
tération que la bile chauffée hors du corps des
animaux , éprouve par l ’aéfcion du feu. ( M, DÈ
F o u r c r o y . )
A D U S T I O N . f. f. Uftion, brûlure , cauté-
s Rationaétion par laquelle on applique le feu
fur une partie du corps humain.
Hippocrate a dit : les maladies qui réfiftent aux
remèdes font guéries par le fe r ; celles que le
fer ne guérit point font guéries par le feu ; &
celles qui réfiftent à ce dernier moyen doivent être
téputées incurables ( i ). Celfe a penfé de même;
& depuis un grand nombre de fiècles , le.s gens
de la r t les plus éclairés n’ont celfé de répéter
cet oracle du père de la Médecine.
Les orientaux, ainfi que la plupart des habî*
tans de l ’A frique, les égyptiens & les arabes,
font conftamment reftes hdèles aux préceptes
qu’ils ont reçus d cet égard de leurs ancêtres;
& tandis que prefque toutes les nations de l ’Europe
paroilfent avoir en quelque forte oublié , ou du
moins tandis qu’elles n’emploient que très-rarement
l ’application du feu, des peuples fitués fouslazône
glaciale ( z )'ne connoiffent, pour ainfi dire, que ce
moyen pour guérir toutes fortes de maladies. Voilà
donc , difons-nous avec M. Pouteau, les avantagés
du feu ou cautère~a£hiel, dans le traitement d un-
grand nombre de maladies, confiâtes par l ’expérience
des peuples du Nord , ainfi que par celle
des peuples du Midi & du Levant; i l a été le
remède des fiècles les plus reculés , & peut-être
celui de l ’enfance du monde. Il paroît,par l ’hif-
toire de la Médecine , que les nations les moins
éclairées ont fu tirer du feu beaucoup plus d’avantage
que les peuples les plus verfés dans
l ’art de guérir. N’avons - nous pas à nous plaindre
de ce qu’il fait fi rarement partie de nos
fecours ? La Médecine des animaux profite feule,
parmi nous , des bienfaits de cette pratique ,
& encore eft-elle le plus fo.uvent employée d’une
façon trop fuperficielle : malgré cela, fi l'on
donne quelque attention aux -produits du feu
dans l ’art vétérinaire, on fera furpris que mmj
preflion d’horreur qu’il a faite dans l ’efprit des
( i ) Quæ médicamenta non fanant, ferrum non fanat, fanat ignis ; quod afuatnemat ifgenrrius mn o5 na fuax
nat , infanabile dici débet.
» t( e2a-)u ,L eqsu eL alepso nhsa.b i«ta Lnsin dneeu sla n Louasp oanpiep rfeunédd,o idfiet , Md.é pPoouur-- •»» vmuèsd ed eq umeé dlee cfienus , dannes ctoonunteosi ffleesn t mpaalsa ddiee sp alucsc ogmrpaangdn érees- ”® diee mquaIe ldqeu et êitnef, lalme mmaatli oanu xf ednefinbtlse , àa uxl’ eyxetéurxie ,u r la, dcoanlis- »» lqeuaeu , elnaf lapmleumrééf, iet.i eUntn lmieour cedaeu cdoeto nv i,e udxe bois de boul- » opération , ajoute le même auteur , manmquoex a r;a &re mceetntet » de iuccès »,
modernes, tels que Dionis. , Sharp , &c. , ait
empêché d’apercevoir les bons effets qui peuvertt
en réfulter.
