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lades avec dès bouillons reftaurans ; ou fi la perte
continue on emploiera les moyens que j’indiquerai
en parlant de Y hémorragie.
Outre la. foibleffe habituelle qui indique l ’ufage
des cordiaux, il en eft une autre dans laquelle ils
peuvent convenir ; c’eft lorfque les femmes font
épuifées par un travail long & douloureux, &
que les parties de la génération-font difpofées.à
, laiffer paffier le-foetus , dans ùn moment fur-tout
ou quelques impulfî'ons' nouvelles achèvent complètement
Y accouchement. Ils font encore utiles
aux femmes qui perdent aifément le courage, à
celles qui ont un efprit timide ou effrayé des fuites
de Y accouchement I a celles qui fe iaiffent facilement
abattre par la douleur, ou qui , cherchant à l'éviter,
empêchent, par le trouble qu'elles éprouvent,
que les contrarions de1! ’utérus ne fe renouvellent
alTez fréquemment pour procurer l ’expulfion de
l ’enfant.
Les cordiaux les plus appropriés font les infusons
dune, petite quantité de cannelle dans-le vin ,
ou celles de menthe ou d’orange dans le même
liquide , qu’on édulcore avec une fuffifante quantité
de fucre. On peut aufïi fubftituer les écorces de
citron, d’orange, la méliffe, & c ., à , la cannelle
& à la menthe. Quand on voudr-a calmer l ’érétifme
chez les 'femmes nerveufes y & leur donner en
* même temps des forces nouvelles, on leur pref-
crira les infufrons des fuBftances.ci-deffus, dans un
liquide moins a é fif, dans l ’eau fîmple ,, & on- y
ajoutera, quelques gouttes de teinture de fuccin ou
dé caftojreuxn.
I l y a une autre efpèce d’accouc-heinent qu’on
ne peut pas toujours attendre de la nature y & qui
doit quelquefois être accéléré; c ’eft celui des en-
fans morts, dans la matrice avec ou fans-rupture
des membranes, & qui , en éprouvant une décom-
pofition putride dans le vifcère qui les renferme ,
expofent les mères aux ’ maladies les plus graves.
Voye\r F cçtus mort* av ant' sa. naissance.
( M. Chamb.OJsC),
A ccouchement. Terme- de VAccouchement.
( Médecine légale. ) Voye\ N aissances tardives.
(M . D oublet.)
A ccouchement dissimulé; Médecine légale-..
Voye\ Pa r t cédé. ( M. D oublet. )
A ccouchement simulé ou peint. - M’e'd: lég.
Voye^. Part supposé. (M. D oublet.)
A ccouchement. Ce mot a la même fignifrca-
tion dans la Médecine des» animaux que dans la
Médecine humaine ; on dit cependant plus généralement
, eu égard aux femelles des animaux, mettre
b a s ou. faire fon petit. On fe fert encore d’ex-
preffioHs. particulières & relatives, ou au nom général
de l ’efpèce , ou au nom particulier dû petit
qui naît. Dans le premier cas, on dit chiennep ;
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chatter, lapiner y Sic. Dans le fécond, on dit pou-
liné r, vêler, agnèler , faonner , &c. Dans les
ovipares oh dit la pâme. Nous ne ferons'point
un article particulier de cette opération de la nature
, parce qu’en traitant de chaque animal il en
fera fait mention. Quant à la jument, voye% le
mot Haras. M. H u z a r d . )
A CCO UCHEUR . Méd. le'giJT. On donne cette
dénomination à celui' qui s’occape particulièrement
de l ’art des accouchemens. I l y a eu dans tous les
âges de la Médecine des hommes qui s’étoient restreints
à une partie de-l’art de-guérir ; & on peut
dire , avec quelque vérité , que c eft par eux que nos
connoiffanees fè font augmentées. Les accoucheurs
eux-mêmes font la preuve de cette vérité. Il eft ,
certain que lés modernes ont beaucoup- perfectionné
cette partie de l ’art dè guérir. II- pàroît que ceux
qui les àvoient précédés 3 ne négligeant aucune des
branches de la chirurgie, n’àvoient pas pu donner
â l ’art des accouchemens toute l ’attention nécefo
faire pour le porter au degré de peife&ion auquel
il eft- parvenu.
