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jd’hémorragie qui aura fucçédé à l ’accouche ment,
parce que s’il s’eft écoulé une grande, quantité de
jfang , on fe trouve forcé à réparer plus promptement
cette perte. On évitera les acides & les
bojflons (piritueufes, qui .donneraient de l’agitation
aux liquides. Ce qui eft relatif à la fièvre de
lait fera traité en fon lieu , ainfi que les autres
acçidens , comme les pertes , les inflammations ,
*&c. ( M. Ch 4MB on. )
- A CCO U CHÉ E S & Régime des A ccouchées.
'Hygiène;
Partie I. L ’homme fain confideré comme fuje t
de Vhygiène,
• ; Seftioii H. L ’homme fa in confideré individuel-
lemèjit.
Différence II. Sexes. Femmes.
Partie III. 1Règles de l'hygiène
Diyifîon II. Hygiène privée.
Seétion II. Régime particulier.
Ordre IL Règles particulières aux fe x e s , aux
femmes. , &c.
Qu’on fe - repréfente une femme qui vient d’être
Êttüguée pat de ' grands efforts & par de vives
douleurs, dont tout le fiftême nerveux a acquis
une fenfibilité excçflive , & chez laquelle il s’opère
des fonctions & dés fecrétions d’un genre nouveau,
mais conforme à l ’ordre de la nature , & l ’on
aura le tableau exaéf dè l ’ état d’une femme en
couche, & des indications qu’il préfente. L a fatigue
exige le repos , la fenfibilité augmentée
exige l’éloignement, de, tout ce qui peut produire
de l’irritation & de l’agacement, & le nouvel ordre
de fonctions. & de fecrétions qui s’établit chez
Xaccouchée , exige qu’on ne dérange en rien une
marche conforme aux lois de l ’économie animale
& qu’il faut'par conféquent laiffer régler à la
nature.
C ’eft cependant une erreur bien commune parmi
les- accoucheurs & les" médecins de traiter une
femme en couche comme fi elle étôit malade. On
prodigue les diaphoniques. , les apéritifs ,. les
purgatifs ; & les prétendus anti-laiteux. Si l ’humeur
lailéufe prend bien la route qui lui eft marquée
par la nature pourquoi vouloir forcer &
accélérer fa marche? Si les évacuations naturelles
fe -font librëment & fuffifamment, pourquoi leur
en joindre d’artificielles ? Croit-on que les évacuons
& les diaphorétiques foient abfolument in-
nôcens de toutes ces incommodités' qui füivétit fi
foavent les couches ? & fi l ’on craint tant l'influence
peu ménagée des chofes extérieures, doit-
on être fort tranquille fur l ’effet plus ou moins
irritant de la canne de Provence & du fiel de
düobiis l Je ne fuis certainement pas le feul qui
fyX vü 4?s couches heureufés., troublées très - évi-
A c c
demment par l ’ufage de ces remèdes , reprendre
enfuite leur cours ordinaire , & fe terminer .fans
accident, fi-tôt qu’on a bien voulu s’en rapporter
à. la nature.
Au refte , je fuppofe ici que rien n’a troublé
l ’ordre naturel, autrement la femme feroit réellement
malade, & je ne prétends pas blâmer, dans
tous les cas , des. remèdes dont l ’abus feul eft condamnable
; mais les cirçonftances auxquelles ils
font applicables appartiennent à l ’article des maladies
dé femmes en couches.
Les couches ordinaires & heureüfes préfentent les
phénomènes fuivans : lorfque l ’accouchement eft
terminé, la femme délivrée, de fes fatigues , fe
calme bientôt, & goûte avec plaifir les douceurs
3u repos. L ’équilibre, fe rétablit, le pouls reprend
fon égalité la matrice revient peu à peu fur elle-
même ; &.le fang qui, en g-tpit lorti en abondance ,
âpres l’arrière-faix, diminue en quantité & bientôt
en couleur. Deux jours fe pafîent dans la
tranquillité. Vers le commencement du troifième ,
le pouls s’élève , devient plus fréquent ; la chaleur
croît à proportion.; enfin il s’établit une fièvre
fenfïble , quelquefois précédée d’un léger friffon ,
mais de courte durée. L’écoulement, ou fe tarit 9
ou diminue confidérablement , & fur la fin du troi-
fième jour la peau s’humeéte:, le fein fe gonfle 9
fe remplit ; & fi la mère allaite fon enfant, le.
lait s’écoule par le mamelon , & les autres évacuations
ne reparoiffent plus j, ou ne paroiffenÉ
qu’en petite quantité.
