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liftèrent du titre d' adaptes. On fait allez aujourd’hui
ce qu’il faut penfer de cette ridicule prétention
d’une panacée ou d’un remede pour toutes
les maladies. Le flambeau de la Phyfique a détruit
cette erreur pour tous les bons efprits, & il
n’y a plus lieu de croire que jamais les prô-
neurs publics des remèdes univerfels obtiennent
des fuccès.
Cependant il exifte toujours quelques gens q u i,
fans aucune notion des fciences, fans aucune con-
noiflance pofitive, prétendent avoir un remède pour
guérir toutes les maladies : tant qu’il y aura des
dupes qui les 'Croiront, cette clanc d’hommes à
fecrets merveilleux fe reproduira fans ceffe. Il eft
vrai que ces adeptes modernes , prefque toujours
plus voifins de la friponnerie que de l ’enthoufiafme ,
le tiennent cachés & s’enveloppent du myItère.
C ’elt prefque toujours dans le fecret de quelques
fociétés particulières , ou dans le filence ae quelques
coteries qu’ils opèrent leurs miracles, & qu’on
célèbre leurs fuccès. Le grand jour eft ce qu’ils
craignent le p l u s & cette honte , à laquelle ils
l'ont condamnés, s’étend jufqu’à ceux qui jouiffent
de leurs précieufes découvertes. Les uns & les
autres reffemblent aux malheureux atteints de ces
maladies contagieufes qu’ils n’ofent montrer.
« On peut prédire que la portion de la fociété
qui fe laine encore féduire par de tels hommes,
diminuera à mefure que le goût & l ’étude de la
Phyfîque , de la Chimie , & des fciences exactes, s’étendra.
Déjà cette folie n’elt plus qu’un refte de maladie
de l ’efprit, qui a perdu beaucoup de fa force,
.& qui difparoîtra peu à peu des nations éclairées,
comme les maux phyftques produits par^la malproprété
& la crapule de quelques peuples , ont
difparu à mefure que leurs moeurs fe font polies,
&c. (M . d e F o u r c r o y . )
A D H É R E N C E , f. f. Pathologie. Union
contre natifre entre différentes parties qui ne de-
vroient avoir entre elles aucune continuité. C’eft
ainft que, dans plufieurs cas , les poumons deviennent
adhérens au diaphragme & aux parois
du thorax ; la plupart des autres vifcères
font également fujets à contracter des adhérences
femblables avec les différentes parties qui les avoi-
finent.
Ces fortes de continuités morbifiques font prefque
toujours le réfultat de quelque difpofition
inflammatoire , qui a eu lieu dans les organes où
on les rencontre. Souvent elles ne font autre
chofe qu’une cicatrice commune , entre diver-
fes parties qui fe font trouvées bleffées ou ulcérées
en mêm^temps ; c’eft ainfi que les doigts
s'unifient quelquefois enfemble , que la paupière
Supérieure fe colle , dans certains cas, à
l ’inférieure ; que les narines, &c. , peuvent auïfi
fe boucher à la fuite dé la petite vérole. Les adhérences
internes, & contre nature , font fouvent.Jes
çaufes de points fkes & douloureux. C ’eft ce que
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l ’on obferve fur-tout dans la poitrine, lorfque
l ’adhérence partielle d’un des lobes des poumons
a lieu dans un autre point que dans celui qui de-
vroit naturellement lui correfpondre, forte de dérangement
qui eft quelquefois la fuite de l ’inflammation
partielle des. vifcères que la poitrine
renferme. ( F» JD. )..
A d h é r e n c e d e s p a u p i è r e s au g l o b e .
Foye^ A g g l u t in a t io n d e s p a u p iè r e s .
(M . H ü z a r d .)
A D H E S I O N , f. f. Voye\ A d h é r e n c e .
( F ; D . ) .
A D IA N T H E . Foye-ç C apillaire. (M .de
Fourcroy.)
A D I A P H O R E . adj. adiaphorus , àd/acpopo?,
indifférent. C ’eft le nom que Boy le donne à une
forte d’efprit qu’il tiroit, par diftillation, du tartre
& de quelques autres corps végétaux, & qui
n’é toit, fuivant lui , ni acide , ni vineux, ni
urineux.
