
«tant les uns font entièrement enfermés dans- des
enceintes formées par ces montagnes mêmes ; les
autres , terminés d’un côté par une ou plufieurs
de ces chaînes., font de l ’autre inclinés vers la
mer (i).
L e plus fameux des monts de Y Afrique eft le
mont A tla s . Partant de la chaîne occidentale des
montagnes de l ’Egypte , il s’avance parallèlement
à la côte feptentrionale , & va finir au couchant
de Y Afr iqu e , après avoir donné des branches , s’il
m’eft permis de paler ainfi ( autrement des chaînes
de revers ) , à la pointe du cap B o n ,. à celle de
Cerna , & au cap Bojador (z). L à , du nord au
fud, i l communique par une autre chaîne (3) ,
qui répond à la côte occidentale , avec les monts
du Sierra-Leona, qui , partis du cap Tagrin,,
vont du couchant au levant , entre le tropique
& l ’équateur , fe perdre dans les montagnes, de
la Lune & celles à*AbiJJînie. Le cercle dont je
viens de parler eft fermé au levant par les montagnes
occidentales de l ’Abiflïnie de la Nubie y
& de l’E g yp te , & eft coupé dans fon diamètre ,
à peu près fous le tropique ,' du couchant au
levant, par le mont Amédede. Du fud de la chaîne
qui vient de Sierra-Leona , partent les monts Lu-
pat a ou Epine du monde, qui partagent le refte
de l’Afrique en partie orientale & occidentale &
vont aboutir au cap de Bonne Efpétance. A l ’origine
de cette chaîne , il £è forme de fa réunion
avec celles de Sierra-Leona, un grand plateau
©u une grande malle de montagnes qu’on appelle
(1) II' ne faur certainement pas croire que toutes ces chaînes, qui forment les divifions foient parfaitement continues, & fadffoenntt juen ev aliims iptaer laeur S,i. rmoapreq udéaen ps alre-st oAultp eqsu &e ld’eafnts cleesll eP yqréuneé enso ;u ms vaoisy coen sq ue’nil Eyu a
ddees vbraaliï,i nés’ evfet rsq ulees ; lceh atîenreres rqau si ’élelès vtee rmfêinnfeibnlte, m&en tq udeu c ebtates. dfliefpuovfeist.i o(n -V ~efoty. .eb\ ielne pdaérmagornatprhéee pfuairv alen tc^o)-urs dés principaux,
diq(ui)é sI ndadnésp elensd. acmarmtese ndte d Me c„eBs,u daécthaceh, el me ebnasf plîrni ndceip aBuaxr b, airnie
leifnt eesn, lap lupfliuepuarrst epnedur oéiltesv éreesm; p&li Pdaer lmaso lnutia-gmnêems eo ue ftd ed icvoiflé
evno ird idfafénrse-nlete vso cyhaagîen edse, fMéc.o nSdhaoiwre„s , comme il eft aKe de le
c■ o- (m3)m Ce eqtutee lqcuheasîn-uen sn lee fcerrooieitn t p,a'lse Nbiiegne r e&on .lfei dS'ééranbélgea, l, fni ev ffoaüifracnest qquue’ ulen ,N fielu, Ol u& m êmmêem n-e’é tfoleieunvteq ,u ’puna rdtoèiteancht edmese-mnrêdmee cse» jfulefuqvue’4 „ ql’uoci,é adna.n, sIcIe tftaeu-dfuropipco. fpitoiounr , lcoorsu lqeruoei tlda-e pcuhiasîln’Ae bdiefl îcneise qmuo’neltlaeg nne’se ûftu rp afsr^a nucnheie pparafra itlee cNoingteinr,u it&é npia r ucnoen fégqra tniednet élévation, à moins qu’on ne- la fît communiquer avec VAmédède, & qu’elle n’allât pas jufqu’à la chaîne du jSoienr&raio n- dLee ona. Cependant une diofe . démontreroit la de la. chaîne d1?oAnttl anso uasv.peac rlloen-Ss-i,e rcrea f oLnte-,o lnesa; ,e aptaarra Êlet*e sm oqyuei n,, taiuca bdleel-à, &d ea nGnoanlacmen• t, urneen dcheanîtn lee ccroaucfrvs edriiarl Se,é ndé’goaùl diemfcperna-
dentleseaux^
les montagnes Je la Lutte, dont le centre eft
fous l’équateur, & d’où part , entre la ligne 6c
le tropique du capricorne , une branche qui va.