Si la mère ne nourrit pas, le fein continue de
fe gonfler ; le gonflement fe porte jufqu’aux ajfi-
felles , fouvent avec douleur. Alors il s’établit une
fueur abondante qui dure plus ou moips.de temps *
& le lait fe diffipe en s’écoulant en partie par les
bouts du fein, en partie par les fueuis, & en par-?
tie par les évacuations inférieures. Ç)elles-ci reparoiffent
alors moins fangu|nofentes qu’aupara-
vant, perdent tous les jours de leur couleur, augmentent
en quantité , & remplacent à la fin tout à fait
& les fueurs qui difpareiflent, & le lait qui cëfle
de chercher a s’échapper par le fein , & qui quitte,
entièrement les mamelles. Cet écoulement continue
plus ou moins long-temps, & ccffe à la fin ,
en diminuant infenfîblement. I l fe termine plutôt
ou plus tard , félon l ’abondance de l'humeur, la
liberté des vaifléaux qui lui donnent paflage, &
le tempérament de la femme. Chez quelques-unes
il finit au bout de trois1 femaines; chez beaucoup
d’autres, il va jufqu’à la première apparition des
règles , & même jufqu’à la féconde époque. Et
en général, il eft d’autant moins abondant & dure
d’autant moins, que la femme eft plus forte , plus
accoutumée qu travail, le climat plus chaud & plus
favorable à la tranfpirâtion & à toutes le$ excrétions
; cutanëçs.
I l nç faut pas croire cependant que , ce terme
pafle , le lait ne joue aucun rôle dans l ’économie
anjmaie. Chez les femme? robûftes , les mamelles
çopfmei#
A C C
tonfervent encore de la fermeté pendant un temps
confidëiable. Il le maintient dans ces. organes un
travail & une efpècé de circulation du lait continuellement
réparé & repompé, qui dure plus longtemps
, 8c qui commence plutôt qu on ne le pente
ordinairement. Voyez des exemples frappans de
ce fait dans l ’ouvrage de M. Chambon fur les maladies
qui dépendent du lait chez les femmes ,
val. i l y p . î.4f- . „ . .. .
Cet expofé fuffi.t pour fixer les indications qui
doivent régler la conduite des médecins; elle dédépend
du temps de la couche, de la conftitution
de la femme , & des circonftances dans lesquelles
elle eft placée/ • . : ' r }/
f l faut diftinguer trois temps dans l ’ étendue des.
couches : le premier s’étend depuis la delivance
jufqu’à la fièvre de lait ; le fécond eft la fièvre de
'lait elle-même } & le troifième , plus long & d’une
durée indéfinie, s’étend jufqu’a la terminaifon de
l ’écoulement laiteux.
Dans le premier temps , toutes les confîdera-
tions relatives à la fatigue éprouvée, à la fenfibilité
augmentée, aux évacuations qui ont lieu pour
lors, font d’autant plus fortes & méritent dautant
plus d’attention , qu’on eft plus près de 1 accouche- •
ment. Cependant, lorfque le premier flot des évacuations
qui fuivent la fortie de l ’arrière-faix, eft
pafle , & que la femme a un peu repris haleine
après un moment de repos, fi flron doit faire quelque
changement de lieu , il vaut mieux le faire
alors que d’attendre plus tard. L ’ébranlement dure
encore , & rend moins fenfibles le trouble & 1 agitation
que peut caufer le tranfport- Un autre avantage
eft que le repos, dont la femme a befoin jufi-
qu à la fièvre de la it , fera plus long , ne fera point
interrompu ; & qu’ainfi les opérations de la nature
feront mieux ménagées , & fe feront plus complètement.
C’eft alors auflr qu’il faut faire tous les chan-
gemens néceflaires à la propreté. On peut encore,
non feulement par les iavemens , mais aufli par
l ’ufageintérieur de l ’huile d’amandes douces, donnée
à la do.fe & avec les véhicules convenables , faciliter
fans irritation la fortie des matières accumulées
pendant les derniers temps de la groflefle, &
que les Iavemens pris avant ou pendant le travail
n’auront point fait for tir.
