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à la fièvre ardente ( i ). Celui qui en eft atteint
éprouve une foif violente , une chaleur âcre ,
des vomiffemens de matières bilieufes, une perte
d’appétit, de l’abbattement ;.... Ton pouls eft petit
& fréquent (2). Enfin, Y accès fç. termine par des
évacuations bilieufes, Toit par “haut, foit par bas,
fouvent par des tueurs, tantôt feulement par quelques
unes de ces évacuations, tantôt par toutes a
la fois (3). Quand c’eft de jour que l'accès a lieu ,
là nuit qui précède ce jour-là eft agitée ; & réciproquement
, lorfque le paroxyfme furvient la nuit,
fe jour qui devance celle-ci eft plus' ou moins fâcheux
(4). Au refte, cette agitation des jours ou
des nuits qui précède immédiatement les temps
des accès , ne fubfifte point jufqu’à la ceffation entière
de la fièvre : on’ ne i’obferve que dans le
commencement ; de forte qu’après un certain nombre
d'accès, ces mêmes jours ou ces mêmes nuits
fe paffent parfaitement tranquilles (?).
Troifièmemènt, dans, la quarte fimple. Ici le
friffon eft fi vif que le malade tremble comme s’il
étoit g'elé (6). Cette fièvre eft accompagnée de vo-
miffemens pituiteux, de même que la quotidienne ;
mais iis font plus abondans dans la fièvre quarte (7).
La chaleur fébrile eft lente à fe développer comme
dans la quotidienne (8). La rate eft également
m d it, dit Galièn dans fon livre 2 de la différence des
v fièvres, col. 138, n°, 3 , tom. 3 de les OEuvres. Il in-
fifte beaucoup fur le froid confidérable qui précède les accès
» Magnâ fane exparte rigor es hanc prcecedvnt , interim
perfriSion .(De typis comment, col. 364, §. üj.
, (1 ) « Ardentis febris fimilicudinem gerit»». (Gai. de diff.
febr. J . 2, col. 138 , n°.,3.). >
( 2 ) ce Tertianum (typum ) comitantur lîtis intenfa , æftus
» acres, & biliofi vomitus, ciborum abftinentia, animi de-
„ jeftio . . . . pulfiis ... . . terrianâ laborantibus exiguus &
m frequens ». ( Gai, de t y p is §. iij. )
( 3 ) « Bilis vomitibus aut eduiâionibus, aut fudoribus, vel
»» fcilicetex horum quibufdam vel omnibus folyitur ». (Idem
de diff. febr. 1, 2, col 138» n°. 3, C, D .) ■
(4 ) « Tempus.. . , intermiflionis nullum habet humons
»> putrefeentis expulfu perceptibile indicium in die aut in
» nofte quæ confequitur accejjîohem. Cùm verô parumper
» fuccenditur, vix agnofei poteft in primis diei aut n péris
» fubinde fequentis partibus; manifeftiùs autem jam circa
» finem ejufdem diei vel noéris ; adhuc vero manifeftiùs
» proximâ quæ antecedic videlicet accejjîonis diem vel noc-
w tem ». ( Gai. de diff. febr, 1. 1 , col, 138 , n°. 3, )
{ 5 ) « Nodes quæ accefforios dies præcédunt moleftæ ob-
?3 veniunt ; at ubi morbus prorogarur , non amplius fiunt
» moleftæ > fed etiam febrim fiftunt », ( Gai. de typis,
■ jpol. 364 , $. iij.)
- ( 6 ) n Tertium intermitténtium genus eft exquifita quar-
?» tana. . . . . in eis tali? eft rigor qualis -his qui Évehementi
»> gélu frigéfeunt ».(Gai. de diff. febr, 1, 2, col. 139 ,
21°. 5 » $• v* )
( y ) 33 Exquifita quartana quando ex folo acræ bilis hu-
?» more generatur . . . in hoc lin more copiofiores funt eva-
j, cuationes quam in pituitâ ( fcilicet quàm in febre quoti-
p dianâ ) ( Idem , ibidem, )
( | ) « Sucçcnditur paulatlm », ( Iifera, ibidem. )
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affe&ée dans la fièvre quarte ; cet organe s’engorge,
fe tuméfie , l ’inflammation y furvient : tantôt la
perte de l ’appétit fe joint à la fréquence des crachats
; tantôt au contraire les malades éprouvent
une faim vorace. Ils ont quelquefois une petite
toux j toute l’économie animale eft dérangée. La
fièvre quarte eft très-difficile à détruire y elle dure
plus long-temps que toutes les autres fièvres intermittentes,
& fe prolonge quelquefois pendant
deux années ; fouvent elle devient fatale par les
accidens qu’elle produit, tels que la phtyfie & les
infiltrations. La quarte furvient rarement d’elle-
même ou primitivement ; elle eft plus communément
une fuite des autres fièvres intermittentes.
