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ces, ceux qui occupent le plus également & le
plus uniformément tout le corps, ibnt préférables
aux autres. L ’exercice du cheval, celui des armes,
les courfes , les jeux de paume, de balles, &c.,
font de tous les meilleurs parce qu’aucun des
membres n'y refte dans l'inaétion j & la gymnàf-
tique des anciens étoit, à cet égard, parfaitement
bien combinée. Quant aux études & à tons les
genres d’exercices qu’on donne à l’efprit, on doit
les diriger fuivant le goût, les difpofitions, &
l ’inclination du jeune homme ; & s’il y avoit quelque
chofe de général â dire fur ce fujet, ce ferait
que les exercices de l ’efprit , de même que
ceux du corps , font d’autant meilleurs , quils en
exercent plus également toutes les facultés , c eft-
à-dire, qu’ils occupent, ou à la fois ou fucceffi-
vement, l ’intelligence , l ’imagination., & la mémoire.
Pour ce qui eft des pallions & de tout ce
qui tient au fentiment , c’eft aufii dans cet âge
qu’on y doit faire une extrême attention : ôc
fans prétendre ici donner des leçons de morale ,
i l ne feroit pas difficile de prouver combien
une philofophie fage , qui apprend de bonne heure
à régler le fentiment par la raifon, & à ne donner
à chaque chofe que la valeur & le degré d’inté-
fêt qui lui convient, .peut influer fur la^ fanté &
prévenir un grand nombre de maladies. J ai connu
deux hommes efti niables, dont l’ame fènfîble , mais
fa^e & paifible, ne s’étoit jamais émue au delà
des bornes de la raifon. A l ’exception de quelques
acçidens étrangers à leur conftitution, aucune maladie
n’altéra leur fanté dans tout le cours d’une
vie longue & occupée. Celui des deux^ dont la
vie fut plus également partagée entre l'étude &
l ’exercice, a pouffé beaucoup plus loin fa carrière,
& n’éprouvoit, â 89 ans , aucune des infirmités
de la vieillefle. A ges , P u b e r t é ,
& c ., ( M. H ALLÉ. )
A D O L I A . f. m. Mat. médic. Q tnre de
plante du Malabar, que Rheede a repréfentée dans
fon Hortus Malabaricus (vol. 5 , pag. 59 &
61 , pi* 30 & 3 1) , & dont on diftingue deux ef-
pcces, mais femblables l ’une a l’autre pour les
ufages & les vertus. La première eft appelée par
les&malabares halvétadagou , 8c la fécondé vé-
tadagou. . 1
On fa i t , avec les feuilles de Yadolia, pilées
& cuites avec de l’huile de fefame, un liniment
dont on frotte le ventre des femmes qui ont de
la difficulté â accoucher , & pour exciter la fortie
de l’arrière-faix.
Extrait du mot Adolia, anc. Enc. par M.
Adcmfon. ( V '. D . )
A D O L P H ( Chriftian-Michel ). I l naquit à
Hirtlcheberg en Siléfie , le 14 août 1676 » de Bal-
thafar Adolph , négociant de cette ville. Il fit fes
premières études à Brcüau ; i l alla enfuite étudier
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la philofophie à Leipfic. De la il pafla a H a ll,
où il entendit les. leçons de Stahl & de Hoffmann.
En quittant cette ville il voyagea en
Allemagne., en Suiffe , en France , en Angleterre
, & en Hollande. Il s’arrêta a Utrecht, où
il prit le bonnet de doCteur, & retourna a Leipfic.
Il y mourut le 13 oftobre 1753 > ^ 77
ans. c
Il enfeigna avec réputation à Leipfic , & rut
membre de l ’academie des curieux de la nature.
_ . ,
11 s’eft occupé à recueillir les dillertatiqns medicales
qui. lui parurent intéreffantes , & en publia
plufieurs volumes. Lui-même en a compote un
bon nombre , qui méritent d’être diftinguées, fuc
l ’air & l’eau de Leipfic & des environs de cette
v ille , fur la fàiubrité du climat de la Siléfie , fur
les avantages du féjour fur les montagnes, fur la
chambre des malades , fur les fri étions, fur les
bains, fut les bandages, &c. . . . M. E lo y , dont
nous tirons ces détails , ne nous fournit point fut
ce médecin , comme écrivain , aifez de détails pour
parler de fes ouvrages plus particulièrement , 8c
pour en indiquer les éditions. . .
Manget, dans fa bibliothèque des écrivains en
Médecine, rapporte un bon nombre d obfervations
faites par Aiaolph , 8c extraites des ephémeri- .
des d’Allemagne. Nous en citerons une , qui nous
a paru curieufe. . .
Une jeune fille de Silefie , agee de onze ans,
ne prit aucune efpèce de nourriture pendant neuf
mois ; 8c pendant les frx mois fuivans , elle en
prit rarement, mais en très-petite quantité. Durant
tout ce temps, elle demeura immobile 8c
comme morte. Oh a cru devoir attribuer la catife
de cet état à l’arfenic jeté far des charbons d ar-
dens placés dans un réchaud au milieu d’une
chambre ; car d’autres jeunes'filles, qui s’y trou-
voient , éprouvèrent le meme accident j mais il ne
fut ni auifi long ni auifi grave. ( M. GOVLIS.)