Hippocrate ( i ) parle de l’application du feu ,
comme d’une méthode qui étoit très-ufitée de fon
temps. Chez les feythes, fur-tout parmi les nomades
( z ) , c’étoit, fuivant lui , un remède très-
d’H( iip)p Docer ataec,r et raloitcoiist ,c er&ta inasq . pEhtuhriylipqhuoens e, n cfoornmteamnpt oarvaeinc lreasx c(a Gufatilqeune. sv dije,s a pehlc. a4rr4es,) . fTurh élmesi fopnar taie.fsu ivvoii flien ems êmdue pthrooc(
éAdép udda nCsc ellei utmra tiaterdm. e1n. ti ijd.)e Acreérttéaei nae sc oonbffirtmruéû ilo'onbsf edruv aftoioien. rda'Htei p, ploorcfrqautee fcuer vli’fuetèirleit éét doiut efenug oarpgpél.i q(Duéi udt.a ncsu rl.a région de la Coelius Aurelianus a dit la même chofe. Archig1è.n ie,s c acpa.u 2te.-) irli foaive oleit loàn gc odmeb la’tétprein el ao up afruarl yfleie . v(e Artepxu d, dÆantisu mle, c1a.s x o, ù) lAan btyolulucsh ep l, açleo itn deezs, . cl’auurtèètrrees ,e n&veclo.,p ppéosu ,id ’luen etr aciatneumlee ndta dnes dciovnetrrfee sl ems aalfafdréietiso. n(s A dpeusd a'Artifctlueas.r .G ) uiRllhaauzmèse Sleasli uas &cé lLébarné-s farpapnlcic aotniot n.d oGnnuéi dtoeu sC lheasu ldiaécta i(l sE nqcuhii r.f onmt agrenl.a tipfsa gà. 9le6u r, cédoimt. mVeennçoeti.t à1 5l4esd n)é gsl’iegfetr pbelaaiunct ouqpu. eA ndteo nfiouns F^tuemmapnse llouns ps'oeunm efot nf e,r&vi ailv eacp palviaqnutoaigt ef doaunvse lnet trlaei tfeemu efnurt dlae st êmtea.l aHdoieuslideur dlei mfianifuoeirt aleusfl i dpoluacleeur rfsu dr el ec metêtem pe alriteiue (, Ldaibn.s dle’i nmteonrtbiios-n edxe- tperrènsi sle, s) . mGêumileesm veuaeus : &ce Pdaerrén oienr ta mfuiisv id elsa cmauêtmèree sr fouur tlea, rdé’uaJnéiroônm
feu pFéraiberuircee deens afu' tpulraecsé dduan cs rlâen eli eu& oùd elrar ièfruet url’eo lraemillbe-. da ovïdue l afe- mréaunniiet gàu léar iefa pgaitrt all’ea.p p( lIicna tPioenn td. u) Jfoeaun nfeusr lCe oJfitnaecui-s
pcauut.t e(rDiise , ig1n5e9is8 .)M eedxipcionfæe lpersæ dfiidffiéisr.e)n Tcehso dmesa s cFauietènruess (f aDites advaencs dCivelefres &m édtaaunsx , Parvoefpc elar -f Aoilep,i nl e , lidne ,s &recm. aOrqnu etsr orurèvse- cpuarrimeui fleess faufrr ilc’auifnasg,e Ddoems cinaiuqtèuree s Peanna ErogLyip tae ,a pSpcl ieqnu ég élen éfreaul àD lo'omcicniipquute, pGoaulrv acnoim b( attre l’épilepfie ( In inttologifm.) ; & la manière de placer Dlesé lci ea utFèroenst afunre lllae t) êate .f aLiet s cmoéndneocîitnres ictoanliternes loaqnut elelen sg'eéfnt ércaelp eanddoapntét é&le vvéa nStéâ ncéettoreri ums-Sétahnoédtoe-, tqiuues ,l ’aqpupil iccartoioyno idt,u a vfeeuc Zfeucrc hlaiu sf u(tiunre ccoonrfounltaisle moeud ifcuisr ) le, fpilnec. ipHuetr,m eaxnp oBfouift lcàh doefs a d apnarglée rse,x àp rleaf fépmhreénnté fdiee- , lp’uarf aegxee dmes
cuônnee sp afratiiets gaovuetcee ulfee , coton de l’armoifc , & allumés fur ronné par l’académie dMe . CBheilrfuièrrgei ,e , daa nrsé uunni umn égmraonirde ncoomuEbrnef
idn’ autorités fur les variétés Ôc les ufages des cautères. M, Vandoeveren {De errorïbus Mcedicorum utïlitnte
nefofne tsc adr’uennteib ucsa u) téari fraatpiopne léf aditaen sà uVni endnifee ofuurrs ' lleas têmtea udv'uains malade.
