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la faveur iucrée, telle que nous la décrivent les
voyageurs qui ont goûté la manne Y alhagi fur le
lieu même, Voye\ A gu l. ( M . H a l l é , )
A lhagi. {Mat. méd. ) \J alhagi, nommé aufli
agul} almagi, eft un arbrifleau d’un pied à dix-
huit pouces de hauteur, chargé de tiges & d’épines
pliantes, dont la feuille eft oblongue , ovale , la
fleur légumineufe, d’une couleur purpurine , & la
goulfe écarlate , formée de plufieurs nore is comme
articulés , qui contiennent chacun une femence :
cet arbriffeau croît en Arménie, en Géorgie, en
Perfe , en Egypte ; fes tiges , fes feuilles , fes
gou fies font aftringentes. Ses fleurs defféchées font
employées comme purgatives dans tout le Levant.
Tournefort a vu les branches & les feuilles de
Il alhagi le couvrir pendant les chaleurs de gouttelettes
de liqueur épaifle comme du miel, & qui
le condenfe en grains fblides. On recueille ces
grains fpécialement aux environs de Tauris en
Perfe; on en fait des pains d’une couleur jaune ,
qui font employés comme la manne , & qui en
ont en effet les propriétés. Cette manne Y alhagi,
qu’on nomme dans le pays où on la ramaffe, tran-
gebui, trunfchibïn, trungibin, & que les arabes
défîgnent par le nom de tereniabin, qui eft le
plus généralement adopté, n’eft pas aufli purgative
que la vraie manne des frênes. On l ’ employe
dans le pays à la dofe de trois onces dans une in—
-fufion de feuilles de Séné.. {M. D E F O U R C R O Y . )
A LHENA. | Mat., Med. ) C ’eft le nom que
les arabes & les elpagnols donnent au curcuma,
dont les. premiers, fe .fervent pour teindre leur
barbe & les crins de leurs chevaux. V . C u r cum
a . ( M. H u z a r d );
A LH IM AR , A LOU AHSCHI. { A r t Vétérinaire
, hijloire des animaux. ) Nom arabe de
l ’âne fauvage-, ou Onagre d’après l ’hiftoire des
animaux Y Eldémiri. ( M. H u z a r d . )
ALIBOUFIER. ( Mat. méd. ) Aliboufier o ffic
in a l eft le nom que l ’on donne en françois à
on arbre qui donne le ftyrax ou ftorax folidc. Cet
arbre, appelé fty ra x officinale par Linnéus, croît
dans les provinces méridionales & dans le Levant.
Sa fleur eft monopétale infundibuliforme, à huit
étamines 5 fon fruit eft une baye charnue arrondie,
contenant deux noyaux ; fes feuilles font ovales,
couvertes en deffous d’un duvet blanchâtre, & analogues
à .celles du coignaffler. L ’arbre fleurit au
printemps, reffemble allez à un oranger ; 41 répand
une odeur agréable, C’eft dans plufieurs pays
du Levant qu’on tire de cet arbre , par incifion ,
le baume nommé,ftorax ou ftyrax.folide , 8c qu’on
enfermoit autrefois dans des cannes creufes. Cette
matière , d’une odeur fort aromatique & fort douce,
eft employée;comme encens, & dans les parfums 3
on s’en fert aufli en Médecine.
A l 1
Il ne faut pas confondre ce ftyrax folide avec
le ftyrax liquide qui découle des liquidambars.
Voye^ cts mots. ( M. DÇ F ourcROY.)
ALIBOUR , ALÏBOURE , ALLIBOURE.
{A r t Vétérinaire , matière médicale. ) Voyez
E au d’A l ibou r. ( M. H u z a r d .)
A L IC A . Hygiène.
Partie II. Matière de Vhygiène, ou chofes
appelées improprement non naturelles.
Claffe III. Ingejla.
Ordre I. Alimens. Végétaux. Sentences farU
neufes.
ldalicaoM haîica eft une efpèce de nourriture dont
il eft parlé dans les ouvrages des anciens, & dont ils
faifoient beaucoup de cas. Néanmoins la manière
dont ils en ont parlé laiffe fort iudécis fur la nature
de cet aliment farineux; les uns femblent
parler de Yalica comme d’une graine particulière ,
les autres comme d’une préparation faite avec des
graines.. . On croit que le mot grec qui répond
au mot lat'ln eft qui proprement fignifîe
grain, granum.