Il faut convenir aufïi que , fi la pratique des
accouchemens eft fi perfectionnée, ceft qu’elle a
fes limités , au delà defquelles il féroit fùperflu dé
faire de nouvelles tentatives. Elle eft moins le ré-,,
fultatde profondes combinaifons, que l ’obfervation
des différentes circonftanees que préfentent la po-
filion du foetus , & lés vices des organes qui le
contiennent : or ces diverfes pofitions-, & les maladies
qui peuvent rendre L’accouchement plus diflî-
eiie ou impraticable par les-voies naturelles j étant
des objets connus, il ne reftoit plus à rechercher
aux accoucheurs que les moyens de fuppléer aux
reffburces de la. nature dans l ’expulfion dés foetus
hors-du foin de leur mère. Sans vouloir rien ôter
à l ’utilité des travaux- des modernes , on doit convenir
que les anciens avoieni , fur l ’objet dont je
parle,. les>plus grandes vues , & que ceft d’eux que
nous avons les opérations lès plus difficiles & les
plus dangereüfes. Je parle en ce moment de ■• l ’opération
eéfarienne -, qui eft- fans contredit la plus
hardie & la mieux conçue , dans: un temps for-
tout où l ’anatomie lï’etoit pas aufïi cultivée qu’elle
l’eft de nos •jours.- Rajouterai même , fans crainte
de rien hafarder , que toute .la dodrine des rao-
dérnés , répandue dans de gros volumes; fe trouve!
pre-fque entièrement dans-quelques chapitrés de Cornélius
Celfus. Il n’a'manqué à ce dernier que l’ufage
de nos nouveaux forceps , & la fedion de la fym*
phife du pubis ; opération qui prreftreinté' à fes
jüftes bornes', aura toujours des1 avantages incon-
teftafelés , & que les- clameurs dès jalbux ne feront
pas tomber dans l ’oubli.
Parce qu’un jeune homme a fuivi- les cours de
Chirurgie pendant le temps prefcrit par les régie-»
mens, il fé croit eh droit de pratiquer l ’ârt des
accouchemens, fans en‘avoir- fait une" étude, particulière
là loi-' ne l ’exclut pas dû nombre des ac-
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-coucheurs, attendu que L’aeeoitchexilent., & tout ce
qui a rapport à lui, eft compté au nombre des
opérations; de Chirurgie. Ilréfulte de cet abus, qu un
chirurgien qui n’a pas pratiqué les manoeuvres
que les différentes circonftanees exigent , facrifie
tous les jours , à fon ignorance , des mères de famille
avec leursn enfans. Ces défordres. font fré-
quens en province ; ils ne font pas rares à Paris : &
dans le moment où j’écris ces réflexions , une famille
confidérable par fa naiffance & la confidéra-
tion qu’elle mérite , regrette une femme mère , de
trois enfans., viftime de l ’impéritie de fon Accoucheur.
D’après ces confédérations , dont l ’importance
n’eft pas douteufe , on conçoit qu’il feroit
néceffaire de ne permettre la pratique des accouchemens
qu’aux perfonnes qui auraient donné des
preuves de capacité en ce genre.
Il feroit âuffi très-effentiel de n’admettre à la
pratique de cet art que des hommes qui euffent
un moral doux- & patient. Les femmes font fujettes
à des révolutions étonnantes dans le temps des
couches; & la plus légère indiferétion leur caufe
les accidens les plus terribles. Comme elles font
très: - impatientes dans cés momens d’orages & de
crainte, on ne peut pas apporter trop de précautions
pour éloigner d’elles tout fujet d’inquiétude.
Ce n’eft pas avec un. ton févère & des- exprefliohs
bfufques , qu’on les raffine : on les irrite par des
manières peu ménagées; 8c le trouble qui naît de
cette conduite , les expofe fouvent au danger de
perdre la vie. , Si les médecins de l ’antiquité ont
cru que l’aménité fut une qualité effentielle aux
praticiens , s’ils la recommandoient à leurs difei-
ples avec tant, d’inftance , ceft qu’ils étoient persuadés
que celui qui fait tranquillifer l ’efprit de
l ’homme fouffrant, le difpofe plus aifément à fui-
vre fes confeils , &. combat avec plus d’affurance
les accidens dont i l eft attaqué. Ces maximes
font fur-tout applicables aux Accoucheurs , par
la raifon que j’en ai donnée plus haut.