Dans la fièvre quarte , le pouls eft encore pliis
petit que dans la tierce , laquelle tient, à' cet
égard, le milieu entre la quarte & la quotidienne
(1). '
T elle eft, en abrégé, la defeription qu’on trouve
dans Galien des trois différentes fortes de fièvres
intermittentes, fimples, ou exquifes. Nous y ajouterons
une dernière remarque,puifée également dans
fes ouvrages, & dont il fait lui-même honneur à
Hippocrate. C’eft, i° . que le règne des fièvres quotidiennes
a principalement lieu en hiver ; celui des
tierces au printemps & en été; celui des quartes en
automne, a0. Qu’entre les différens tempéramèns
& les différens âges, l’enfance & la vieilleffe font
fur-tout fujettes aux fièvres quotidiennes , l ’âge
viril aux fièvres tierces. .
Fièvres intermittentes compofées. Paffons maintenant
au développement des idées de Galien fur les
fièvres intermittentes composées , & rappelons-
nous toujours, afin de le biçii entendre, qu’il rapporte
les fièvres continues rémittentes à cette mérite
clafie.
Parmi les fièvres intermittentes compofées ^ iQ.
les unes, dit Galien, font formées de fièvres intermittentes
proprement dites : a°, les autres de
fièvres intermittentes & de rémittentes combinées en-
femble : 30. d’autres enfin , de fièvres intermittentes
& de fièvres fynoches (a) ; ce qui forme trois fériés
générales de fièvres intermittentes compofées.
' ( i } « Quartanum typum comitantur rigores validi , pi-
»> tuicolî vomitus, lienis inflamïnatio & tumor : interim cibï
33 faftidium fputi frequeneja comicatur ; interim ex con-
cc trariis appetitus intenfus. Tuflicula nonnunquàm adeft ,
» habitu .corrupto : id circô difficulter folvi poteft ac diu-*
33 cius omnibus typis perdurât , ut etiam ad biennium ufque
» prorogatur. . . . At fiunt nonnunquàm etiam periculofæ
33 [ quartanæ febres ] ob accidentia ipfis applicata, ut phthyfin
33 ppftremo aut aquæ fubter cutem fuffufionem efficiant.. . •
33 magnâ parte aliis prægreflîs inordinate fupervçnit [quar-
„ tana] raçô Sc ipfa ab initio conftituitur, Pulfus tertian!
33 laborante« non adeô exiguus eomiratur quantùnf quar-
33 tanâ occupatos s neque ufque adeô in tumorem attollitur
33 quantum quotidianæ-febri accedit ; nam pulfuTim medio-»
» ericas in hocvtypo inveniçur ». ( Gal? de typis , Col.
, v. )
(si SjTOti#?,
I. Dans
a c e À . 0 C
î . Dans! la première férié. — Les. itnes font .for--
niées d’inter mi tieutes du> m êmegenre, mais : d’ef-;
pèces différentes». - Les autres le font d’intermittentes.
de différens genres .(î)*'') ■
Elles font; formées d’in.termittentesoii d'accès, du
même genre, mais d’êfpèccsdifférentes.;, lors':, par-
exemple;, qu^ïta; .quottidiënne. :fimple s’afloci’e. à lia
quotidienne, doubl-e , qu , quand deux tierces ■ réunies
enfemble. forment ■ une tierce double , ; ou:
bien encore;lqrfqi.e, deux OU trois quartes concourent,
enferablé |è|ç
A l ’égard des fièvr.ès intermittentes compofées.
&accès aiffemblablès dans leur genre, Galien cite
pour exemple le mélange de la quotidienne.avec la=
tierce où avec la quarte, ou bien-avec, to.uté:autre
jntei-mittente:^’un genre djfférént, (3 ).
-• Voici .lé tableauidétaillé de oes différentes com-
binaifons- *j,-
l 0.- La . quotidienne. double. Chaque jour deux
cçcis femb;lables.< .
,2°. La tierce double. Tous les jours un accès y
mais; accèfs ne fe reffexnblent que dans un ordre
alternatifîle premier répondant au troifième; le
fécond au quatrième ; ahifi dterfuite,
'3°;. Là quarte double. Le premier jour nul accès.
Les deux jours iuivans ont chacun un paroxyfme,
& ces paroxyfmes reviennent aux mêmes heures
correfpondantes de quatre en quatre jours , de forte
que l'accès du fécond jour çorrefpond à celui du
cinquième, celui du troifième à celui du dixième ,
& ainfi de fuite alternativement.
4°. La quotidienne combinée avec, la tierce. Le
premier jour deux accès y le fécond un feul paroxyfme;
le troifième comme le premier;
$°. La quarte réunie à la quotidienne. Le pie-
tnier jour deux accès ; lè fécond & le troifième un
feul paroxyfme ; le quatrième jour, retour de deux
accès.
6°* Complication de la quotidienne , de la
tierce, & de la quarte. Le premier jour trois accès y
le fécond un feul paroxyfme ; le troifième jour deux
accès y le quatrième trois; le cinquième un feul;
le fixieme deux; le feptième trois; 5c ainfi fuccef-
fivement.