pofElhx.t radiet dM’u. nPe onuotetea uq, ueto mj’a. i 1,a jopuatgé.e 7 â2 6.l’édit, des oeuv. bla(b2l)e, Pà r-ol’fépgearr dA lpdiens aa rfaabite su. neC erte mauatrequure ednieti èpreomfiteivnetn fieemnc- lqeu ed écfeeurxt, qfuoin mt pèlnuesn ft ouunvee nvit e uefrargaen tdeu, ofue uq uqiu he ableit seanltu dreanss, pmoeunrt fed egsu éarfirf rédteiso nms alrahduimesa tqifumi aleless aôtct aqgouieîtntet,'u fes,f poéuci adlee-s
familier pour la guérifon des affections rhuniatif-
males & goutteuies , des fluxions invétérées, &
autres léfîons de^ce genre, auxquelles cette nation
étoit très-fujette. I l l ’a lui - même recommandé
dans fes ouvrages comme un remède fouverain
contre ces différentes maladies , fur - tout dans
le traitement de la feiatique ^ancienne , & des
luxations du fémur, qui en font quelquefois- la
fuite (1). Dans la feiatique, on doit, dit-il (z ),
brûler la cuifle en plufieurs endroits & profondément.
Paul cfEgine eft à peu près de cet avis (3);
il veut qu’on applique le feu fur l ’article même en
trois ou quatre points , & qu’on entretienne la
fuppuration des plaies pendant plufieurs jours.
Celfe ( 4 ) donne les mêmes confeils. « L a dernière
reffource , dit - il , pour guérir la feiatique
, eft un remède très - puiffant contre les
maladies invétérées : ce remède eft le feu. On
brillera la cuiffe en trois ou quatre endroits
avec un fer rouge. Rarement aufli, ajoute le même
auteur , les douleurs anciennes qui attaquent les
genoux font heureufèment combattues , fi ce n’eft
par le feu ». Ætius affure la même chofe. Ce
médecin, parlant des maladies des articulations,
dit a qu’i l faut faire plufieurs brûlures , les
unes un peu éloignées de l ’endrpit de la fluxion (5),
les autres plus rapprochées ; quelquefois, & cela
lorfque l ’humeur qui forme l ’engorgement eft
abondante & très-tenace , il eft important de brûler
les articulations elles-mêmes, avant que cette
humeur y ait formé des concrétions tofacées. En
général, continue Ætius , dans les engorgemens
fluxionnaires des pieds , il faut brûler les deux
côtés des talons le long des vaiffeaux qui paffent dans
cette région, c’eft-à - dire, en dedans & en dehors
, un peu au-deffus du talon même ; on brûlera
aufli entre le gros orteil & le doigt qui
l’avoifine , ou les vaiffeaux font encore tres-
apparens ». Enfin on fait combien les médecins * 2 3 4
ftrlèusx-ifounjesc es.n Dgaénnsé rtaolu sa ucxeqsu eclaless, llee ufre ug eenftr en odne fveiuel elemse nret nlde rl’eomnèt dteo luej opulurss cfoomusm loà dme qauin’i ls; pmuiafilse ntil esm lep lroeygearr,d peanrtc ee nqcuo’irlse ccooumrsm. e le moyen le plus efficace auquel ils puiffenc avoir reno(
1e x)c iQdiuci bcuofxcau,m iqius ec ràu sc otaxbeenfdeiict oô cd oclloarued micaonletf ftia tniso nd iuurtaunr-- tur. (Aphor.lib. 7 , aph. 60. )■
fun(2di)s Iinnu fctoioxneinbduisc.o (dDolore crus urendum multis arque pro- e INTERNIS AFFECT, lib. )
(3 ) Lib. 3 , cap. 77.