A D O U . Nom du mouton des Indes à longs
poils , ou Tamoul, félon l ’auteur desEffais phi-
lofophiques fu r les moeurs de divers animifux
; étrangers. Voye\ Mo utou . (*M. H u z a Kd . )
A D O U C I S S A N S . Hygiène. Ce mot fem-
ble appartenir, d’après fa dénomination même, a
la matière médicale ; car il eft l ’oppofé d’âcre &
& d’irritant. Et tant qu’il peut avoir du rapport J
l ’hygiène , il eft traité dans lés mots Doux ,
A ume ssdoux. H jf. H a l l é .)
A d o u c i s s a i s . Mat. médic. On appelle
adouciffans, demulcentia , les remèdes propres
à détruire l’âcreté des fluides animaux, i diminuer
la violence des fymptômes que cette âcreté produit
, & à guérir tout à fait les maladies qui en
dépendent. r a
Lorfque les humeurs du corps humain lont attcc-
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tées d’une âcreté quelconque; lorfque fur-tout la
nature chimique de cette âcreté ne peut point
être déterminée, & ne peut pas , par conféquent,
être attaquée par des remèdes qui lui foient oppo-
fésI on ne doit fe propofer que de la détruire par
des fubftances douces , capables d’envelopper, pour
ainfi dire , le s . particules acrimonieufes , & d’en
rendre les effets nuis. •
Comme dans la plupart des âcretés dont la
nature n’eft point déterminée , telles que celles
qui accompagnent les virus dartreux & artrhiti-
que , les humeurs & fur - tout la lymphe ont
contracté une acrimonie qui caufe , par fon
aétion fur les folides, des irritations, des douleurs,
des démangeaifons ; on conçoit que les remèdes
adouciffans peuvent calmer cesfyptômes, & font
même liifceptibles d’enlever la. caufe qui lès produit.
Ils conviennent donc dans un très - grand
nombre de cas, dans les maladies aiguës comme
dans les chroniques , dans les fièvres accompagnées
de dégénér-efcenee des humeurs; ils font très-avantageux
lorfque les fluides ont été diflîpéspar quelque
grande évacuation , lorfque les fibres font
lèches & roides ; dans la plupart des affèétions cachectiques
, le fcorbut , la goutte , .les maladies
de la peau , celles de la poitrine, qui dépendent
d’une humeur âcre,- fixée fur la trachée-artère ou
fur les poumons. Ils ont encore d’heureux fuccès
dans les inflammations des organes membraneux ,
tels que l ’eftotnac , les inteftins, la velïîe, & c .,
fur-tout lorfque ces affeétions' dépendent de quel-/
que. matière âcre qui en irrite les parois , comme
cela a lieu dans’ la diarrhée , la dyffenterie, les
poifons , &c. -
Les remèdes principaux qu'on peut rapporter
à cette claffe , appartiennent Ipécialemcnt aux
règnes végétal & animal. Jis font très-nombreux
& très-variés. On peur y compter les racines de
mauve, de guimauve , de nénuphar, de régliffe ,
de fcorfonère; les feuilles de mauve , de- guimauve
, d’arroche , de pourpier, de laitue; les fleurs
de bouillon blanc, de tuffilage , de mauve, de
guimauve , de violettes; lés figues, les dattes , les
raifïns fecs, les jujubes ; la graine dé lin, celle
de -pfyIlium & de fenugrec ; les amandes douces,
les piftaches, les pignons doux; l’orge, le gruau ,
l ’avoine, le riz; les huiles douces, le fagou , le
falep , les gommes arabique & adragant, le fucre
la chair de poulet, celle de veau , de tortue, de
grenouille ; le lait coupé , le fucre de la it, le
miel , & c.
On peut obferver que la plupart de ces mé-
dicanaens appartiennent déjà à la claffe des relâ-
chans, i celle des délayans , & qu’ils peuvent en
conféquence remplir ces trois indications à la
fois.. ’
Comme le principe utile de. ces .diverfes fvi^bf-
tances eft un mucilage fade ou fucré, .on l ’étend
ordinairement .dans ■ une plus, ou ^noips grande quanr
tité d’eau, pour les adminiftrer aux malades : on
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c o n ç o i t q u e l ’e a u e f t u n d e s p r in c ip a u x r em è d e s
d e c e t t e c l a f f e , & q u ’ e l l e e n t r e p o u r b e a u c o u p
d ans l ’ a f t io n d e c e s r em è d e s . A u f f i a - t - o n e u f o u -
v e n t o c c a f io n d’ o b f e r v e r q u e c e flu id e , d o n n é f e i i l
& fl g r a n d e d o fe , p r o d u i f o i t d e t r è s - b o n s e f f e t s
d an s l a p lu p a r t d e s c a s o ù l e s adouciffans f o n t
in d iq u é s .