7°. La tierce combinée avec la quarte. Le premier
jour deux accès y le fécond jour exempt de
„ ( 1 ) ce Ex compôfitis [typis] alii fimilibus généré conf-
» tituuntur ; alii divertis 3,. (. Gai. de typis.- col, 36? 1
§. iij. C. ) l'J ; ;• r ■ •' ’
(2) ce Ex fimilibus quidem généré , cùm quôtidianus
“ typus -exempli gracia ' fimpiex duplici quoiidiano com-
» mifcecur j aut terciani duplices, aut duo tertiani concur-
»» runt, aut rurfus duo & tres quaruni »..( Idem , ibidem. )
t ( 3) Ex divertis genere cùm quotidianus.yçrbi caufâ ter-
3» tiano comphcatur , aut tertianus quartano , aut alteri cui-
» piam ex 11S qui ejufdem generis non führ 3,. ( Idem
ibidem. ) ' *
(4) Voyez le Commentaire de Galien fur ies types
le. tome iij de fes oeuvres. ( edit. Frob. ) . ^
M É D É i n i t E . Tome 1 .
dans
fièVre;i le-troifième un feul paroxyfme; le quatrième
comme; lé premier.; & toujours dans cette
même alternative.
• ‘8°. 'ComVinà'ifôti d e 'là tierce , de la quarte , &
de lit quintanC. Lé premier jour un accès ; le fècon 1
jour libre;le ffdifièmé,«retour de la fièvré en-tierce;
lé 1 qù'attièmè un 'acJès ^dt- quarte ; le einquièfee un
feuf ritrl^V j ’ co îfi ihe lè-' premiéi ■ jour.
Cpnipîication \ dè Ici tierce avec là demi
tierce. L e premier jour un accès qui vient fur le
fdir avec triffoa, qui' dure toute la nuit, & finit
le lendemain à huit • heures du matin ; alors, ou,
le fécond ■ jour , comrnence un nouvel accès précédé
d’unfffiffôri!beaucoup plus-violent ; cet accès
duré toute' là nuit & le lendériiairi , ou lé trbi—
fié me jotif , jufqu’à huit heures. Enftiite recommence p
aux mêmes heures du foir que le premier joui;, un
troifièmë accès , annoncé par un fimple friffon,
comme celui du premier jour.,; & qui dure juf-
qu’au lendemain matin , exactement dans la meme
proportion que Y accès du premier jour ; Sc ainfi
périodiqueinent (i,).
Il parôît que le réfultat de cette dernière corn-*
binaifon de:fièvres intermittentes ;conftitue une véritable
fièirre rémittente .dans laquelle on compte
deux fortes d'accès, ou plutôt deux redouble,mens
dans, l ’efpaçe de quarante-huit heures ; le premier ,
qui èft en tierce fimple , dure douze heures, ou depuis
huit heures du foir jufqu’à .la huitième heure
du lendemain matin ; le deuxième accès commence
auffirtôt.après , & il fe prolonge pendant trente-fix
heures, c’eft-à-dire , depuis les huit heures du matin
du deuxième jour, du'le; premier accès finit , jufr
qu’à huit heures du foir ( 2 ) du troifième jour »
ou cet accès revient. A la vérité , en prenant a
la lettre le tableau., que Galien donne de cette
complication.■ , quelqu’un pour r oit dire que le
fécond; accès , celui du deuxième jour , ne fuit
pas.: immédiatement le premier., qu’il ne s’étend
que jufqu’à huit heures du matin du troifième jour,
8c non jtifqu’à huit du foir ; defforte qu’il ne. feroit
. ' [1) «c Jani àlio qüodarn modo hujus typ,i 1 fcilîcec ter*
33 tiani ) infuîcus accidit , Jum nihilominùs in eu ni de n>
33 ordiais typum tertiànùs cuni femi - tertianp compiexus
» incidit/ fictft in fubfcriptîone habet ; hæc primo die ince-
33 pic vefperi cum rigore, ac niana foluta èft ; perfeveravic
33 autem ufque ad horam oâavrrri. Deindè incidit accèffîo
33 cum pérfriÊtiône, ac durât nofte fubfequenti ac die ufqué
33 ad horam oftavam , rurfufque rëmiffio comicarur; deinde
33 imnp&em ircrùm accsffîo proporrione fitnt/is ; ac dein-
33 ceps- cirçulus fimiliter 'perficicur » [ Gai. de typis , col, 3-06 , §. »iij. 'D. ]
(2) Galien ne fpcçîfié point fi c’eft à huit heures du ni.a-
pin , ou à huip du foir -du troifième jour que le deuxième.
accès finit ; & c'eft-là ce qui forme l'ambigUitè ; s’il fe
; p a (le entre les deux accès une apyrexie réelle, c’eft le-
matin du troifième jour que le deuxième accès -finit ; fiau
contraire il n’y â point d’apyrexie , mais une fimple rc»‘
rpitrence, comme on eft fondé à le croire, c'eft feulemen;
le foir de ce même jour- que cet accès fe termine. ' : '
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