
épinière .* on s’en fert auffi pour former les ferre-
têtes, les colliers , les jarretières, & les bracelets.
On en réunit plus ou moins pour les trois premières
pièces ; pour les bracelets, on emploie deux
plaques ordinairement, & on les difpofe, en les
fixant fur un ruban, de manière qu’elles fe trouvent
l ’une à la partie interne, l’autre à la partie
externe du poignet ou de l’avant-bras^ ( pl. i ere,
fig. 4. ). Les plaques de ce dernier genre portent,
à chacune de leurs extrémités , un trou , à l ’aide
duquel on les coud fur des rubans. On a fait ufage
quelquefois de petits aimans en forme de croix,
pour la région de la poitrine. Cette forme ayant
quelques inconvéniens à raifon de fes angles, elle
eft moins employée.
La fécondé manière de fe fervir de Yaimant
confifte dans l ’ufage des barreaux aimantés que
l ’on préfente aux parties fouffrantes. Ces aimans
font ou ;(impies , telle eft fur-tout la forme du
barreau pour les dents (pl. ze. , fig. 10) , ou com-
pofés de plufieurs lames ; alors on leur donne la
forme d’un fer à cheval ou de faifceaux droits, &
leur degré de force peut être varié fingulièrement.
Dans un de nos effais, Yaimant pouvoit foutenir
un poids de trente-fix livres. Ceux dont un, autre
malade fe fèrvoit, portoient un poids de fix & de
douze livres. Un troifième en employoit un qui
étoit de force à foulever trois livres & demie. Dans
ces obfervations , c’étoient des aimans artificiels
dont les malades fàifoient ufage. On employa ,
dans une autre obfervation, la pierre d-aimant avec
quelque apparence de fuccès. Dans les affe&ions
locales , on n’emploie qu’un feul de ces aimans
que l ’on préfènte à la partie affe&ée, ou que l ’on
y tient appliqué pendant un efpace de temps plus
ou moins long. Dans les affections plus générales,
on a recours à plufieurs aimans ; l ’un de nos effais
en offre l ’exemple : un des aimans ayant été placé
fur la région de la poitrine, le fécond fut appliqué
à la plante du piëd du côté qui paroiffoit le
plus affeété. On employa de même, dans un autre
cas, pour faire cefïer des douleurs qui fe re-
nouveloient à la tête, deux barreaux aimantés
pour les dents, que l ’on préfentoit à chaque tempe.
Les pièces de l’armure ordinaire peuvent être employées
de la même manière; car i l n’eft pas né-
çeffaire, pour cet. ufage , de donner une forme
particulière aux aimans. Ainfi, dans deux de nos
obfervations on chargea d?aimans ou de pièces
aimantées de cette efpèce , les parties fur le s quelles
les douleurs ou les convulfions fe rendu*
yeloient.
Les aimans y dans quelques-unes de nos obfervations
, ayant été appliqués fuivant la méthode
de M. de Harfu , nous en donnerons ici une courte
defcriptipn. Ces aimans, ainfi que ceux de M.
l ’abbé Lé îiToble, dont nous venons de parler, s?em-
©loientren armure ou pour de fîmpîes applica^
tions : telles font’, pour le premier genre, les
pièces fuivantesp
i°. La pièce (fig. 13, pl. z e , & fig. 19 , pl. $e.J
faite de deux branches courbées en fer à cheval un
peu alongé ; chacune de ces pièces a neuf lignes de
diftance d une branche à l ’autre dans la partie la plus
éloignée , qui eft celle de leurs extrémités. Elles
ont fune & l ’autre quatre lignes de largeur dans toute
leur étendue , & une ligne & demie d’épaiffeur.
On réunit ces deux pièces de manière qu’elles
forment un ovale ; le bout nord d’une pièce touchant
le bout fud de l’autre , & le nord de celle-ci
le bout fud de la première. Ces deux pièces étant
ainfi mifes en contad & enveloppées enfemble
dans du taffetas, peuvent être appliquées fur la tête
à la région de la fontanelle , de manière qu’un
bout foit fur le coronal, & l ’autre fur l ’occipital.