Hippocrate parle du chondrus., en l’affociant au
fimilago ( , fleur de farine de froment ;&
il dit de l ’un & l ’autre qu’ils font des alimens forts
& très-nutritifs ( wxvpà kj rpetp^a ) ,8c qui ne portent
point aux Telles.
Aretée ne parle de Yalica, qu’il appelle x ^ f ^ y
chondri au pluriel, que pour détailler fes propriétés.
Il le compare à la tifime, après laquelle
il lui donne le fécond rang, en difant qu’il a de
commun avec elle la vilcofité & la douceur. Il recommande
qu’on le fa fie très-fimplement, ainfi que
la tifane , & en lui mêlant du miel feulement.
D’où il paroît que dans Aretée x^ ép o i eft une
préparation alimenteufe & nourriffante. ( De cur.
acut. morbor. 1. 1 , c. 1 o. )
Diofcoride en parlant du x ^ é f o s , dit qu’il fe fait
avec le \ea dicoccosylmcu Ix rît s J'ixokkov tfeu ; il
dit qu’il nourrit & reflerre davantage que le riz.
I l paroît donc que Diofcoride regarde Yalica
comme une préparation. L . 1 1 , c. 118.
Celfe parle de Yalica comme d’un aliment qu’on
donne aux -malades, mais ne s’explique pas fur fa
nature ni fur fes qualités. L. 3 , e. 6.
Galien dit ( de alim. facult. I. 1 , c. 6. ) que
Yalica eft du genre des fromens. Tov)8,y*T»■< vrvpwi
%<rvt 0 x ^ é fo s . Saumaife lui a reproché en conféquence
d’en avoir fait une efpèce de froment. Mais il paroît
que Saumaife a tort, puifqne bientôt après
(ib. C. 13.) il dit «Wïp s’» l’raÀJae roi p^ovcTp.ov tto/Sît/ï,
comme le grain duquel on prépare en Italie le
chondrus. D’où il paroît que Galien regarde IVz-
lica ou le chondrus comme, une préparation faite
avec des grains de la nature du froment, c’eft-à-
dire, des graines, farineufes. 11 lui donne la pro-
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priété d’être très - nourriflant, d’être vifqueux, de
fou tenir davantage & de nourrir plus que la tifane
, que les anciens , comme on fait , préparoi
eut avec l ’orge. Il dit qu’on prenoit Yalica bouilli dans l ’eau , le vin doux, le vin jaune ;
qu’on mêloit à la tifane Yalica , du vinaigre ;
ce que dit aufli Celfe qui parle de Yalica mis
dans le pofca, & c. Galien , en parlant du \ea , dicoccos dont Diofcoride dit qu’on prépare Yalica ou x#v<fpôf, regarde ce grain comme plus nourriflant
que l’orge , & moins que le froment. Ce
qui s’accorde bien avec les propriétés attribuées a
Yalica. Le \ea des anciens paroît être le mais. Pline , qui met Yalica au rang des grains qu’on
sème en Italie au printemps, donne en même
temps la manière do,ht on le préparoit avec le \ea.
Il paroît qu’on le piloit avec foin , de manière à
le réduire en grains ronds; on le pafloit par plufieurs
cribles ; il en réfultoit des grains de différentes
grofleurs. Le plus gros étoit nommé aphai- renrn, ; le moyen étoit le meilleur. h’alica étoit d’une grande blancheur, & il paroît
qu’on ne peut mieux comparer fa préparation qu’a
celle qu’on fait aujourd’hui avec l ’orge , & que l’on
nomme orge perlé. Pline regarde Yalica comme
une invention moderne , & due aux romains , &
la regarde comme poftérieure au temps du grand
Pompée. I l dit que le meilleur alica eft celui
qu’on fait en Campanie, entre Naples & Pouzzol;
qu’on le ^préparoit fort inférieur en Afrique avec
le \ea de cette contrée ; qu’on lui mêloit de la
craie & du plâtre , pour lui donner de la blancheur ;
qu’on le contrefaifoit encore en faifant bouillir du
froment & le faifant fécher au fole il, & qu’on en
préparoit enfuite une efpèce Yalica. En général , Pline donne de grands éloges a Yalica. Il dit qu’une preuve évidente que les grecs
ne le connoifloient pas, étoit qu’ils faifoient tant
de cas de la tifane. I l vante principalement 1 u-
fage de' Yalica pour les phthifiques. Ce qui s’accorde
affez avec fa .qualité douce , vifqueufe , ncrnr-
riffante , & refferrante.
