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A I R JA.
carbonique dont l'airfa charge dans une refpiration, |
va fouvent à ou - de la totalité de Y air expiré ;
que cependant cette proportion varie fuivant les
Individus & les circonftances. Il eût pu anfli, par le
moyen de la diffolution de foie, de foufre , avoir la
proportion exaâe de mofette qui fe trouve dans le
même air, & par conféquent lavoir exaftement de
combien la proportion d air vital eft diminuée dans
une refpiration; alors tien n’eût manqué à fonanalyfe,
A ces faits, le même auteur ajoute des obfer-
vations non moins intéreflantes.
I l divife en plufieurs portions l’aiV rendu pat
une feule expiration, Sc il démontre que la proportion
d’acide aérien dont i air s eft chargé dans
le poumon eft prefque la même dans toutes les
portions de cet a i r ; mais qu’il n’en eft pas de même
de la mofette.; que la quantité de cette dermere
eft fenfrblement plus grande dans les dernieres portions
de l ’air expiré*; c’eft-à-dire, 'danscelles que
le dernier effort chaffe des poumons,, & quelle
eft moins grande, dans les- premières; enfin que
cette quantité augmente progreffivemeut dans ces
différentes portions , depuis celle qui fort la première
, jufqu’à celle qui eft expirée la dermere (>'-)-
I l démontre que l ’air retenu quelque temps
dans le poumon,, en fufpendant la refpiration ,fe
phloeiftique, on plutôt fe charge de mofette, d autant
plus qu’il y féjourne-davantage , & que 1 acide
aérien y croît aufli dans-une affez forte çroportron.
I l prouve encore qu’une même quantité d air inC-
pirée & expirée ■ plufieurs fois fe charge de meme
-.d’une quantité de' mofette d autant plus grande
quelle a été plus fouvent refpîrée (6). ' .
Enfin il démontre que tout ce qui accéléré le
mouvement du fang, la digeftion-, 1 exercice, la
fièvre , augmente aniTi la quantité d acide aerien
dont l ’air fe charge- dans la refpiration, & qu su
contraire, tout ce qui diminue la rapidité de la
circulation , notamment la faignee & le frrüon de
(5) i° . Pour l’ acide crayeux : l’air d’une expiration
complète étant divife en quatre portions dans l’ordre de fa
fottie , chacune des trois premières fe trouve contenir cinq
centièmes d’acide crayeux, & la dernière feule fept centièmes
( notez-que cet air avoit p a jfé a travers Veau) i
2*. Pour la mofette : l’air atmofphénque qui fervoïc de
terme de-comparaifon , fe réduifant avec partie égale d’air
nitreux à i,-ci} l’air de la première portion fe réduifît de
même à i,ô i i celui de la fécondé à t,®5 ; celui de la
troifième a i . i ï ; & celui de la quatrième à 1,39 - ( Voye^fur
la maniéré dont ces expériences font faites , la note 9. )
( 6 ) i° . Pour l’acide crayeux : L’air rendu par l'a refpi-
rarion naturelle , donnant fix centièmes d’acide crayeux ou
carbonique, celui qui avoit été retenu pendant ap minutes
rians le poumon , en donna onze centièmes. 2®; Pour la
mofette : le mélange d’une mefure d’air nitreux & d’une
mefure d’air atmofphérique fe réduifant à 0,98 , l’air rendu
par la refpiration naturelle , reçu fous l’eau, donna 1,16}
celui qui avoit été retenu durant 30 minutes, donna 1,51 j
mais une même quantité d’air refpîrée fix fois 8c expirée
chaque fois à travers l’eau dé chaux, donna 1,40. A ce
terme, la refpiration étoit devenue affez gênée pour ne pou»
voir plus être continuée. ( Voye\ encore note 14.)