(4) Lib. 4.
ral(e mS )e mLae nrca idfoen p rpéoféurre rl aleqsu eplalret ileess vaonicfiienne*s dcoun ffieéiglele tdtut gménaél-, pflouuxri oyn napirraesti qauuexr aYratidcuujlliaotnio ndsa, npsa roleîc cêatsr e df’oenndgéoer gefmure nces lquur’eisls f aaivteosi efnutr rl’eamrtaicrquulaét ioqnu ei mlems épdlaiaietse mréefnutl ta, n,étteosi ednecs btrrèûs
ddieff iPcirloefsp àe r-gAulépriinr,. (RDufef usM le’dai cd, itE gfyoprmc. eflolelm, 1e0n0t,. )au rapport
de l ’école arabe, tels que Haly-Abbas & plufieurs
autres, ont préconifé les effets falutaires du
cautère aèîuel dans tous les cas que nous venons
de rapporter.
Hippocrate veut que dans les maladies de la
tête (i), qui proviennent d’une abondance d’humeurs
fixées fur cette partie, après avoir purgé le malade
, on applique le feu fur huit endroits de cette
région, & que l ’on faffe une brûlure derrière chaque
ore ille , deux à l ’occiput , deux à la nuque
vers l ’infertion du ligament cervical, & deux autres
à la racine du nez vers les grands angles
des yeux ; i l faut, continue le père de la Médecine
, faire pénétrer les brûlures que l’on fait derrière
les oreilles , jufqu’à ce que les vaiffeaux
fitués dans cette partie ceffent de battre.
On fait que la caufe matérielle & primitive
de la phthiùe confifte fouvent dans un engorgement
fluxionnaire du poumon. Hippocrate n’a
pas moins recommandé l ’ufage du cautère aéluel
pour guérir cette terrible maladie. I l veut que dans
les cas d’inflammation au poumon, on applique le
feu fur la poitrine & fur le dos. « On fe comportera ,
dit-il, de même dans le crachement de fang , fans
attendre que le malade crache le pus; il faut alors
appliquer le feu fur la poitrine & fiir le dos
de chaque côté ». Enfin i l affure que Yaduf-
tion eft également utile à ceux qui crachent
le pus , & i l preferit de la faire près du diaphragme.
I l ordonne d’y avoir recours pour ré-
lbudre l ’induration ou l ’inflammation -du foie ou
de la rate , quand le mal traîne en longueur , ou
lorfque ces vifeères , devenus très - volumineux ,
font extérieurement une faillie conlidérable : dans
ces maladies , on doit , fuivant lui , allumer fur
la partie^ des fufeaux de buis plongés dansj-’huile
bouillante , ou une forte d’amadou , dont on
applique huit morceaux en autant d’endroits diffé-
rens lur la région du • fbie , lorfqu’i l eft malade
, & dix morceaux quand c’eft la rate qui eft
, le fiége du mal.
Hippocrate a encore confeillé Yadujlion pour
guérir les maux de tête ( 1 ) ; Galien, dans le 7e.
livre de fes Commentaires fur les aphorifmes
d’Hippocrate (aph. ^4 ) , déclare aufli que c’étoit
une pratique reçue dans l ’antiqutié , d y avoir
recours pour combattre la phthifie , & il cite
des exemples frappans du fuccès de cette méthode.
C ’eft ainfi que Cinéfîas, crachant le pus,
& déjà réduit à l ’état de confomption, recouvra
la fanté après s’être fait brûler le corps en diverfes
parties.
Ainfi , dans tous les temps & parmi prefque
toutes les nations de l ’ancien continent, le feu a
été regardé autrefois comme le remède le plus
prompt & le plus fûr dans toutes les maladies
( 1 ) In lib, % , de morbis.
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