répondre vers le canal de Mozambique à Y île de;
Madagafcar. Pour les montagnes d’Ethiopie , commençant
au fud à l ’extrémité de la chaîne qui vient
de Sierra-Leona , elles donnent au fud-eft une
branche fort large dans laquelle fe trouve enfermé
le royaume d’Adel : cette branche va finir au
cap Guavûafiu Ces. montagnes , du fud au nord
laiflent à l ’orient, le long de la mer rouge , les-
côtes d’Abex ; & ayant rempli l’Abiffinie & la Nubie
, elles commencent fur la fin de ce dernier pays
à fe divifer en deux branches déjà diftinéfes dès les
fources du N il,, mais-qui alors s’écartent davantage
,. & dont l’une, orientale , va gagner l ’ifthme
de Sués ; l’autre x occidentale , va finir ou com>-
menee l’Atlasv
Cette diftribution dés montagnes , en Afrique ,,
forme neuf grands- baflîns , ou neuf enceintes dans,
lefquelles fe répandent les eaux des fleuves. Le
premier eftr le baflîn <Y Abijfinie , .dé Nubie, $c
d*Egypte, incliné vers la mer Méditerranée. Le
fécond eft celui de Barbarie-r on peut le divifer
en trois parties. L a première r qui communique
à l ’eft avec le baflîn d'Egypte , & qui» finit au
cap Bots',. & la fécondé , qui fe termine à »la
pointe de Ceuta , font inclinées,, ainfi que le baflîns
d’Egypte , vers la Méditerranée ; la-troifième partie
, qui s’étend jufqu’au cap Bojador, & répond:
par fon extrémité aux Canaries-,, eft inclinée vers
l ’Océan^ Le troifième baflîn eft le baflîn du Sénégal
; il finit au cap Tagrin ; il eft incliné
vers l ’Qcéan atlantique , ainfi que le quatrième
baflîn , ou le baflîn occidental de Va Guinée ôc
du Gongo y qui s’étend' jufqu’à l ’extrémité méridionale
de Y Afrique. Le cinquième & le fîxième
font inclinés à l ’ orient vers la mer des Indes,,
l ’un , le baflîn de Natal & de S o f a l i i depuis
le cap de Bonne-Efpérance jufqu’au canal de Mozambique;
l’autre ou le baflîn de Zangucbar
& d’A ja n , depuis ce canal jufqu’àu cap Guarda-
fu. Le feptième-eft celui SA d e l &d’A b e x , incliné
vers la mer rouge,. le long-de l ’Abiflînie & de la-
Nubie. Enfin», le huitième & le neuvième font
intérieurs ; l’un eft le baflîn du Sahrw entre l ’Atlas
& TAmedède ; fes eaux fe perdent dans des fables
& des lacs fâlés. L ’autre eft le baflîn de la N igritie
entre l ’Amedèdé t& la fuite des- montagnes
de Sierra - Léona ; les rivières de celui - ci jettent
leurs eaux dans le Niger ( r),. ( Voye% les cartes * &
& (q1-u)'i C"se’ édlèevren iaeur bnaoflrîdn- , &a.u .a cue nfturde- ddueqsu edle ucxo ucleô tlées Ndieg erc e, fleuve-, n’en feroit qu’un à- la rigueur avec le: baflîn du S&é nméêgmael, flfeiu vlee ; Nmiagies rd a&ns lcee ttSeé nfuéfgpaol fnir’iéotno jmenêtm eq uo’nu np ofueûr-l prooir tc aeunxc orruei fleena ucxo nqfueir vceor ull’eidnéte -d aenns llae cNoingfriidtiéer andur .p faurd r: aapu
nord , & du nord au f u d &e que les géographes nous cede
la géographie phyfiqite & agronomique de
P h il. Buache, publiées en 1754 j & la carte
répondante à cet article dans les volumes de
planches. )
Ainfi , le fol de Y Afrique , de même que celui
de toutes les autres parties de l ’univers, eft com-
pofé de divers plans inclinés, qui , d’un côté, s’a-
* baiflent vers les baflîns , & de l’autre , s’élèvent
vers les chaînes de montagnes, comme le prouve
le cours des principaux fleuves; ce n’eft pas tout,
les chaînes vers lefquelles ces plans s’élèvent, s’ élèvent
elles-mêmes vers un centre commun , qui eft
comme le Commet de toute Y Afrique. Ce Commet
eft placé au point de réunion des monts Lupa-
ta , des montagnes d’Abiflïnie, & de celles de Sierra
Léona. En efret, les voyageurs nous apprennent
que , depuis le terme méridional de la Thébaïde,
ceft-â-dire depuis la dernière , ou, fi l ’on veut, la
première des cataraéïes du N i l , la Nubie & l ’A -
biflinie s’élèvent comme par degrés vers le fud ;
& cette élévation fucceflîve ne peut fe terminer
que dans ce point de réunion qui eft néceflaire-
ment le lieu le plus élevé de Y A fr iq u e , & qui
forme le plateau des montagnes de la Lune.
C ’eft auffi vers ce Commet que font placées les
fources des plus grands fleuves de Y Afrique , c’eft-
à-dire, celles , foit du N i l , foit de la rivière Blanche
, celles du Niger même , fuivant quelques-uns ,
Sc une partie de celles qui fourniflent les fleuves
qui coulent à l ’éft & a l ’oueft, au delà de l’équateur.