A. I
la fièvre (7) diminue fenfîblement la quantité d acide
aérien. Pour la mofette , les proportions ne font
pas les mêmes ni pour l’augmentation, ni pour la
diminution ;la digeftion, qui augmente l’acide aérien,,
n’augmente pas fenfiblement la mofette j 1 exercice
& la fièvre augmentent à la fois la mofette. & 1 a-
cide aérien ; le friffon diminue l’acide aérien , fans
diminuer fenfiblement la quantité de mofette j mais
la faignée, çompkrailbn faite de Vair^ avant &
après cette opération , diminue à la fois &^a un
point trés-confidérable , tant la proportion de 1 acide
aérien que celle de la--mofette (8). -. ' - ■ t
L ’exaéfitijde, la précifion, le nombre des expe-^
riences de cet auteur > les précautions qu’il employé
pour écarter l’erreur & pour rendre fes dif-
férens eflais bien comparables, paroiflent des ga-
rans bien recevables de la vérité de fes réfultats,
qui d’ailleurs ont , fur beaucoup d autres expe-
-(7) Le-pouls eft quelquefois fort accéléré dans le friffon,
mais en même temps il eft extrêmement pètit, fie il en
réfulte toujours qu’en"un même efpace de temps il pâlie
un beaucoup moindre volume de fang par le poumon ; ce
qui revient au même. 1 - ■ K
(S) L'air1 qui, expiré à jeun par un homme de 36 ans-,
donnoit neuf centièmes d’acide aérien ou carbonique ab-
forbable par l’eau de chaux, de qui, avec le'gaz nitreux,
fe réduifoit à 1,19 , après le repas donnoit treize centièmes,
d’acide carbonique , mais ne donnoit pas phis de 1,10 avec,
le gaz nitreux. L’expérience répétée fur d’autres individus
fut à peu près la même. g ,
L’air expiré dans le frifibn de la fièvre, par un jeune
homme de 23 ans, donnoit, étant reçu.fous l’eau, trois
centièmes d’acide carbonique, " ce qui ,‘ I caufe de l'absorption
, équivaudrait en tout au plus à huit centième?. Dans
la chaleur & la fueur du même'"accès , l’air expire » reçu,
de même , a donné cinq centièmes ; ce qui équivaut a dix
centièmes. Dans le premier cas, l’air traité avec le gaz nitreux
donnoit 1,20» dans le fécond, 1,24. -v
Dans un même homme , l’air expiré apres une heure
& demie de repos dans une atmofphère dont la chaleur
etoit de fix degrés, donnant, avec le gas nitreux, 1,28,
le même air 'donna, après un violent exercice à la paume^
1,40. Voyez encore cv-après l’arc, de? change meus de 1 air »
la furface de nos corps.
L’air de la refpiration ayant une faignée donnant 1,20,
après la faignée , il donna dans le même homme, dû M,
Jurine, 0,10 j différence bien notable, s’il n’y a pas d’erreur.
( Vove\ note 17. ) L’air de l’atmofphère donnoit alors
o 94. Dans le même a ir ,- la quantité d’acide carbonique
avant la faignée étoit. de huit centièmes}, après cette operation
elle étoit de ;fix. centièmes.
Notez ici que pour juger du réfultat de ces expériences,
relativement à l’acide carbonique , il faut comparer les
quantités entre elles, c’eft-à-dire, les numérateurs. Car
relativement à la maffe totale de 1 a ir, ces quantités font
peu de chofe, puifque ce ne-font qûe des centièmes ; mais
entre elles elles augmentent, comme on voit par la com-
paraifon des numérateurs, d’une moitié, d un tiers, fiec.
Ainfi, une quantité d’acide carbonique égalant cinq ou fix
centièmes, étant réduite enfuite à trois centièmes , cette diminution
devient dans la proportion de 6 à 3 , c elt-â-
dire d’une moitié. Or quelles que forent les quantités,
fi leurs variations font dans des proportions 8c des_ rapports
cofiftans avec les caufes , ce font toujours des faits
importai} car tout ce^qui fuit «ne loi confiante eft injH
-portant dan? l’obferYaHon*
A I E
tfëiïcï's non moins intéreflantes , l ’avantage d’être
tirés dés phénomènes de la-refpiration humaine (9).