Il eft donc clair que Pline regarde Yalica comme
une préparation , quoiqu’il l ’ait pfàcé dans l’énumération
<^es grains qu’on sème au printemps. Ce
qui auroit pu lui mériter de la part de Saumife
le même reproche qu’à Galien, de l ’avoir pris pour
une efpèce de graine. ( Voye\ Pline, éd, du Père
Hardouin , L x viij, §. x , ou c. v ij, vol. 1 f , pag.
104; ibid. 1. xxv. 5» xx^x » n‘ 1 & 3 > ou caP* 11 >
pag. 114 ; & fuiv. lig. z, lib. xxij, f . lxvj, ou ç, xxv,
pag. 187 , lig. , &c. j
Après ces autorités, je crois qu il en inutile de
citer Oribafe & Paul ù’Egine qui ont parlé après
Galien. Cependant Paul d’Egine diftingue Yalica
du x®*<Tpot, il l’appelle , 8c dit qu’il reffembie-
coit tout à fait au çhondruf s’il refferroit moins*
( L. 1 , c* 77« )
Oribafe recommande de faire beaucoup bouillir Yalica, 8c. avertit que faute de le faite affez bouii-
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lit*, il arrive qu’on le donne cru aux malades. Il
recommande en conféquence de le faire d abord
macérer & enfuile bouillir, & lorfqu’il eft cuit, de
verter du lait deflus, &c. Il le regarde comme plus
deflîcatif que le froment. >
D ’après tout cela , il paroît que Yalica des Romains
étoit une préparation faite avec un grain farineux
de la nature du \èa ou mais ; mais que le
chondrus d’Hippocratè étoit-fait avec le froment. St
l’on a cru % d’après quelques paffages , que 1 aliccL-
étoit'un grain à part, cette erreur ne^vient que d une
inexaélitude d’expreilion trop ordinaire aux écrivains
anciens. Il n’eft pas étonnant qu’ils aient dit, 1 alica
eft une efpèce de froment, au.lieu de dire eft tire oit
préparé d’une efpèce de froment ou de graine fari-
meufe. Cet alica étoit donc fort nourriflant, ref-
ferrant, & tonique. Voilà tout ce quon.en fait.-
Mais un aliment dont les anciens ont fait tant de
cas, méritoit ici une place 8c une courte difeuffïon.
[Voye\ James, dictionnaire de Médecine ; Saumaife
de Homonymïs kyles iatricae. ) {M . H A L L É . )
A L IC AN T E . ( vin d.’ ) Hygiène. Voyei vin*
( M. H a l l e . )
A l i c a n t e , (vin d* ) ( Mat. méd.) Parmi les
vins d’Efpagne , le vin d’Alicante^ tient un rang
diftingué. On en fait ufage en Médecine. Outre''
les propriétés générales des bons vins , qu il pol-
sède à un haut degré , le vin d’Alicante a quelques
vertus particulières. Voyeç 1 article V in ,
ESPÈCES DE VIN. { M . D E F O U R C R O Y .)
A L IÉN A T IO N d’ESPRIT.tique. {Médecine pra+ ) Voye\ Man ie . ( M. V. D.)
ALIMELLE. On appelle ainfi dans la France
dans la Brie , & dans quelques autres endroits, les
tefticules des agneaux après l’opération de la ca(-
tration. Lorfqu on a châtré un certain nombre de
ces animaux, on recueille les alimelles comme
un mets très-friand , & les maîtres fe le réf rvent
exclufivement. On le mange/ ou en fricafiee- de
poulet , ou cuit à la poêle avec du vin blanc &
des fines herbes , ou fur le gril avec une fauce
piquante. I l eft de facile digeftion, quoique naturellement
fade 8c vifqueux. Voye\ A gneau. (A&
H u z a r d , )
ALIMENS, Hygiène.
apPpealréteies IiIm. prMoparteimèreen t dne onV hnyagtuièrnelele, s.ou chofes
nétCrelarf fdea nIIsI .n oIntrgee jcloar,p so up cahro fleess dvéofiie tusé eas l iàm peént
taires.
Ordre I. Alimens.
On entend par alimens en général, les fubfc
tance« qui» introduites dans notre corps s fervent.