C e p e n d a n t o n d o i t r em a r q u e r q u e p o u r q u e c e s
r em è d e s p r o d u i f e n t l e b o n e f f e t q u ’o n en a t t e n d ,
i l fa u t q u e l ’ e f t om a c d e s ^m a la de s s’ e n a c c o m m
o d e & p u i f f e l e s d ig é r e r . C ’ e f t u n e a t t e n t io n
q u ’ o n d o i t to u jo u r s a v o i r d ans l ’ e m p l o i d e c e s
m é d i c am e n s , & fa n s l a q u e l l e o n s’ e x p o f e f o u v e q t
à f a i r e p lu s d e m a l q u e d e b i e n . P o u r y r é u f f i r ,
i l fa u t l e s d o n n e r d ’ a b o rd à p e t i t e s d o fe s , • %: em p
l o y e r to u s l e s m o y e n s d e l e s fa i r e p a f f e r ; l ’ e x e r c
i c e , l e s f r i c t io n s fè c h e s fo n t c e u x q u e l e s p l u s
o-rands m é d e c in s r e g a r d e n t c o m m e l e s p lu s u t i l e s .
T o u t c e q u e n o u s a v o n s d i t a p p r e n d a f f e z q u e
l e s adouciffans o n t t r è s - p e u d e contre-indications ;
c e p e n d a n t , l o r f q u e l e s m a la d e s o n t l a fib r e m o l l e
& l â c h e , l o r f q u e le u r s h um e u r s fo n t p â l e s & p e u
c o n c r e f c ib l e s , & jo u i f f e n t d 'u n m o u v em e n t t r è s -
l e n t , o n d o i t s’ a b f t e n i r e n g é n é r a l d e s adouciffa
n s , o u n e l e s e m p l o y e r q u e c om m e p r é p a r a t
o i r e s o u a u x i l i a i r e s , f M . D E F o u r c r o y .)
A d o u c i s s a n s . C e s r em è d e s f o n t , d an s l a
M é d e c in e d e s a n im a u x , l e s m êm e s q u e d ans l a Médecine
h um a in e ; o n l e s e m p l o i e é g a le m e n t to u t e s
l e s f o i s q u ' i l s 'a g i t d e p r é v e n i r o u d e p a r e r à
l ’ a c r im o n ie d e s h um e u r s , f l ’ in v i fq u e r & d e n o y e r
l e s p a r t ie s â c r e s . , d e c o r r i g e r l a r o i d e u r , l a ten~-
f ïo n , l a f é c h e r e f f e d e s f ib r e s , & d e r em é d ie r à
l ’ é t r a n g l em e n t d e s v a i f f e a t ix . C e u x d o n t o n fa i t l e
p lu s d’ufage d an s l a p r em iè r e , f o n t , l a g u im a u v e ,
l a m a u v e , l a p o i r é e , l a l a i t u e , l e p o u r p i e r , &
l a p lu p a r t d e s a u t r e s h e r b e s p o t a g è r e s ; l a g r a in e
d e l i n , l ’ o r g e , l a g o m m e a r a b iq u e o u c e l l e d e
p a y s , l e m i e l , l e fon- , l e l a i t , l ’ e a u p u r e o u
b l a n c h i e , l e s h u i le s d o u c e s & n o u v e l l e s , & c .
S i o n fo u p ç o n n e d e l ’i r r i t a t io n d an s l e s p r e m
iè r e s v o i e s , o c c a f io n n é e p a r d e m a u v a i s fo u r r a g
e s , p a r q u e lq u e s p l a n t e s â c r e s , c a u f t iq u e s , o u v é -
n é n e u f e s , p a r q u e lq u e s in fe ë t e s d e n a tu r e c o r r o f iv e
q u e l ’a n im a l p e u t a v o i r a v a l é s , l e l a i t , l e s h u i le s ,
d o u c e s , & g é n é r a l em e n t t o u s l e s in c r a f f a n s , d o n t
c e s r em è d e s n e d i f f è r e n t p o in t , ém o u f f e r o n t l e s
p a r t ie s i r r i t a n t e s , & d é fe n d a n t l e s p a r t ie s i r r i t é e s ,
f e r o n t c e f f e r l e s m o u v em e n s fp a fm o d iq u e s q u e l e s
p r em iè r e s a u r o n t fu fe i t é s .
D a n s l e s m a la d i e s c u t a n é e s , t e l l e s q u e l e f a r -
c in , l e s d a r t r e s , l e r o u x v ie u x , l e s e a u x a u x
j a m b e s , l a g a l e , &c. ; d an s l a f o u r b u r e , & d a n s ,
to u s l e s c a s o ù l’on d o i t a c c u fe r l ’ a c r im o n i e d e s
h u m e u r s ; l e s adouciffans q u i d é l a y e n t » c o m m e
l ’e a u b l a n c h e , l e s d é c o c t io n s d e s m a lv a c é e s & d e s
p l a n t e s p o t a g è r e s fe r o n t e m p l o y é e s a v e c f r u i t , &
d i fp o f é r o h t r a n im a i à l ’ aC t io n d e s r em è d e s propres
à f a c u r e ''d é c e s m a la d i e s .