Je ne ferois pas . également d’aecord avec lui
fur le calcul qu’il fa it, eh eftimant la quantité d’air
que l’homme inlpire & expire dans un jour ,■ jugeant
par-la de la quantité d?acide aérien qui fort de fes
poumons dans le même efpace de temps. Il évalue
la quantité d’a ir employé dans chaque refpiration
à 20 pouces cubiques , d’autres ont porté cette
eftimation au double. Je crois bien que fon calcul
peut être vrai pour une refpiration pleine & complète
; mais qu’on confidèrê la manière dont un
homme refpire dans l ’état de repos & de tranquillité
( je ne parle pas de la refpiration durant le
(9) M. Jurine a d’abord foin dé répéter à chaque expérience
l’eflai de l’air atmofphérique , comme terme de
-comparaifon. Enfuite ( la quantité d’acide carbonique étant
connue par . le.départ qu’il en fait préliminairement ) il fai t
avec le même7 gaz nitreux l’eflai de'l’air rendu par la ref-
piration, de trois manières. Il eflaye , i°. une mefure d’air
fans.- en ôter l’acide carbonique 3 20. une mefure de cet
air mefure d’abord ôc enfuite privé d? fon acide carbonique
3 3°. une méfure de cet. air privé d’abord de fon
acide’ carbonique ", 2c mefure après cette opération ; ce qui
donne trois ordres proportionnels 8c toujours correfpondans
de diminutions qui diftinguent bien l’effet .qui appartient
à la mofette, de celui qui appartient aufli à l’acide carbonique
} effets qui, fans cela, auroient pu fe confondre.
Ges trois premiers effais font faits fur l’air reçu fous lé
mercure. Mais comme dans cet appareil la petiteffe des vafes
rie permet pas une expiration très - complète , il fait , un
quatrième eflai de l’air reçu fous l’eau par une expiration
plus complète, Sc ç’eft un quatrième terme de compaiaifon
dans lequel la mofette joue un très - grand rôle. Cependant,
l’acide carbonique y eft toujours dans la même proportion
, calcul fait de la portion de cet acide , qui s’eft
abforbée dans le paffage à travers l’eau , & qui équivaut?-
ordinairement à cinq centièmes fur la mefure totale , lorf-
que l’acide carbonique excede cette proportion»-Par-là il évite
toute objeffion contre l’augmentation des proportions delà
mofette par la refpiration. Il terminé fes eflais par l’expérience.
de la bougie plongée, dans l’air qu'il examine }
& toujours il tient note du thermomètre Êc du baromètre,-
Enfin , quand on ne regarderoit pas ces précautions comme-
fuffifantes pour conftater l’augmentation, de la mofette dans
l’air refpiré , l’expérience faite fur l’air vital (v. note 14 ),
ainfi que fur les différentes portions de l’air rendu- par une
même exlpiration (v. note 5 ) , où les progrès refpeffifs de
la formation de- l’acide carbonique fie de la mofette font
bien déterminés * fuffifent pour achever la démonftration.
Mais comme le gaz nitreux jaiffe fouvent échapper ufie
portion, de gaz azotique qui entre inégalement dans fa com-
pofltion, M. Jurine eût bien, f^it, ce me femble , d’ajouter
à fe? expériences yji .eflai çopiparatif des airs qu’il exa-
tnine avec les . diflolutions de fulfures qui abfojbent Y ait
vital, laiflentja, mofette abfoluipent feule, fie ne font.pas
dans le cas d’en fournir, d’étrangères. Alors, pi pfy àuroit
eu aucune objeâion à faire contre fes conclufions ; quoi-
qu’après tout, M. Jurine faifant conftamment l’eflai de
fon gaz'nitreux à, chaque expérience!, - il eft clair que les
différences confiantes fie proportionnelles que lui donnent
fes eflais multiplié^, différences qui répondent toujours aux
circonftances dans lefqueHes les expériences font .faites , ne
peuvent être attribuées au défaut de fon gaz. qui-d’ailleurs ne
produitoit pas des effets aufli réguliers Sc aufli parfaitement
d accord avec les citcotnftances.de la refpiration i- Ainfi, ;je ne
crois-pas qu’on puiffe raifonnablçmem; lui faire de reproche
d cefujet.