Cette même pièce peut être appliquée d la région
de la poitrine, en la fufpendant au cou par
un ruban. Un autre ruban, fixé d la partie inférieure
, la tient aflujettie, en faifant le tour du
corps. On peut fe fervir des pièces formant le demi-
ovale , féparées, pour les fluxions & migraines, en
les fixant fur les tempes les cornes en bas , au
rao-yen d’un bandeau ou de tout autre moyen
convenable. Ces pièces, fuivant M. de Harfu
prennent beaucoup plus de force ou vertu magnétique
que toute autre, & ne la perdent que très-
difficilement. On donne aux deux pièces de cet
aimant réunies, le nom d3ovale brifé
i° . La figure 14, pl. zç, & fig. 18, pl. 3e, eft celle
d’une pièce propre d être mife autour de l ’oreille, le
petit bout, qui eft le nord, en bas. Dans la partie
la plus large, cette pièce a huit lignes de largeur ,
& trois dans celle qui l ’eft moins ; fon épaiffeur
eft d’une ligne & demie dans toute fa longueur :
fa forme doit être prife & déterminée fur celle de
l ’oreille dont elle embraffe en arrière le contour.
Cette pièce s’emploie pour la furdité & autres
affections du nerf auditif.
30. La figure 15 , pl. z e. , repréfente une plaque
de trois pouces trois lignes de longueur , deux
pouces deux lignes de largeur, épaiffe d’une ligne ,
percée de neuf trous, courbée dans fa longueur ,
afin de pouvoir l ’appliquer d la partie fupérieure
des gras de jambe ou fur la cuifîe, un pouce au
défias de la rotule. Les huit trous de côté font
faits poar y coudre des rubans; le neuvième fert
d défigner un des pôles & d ys fixer un ruban que
l ’on peut affujettîr à la jarretière , lorfqu’on applique
la pièce fur le gras de jambe.
On peut former une pièce femblable a la précédente,
mais d’une moindre étendue ( pl. ze. , fig.
16.); par exemple, de deux pouces huit lignes de
longueur, un pouce onze lignes de largeur & d’une
ligne d’épaiffeur, pour être appliquée à la partie
moyenne du bras fur l ’attache du deltoïde , ou d
la partie moyenne de l’avant-bras.
40. La figure 17 , pl, 3e"., eft le modèle d’une
pièce plâte ovale, longue de cinq pouces trois
lignes, large de deux pouces, épaiffe d’une ligne
Zc demie, percée d’un trou d l ’un de fes bouts, d
environ trois lignes du bord. Cette pièce s’applique
fous la plante des pieds pendant la nuit , en
la tenant aflujettie par le moyen de bas ou de
chauffons. Elle eft bonne, fuivant M. De Harfu ,
pour le froid des pieds, pour augmenter la transpiration
, &c.
50. La figure 7e , pl. i re, eft celle d’une pièce
de trois pouces de long , un pouce huit lignes de
large, épaiffe d’une ligne , courbée dans fa longueur,
afin de pouvoir rappliquer entre les deux épaules
fur les premières vertèbres dorfales. Lés deux trous
au bout fupé rieur reçoivent un ruban qui vient
s’attacher au devant du cou, & la tient fufpendue.
Xes quatre trous d l ’autre extrémité fervent d y
coudre des rubans que l ’on fait paffer fous les bras,
& qu’on noue au devant de'la poitrine.
6°. La figure 8e. , plan. i rc, repréfente une pièce
propre d mettre au deffus du poignet, d l ’endroit
où l ’on qjprte les bracelets. Elle a un pouce &
demi de longueur , un pouce trois lignes de largeur,
& une ligne d’épaiffeur. On enveloppe ces pièces
de taffetas.. Elles conviennent, dit M. de Harfu,
aux perfonnes qui ont une grande fenfibilité ner-
veufe , & qui ne pourroient liipporter l ’application
de pièces plus fortes.
7°. La figure 9 , planch. ze; , eft le modèle
d’une petite pièce propre d mettre, pendant le
jour , au bout du foulier. Elle eft percée en devant
& d chaque côté pour y coudre des rubans que
l ’on fixe enfuite fur le pied.