Après ces premières précautions, il faut fonger
à dilpofer tout ce qui environne l’accouchée , &
tout ce dont elle a befoin , de la manière la plus
convenable à fon état. Comme elle n’eft point malade
, les ufages & les habitudes qu’elle a contractées
dans l ’état de fanté doivent néçeflairemenr influer
fur la' règle qu’on preferira durant la çouchç,
& modifier les indications que préfentent au médecin
la fenfibilité augmentée, & les autres change-
mens qui fe font opérés en elle. Je vais paner
fuccinétement en revue les différées objets relatifs '
à fon régime,
Toute femme fenfîble aux influences de l ’atmofi-
pfière l’eft encore davantage quand elle vient d’ac-
- M é d e c in e , Tome I.
A C C 73
coucher ; & par conféquent, les précautions dont
elle a coutume d’ufer hors de fes couches , eu egard
à l’air & aux habille mens, doivent être obferveës
d’autant plus fcrupuleufement, qu’elles deviennent
plus néceflaires. Les impre(fions que produit 1 air
fur nos corps dépendent de fa chaleur, de fon re—
froidiflement, de l’altération qu’il éprouve par les
émanations qui s’y mêlent , des courans qui le renouvellent
, & fur-tout des changemens lubits qui
s’opèrent dans fes qualités fenfibles. Qu on évite
donc principalement les changemens fubits ; les cas
où ils pourroient être utiles , font des cas de maladie.
Le froid , même établi infenfiblement & par
degrés, a fans doute des inconvéniens ; mais pour
éviter les dangers qui en réfultent , qu on n ait pas
recours à une chaleur exceflive : elle eft autant &'
peut-être plus nuifîble que le froid; qu’on en juge
feulement parla gêne qu’on éprouve dans une
chambre échauffée à un certain point. Que l ’air
foit donc tempéré , & qu’à cet égard la fenfation
de l ’accouchée foit notre règle & notre thermomètre.
Si la température de l ’air extérieur & les
befoins de la malade exigent qu’il y ait du feu
allumé dans la chambre , que ce feuT foit de bois ,
s’il eft poflible, & non,de charbon, encore moins
de charbon de terre ; qu’il foit placé dans une cheminée
de manière que fes émanations foient entraînées
au, dehors par un courant , & non dans des
poêles failians dans la chambre, & dans lefquels
le courant n’entraîne qu’une portion des émanations
, peut-être la moins.nuifible , par une colonne
d’air rapide , mais étroite ; que par conféquent les
lumières , dont les émanations ne font point emportées
au-dehors, foient le moins multipliées qu’il
eft poflible; que par la même raifon on ne raf-
femble chez Xaccouchée que très-peu de monde ,
& qu’on fe fouvienne que de toutes les émanations
celles qui affeôtent le plus les Accouchées ; , même
les moins fenfibles d’ailleurs , font les émanations
odorantes de l a plupart des fleurs. & des parfums.
L e renouvellement de 1 air eft encoie une chofe
indifpenfable, & ce renouvellement ne fe fait que
par les courans. Mais que ces courans ne foient
point trop rapides; leur inconvénient alors eft celui
des changemens fubits : qu ils ne foient point dirigés
fur \accouchée\ l’air qu’ils introduifent, en
la& frappant dire&ement & trop tôt -, n’ a pas eu
le temps de prendre la température qui lui convient
, & e’eft encore là un changement fubit.
Ce que je viens de dire fur l ’air doit nous guidee
à l’écrard des habillemens. Leur effet eft de mettre
notre corps à l’abri de l’influence trop vive des
corps extérieurs, de conferver & d’augmenter fa
chaleur en la concentrant; & s’ils font multipliés
à un certain point, d’exciter une fueur plus ou
moins abondante, en échauffant le tiflu de la peau,
& en raffemblant fur elle la tranfpiration qui en
fort. D ’après ces confidérations, il eft aifé de porter
fon jugement fur les ufages & les abus relatifs à
l'habillement des femmes «sa couches. Je ne blâmst
M