Parce quon a fait beaucoup Raecoucliemens, &
qu’on à vifité beaucoup d’accouchées , eft-on capable
de diriger; le traitement des maladies auxquelles
les femmes en couches "font fujettes ? C’eft
une queftion que les- Accoucheurs croient décidée
par l ’ufage. Mais comme ce font eux qui ont introduit
l ’ufàge , je rapporterai à cet égard la déci—
fion d’un des auteurs auxquels ils doivent l ’eftime
la plus particulière , & quelques progrès dans
leur art. Ce ne fera donc pas un juge qui leur foit
défavorable que je prendrai pour arbitre. Voici
• comment s’exprime la Motte , en parlant d.es te-_
mèdes qu’ i l convient de prendre pendant la
grofejje, au temps du travail , 6* durant-les
couches ; ce qui devroit "être l’ objet d’un médecin
en particulier , comme celui d’accoucher
l ’eft des chirurgiens qui en font une profeffion
expreffe . . . . ce qui me feroit fouhairer ,,pour
Vutilité publique, que-quelques médecins fe donnaient
abfolument à Je courir les femmes en c/ui-
A C C 8?
cun dé ces'états > par l ’ ufage du régime & des
remèdes propres J], détruire les fâcheux fymp-
tomes auxquels elles font expo fée s , comme fon t
quelques ' chirurgiens pour les accoucher : en
agiJJ'ant de concert en ces occafions , fa n s prévention
ni p a rtia lité , les femmes grojfes O
accouchées éviteraient beaucoup de dangers auxquels
elles fuccombent très-Jouvent , & fcroient
fe courue s plus à propos & plus efficacement.
Je ne m’attacherai pas ici à faire l ’énumération
des accoucheurs célèbres de ce fiecle & dé celui
qui l’a précédé ; la lifte des hommes de mérite en
ce ■ genre trouvera plus particulièrement fa place
au moi- Chirurgiens. Quoi qu il.cn foit,. ceux qui
cultivent'aujourd’hui l’art des accouchemens , ont
trouvé i - dans/les détails que leur p o it lai fies.'fou
M. Levret, une fourc-e "d’inftnîéhons d autant plus
• précieufe j qu’elle portoi.t fur une bafe certaine,
•lagéométric , appliquée ,. autant qu’il etoit peffible,
à cette partie de l'art de guérir. .
I l faut au Si convenir queJa plupart des circonf-
tançes où fe trouve .un acccoueheur exigênt de fa
part une*tranquillité & une force d’efprit qui ne doit
pas fe laifîer abattre par les inquiétudes & le
tourment dé ceux qui l ’environnent; il feroit dangereux
pour la femme en travail qu elle put coü-
noître l’embarras qu’il éprouyè quelquefois dans
les cas difficiles. S i l eft obligé de recourir a des
moyens douloureux,. i l eft néceffaire qu il les pre-
fénte avec affurance ; autrement le découragement
& la crainte s’emparent des malades, & les accidens
qui fuccédent à ces àfféclîons moralés , font
naître des' révolutions graves . que le médecin n’a
pas toujours la facilité de calmer. (M . Cû a m -
BON. )
A ccoucheur, f. m. Jurifprudence de la Médecine
& de la Chirurgie.- Voye\ C hirurgien;
JM . V erdier. )
" A CCO UCHEUSE . Médecine régate. La ' décence
avec laquelle on a toujours élevé les femmes
dans les états policés, a du leur infpirer, dans tous les
temps , le défit d’être accpuchées par des perfonnes
de leur fexe. I l paroît même que , dans les temps
les plus reculés , elles exerçoient cet art à l ’exclu-
fion. des hommes-: c’étoit au1 moins la coutume
chez- les égyptiens. Ce fait eft prouvé' par les ordres
que donna Pharaon aux avcoücheiifes de fon
pays, Lorfque ,.voulant exterminer les hébreux, de-»
venus puiffans par leur population , il ordonna
aux accoucheufes-Ae. faire mourir tous les enfans mâles
qui naîtroient des femmes d’Ifrael. Celles-ci craignirent
qu’un tel forfait n attirât fur elles la colère
de Dieu. Pharaon s’apperçut quelles n’avoient
pas. exécuté fes- volontés-; il en fut irrite , & les interrogea
fur les motifs de cette défobéiffànce. Les
. acoQitcheuÇes répondirent, que les femmes'dlfraêl
I avoient toutes la fciencé des dccouchethens'y
& qu’elles fe rendoient réciproquement ce fervicè