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forrimeil ; 'parce qu-clle eft plus profonde )', on con -
viendra fcju'il eft- bien loin de relpirer chaque fois
ao pouces cubiques d’àin
A l ’égard de la comparaifon du volume de Vair
infpiié avec celui que l ’on rend dans l ’expiration
fuivânte , l ’auteur r-emarque très - bien que fa
diminution ne prouve" pas qu’il fe fade une' véritable
abforbtiori de l’air vital. Cette diminution
p^ut être l’effet-de deux caûfes ; de la com-
binaiion qui forme l ’acide aérien ou carbonique
dans le poumon, & de l ’àhforbtion dé cet acide
carbonique par rhumidité du poumon au'moment
même de fifformation. On fait en effet que différentes
expériences' ont prouvé l ’acidité des poumons
y Sç cela même nous démontre qu’on ne
doit pas trouver dans l’^/r expiré tout i’âcide carbonique
qui s’eft formé dans la refpiration. Ainfi,,
la, diminution du volume de l ’ri/> dans Va.de delà
refpiration, très-petite d’ailleurs & mal calculée'
jufqu’à ‘ préfent, ne prouvé point' rigpureufement
une véritable abforbfiôn de Va ir vital pendant cette
opération (to).
. De tout cela il réfulte que- Vàir( .refpiré diffère
de Voir atmofphérique ordinaire , en ce. que, i° .
il contient une moindre portion, d’air vital : 20.
qu’il contient environ ~ ou jL de, fon volume
d’acide carbonique; 30, enfin que la mofette.y eft*
dans une proportion plus confidérable (1 rj.
(10) - Voici cependànr uhe chofe qui-femblèrôiil prouver
à un certain point certe abforprio'n/ IJ eft démontré :que
dans l’air expiré , la placé de l’air vital détruit, eft -occupée
.par de la mofette & .de l’acide carbonique. Si l’on
admet que la mofette eft un gaz à part, dans lequel Vair;
vital n’entre pour rien , ôc que la. quantité" dè'gaz acide
carbonique , produit dans la refpiration , ainfi que celle de
la- mofette - ajoutée à l’air, répondent ■ à la quantité • d’air
vital- qui a difparu , il fera néceffaire d’admettre que cette
portion,au moins d’air vital donc la mçfette a pris la place,
aura- été abforbée dans le poumon.
Cx:iJ II parole qu’en ne mêlant -enfemble, pour éprouver
l’air, qu’une mefure d’air, & une dé gaz nitreux, chaque
mefure étant diviféé en cent parties, la proportion oui
réfulte le plus.ordinairement de cette"épreuve, eft dansée
rapport de 1,19 ou i,i'o de réfidu pour l'air de la refpiration
a 0,99 ou i,oo pour l’air atmofphérique. Ceite ma-
nière d’éprouver n’eft pas.-aufli complète qu’on pourroic
lç.,décret j guifqu’eHe 'ne fait connoître que certaines pro-
pp'rri.Qps,,Sc jamais une quantité abfolue. Mais lorfqueies
ÿcfulcats. font confidérabl^s fic.c.onûans, la conclufion générale
, telle que la tire M. Jurine , relative feulement à-
la plus ou .moïns grande quantité de mofette reftanre, dé*
lignée- d’une ,-manière indéterminée ,, n’en eft pas moins
confiante. Pour, connoître la véritable quantité de cette
mofette, cette méthode ne fuffiroit pas, non plus que pour des •
expériences .'dont les nuandes devroient être très-délicates. Il
fatidrofi, qlors comparer.les quantités de gaz nitreux requifes
pour^m.e faturacion complète, ou peur-être faudroit-il une
au.cre méthode eudiomecrique que celle de l’air nitreux ouïes
combiner toutes enfembles comparativement} fie l’on doit
mettre au-nombre de ces-méthodes • eudiométriques l’ingénieux
eudiomètré par la combuftion de l’éfpric-d"é-vin tel-
qu’il a été propofé par M. Jurine dans fon mémoire. J’en
parlerai ailleurs. Il eft encore unç chofp qu’on pourvois défirve