Nous ajouterons que cet efprit adiaphore n’etoit
vraifemblablement autre chofe que ce que Haies a
nommé depuis air f ix é , dont- les chimiftes
modernes fe font occupés avec „tant de fuccès de
nos jours. D i ci. de hav. ( V\ D . )
A D I AP N E U S T I E . f. f. Ordre nojblogiq.
Adiaprieujlia. Sagar , Syjî. morh. çlajf. V I ,
ordre I. g. I. On entend par ce mot un état du corps
dans lequel la tranfpirâtion ne fe fait point : ainfi
il eft fynonyme à ce qu’on appelle défaut de tranf-
piration ou tranfpiration fupprimée. ( V . D . )
A D I P E U X . TijJ'a, corps , pannicule adipeux.
Se trouve à la furface du corps au-deffous
des tégumens , & dans les grandes cavités : il eft
formé par le tiflu cellulaire , entre les lames où
dans les cellules duquel fe dépofe une humeur
grafle , dont la nature & la quantité diffèrent fuivant
l ’efpèce d’animal auquel elle appartient, 8c
dans chaque efpèce , fuivant l’âge , le fexe , le
tempérament , &c. L ’importance de cette humeur
ou de la graifle proprement dite , fes
ufages multipliés , fon influence très-étendue dans
l’état de fanté & dans celui de maladie , demandent
que nous l ’examinions fous tous ces rapports.
La graifle eft une liqueur on&ueufe , de con-
fiftance plus ou moins ferme dans l ’état de fanté,
inodore , infipide , & immifcible à l’eau. Si on la
njet fui* le feu dans un vafe , elle fe fond , n’exhale
point d’odeur , & fe figé de nouveau par le
refroidiflement, Expofée immédiatement à l ’aétion
du feu , elle fe fond de même ; mais en même
temps elle décrépite un peu, répand une fumée
épaifle, & exhale une odeur #cre 8c empirëuma-*
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tique; bientôt après elle s’enflamme vivement, &
laifle à la'ffti un charbon léger & poreux. Semblable
aux huiles exprimées des végétaux , elle
contient une partie mucilagineufe ; cé qui fait que,
mêlée & agitée avec l ’eau , ellé forme , comme
celles-ci, une efpèce d’émulfion : cette partie mucilagineufe
, frès-atténuée , &r, pour ainfi dire , ani-
malifée , eft contenue en différentes proportions ;
elle eft très - abondante dans quelques parties ,
quelques autres n’en 'contiennent prefque' p as ,
comme la moelle des os, qui eft prefque toute
huiïeufè.
“Les anatomiftes ne font point d’accord fur la
manière dont la graifle fe fépare des'autres humeurs.
Quelques-uns lui ont attribué un organe
feciétoiie particulier.; les autres , en plus grand
nombre, penfent qu’elle fe fépare du fang par les
extrémités artérielles , & quelle -,eft repompée
par'les extrémités veineufes. Cette opinion , conforme
à celle de Màlpighi & de Haller, qui
cr’oyoient qu’elle fe féparoit do fang par une efpèce
de tranfudatiôn , eft ‘fondée fur ce qui fe
paffe -dans les injeétiôns & fur la nature du tiflu
cellulaire.
Les différences principales que l’on obferve dans
la graifle font relatives à l’âgé , au fexe , & au
tempérament dès individus. Les enfans font plus
gras que les adultes ; leur graifle fe diflîpe & fe
répare plus promptement ; elle eft plus blanche,
plus grenue, & paroît plus tendante à l ’acidité.
Chez les vieillards , elle eft moins abondante ,
plus jaune , & a moins de confiftance. Les femmes,
dont la fibre eft molle & flexible, ont une graifle
plus blanche que les hommes, moins grenue , &
plus animalifée que'celle des enfans. L a graifle
varie encore dans les différentes parties du corps :
celle que l ’on trouve autour des reins, contenue dans
un tiflu cellulaire ferme & ferré , eft plus épaifle,
plus blanche, & on pourroit y diftinguer une odeur
particulière à l ’individu ; celle qui enduit l’épiploon
, eft plus jaune , plus fluide , & paroît mêlée
à. plus de parties lymphatiques : on la trouve encore
plus denfe dans les parties expofées aux com-
prefflons, comme aux bras & aux pieds. La graifle ,
ou plutôt le fuc graifleux qui eft interpofé entre
les fibres mufculaires , paroît être d’une nature
particulière.