Les pièces fùivantes de M. de Harfu , qui ne s’emploient
point en armure, font, 1°. (pl. 3e , fig. zo ,
& fig. 10, pl. ze. ) une pièce de fix pouces de long,
amincie d l’une de fes extrémités , dont la bafe ou
l ’extrémité la plus groffe a fix lignes de large, &
l ’autre extrémité deux lignés. Elle eft propre pour
les maux de dents, & fert de même pour les douleurs
d’oreilles, obfervant de tourner la partie malade
au nord , & de fe fervir du petit bout de la
pièce qui doit être aimantée, de manière que ce
bout' foit le fud. On la tient appliquée pendant
quinze , vingt, ou trente minutes plufieurs fois le
jour.
x°. Une pièce de fix pouces de lo n g , fix lignes
de large & deux lignes d’épaiffeur, applatie dans
toutes fes dimenfions ( pl. ze, fig 11 )•. Ces fortes
de pièces font propres à différens ufages , à aimanter
ou communiquer la vertu magnétique à d’autres
pièces.
30. Un faifceau tfaimans (p l. xe. , fig. ix ) ,
compofé de huit lames longues de deux pieds deux
pouces , épaiffes- d’une ligne & demie d’un bout
& d’une ligne de Eautre, larges de feize lignes a
l ’une & de quatre lignes à l’autre de leurs extrémités
, jointes enfemble par le moyen d’anneaux
de cuivre. Cette pièce s’emploie de plufieurs maniérés;
pour les maux de tête, en la faifant tenir
perpendiculairement an-corps, le malade étant
a (fis-, le- pôle nord en bas ou contre la tête ; pour
les maux d’eftomac, en préfentant le pôle fud à
cette partie, obfervant d’avoir la face tournée au
nard; pour les douleurs du dos & des extrémités
inférieures, en la pofant fur une chaife & fe tenant
appuyé contre , ou la tenant à côté dé foi
pendant le jour, & la plaçant fous le matelas ou
le drap pendant la nuit. On ne doit pas être étonné
que celte pièce produife fon effet à travers un matelas,
étant très-groffe, très-forte, & faifant mouvoir
une aiguille de bouffole à plus de douze pieds
de diftance.
Nous avons fait repréfenter plufieurs de rces
| pièces aimantées avec le tourbillon magnétique, ,
fur les figures que nous a communiquées M. Fil—
l i e t , qui les a obfervées & deffinées avec foin
( P1* fig- ; pl. 3e, fig. 17 ,18 ,15 ? , JO ). Ces
figures donneront une idée de la manière dont le
fluide circule dans les aimans , & fe répand au
dehors, à plus ou moins de diftance; elles feront
Comioît ré auffi comment des pièces aimantées
pourroient produire des. effets' en les tenant cependant
à un certain éloignement du corps , comme
quelques obfervations paroiffent en offrir l ’exemple.
Il nous refte à donner quelques principes qui
doivent diriger dans l’application des aimans. Les
pièces deftinées à être employées en armure doi-
I vent être fixées de manière à confeiver le plus
conftamment poffible leur fituation, les accidens
fe renouvelant quelquefois quand les pièces font
dérangées. Ou doit préférer, toutes chofes d’ailleurs
égales, les pièces qui touchent la peau nue ,
à celles dont les aimans font enveloppés , la
fubftance qui les recouvre aflbibliffant plus ou moins
la communication de leur vertu. Les pièces de l ’une
ou l’autre efpèce étant fujettes à fe rouiller par
l ’effet de la tranfpiration, on doit les chancfec ou
renouveler fouvent, tous les deux ou trois mois.
Pour s’affurer de l ’adion de 13aimant & de la
nature de fes effets, la prudence exige que, pendant
fon ufage', on s’abftienne de donner d’autres
médicamens, & fa vertu paroiflant être plus
fpécialement fédative & calmante, on- doit fur-
tout éviter les remèdes & toutes les fubftances
qui , pouvant irriter les nerfs , contrarreroient fou
âdion. On détermine le nombre des plaques, le
choix des aimans quant à la forme, & le lieu
• de l ’application, fuivant la nature ou l ’efpèce
de l’affedion que l ’on a à combattre. On emploie
les aimans ilolés que l ’on préfente aux parties
fouffrantes, pour les accidens nerveux qui fe renouvellent
par accès très-multipliés : tels font, les
1 maux de dents ,. les vives douleurs ou l ’affedioo
douloureufe de la face, &c. On peut auffi r contre
ces maux , employer Y aimant en armure &
même réunir les deux méthodes. Relativement aux
armures, on applique les pièces de préférence Ifur la région des parties affectées. Si l ’affedior*
eft générale, & dépend d’un dérangement de tout
le fyftêmè nerveux, on fè fert d’une garniture cou*-