s in f e é t e s . Voye%
l e s m o t s P i q û r e , M o r s u r e , & V e n in d e s a n i -
' m a u x . ( V . D . )
A i g u i l l o n , f . m . Pathologie. O n fe f e r t
de c e m o t p o u r d é f ig n e r l a m a n iè r e d o n t c e r t a in e s
fe n fa t io n s v iv e s a f f e f t e n t l a m e : o n d i t Y aiguillon
de l a v o lu p t é , & c . C e f t t o u jo u r s u n e f f e t
n e r v e u x q u e l ’ o n d é f ig n e a in fi .
L e m o t aiguillon s’ a p p l iq u e a u ff i a u x e a u f e s
1 f t im ü la n t e s q u i i r r i t e n t Une p a r t ie , & y p r o d u i -
- fe n t d e l ’ in f lam m a t io n , fpina helmontii. V o y o n s à
q u e l l e o c c a f io n C e t te e x p r e f f io n a é t é e m p l o y é e
p a r V a n h e lm o n t .
Ce chimifte, ennemi irréconciliable du galé-
nifme, s’éleva contre la théorie par laquelle les