Quelques auteurs ont penfé que les ali mens
végétaux étoient les plus propres à la .production
dè la ■ graifle ; cependant plufieurs. obfervations
font contraires à cette opinion : on voit tous , les
jours les grands mangeurs de viande & ceux qui
vivent dans une, atmofphère chargée de particules,
animales , comme les bouchers , jouir d’un grand
embonpoint. Celui-ci , aipfi que la difpofition
contraireou la maigreur, dépendent donc plutôt
de là conftitution du fujet &. d’autres circonftances.
Un climat doux & tempéré , ou froid & humide ;
un tempérament fanguin , ou le pituiteux des anciens
, le repos de l ’efprit & du corps , la caftra-
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tion, favorifent la production de la graifle. La
maigreur eft le produit d’un climat chaud & fec ,
d’un tempérament bilieux. L ’un 8c l’autre, l ’émboh-
point& la maigreur, lorfqu’ilsfont exceflîfs , doivent
êtreregardés comme maladie , ou au moins comme
une difpofition à différentes maladies. En général,
les gens gras font lents au mouvement, ils fup-
portent aifément la diète, ils font aptes à contracter
& à répandre promptement” les maladies
contagieufes; & lorfque l’embonpoint eft extrême,
ils font expofés aux étouffemens périodiques, à
la fuffocation, à l’apoplexie, & à toutes les maladies
qui dépendent d’obftruCtion 8c d’engorgement.
Les perfonnes maigres fupportent plus aifément
la fatigue & le travail; elles ont les paf-
fions plus vives , font plus fujettes aux maladies
inflammatoires. Si à la difpofition naturelle fe
joignent des eaufes accidentelles, la maigreur augmente
, & devient la fuite de plufieurs maladies,
comme on va le voir en traitant des diverfes alterations
dont la graifle eft fufceptible,
A dipeux ( Maladies du corps ). Ces altérations
font particulières à la graifle même , ou lui
font communiquées , & dépendent de celles des autres
humeurs qui fe mêlent avec elle,. 8c la dénaturent.
Les unes & les autres ne paroiflent pas
avoir été bien obfervées , & ont été confondues ;
ce qui vient fans doute de ce qu’elles exiftent fimul-
tanément , & qu’il n’eft pas toujours facile de
, diftinguer la maladie ou affeCtion première , d’avec
celle qui en eft le produit ou l ’effet. Nous nous
contenterons donc d’expofer fùccin&ement quelques-
unes des maladies principales dans lefquelles il eft
impoflible de mcconnoître les altérations de la
graifle , foit dans fa quantité , foit dans fa qualité ,
£oit primitives , foit fecondaires.
Nous avons déjà fait entrevoir les maladies qui
pouvoient réfulter de la trop grande quantité de
graifle : il en eft ^d’autres qui dépendent de fa
diftribùtion inégale. Lorfque, par un vice d’orga-
nifation ou par une irritation locale & particulière
, elle fe porte en trop grande abondance fur.
quelque partie du coprs , les autres font amaigries
& defféchées en proportion : c’eft ce que l ’on
voit dans ces ftéatômes ou tumeurs graifleufes énormes
, dont Ruyfch & d’autres auteqgs ont rapporté
divers exemples. La maigreur extrême eft quelquefois
le produit de la £onftitution , fans aucun
dérangement notable dans la fanté ; elle tient à la.,
féchereffe générale , à la tenfion de la fibre ; elle>
eft:., comme nous avons dit , ordinaire aux tem-
péramens . bilieux , mélancoliques aux. hypocondriaques.
Lorry a vu un mélancolique réduit à un
tel excès, de maigreur , qu’il ne pouyoit faire
aucun mouvement , que fes., os?, &. fur-tout ceux,
dè l ’épine , ne fiflent entendre un craquement fin-
fiùlier. Mais le plus fouvent. la maigreur eft accidentelle,
& la fuite des maladies .dans lefquelles.
. on obferve non feulement la fonte & la aiffipa