On fent aifément combien cette difpofition générale
doit être importante dans l’étude phyfîque
& médicale de cette partie du globe, & combien
ici , comme par-tout ailleurs , il feroit à
défîrér que ces différentes élévations fuffent confta-
tées comparativement par des obfervations barométriques
très-exa&es.
§. I 1
Seconde bafe de divifions dans le continent de
/’Afrique. Cours des grands fleuves.
Si les grandes chaînes des montagnes nous étoient
inconnues ,. on les trouveroit en cherchant les
fources des grandes rivières ; car les montagnes
font les réfervoirs d’où partent tous les fleuves.
De ceux qui arrofent Y Afrique , les uns coulent
dans les baflîns intérieurs , ceux-là fe perdent
dans des lacs ou dans des fables ; les autres,
traversant les baflîns inclinés. vers la mer , vont
porter leurs eaux, ou au nord , dans la mé^iter-
ranée ; ou au couchant , dans l ’océan atlantique ;
ou au levant, dans la mer des Indes & la mer
pAriénffein, tle’onni .fpeo ujrerata ■ tnotu jporuerfsq cuoen fàe ryanerg l,e dadnros ilta dAainvsif iloe nN pigheyr.
sique de l'slfriquç , les deux baflîns intérieurs du Sahra&C de la Nigritie. ’ ‘
Rouge : mais celle-ci en reçoit peu des côtes arides
d’Abex, & de celles qui bordent à l’orient la
Nubie & l ’Egypte.
Il y a une diftinétion importante à faire parmi
les fleuves de Y Afrique. Les uns ont des déborde-
mens réguliers , & qui reviennent cônftamment
dans les mêmes faifons ; les autres ne fuivent aucun
ordre précis dans leurs accroiffemens & leurs
■ dqcroiffemens. Tous ceux qui prennent leur fource
entre les deux tropiques , ont des débordemens fixes
& pour l’époque & pour la durée. La faifon de
ces débordemens répond à la faifon des pluies dans
le lieu où eft placée leur fource. Tels font le
N i l, le Niger , le Sénégal , le Zambezé, le
Coanza , le Cunëni, le Zaïre , & plufieurs autres.
Mais le N i l , coulant feul dans un des pays
les plus anciennement peuplés de l ’univers, au milieu
d’une des nations les plus éclairées de 1 antiquité
, eft de tous celui dont on s’eft le plus
occupé ; les phénomènes de fes débordemens ont
dû long-temps paroître bjen furprfenans dans un
pays, comme l ’Egypte , où le ciel eft prefque
•toujours pur & forein , & qui , fitué tout entier
hors du tropique , n’a jamais reçu ces pluies inondantes
de î ’Abifïinie , qui préparent loin de lui
les fources de fa fertilité. En effet , c’eft du dé*-
bordement des fleuves que dépend toute la fertilité
des terres dans un grand nombre dé lieux de
l ’Afrique, qui, fans ce bienfait de la nature , étant
la plupart entièrement fablonneux , feroient abfo-
lument arides , comme l ’Egypte & le Sénégal.
Mais c’eft du fommet des montagnes qu’il faut
coflfidérer les fleuves , puifque c’eft fur ce fommet
qu’ils prennent naiffance. Car encore que
Shaw obferve que dans la Barbarie quelques rui£
féaux paroiffent fourdre dans les plaines, on ne
peut pas regarder le lieu d’où cette eau ja illit,
comme le véritable lieu de leur origine, mais
feulement comme le lieu de leur fource apparente.
Au refte , ce ne font point les grands
fleuves qui font dans ce cas , & je ne parle ici
que des grands fleuves.
Les montagnes d3Abijfinie font au fud da
premier baflîn, au nord du fîxième , & a l ’eft du
baflîn de Nigritie. Elles fourniflent au fud toutes
les rivières qui coulent dans la partie feptentrionale
du fîxième baflîn, & qui arrofent la côte
orientale de Y Afrique depuis Magadôxo juf-
qu’a Mômhaza. Elles donnent à l ’eft la rivière
d3Haouache, qui fe perd en grande partie dans les
terres du royaume d’Adel; & du fud au nord fort de
leur fein le N il, ou, fi l ’on veut, YAba-wi, qui, s’il
ri’eftpas le N il même, eft du moins une des origines de
ce grand fleuve, appelée autrement le N il d’Abiflïnie,
en fuppofant que la rivière Blanche , qui fort
des montagnes de la Lune , foit le véritable
N il. Les Durees de ces fleuves fe trouvent toutes
entre le fîxième & le quinzième degré de latitude
feptentrionale ; celles du N il ou de YAba jv i
font placées au foin de l ’Abiflinie même. Ainfi,
N a z